Mes mouvements sont lents. Rien à voir avec la chaleur en dépit de la saison estivale qui a débuté. Les thermomètres grimpent mais il continue de faire doux à Yggdrasil donc nous ne souffrons pas tant que ça de la chaleur, quand en plus ma condition d'animorphe me permet une régulation plus accrue de ma température corporelle. Mais depuis quelques jours, j'ai bien du mal à me concentrer sur mes entraînements, et ça se voit. Mes chevaliers ont remarqué que mes postures étaient moins précises, mes gestes moins fluides, ma lame plus hasardeuse. Ma concentration, en somme, a drastiquement chuté au fil des jours et ça m'agace. Ca m'agace déjà car je n'aime pas être déconcentré mais d'autant plus car mon cerveau m'envoie des images qui ne tombent pas vraiment au bon moment.
« Tout va bien, Général ? »
Non. Pas vraiment.
Mais je ne peux pas leur dire que je fantasme en pleine séance d'exercices en défense et qu'il n'y a devant mes yeux que des images d'un certain moine dans des positions plus ou moins innocentes.
Arrête de penser à ça.
Bien sûr, ça ne me laisse pas indifférent. Dans mon bassin, je sens quelque chose qui me démange. Mais ce ne sont pas des démangeaisons que je pense pouvoir arrêter normalement. C'est de la frustration. De la frustration qui, quand elle ne me rend pas distrait, me rend parfois plus violent.
« AAAH ! »
La lame se plante tout près du visage du soldat, dans le bois du poteau qui se trouvait à côté de lui. Sans que je ne m'en rende compte, mes yeux le fixent à présent avec une intensité qui tend à faire peur à la recrue. Je secoue brièvement la tête pour me reconcentrer.
« Veuillez m'excuser. Oui, c'était... très bien. Arrêtons-nous là, vous pouvez aller vous reposer. »
Je soupire avant de reprendre mon épée, convaincu que je ne parviendrai à rien de plus dans cet état.
Ne me dites pas que je suis...
Excité. Mais le mot a du mal à faire son chemin. Cela m'est déjà arrivé par le passé donc je ne suis pas "surpris" que ça puisse revenir, en soi, surtout quand j'ai sous mon toit une personne que j'apprécie... vraiment beaucoup, on va dire. Mais je suis surpris car ça n'a jamais été aussi brutal et intense. Jamais à ce point-là même durant mon adolescence où mes hormones étaient en ébullitions. Je ne comprends pas trop, mais je me dis que ça va passer. C'est sûr, même. Oui, on va dire ça.
Sur le chemin du retour, cette sensation parasite ne s'en va toujours pas, néanmoins. En fait, à chaque fois que je me rapproche de la maison et quand je suis dedans, c'est même plus fort, et l'odeur de l'Eossien ne m'aide pas. Je tente de ne pas trop m'approcher de lui tout en mourant d'envie de le prendre dans mes bras et de l'enlacer en faisant le tour de son corps.
Reste calme.
A la maison, le moine est d'ailleurs lui-même devenu distant. Et cela m'inquiète un peu. Bien sûr, il fait ce qu'il veut car cette maison est aussi la sienne, mais je sens chez lui un trouble que je ne parviens pas à identifier et j'ai l'impression qu'il n'ose pas m'en parler.
« Shimomura ?.. »
Devant la porte de sa chambre, je toque afin de signaler ma présence même si elle est entrouverte. Puis, je la pousse légèrement afin de le voir. Discrètement, je ne peux m'empêcher de déglutir alors que je le scrute du regard avec une minutie dont je ne me croyais pas capable.
« Est-ce... Est-ce que tout va bien ? »
La question est posée alors que je suis moi-même dans un état peu ordinaire. Son odeur qui flotte dans la chambre pour la recouvrir fait battre mon cœur un peu plus vite et descendre dans mon bassin une chaleur qui est devenue familière ces derniers temps. Ma prise sur la poignée se raffermit légèrement. J'espère juste, dans tout ça, que ce n'est pas moi qui l'ai mis mal à l'aise.
« Tout va bien, Général ? »
Non. Pas vraiment.
Mais je ne peux pas leur dire que je fantasme en pleine séance d'exercices en défense et qu'il n'y a devant mes yeux que des images d'un certain moine dans des positions plus ou moins innocentes.
Arrête de penser à ça.
Bien sûr, ça ne me laisse pas indifférent. Dans mon bassin, je sens quelque chose qui me démange. Mais ce ne sont pas des démangeaisons que je pense pouvoir arrêter normalement. C'est de la frustration. De la frustration qui, quand elle ne me rend pas distrait, me rend parfois plus violent.
« AAAH ! »
La lame se plante tout près du visage du soldat, dans le bois du poteau qui se trouvait à côté de lui. Sans que je ne m'en rende compte, mes yeux le fixent à présent avec une intensité qui tend à faire peur à la recrue. Je secoue brièvement la tête pour me reconcentrer.
« Veuillez m'excuser. Oui, c'était... très bien. Arrêtons-nous là, vous pouvez aller vous reposer. »
Je soupire avant de reprendre mon épée, convaincu que je ne parviendrai à rien de plus dans cet état.
Ne me dites pas que je suis...
Excité. Mais le mot a du mal à faire son chemin. Cela m'est déjà arrivé par le passé donc je ne suis pas "surpris" que ça puisse revenir, en soi, surtout quand j'ai sous mon toit une personne que j'apprécie... vraiment beaucoup, on va dire. Mais je suis surpris car ça n'a jamais été aussi brutal et intense. Jamais à ce point-là même durant mon adolescence où mes hormones étaient en ébullitions. Je ne comprends pas trop, mais je me dis que ça va passer. C'est sûr, même. Oui, on va dire ça.
Sur le chemin du retour, cette sensation parasite ne s'en va toujours pas, néanmoins. En fait, à chaque fois que je me rapproche de la maison et quand je suis dedans, c'est même plus fort, et l'odeur de l'Eossien ne m'aide pas. Je tente de ne pas trop m'approcher de lui tout en mourant d'envie de le prendre dans mes bras et de l'enlacer en faisant le tour de son corps.
Reste calme.
A la maison, le moine est d'ailleurs lui-même devenu distant. Et cela m'inquiète un peu. Bien sûr, il fait ce qu'il veut car cette maison est aussi la sienne, mais je sens chez lui un trouble que je ne parviens pas à identifier et j'ai l'impression qu'il n'ose pas m'en parler.
« Shimomura ?.. »
Devant la porte de sa chambre, je toque afin de signaler ma présence même si elle est entrouverte. Puis, je la pousse légèrement afin de le voir. Discrètement, je ne peux m'empêcher de déglutir alors que je le scrute du regard avec une minutie dont je ne me croyais pas capable.
« Est-ce... Est-ce que tout va bien ? »
La question est posée alors que je suis moi-même dans un état peu ordinaire. Son odeur qui flotte dans la chambre pour la recouvrir fait battre mon cœur un peu plus vite et descendre dans mon bassin une chaleur qui est devenue familière ces derniers temps. Ma prise sur la poignée se raffermit légèrement. J'espère juste, dans tout ça, que ce n'est pas moi qui l'ai mis mal à l'aise.