Si on me demandait de m'expliquer sur ce choix soudain et pourquoi je n'ai pas pu attendre que nous soyons de nouveau entouré de l'assemblée, je répondrais sans doute que je n'en sais rien. Ce serait un mensonge. La vérité est qu'au fond, ce fut une impulsion soudaine. Une sorte de besoin impérieux, comme un manquement qu'il était temps de rétablir. Alors oui, cela manquait d'officialité ; mais je me dis que nous en aurons bien assez par le futur. Au fond, mes raisons étaient plus égoïstes : je voulais être le premier à l'appeler et le voir ainsi, loin des regards. Comme une vision exclusive dont je m'enorgueillis sans l'admettre. La mine satisfaite quand j'éloigne mes lèvres de celles de mon amant, mon regard est tranquille mais animé par des lueurs qui me feraient presque ressembler à un pacha hautain. Je suis toutefois pris de court par les mots de celui que je viens d'épouser. Si j'ai un court instant d'arrêt, c'est néanmoins un rire clair, tirant sur le ricanement, qui quitte mes lèvres.
« Nous verrons cela quand nous aurons survécu au reste de la cérémonie. »
Le rose sur mes joues est un reste de timidité qui commence toutefois à s'étioler, à force de plaisanteries entre nous à ce propos. Toutefois, mon propos est vrai : ce n'est pas car ce petit contretemps a eu lieu que nous n'allons pas officier comme si de rien n'était à partir de maintenant. Après tout, le double de ma tenue m'attend, et nous avons encore les anneaux à échanger officiellement, les vœux, les danses, le... Oui, tout le reste. Disons que le fait de mettre cette couronne sur sa tête était un avant-goût que je me suis permis de saisir, bien égoïstement.
Parlant de cela, d'ailleurs, je suis surpris de le voir... S'inquiéter ? Oui, c'est cela, je crois bien. Il s'inquiète du fait que la couronne puisse potentiellement ne pas lui aller. Je ne m'attendais pas à cela, à vrai dire. Je l'observe sans un mot, avant de retirer l'un de mes gants. Ma main désormais libre et dénuée de toute tâche de sang vient se poser sur sa joue tandis que je l'observe avec un regard empli d'une affection que je ne cherche pas à cacher.
« Vous n'en avez pas eu besoin pour me charmer, mais elle vous va très bien. »
Les accessoires et les accoutrements ne m'émeuvent pas énormément, mais il y a autre chose derrière tout ça. Un symbole qu'il me plaît à voir et qui fait frémir dans ma poitrine des étincelles chaudes, qui fait naître un sourire léger mais naturel sur mes traits. Et j'ai bien l'intention, d'ailleurs, de l'observer pendant de nombreuses années.
-
Il ne fallut pas longtemps pour passer à autre chose. Comprenez, il ne s'agissait que d'un bref contretemps, comme il pourrait arriver qu'on perde un bouquet. Alors pendant que nos soldats se chargeaient de dégager les corps et de s'en débarrasser, nous nous sommes changés et avons pris la route de la seconde salle préparée tout spécialement pour aujourd'hui. Comprenez, il y avait quelques petites priorités. Nous n'allions pas décaler la cérémonie pour si peu : surtout ledit contretemps était parfaitement prévu.
Et le reste des festivités se déroule sans le moindre accroc, maintenant que nous avons retiré les mauvaises herbes. Je savais mon amant mièvre, mais je suis presque étonné de le voir à deux doigts de verser des larmes quand je lui passe finalement l'anneau doigt. Je ne me retiens pas de lui faire une boutade ou deux, d'ailleurs, appréciant de pouvoir plaisanter maintenant que nous sommes tranquilles. Enfin, tranquilles. Nous et la petite centaine d'invités direct qu'il va bien falloir divertir. Tss... Si ça ne tenait qu'à moi, cela aurait été bien plus rapide. Mais bon. Il faut y mettre les formes, et je sais que Samaël y tient.
Parlant de ça, d'ailleurs... Je sens aux regards qui se sont portés vers nous que l'assemblée attend quelque chose. Je ne retiens pas un soupir, franchement désabusé. Pourquoi donc sont-ils incapables d'aller s'occuper sans tout ce déballage de rituels ? Je l'ignore. Replaçant distraitement l'anneau à mon doigt, je finis par tendre la main à mon amant pour lui faire signe que je l'attends.
« Vous m'accompagnez ? »
Et la musique est déjà lancée. Pour peu, je croirais presque que quelqu'un les a pressé.
« Nous verrons cela quand nous aurons survécu au reste de la cérémonie. »
Le rose sur mes joues est un reste de timidité qui commence toutefois à s'étioler, à force de plaisanteries entre nous à ce propos. Toutefois, mon propos est vrai : ce n'est pas car ce petit contretemps a eu lieu que nous n'allons pas officier comme si de rien n'était à partir de maintenant. Après tout, le double de ma tenue m'attend, et nous avons encore les anneaux à échanger officiellement, les vœux, les danses, le... Oui, tout le reste. Disons que le fait de mettre cette couronne sur sa tête était un avant-goût que je me suis permis de saisir, bien égoïstement.
Parlant de cela, d'ailleurs, je suis surpris de le voir... S'inquiéter ? Oui, c'est cela, je crois bien. Il s'inquiète du fait que la couronne puisse potentiellement ne pas lui aller. Je ne m'attendais pas à cela, à vrai dire. Je l'observe sans un mot, avant de retirer l'un de mes gants. Ma main désormais libre et dénuée de toute tâche de sang vient se poser sur sa joue tandis que je l'observe avec un regard empli d'une affection que je ne cherche pas à cacher.
« Vous n'en avez pas eu besoin pour me charmer, mais elle vous va très bien. »
Les accessoires et les accoutrements ne m'émeuvent pas énormément, mais il y a autre chose derrière tout ça. Un symbole qu'il me plaît à voir et qui fait frémir dans ma poitrine des étincelles chaudes, qui fait naître un sourire léger mais naturel sur mes traits. Et j'ai bien l'intention, d'ailleurs, de l'observer pendant de nombreuses années.
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Il ne fallut pas longtemps pour passer à autre chose. Comprenez, il ne s'agissait que d'un bref contretemps, comme il pourrait arriver qu'on perde un bouquet. Alors pendant que nos soldats se chargeaient de dégager les corps et de s'en débarrasser, nous nous sommes changés et avons pris la route de la seconde salle préparée tout spécialement pour aujourd'hui. Comprenez, il y avait quelques petites priorités. Nous n'allions pas décaler la cérémonie pour si peu : surtout ledit contretemps était parfaitement prévu.
Et le reste des festivités se déroule sans le moindre accroc, maintenant que nous avons retiré les mauvaises herbes. Je savais mon amant mièvre, mais je suis presque étonné de le voir à deux doigts de verser des larmes quand je lui passe finalement l'anneau doigt. Je ne me retiens pas de lui faire une boutade ou deux, d'ailleurs, appréciant de pouvoir plaisanter maintenant que nous sommes tranquilles. Enfin, tranquilles. Nous et la petite centaine d'invités direct qu'il va bien falloir divertir. Tss... Si ça ne tenait qu'à moi, cela aurait été bien plus rapide. Mais bon. Il faut y mettre les formes, et je sais que Samaël y tient.
Parlant de ça, d'ailleurs... Je sens aux regards qui se sont portés vers nous que l'assemblée attend quelque chose. Je ne retiens pas un soupir, franchement désabusé. Pourquoi donc sont-ils incapables d'aller s'occuper sans tout ce déballage de rituels ? Je l'ignore. Replaçant distraitement l'anneau à mon doigt, je finis par tendre la main à mon amant pour lui faire signe que je l'attends.
« Vous m'accompagnez ? »
Et la musique est déjà lancée. Pour peu, je croirais presque que quelqu'un les a pressé.