En un sens , il s'était toujours attendu à ce que cela finisse ainsi.
C'était un accident, la première fois.
La maison lui donnait parfois l'impression d'une grotte, d'un terrier quelconque, tant elle était sombre. C'était un peu ce qu'elle était, en même temps. La grotte d'un dragonneau qui ne pouvait pas sortir. Sa mère n'y restait jamais longtemps, et la plupart du temps, il se retrouvait seul.
Mais, un jour, il y eut une petite différence.
Je reviens ce soir, Natsume. J'ai beaucoup à faire.
Sa mère avait oublié de verrouiller la porte en partant. D'ordinaire consciencieuse sur ce point, surtout lorsqu'elle se dirigeait vers le marché, elle avait cette fois fait une erreur. Une petite erreur de rien du tout mais que, malgré son jeune âge, il avait eut vite fait de remarquer. Du haut de ses cinq ans, tout innocemment, sa main s'était portée vers la poignée de porte.
Je vais aider maman.
Son odorat n'était pas bien puissant, encore, mais il l'était juste assez pour suivre la trace encore fraîche de sa mère. Juste assez pour qu'il zigzague entre les rues, ses petits pieds lui permettant difficilement de suivre le rythme. Elle ne devait pas être très loin, pourtant, car son parfum persistait encore, entre les odeurs de galettes, de légumes sucrés et de fruits secs tout juste chauffés. Au début, en tous cas : cela lui permit de comprendre qu'il était sur la bonne piste. Sans surprise, il se rapprochait du marché : il se souvenait même s'en être réjoui, un sourire joyeux au visage.
Elle va être fière, quand elle va voir tout ce que j'ai fait tout seul.
Au fur et à mesure de ses pas, pourtant, les odeurs se démultiplièrent. A celles des pommes à l'érable se mélangèrent celles des effluves désagréables de sueur et de fromage de chèvre. Son nez le piqua, et il s'arrêta sur le moment, l'expression déformée en une grimace agacée. Autour de lui, les bruit de pas se firent plus forts, plus intenses, comme si ils se rapprochaient.
En relevant la tête, il s'aperçut qu'il se trouvait à l'un des carrefours du marché, qu'il ne reconnaissait pas ; sans surprise, puisqu'il n'y était jamais venu. Sa tête se tourna de droite à gauche, cherchant une silhouette familière entre toutes celles qui passaient devant lui, pestant parfois de sa présence, manquant de le bousculer. Une sensation froide lui perça la poitrine, serrant sa gorge et lui faisant ouvrir de grands yeux. Dans son ventre, il sentit comme un crépitement, le bourdonnement sourd de quelque chose qui ne demandait qu'à sortir.
Il y avait bien des voix, mais elles semblaient toutes s'emmêler dans un même bourbier incompréhensible, un nœud de murmures, de cris, de chuchotements et de bruits insensés. Parasites. Une douleur lancinante lui prit la tête et ses mains, par réflexe, vinrent se porter à ses oreilles, comme pour tenter de l'apaiser. Mais son nez, à découvert, était d'autant plus agressé de senteurs insupportables, toutes liées dans un même nuage d'effluves agressives. Comme un seul parfum, omniprésent, invasif. Son cœur battit plus vite. La sueur commença à glisser le long de son visage, sa respiration s’accéléra. Sa vue se brouilla, et tout ce qui se trouvait autour de lui ne devint plus qu'une masse informe, menaçante. Le bourdonnement se fit plus fort encore. Insistant. Puissant. Autour, des étincelles se mirent à crépiter, discrètement, subrepticement.
Puis, on lui rentra dedans. Une paire de jambes le bousculèrent et il tomba violemment à terre, sans même parvenir à distinguer ce qui l'avait renversé. La douleur le sonna, ses yeux s'écarquillèrent, sa respiration se coupa. Quelque chose lâcha.
« Maman ! »
Il serait bien incapable de dire ce qui s'était passé, car il n'entendit plus rien.
Rien, si ce n'est le bruit sourd et violent d'une explosion.
Et là, il ne vit plus rien.
--
Il n'avait gardé quasiment aucun souvenir de ce qui s'était passé, après ça. Il se rappellait avoir brièvement entrouvert les yeux, à un moment, lorsque des secours étaient arrivés, mais rien n'était clair. Tout était flou, informe. Rouge. Des masses quelconques, écarlate, disséminées tout autour de lui. Des silhouettes immobiles, familières ou non.
Sa tête tournait, mais ce fut l'odeur qui le fit vomir en premier, sans même qu'il ne puisse comprendre pourquoi exactement ses propres mains étaient aussi chaudes, comme l'eau pourpre sous ses genoux. Il aurait été incapable de reconnaître l'entrée du marché, car il n'y avait plus rien. Rien d'autre que lui.
Il se souvient de voix paniquées, de murmures d'horreurs, de silhouettes blanches tenant des lances et des lames.
Maman... ?
Mais elle n'était nulle part, et sa tête lui tourna à nouveau, jusqu'à ce qu'elle ne tombe à nouveau au milieu du charnier.
Il se rappelait, pourtant, du dégoût évident dans la voix d'un moine lorsque l'un des leurs l'avait soulevé pour le porter, délicatement, doucement.
« Vous regrettez de ne pas l'avoir achevé aujourd'hui. »
Avec le recul, ironiquement, il se disait que qui ce soit, il avait eu raison, ce jour-là.
-
Il l'avait entendu, ici et là.
Un danger.
Les voisins l'avaient dit. Avaient-ils vraiment tort ? Qu'était-ce donc qu'un dragon, au final ?
Une catastrophe à venir.
Les moines aussi, plus discrètement, plus subtilement. Une magie si explosive et forte dans les mains d'un enfant n'était qu'une seule chose.
Un risque.
Avaient-ils tort ? Depuis l'incident, ils auraient été stupides de penser à autre chose. Même Natsume l'avait compris ; même lui n'esssayait plus d'ouvrir la porte de la maison. Il ne servait à rien qu'il le fasse, de toute façon. Il n'était jamais accueilli par autre chose que du dégoût et de la colère.
Une colère justifiée, lui avait expliqué les moines.
On ne lui avait jamais vraiment dit ce qui s'était passé, ce jour-là. Cela le démangeait, pourtant. Jusqu'à ce que, un jour, il ne finisse par poser sa question au moine Thomas, qui continuait malgré ça de venir lui apporter ses médicaments.
Et il lui avait montré.
Les traces de feu dans la roche. Les racines d'Yggdrasil qui se terminaient soudainement, comme si on lui avait coupé des membres. La terre brûlée, là où rien n'avait repoussé. On avait décalé le marché : il ne passerait plus par là.
Quelques fleurs, ici et là, avaient été déposées. Il avait cru reconnaître des noms. Sa gorge s'était serrée, et il était resté là, immobile, silencieux. Un poids lui avait pris la poitrine, et il lui semblait si froid que chaque inspiration lui brûlait les tripes. Une fleur de pissenlit, en particulier, attira son attention.
« C'est une malédiction, Natsume. »
Ça ne pouvait être que ça. Il n'avait même pas besoin qu'on le lui dise, car il en était persuadé, intimement. Il le savait, maintenant. Il le comprenait. Viscéralement.
Ses yeux n'arrivèrent pas à quitter le pissenlit.
« Mais... Peut-être que... Elle peut être... Canalisée. Utile. Tu comprends... ?»
Oui, il comprenait. Très bien, même. Alors il serait utile. Autant qu'il pouvait l'être, pour autant de temps qu'il le faudrait.
Le pire, dans tout ça, était peut-être qu'il en était persuadé.
--
Obéir, il avait appris à le faire. C'était devenu instinctif, à force, et il avait bien compris qu'on ne l'accepterait qu'à cette condition : et c'était acceptable.
Alors, diligemment, Natsume avait obéi. S'était soumis à l'éducation du clergé, avait suivi leur voie. Il serait un mage blanc, un guérisseur, un soigneur et un protecteur. Un bouclier, pas une épée. Un moine, et non un dragon. Et pour ça, il faudrait se contrôler. Contrôler ses gestes, contrôler ses émotions, contrôler ses sens ; contrôler jusqu'à ses mots, car il devait se juger heureux d'avoir ne serait-ce le droit de se montrer parmi tous.
Mais, toujours, de temps à autre, sa magie le démangeait.
Elle crépitait dans sa main, grondait doucement, s'agitait d'étincelles frétillantes. Un simple sort de soin lui avait demandé des semaines de pratique, là où d'autres n'avaient eu qu'à claquer des doigts. Alors il s'était entraîné et avait persisté, jusqu'à ce que le résultat soit si satisfaisant qu'on aurait jamais pu douter des efforts que tout ceci avait demandé. Mais là, déjà, ça n'avait semblé pas suffisant.
Pourquoi aller contre la volonté de l'Eos... ?
C'est évident, que ce n'est pas son école naturelle.
Attendez juste de voir qui il finira par blesser, quand on aura le dos tourné.
La dernière fois n'a pas suffi ?
La plupart ne se cachaient pas. On ne leur demandait pas de le faire, cela dit ; ne s'agissait-il pas de la vérité ? En silence, il se contentait donc de faire mieux pour la fois d'après.
Mais, à nouveau, quelque chose semblait déranger.
C'est grotesque.
L'on entraîne les monstres, maintenant ?
Ils veulent le faire devenir moine ? Autant mettre le loup dans la bergerie !
Sa gorge s'était nouée, une fois. Son contrôle avait faibli, et les flammes tout autour s'étaient embrasées. Il avait fallu des semaines pour qu'on tolère de le voir de nouveaux aux assemblées, même à l'arrière.
C'était incompréhensible, pourtant. Plus il progressait, plus sa maîtrise s'affinait, plus les exigences augmentaient.
Et pourtant, inexorablement, il continuait d’obéir. Il l'avait promis, après tout.
Pourtant, parfois, une question lui revenait en tête.
Que faudrait-il, exactement, pour qu'ils soient satisfaits ?
--
C'était un accident, la première fois.
La maison lui donnait parfois l'impression d'une grotte, d'un terrier quelconque, tant elle était sombre. C'était un peu ce qu'elle était, en même temps. La grotte d'un dragonneau qui ne pouvait pas sortir. Sa mère n'y restait jamais longtemps, et la plupart du temps, il se retrouvait seul.
Mais, un jour, il y eut une petite différence.
Je reviens ce soir, Natsume. J'ai beaucoup à faire.
Sa mère avait oublié de verrouiller la porte en partant. D'ordinaire consciencieuse sur ce point, surtout lorsqu'elle se dirigeait vers le marché, elle avait cette fois fait une erreur. Une petite erreur de rien du tout mais que, malgré son jeune âge, il avait eut vite fait de remarquer. Du haut de ses cinq ans, tout innocemment, sa main s'était portée vers la poignée de porte.
Je vais aider maman.
Son odorat n'était pas bien puissant, encore, mais il l'était juste assez pour suivre la trace encore fraîche de sa mère. Juste assez pour qu'il zigzague entre les rues, ses petits pieds lui permettant difficilement de suivre le rythme. Elle ne devait pas être très loin, pourtant, car son parfum persistait encore, entre les odeurs de galettes, de légumes sucrés et de fruits secs tout juste chauffés. Au début, en tous cas : cela lui permit de comprendre qu'il était sur la bonne piste. Sans surprise, il se rapprochait du marché : il se souvenait même s'en être réjoui, un sourire joyeux au visage.
Elle va être fière, quand elle va voir tout ce que j'ai fait tout seul.
Au fur et à mesure de ses pas, pourtant, les odeurs se démultiplièrent. A celles des pommes à l'érable se mélangèrent celles des effluves désagréables de sueur et de fromage de chèvre. Son nez le piqua, et il s'arrêta sur le moment, l'expression déformée en une grimace agacée. Autour de lui, les bruit de pas se firent plus forts, plus intenses, comme si ils se rapprochaient.
En relevant la tête, il s'aperçut qu'il se trouvait à l'un des carrefours du marché, qu'il ne reconnaissait pas ; sans surprise, puisqu'il n'y était jamais venu. Sa tête se tourna de droite à gauche, cherchant une silhouette familière entre toutes celles qui passaient devant lui, pestant parfois de sa présence, manquant de le bousculer. Une sensation froide lui perça la poitrine, serrant sa gorge et lui faisant ouvrir de grands yeux. Dans son ventre, il sentit comme un crépitement, le bourdonnement sourd de quelque chose qui ne demandait qu'à sortir.
Il y avait bien des voix, mais elles semblaient toutes s'emmêler dans un même bourbier incompréhensible, un nœud de murmures, de cris, de chuchotements et de bruits insensés. Parasites. Une douleur lancinante lui prit la tête et ses mains, par réflexe, vinrent se porter à ses oreilles, comme pour tenter de l'apaiser. Mais son nez, à découvert, était d'autant plus agressé de senteurs insupportables, toutes liées dans un même nuage d'effluves agressives. Comme un seul parfum, omniprésent, invasif. Son cœur battit plus vite. La sueur commença à glisser le long de son visage, sa respiration s’accéléra. Sa vue se brouilla, et tout ce qui se trouvait autour de lui ne devint plus qu'une masse informe, menaçante. Le bourdonnement se fit plus fort encore. Insistant. Puissant. Autour, des étincelles se mirent à crépiter, discrètement, subrepticement.
Puis, on lui rentra dedans. Une paire de jambes le bousculèrent et il tomba violemment à terre, sans même parvenir à distinguer ce qui l'avait renversé. La douleur le sonna, ses yeux s'écarquillèrent, sa respiration se coupa. Quelque chose lâcha.
« Maman ! »
Il serait bien incapable de dire ce qui s'était passé, car il n'entendit plus rien.
Rien, si ce n'est le bruit sourd et violent d'une explosion.
Et là, il ne vit plus rien.
--
Il n'avait gardé quasiment aucun souvenir de ce qui s'était passé, après ça. Il se rappellait avoir brièvement entrouvert les yeux, à un moment, lorsque des secours étaient arrivés, mais rien n'était clair. Tout était flou, informe. Rouge. Des masses quelconques, écarlate, disséminées tout autour de lui. Des silhouettes immobiles, familières ou non.
Sa tête tournait, mais ce fut l'odeur qui le fit vomir en premier, sans même qu'il ne puisse comprendre pourquoi exactement ses propres mains étaient aussi chaudes, comme l'eau pourpre sous ses genoux. Il aurait été incapable de reconnaître l'entrée du marché, car il n'y avait plus rien. Rien d'autre que lui.
Il se souvient de voix paniquées, de murmures d'horreurs, de silhouettes blanches tenant des lances et des lames.
Maman... ?
Mais elle n'était nulle part, et sa tête lui tourna à nouveau, jusqu'à ce qu'elle ne tombe à nouveau au milieu du charnier.
Il se rappelait, pourtant, du dégoût évident dans la voix d'un moine lorsque l'un des leurs l'avait soulevé pour le porter, délicatement, doucement.
« Vous regrettez de ne pas l'avoir achevé aujourd'hui. »
Avec le recul, ironiquement, il se disait que qui ce soit, il avait eu raison, ce jour-là.
-
Il l'avait entendu, ici et là.
Un danger.
Les voisins l'avaient dit. Avaient-ils vraiment tort ? Qu'était-ce donc qu'un dragon, au final ?
Une catastrophe à venir.
Les moines aussi, plus discrètement, plus subtilement. Une magie si explosive et forte dans les mains d'un enfant n'était qu'une seule chose.
Un risque.
Avaient-ils tort ? Depuis l'incident, ils auraient été stupides de penser à autre chose. Même Natsume l'avait compris ; même lui n'esssayait plus d'ouvrir la porte de la maison. Il ne servait à rien qu'il le fasse, de toute façon. Il n'était jamais accueilli par autre chose que du dégoût et de la colère.
Une colère justifiée, lui avait expliqué les moines.
On ne lui avait jamais vraiment dit ce qui s'était passé, ce jour-là. Cela le démangeait, pourtant. Jusqu'à ce que, un jour, il ne finisse par poser sa question au moine Thomas, qui continuait malgré ça de venir lui apporter ses médicaments.
Et il lui avait montré.
Les traces de feu dans la roche. Les racines d'Yggdrasil qui se terminaient soudainement, comme si on lui avait coupé des membres. La terre brûlée, là où rien n'avait repoussé. On avait décalé le marché : il ne passerait plus par là.
Quelques fleurs, ici et là, avaient été déposées. Il avait cru reconnaître des noms. Sa gorge s'était serrée, et il était resté là, immobile, silencieux. Un poids lui avait pris la poitrine, et il lui semblait si froid que chaque inspiration lui brûlait les tripes. Une fleur de pissenlit, en particulier, attira son attention.
« C'est une malédiction, Natsume. »
Ça ne pouvait être que ça. Il n'avait même pas besoin qu'on le lui dise, car il en était persuadé, intimement. Il le savait, maintenant. Il le comprenait. Viscéralement.
Ses yeux n'arrivèrent pas à quitter le pissenlit.
« Mais... Peut-être que... Elle peut être... Canalisée. Utile. Tu comprends... ?»
Oui, il comprenait. Très bien, même. Alors il serait utile. Autant qu'il pouvait l'être, pour autant de temps qu'il le faudrait.
Le pire, dans tout ça, était peut-être qu'il en était persuadé.
--
Obéir, il avait appris à le faire. C'était devenu instinctif, à force, et il avait bien compris qu'on ne l'accepterait qu'à cette condition : et c'était acceptable.
Alors, diligemment, Natsume avait obéi. S'était soumis à l'éducation du clergé, avait suivi leur voie. Il serait un mage blanc, un guérisseur, un soigneur et un protecteur. Un bouclier, pas une épée. Un moine, et non un dragon. Et pour ça, il faudrait se contrôler. Contrôler ses gestes, contrôler ses émotions, contrôler ses sens ; contrôler jusqu'à ses mots, car il devait se juger heureux d'avoir ne serait-ce le droit de se montrer parmi tous.
Mais, toujours, de temps à autre, sa magie le démangeait.
Elle crépitait dans sa main, grondait doucement, s'agitait d'étincelles frétillantes. Un simple sort de soin lui avait demandé des semaines de pratique, là où d'autres n'avaient eu qu'à claquer des doigts. Alors il s'était entraîné et avait persisté, jusqu'à ce que le résultat soit si satisfaisant qu'on aurait jamais pu douter des efforts que tout ceci avait demandé. Mais là, déjà, ça n'avait semblé pas suffisant.
Pourquoi aller contre la volonté de l'Eos... ?
C'est évident, que ce n'est pas son école naturelle.
Attendez juste de voir qui il finira par blesser, quand on aura le dos tourné.
La dernière fois n'a pas suffi ?
La plupart ne se cachaient pas. On ne leur demandait pas de le faire, cela dit ; ne s'agissait-il pas de la vérité ? En silence, il se contentait donc de faire mieux pour la fois d'après.
Mais, à nouveau, quelque chose semblait déranger.
C'est grotesque.
L'on entraîne les monstres, maintenant ?
Ils veulent le faire devenir moine ? Autant mettre le loup dans la bergerie !
Sa gorge s'était nouée, une fois. Son contrôle avait faibli, et les flammes tout autour s'étaient embrasées. Il avait fallu des semaines pour qu'on tolère de le voir de nouveaux aux assemblées, même à l'arrière.
C'était incompréhensible, pourtant. Plus il progressait, plus sa maîtrise s'affinait, plus les exigences augmentaient.
Et pourtant, inexorablement, il continuait d’obéir. Il l'avait promis, après tout.
Pourtant, parfois, une question lui revenait en tête.
Que faudrait-il, exactement, pour qu'ils soient satisfaits ?
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