J'ai l'impression de poser des questions stupides, vu comment il me regarde en me répondant. Comme s'il y avait des choses logiques que j'étais censé comprendre. Pourtant, ça continue de m'échapper, d'où mes interrogations. Tant pis si je me ridiculise : s'il faut qu'on parle du sujet, alors tout doit m'être clair.
Mon retour... d'Altissia ?.. Mais... Ça commence à faire un bail, maintenant.
Je ne peux pas cacher ma surprise. C'est étonnant qu'il me voit d'une façon particulière depuis tout ce temps. Et en même temps, puisqu'il en parle, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui a changé à cette période, mais je n'aurais pas su dire quoi. Nos échanges par lettres étaient très spéciales. Je les lisais régulièrement, comme si lire ses mots me faisaient du bien alors qu'il ne m'a pas apporté que des bonnes nouvelles. J'avais l'impression qu'en faisant ça, je pouvais l'avoir un peu avec moi. J'ai même fini par ressentir une sorte de manque. La première fois que nous nous sommes revus, c'était pendant l'attaque du dragon, d'ailleurs. Nous n'avons malheureusement pas eu beaucoup de répit pour nous parler à tête reposée. Mais je crois que ma meilleure initiative ça a été de lui proposer de venir habiter ici, sous mon toit. A partir de là, nous avons commencé à nouer une relation qui, je l'avoue, a fini par ne plus vraiment être amicale. Enfin... Du moins, de mon côté, même si j'avais l'impression que chez lui aussi c'était particulier. Peut-être que je me suis trompé, je ne sais pas. Je me demande parfois si c'est à ce moment-là que j'ai commencé, pour ma part, à développer des sentiments pour lui.
« J'ignorais... que c'était depuis tout ce temps. »
Est-ce si dérisoire que ça d'avoir envie de savoir depuis combien de temps il porte sur moi un tel regard ? Je ne crois pas pourtant avoir été si étrange dans ma formulation. Et il est vrai que mon propre comportement n'a plus été tout à fait le même. Je pense que c'est parce que nos lettres nous permettaient de nous parler à cœur ouvert. D'être plus sincères l'un envers l'autre ; enfin, surtout moi. Je relisais parfois nos missives avant de m'endormir, et je plongeais dans le sommeil avec le souvenir de ses mots couchés sur papier.
Tandis que je me redresse et que je m'assois également en tailleur, mon expression se fait plus sérieuse. Il y a une question qui me brûle les lèvres depuis un certain temps, mais qui a d'autant plus sa place maintenant.
« Si vous ne me voyez pas vraiment comme un ami, alors... Qu'est-ce que je suis pour vous ? »
J'ai peur de la réponse, mais en même temps... En même temps je crois que j'en ai aussi besoin.
Mon retour... d'Altissia ?.. Mais... Ça commence à faire un bail, maintenant.
Je ne peux pas cacher ma surprise. C'est étonnant qu'il me voit d'une façon particulière depuis tout ce temps. Et en même temps, puisqu'il en parle, c'est vrai qu'il y a quelque chose qui a changé à cette période, mais je n'aurais pas su dire quoi. Nos échanges par lettres étaient très spéciales. Je les lisais régulièrement, comme si lire ses mots me faisaient du bien alors qu'il ne m'a pas apporté que des bonnes nouvelles. J'avais l'impression qu'en faisant ça, je pouvais l'avoir un peu avec moi. J'ai même fini par ressentir une sorte de manque. La première fois que nous nous sommes revus, c'était pendant l'attaque du dragon, d'ailleurs. Nous n'avons malheureusement pas eu beaucoup de répit pour nous parler à tête reposée. Mais je crois que ma meilleure initiative ça a été de lui proposer de venir habiter ici, sous mon toit. A partir de là, nous avons commencé à nouer une relation qui, je l'avoue, a fini par ne plus vraiment être amicale. Enfin... Du moins, de mon côté, même si j'avais l'impression que chez lui aussi c'était particulier. Peut-être que je me suis trompé, je ne sais pas. Je me demande parfois si c'est à ce moment-là que j'ai commencé, pour ma part, à développer des sentiments pour lui.
« J'ignorais... que c'était depuis tout ce temps. »
Est-ce si dérisoire que ça d'avoir envie de savoir depuis combien de temps il porte sur moi un tel regard ? Je ne crois pas pourtant avoir été si étrange dans ma formulation. Et il est vrai que mon propre comportement n'a plus été tout à fait le même. Je pense que c'est parce que nos lettres nous permettaient de nous parler à cœur ouvert. D'être plus sincères l'un envers l'autre ; enfin, surtout moi. Je relisais parfois nos missives avant de m'endormir, et je plongeais dans le sommeil avec le souvenir de ses mots couchés sur papier.
Tandis que je me redresse et que je m'assois également en tailleur, mon expression se fait plus sérieuse. Il y a une question qui me brûle les lèvres depuis un certain temps, mais qui a d'autant plus sa place maintenant.
« Si vous ne me voyez pas vraiment comme un ami, alors... Qu'est-ce que je suis pour vous ? »
J'ai peur de la réponse, mais en même temps... En même temps je crois que j'en ai aussi besoin.