Imbéciles répugnants et arrogants, tous autant qu'ils sont.
Mes doigts tapent sur le dessus de la table avec régularité, comme si cela allait me débarrasser de mon énervement alors que je sais pourtant que cela n'aura aucun effet. Les sourcils froncés, le regard traversé par des éclats d'agacement et de colère à peine contenue, je ressasse sans le vouloir ce qui s'est passé il y a tout juste quelques heures, inlassablement. Il fut dur de rester inflexible. Je serrais tant mes doigts entre eux que je me serais cru capable de briser mes propres os, à ce stade. En même temps, comment étais-je supposé réagir face à leurs élucubrations ? Il m'a fallu tout le contrôle du monde pour ne pas les envoyer au cachot. Je l'avais vu venir. Dès lors qu'ils avaient mentionné l'idée d'une « alliance avec la haute-nobless », j'avais compris que leurs petits minaudages n'étaient destinés qu'à amener l'idée d'un mariage dont je serais le protagoniste. Un mariage avec l'un ou l'une de leurs rejetons, quel qu'il soit, du moment qu'iel prenne la couronne qui était celle de ma mère. Et la pensée avait remonté une rage si intense dans mes tripes que je n'avais dû mon calme qu'à la présence de Samaël au bout de la pièce.
L'idée m'avait toujours révulsé, il faut dire. Même du temps de mon père, qui avait toutefois trop peur que cela ne me donne une quelconque forme de pouvoir pour le concrétiser, espérant un jour trouver un parti qui l'avantagerait davantage. Il était mort avant, au final. Dommage pour lui. Il semblait, néanmoins, que l'idée faisait toujours son chemin parmi ces incapables de nobles et de religieux que je suis toujours obligé de supporter, pour l'exemple. Réalisent-ils la chance qu'ils ont déjà eu de survivre après leur ancien souverain... ? Je regrette, parfois, qu'ils n'aient pas été présentés, ce jour-là. Quand bien même une part de moi y renacle... N'aurait-ce pas été un gain de temps ? La pensée me travaille de plus en plus.
« Imbéciles. »
Je marmonne, mon regard ne réussissant pas à se fixer sur la carte que je m'efforçais d'essayer de saisir. J'avais déjà du mal à me concentrer, avant qu'ils ne me haranguent avec leurs questions stupides. Ma tête était lourde et des vagues récurrentes de nausées remontaient jusque dans ma gorge. Fort heureusement, mon état n'est pas encore visible à l’œil nu, mais il commence à devenir handicapant pour supporter ces anneries. Et... Quelque part, c'est un compte à rebours on ne peut plus ironique, quelque part. Tous ces idiots n'attendaient pourtant que ça, que mon ventre s’arrondisse. Mais pas nécessairement du fait de la personne concernée, au final.
« Entrez. »
Je souffle pour me détendre, quand bien même la présence qui s'est avancée m'aide à l'être davantage, même inconsciemment. J'ai attendu un peu, avant de le faire appeler. Je devais prendre quelques précautions. Sa nomination comme Général, en plus de la réputation qu'il a obtenu suite à son « haut-fait » (notre méfait, plutôt) a suscité quelques vives jalousies au sein de la noblesse, déjà à cran du fait de mes refus face à leurs propositions de plus en plus enhardies. Mon père est mort depuis bientôt deux mois. Ne pourraient-ils pas attendre.... ? Je sais, toutefois, que c'est justement à cause de ça, qu'ils s'inquiètent et cherchent à me coincer dans une alliance de ce genre. Car ils craignent d'être les prochains. Là-dessus, ils ne sont pas entièrement stupides, pour une fois. Toutefois, j'ai eu une autre idée. Une qu'ils détesteront, mais qui me sied bien davantage.
« Mes excuses, je devais prendre quelques précautions. »
Même si mon visage est marqué par l'agacement et la fatigue que je ne cherche pas à dissimuler, la raideur de mes traits se défait légèrement lorsque je l'observe. Mon expression se fait plus douce. Malheureusement, nous avons eu bien peu de temps pour parler et pour nous voir, dernièrement. Il n'y avait que des bribes ici et là, que des courts instants ne dépassant pas la demie-heure en privé, quand ce n'était pas mon état qui me rendait souffrant. Là, j'ai pu profiter de l'aide de Mikaël, qui me devait bien cela. Mais ce n'est pas pour rien.
« Je voulais... M'entretenir avec vous. Puis-je vous prendre un peu de temps ? »
Je suis plus aimable que tout à l'heure, déjà. Il faut dire que sa présence me soulage, même indirectement. Aujourd'hui, j'en ai bien besoin.
Mes doigts tapent sur le dessus de la table avec régularité, comme si cela allait me débarrasser de mon énervement alors que je sais pourtant que cela n'aura aucun effet. Les sourcils froncés, le regard traversé par des éclats d'agacement et de colère à peine contenue, je ressasse sans le vouloir ce qui s'est passé il y a tout juste quelques heures, inlassablement. Il fut dur de rester inflexible. Je serrais tant mes doigts entre eux que je me serais cru capable de briser mes propres os, à ce stade. En même temps, comment étais-je supposé réagir face à leurs élucubrations ? Il m'a fallu tout le contrôle du monde pour ne pas les envoyer au cachot. Je l'avais vu venir. Dès lors qu'ils avaient mentionné l'idée d'une « alliance avec la haute-nobless », j'avais compris que leurs petits minaudages n'étaient destinés qu'à amener l'idée d'un mariage dont je serais le protagoniste. Un mariage avec l'un ou l'une de leurs rejetons, quel qu'il soit, du moment qu'iel prenne la couronne qui était celle de ma mère. Et la pensée avait remonté une rage si intense dans mes tripes que je n'avais dû mon calme qu'à la présence de Samaël au bout de la pièce.
L'idée m'avait toujours révulsé, il faut dire. Même du temps de mon père, qui avait toutefois trop peur que cela ne me donne une quelconque forme de pouvoir pour le concrétiser, espérant un jour trouver un parti qui l'avantagerait davantage. Il était mort avant, au final. Dommage pour lui. Il semblait, néanmoins, que l'idée faisait toujours son chemin parmi ces incapables de nobles et de religieux que je suis toujours obligé de supporter, pour l'exemple. Réalisent-ils la chance qu'ils ont déjà eu de survivre après leur ancien souverain... ? Je regrette, parfois, qu'ils n'aient pas été présentés, ce jour-là. Quand bien même une part de moi y renacle... N'aurait-ce pas été un gain de temps ? La pensée me travaille de plus en plus.
« Imbéciles. »
Je marmonne, mon regard ne réussissant pas à se fixer sur la carte que je m'efforçais d'essayer de saisir. J'avais déjà du mal à me concentrer, avant qu'ils ne me haranguent avec leurs questions stupides. Ma tête était lourde et des vagues récurrentes de nausées remontaient jusque dans ma gorge. Fort heureusement, mon état n'est pas encore visible à l’œil nu, mais il commence à devenir handicapant pour supporter ces anneries. Et... Quelque part, c'est un compte à rebours on ne peut plus ironique, quelque part. Tous ces idiots n'attendaient pourtant que ça, que mon ventre s’arrondisse. Mais pas nécessairement du fait de la personne concernée, au final.
« Entrez. »
Je souffle pour me détendre, quand bien même la présence qui s'est avancée m'aide à l'être davantage, même inconsciemment. J'ai attendu un peu, avant de le faire appeler. Je devais prendre quelques précautions. Sa nomination comme Général, en plus de la réputation qu'il a obtenu suite à son « haut-fait » (notre méfait, plutôt) a suscité quelques vives jalousies au sein de la noblesse, déjà à cran du fait de mes refus face à leurs propositions de plus en plus enhardies. Mon père est mort depuis bientôt deux mois. Ne pourraient-ils pas attendre.... ? Je sais, toutefois, que c'est justement à cause de ça, qu'ils s'inquiètent et cherchent à me coincer dans une alliance de ce genre. Car ils craignent d'être les prochains. Là-dessus, ils ne sont pas entièrement stupides, pour une fois. Toutefois, j'ai eu une autre idée. Une qu'ils détesteront, mais qui me sied bien davantage.
« Mes excuses, je devais prendre quelques précautions. »
Même si mon visage est marqué par l'agacement et la fatigue que je ne cherche pas à dissimuler, la raideur de mes traits se défait légèrement lorsque je l'observe. Mon expression se fait plus douce. Malheureusement, nous avons eu bien peu de temps pour parler et pour nous voir, dernièrement. Il n'y avait que des bribes ici et là, que des courts instants ne dépassant pas la demie-heure en privé, quand ce n'était pas mon état qui me rendait souffrant. Là, j'ai pu profiter de l'aide de Mikaël, qui me devait bien cela. Mais ce n'est pas pour rien.
« Je voulais... M'entretenir avec vous. Puis-je vous prendre un peu de temps ? »
Je suis plus aimable que tout à l'heure, déjà. Il faut dire que sa présence me soulage, même indirectement. Aujourd'hui, j'en ai bien besoin.