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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    Sa discussion avec Faust l'a trotté en tête pendant plusieurs jours. C'était difficile de trouver un moment pour en parler avec Natsume, toutefois, et ça ne pouvait pas être fait n'importe comment non plus. Alors il ne l'a pas fait. Il aurait pu avoir l'audace de demander directement à l'autre ce qu'il en pensait, mais il craignait aussi d'être trop abrupte dans sa manière de faire. Il veut y aller petit à petit, et en même savoir ce que le Shimomura pense du lien qui les unit. L'animorphe se sent bien en sa compagnie, mais est-ce réciproque ?..

    « Natsume... »

    En dépit des commentaires du Donovan, ça ne l'a pas empêché de continuer à voir le dragon. Mais il s'était fait plus discret tout de même, comme s'il craignait qu'on le soupçonne de quelque chose ou qu'il devait se cacher. Cela ne lui plaisait pas particulièrement, mais il préférait ça à des regards en coin déplacés de la part des autres. C'était surtout Natsume qu'il ne voulait pas embêter avec cette histoire.
    Juste parce qu'ils ne peuvent pas se mêler de leurs affaires cinq minutes...
    L'ancien soldat les ignore, mais pour le magimorphe, cela risque d'être pesant, à force, d'être la cible de rumeurs idiotes. Des rumeurs qui l'obligent toutefois à se demander s'il considère vraiment le hérissé comme juste un ami. Mais il sait sûrement déjà la réponse.
    Collé contre lui dans le lit qu'ils partagent désormais plusieurs nuits par semaine, l'Enodril se blottit dans le dos de l'Eossien dont il a entouré le corps avec ses bras pour le maintenir contre le sien. Le natif porte sur lui une odeur qui a la magie de l'apaiser immédiatement, même s'il demeure nerveux. Son cœur bat la chamade, alors que la chaleur qui émane du reptile lui est agréable. Il aimerait le serrer fort. Très fort. Distraitement, sa main vient caresser le torse du natif. Cela le détend.

    « Est-ce que tu es heureux, ici ? »

    Le sujet doit être abordé en douceur ; mais c'est pas simple de savoir par quoi commencer, en vérité.

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    Petit à petit, il se sent reprendre des forces. Les jours passent et sa magie lui revient, progressivement, même si elle se montre encore capricieuse ici et là. On lui avait dit qu'il avait besoin de repos – et jusqu'à présent, à vrai dire, la notion lui était difficilement compréhensible. Du moins, jusqu'aux dernières semaines.

    Il ne saurait pas dire à partir de quel moment exactement est-ce qu'il n'était plus surpris de voir Samaël le rejoindre dans son lit le soir. Probablement dès les premiers jours, à vrai dire, car il n'avait jamais dormi aussi paisiblement et tranquillement que depuis lors. Ne voyant pas l'intérêt de s'interroger davantage, il n'avait pas posé plus de questions que ça à l'altissien ; comme sur cette habitude, d'ailleurs, qu'il avait de le serrer contre lui au moment de dormir.
    Natsume ne s'en plaignait pas, en tous cas, prenant même assez d'aisance pour coller son dos encore davantage contre le corps derrière le sien. Il est chaud et familier, reposant et réconfortant après des journées parfois trop longues et harassantes. Comme la paume, d'ailleurs, qui se balade contre son torse, même si elle tend parfois à faire battre davantage son cœur dans sa poitrine. Moins, maintenant qu'il s'y est habitué. Au fur et à mesure, le contact est devenu plus fréquent et il ne ressent plus tant cette incertitude liée à la nouveauté. Au lieu de ça, le calme et la douceur tendent à tant le reposer qu'il ne fait plus vraiment attention à ce qui se passe et pourrait bien s'endormir ainsi.  En fond, son ronronnement continue de vibrer dans l'air, discrètement, légèrement. Il entend pourtant son nom.

    « Hm... ? »

    Il rouvre un peu les yeux, même paresseusement. Le ton de Samaël semble plus sérieux que d'ordinaire. Si il ne bouge pas, il fait toutefois l'effort de porter un peu plus son attention vers ce dernier, fronçant légèrement des sourcils face à la soudaineté de sa question.
    Heureux... ?
    Il demanderait bien à l'autre ce qu'il entend par là, sur le moment, car la définition ne lui a jamais été particulièrement claire. Est-ce qu'il est satisfait, au moins... ? Oui, de ça, il en est certain. Il se sent bien. Mais l'idée de bonheur est peut-être encore intimidante.

    « Je... Crois ? »

    Il marmonne et quitte peu à peu la brume de tranquillité dans laquelle il était jusqu'à présent, sans tourner la tête. Ses traits se font pensives alors qu'un de ses doigts triture distraitement un oreiller.

    « Je n'ai pas... De comparaison particulièrement flatteuse à faire. La notion est complexe. »

    Encore pour lui qui n'a jamais vraiment considéré qu'il ait droit à quelque chose de semblable auparavant. Même maintenant, l'idée a toujours quelque chose de vaguement distante et absurde. Il est, en tous cas, plus intrigué par ce qui peut pousser son interlocuteur à lui poser une pareille question. Très légèrement, il tourne sa tête de manière à pouvoir garde un coup d'oeil sur Samaël, sans non plus chercher à s'éloigner.

    « Pourquoi ? »

    C'est soudain. Inhabituel. Et dès que quelque chose sort de sa routine, Natsume a tendance à s'interroger.

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    Le ronronnement qu'il entend sont un doux bruit à ses oreilles qu'il est toujours très flatté d'entendre. C'est parfois au son de ces derniers que l'Enodril parvient à s'endormir, comme si ça le berçait. Il est un peu anxieux de la réponse que l'autre va lui donner, mais il est rassuré de savoir que ce n'est pas négatif. Même Sam n'aurait pas dit qu'il était malheureux. Mais c'est vrai que pour le Shimomura, c'est aussi difficile à dire, sans doute. En tout cas, de ce qu'il sait, la vie du magimorphe n'a pas toujours été facile. Il espère, à terme, lui offrir un jour la capacité de porter une définition sur ce mot là. Qu'il sache réellement ce que c'est si cette notion lui manque. C'est plus facile pour le moment de partir du principe de se dire qu'il n'est pas malheureux tant qu'il ne le sent pas ainsi.

    « Hmm... C'est vrai. »

    Ses yeux dorés ne se portent pas sur le visage de l'autre. Il préfère les laisser posés sur quelques détails comme les plis de leur couverture, où les quelques traces de la marque du natif qu'il peut apercevoir dépassant de ses vêtements. Il se demande d'ailleurs à quoi elle ressemble. Comme première réponse, il cale un peu plus sa tête contre celle de son ami, toujours avec cette douceur qu'il dégage quand il est en présence du mage.

    « C'est important pour moi de savoir si tu es heureux. »

    Il a envie de le faire connaître autre chose que le désespoir. Lui montrer tout ce qu'il peut lui donner s'il accepte de rester à ses côtés. Et il lui a promis. Il lui a promis de ne pas le quitter. Alors le rouquin veut lui prouver qu'il a eu raison de faire ce choix et ne pas lui faire regretter. Pourtant, ici et là, certaines choses le chiffonnent et l'inquiètent peut-être un peu.

    « A cause de mon rôle, en restant ici... Tu pourrais être le sujet de rumeurs bêtes. »

    Les propos de Faust remontent. Ils sont vrais, il le sait. C'est ce qui l'agace le plus, de savoir que même certains conseillers répandent des murmures à leur encontre, que ce soit par jalousie du favoritisme ou simplement par mépris du natif.

    « Je ne veux pas non plus que ça te cause du souci. »

    Aucune solution ne semble la bonne pour faire taire les commérages, mais ça n'arrêtera pas Sam. Il fera de son mieux, toujours, pour que Natsume soit le plus à l'aise possible. Alors il ne veut pas le voir partir mais culpabilise un peu d'avoir l'impression de l'enchaîner ici.

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    Quelque chose doit probablement le préoccuper. Le dragon n'a pas du mal à le remarquer car il lui est devenu très aisé de saisir ici et là le sens de certaines inflexions de ton de l'autre ; mais aussi car ce dernier laisse davantage transparaître ce qu'il pense. Comme ce soir, d'ailleurs, et Natsume le laisse parler sans lui couper la parole, bien qu'il soit perplexe qu'un tel sujet soit abordé.
    Même si il reste silencieux, d'ailleurs, ses joues prennent des couleurs. Son regard se détourne légèrement il triture plus nerveusement le tissu de sa couette, soudainement bien plus nerveux, comme à chaque fois que l'autre exprime si clairement son affection à son égard. Le contact le détend mais l'inquiétude qu'il exprime fait battre son cœur plus rapidement et vient nouer très légèrement quelque chose dans sa gorge, sans qu'il ne puisse toutefois expliquer quoi. Une part de lui se trouve bien égocentrique mais ne peut, en même temps, pas s'empêcher de prendre ce qu'on lui donne sans rien y redire.

    Lorsqu'il parle de rumeurs, en revanche, au départ, l'éossien ne voit pas nécessairement de quoi il  parle. Ça ne l'inquiète pas que plus que ça, d'ailleurs, si bien que face à la préoccupation qu'il sent chez Samaël, il ne fait que cligner vaguement des yeux, avant que le bout de ses lèvres ne se torde en une moue désabusée.

    « J'en ai l'habitude. Ceux d'ici sont des petits joueurs, à côté. »

    Il avait bien entendu un commentaire ici et là, que ce soit sur ses origines, son espèce ou des théories relativement saugrenues, mais il ne s'y était même pas attardé. Ses écailles s'étaient faites épaisses, avec le temps, et ce n'était plus qu'un bruit de fond. Il laisse sa tête s'écraser davantage contre l'oreiller alors que celle de Samaël est toujours contre la sienne.

    « Tu ne peux pas y faire grand chose. Il ne sert à rien de t'inquiéter pour cela. »

    Son ton se fait un peu plus doux car il essaie de se montrer persuasif, juste un peu. Il se demande toutefois pourquoi la question tourne autant dans les pensées de l'épeiste. Ses sourcils se froncent un peu d'inquiétude.

    « Sauf... Si tu veux que je parte. »

    Sa voix est plus prudente, car elle est marquée d'une hésitation certaine. Il lui a promis de rester mais ne veut pas devenir une gêne.

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    C'est un rappel, à chaque fois, de ce que le dragon a vécu. Il se doute bien que les commentaires qu'il entend au Centre ne sont rien en comparaison des remarques qu'il a pu entendre à son encontre de la part de sa propre communauté. Sam ne peut rien y faire, en effet, mais il voudrait, pourtant. Il voudrait que le pouvoir qu'il a acquis après tout ce temps puisse servir à quelque chose. Servir à protéger ce qui compte réellement pour lui ; à l'instar de ce magimorphe qu'il a appris à aimer. Ce dernier veut le rassurer. Lui dire de ne pas s'en faire. Et l'Enodril sait, effectivement, qu'il est sans doute impuissant face à ce qu'on pourrait dire d'eux. Ce sont des personnalités connues, alors il n'y échapperont pas, et c'est trop tard pour faire marche arrière. L'ancien général ne regrette pas, de toute façon. Ce qu'il a gagné, il va le garder coûte que coûte. Comme l'affection du dragon. Lorsque celui-ci demande s'il souhaite son départ, la réaction ne se fait pas attendre.

    « Non ! Au contraire !.. Au contraire... »

    La panique a dû s'entendre dans sa voix. Ses bras se sont un peu plus resserrés autour de lui, comme s'il craignait de le voir partir, le voir disparaître. Mais non, il est bien là, au moins. Et il veut rester. Tant mieux. La tête de l'animorphe se baisse. Il hésite sur la manière dont il veut formuler ça.

    « Mais... Mais je ne veux pas être une gêne si jamais tu veux... euhm... Je ne sais pas... »

    Ses joues reprennent des couleurs, mais il espère qu'il fait trop sombre pour que l'autre ne puisse pas les voir ou sentir la chaleur qui en émane subitement. C'est un peu gênant à dire, il s'en rend compte à présent.

    « Rencontrer... des gens, ou... peut-être quelqu'un avec qui te marier ou... fonder une famille. »

    S'il avait posé la question directement, il aurait craint d'avoir été trop vite en besogne. Lentement, sûrement, il pense pouvoir aborder le sujet de manière plus subtile qu'initialement prévu.

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    Il ne semble, au moins, pas désirer cette possibilité. Inconsciemment, il relâche une inspiration qu'il ne s'était pas rendu compte avoir pris. Il sent la prise de l'altissien se resserrer mais sur le moment, il ne s'en intrigue pas et se contente de l'écouter en fronçant légèrement des sourcils. Les ronronnements se sont arrêtés alors qu'il essaie d'écouter ce que Samaël lui dit, bien que ce ne soit pas simple quand il balbutie de cette façon. Il est hésitant. Quelque chose le travaille forcément et Natsume ne sait pas quoi. il s'inquiète, en tous cas ; il fait des hypothèses. Des hypothèses dont il ne comprend pas l'arrivée soudaine.
    Si je veux... Quoi ?

    Il plisse les yeux, tourne du regard sans trop bouger sa tête. Son expression est confuse. C'est soudain et bien étranger à leurs conversations habituelles, comme sujet.
    Cela le préoccupe vraiment ?
    Dubitatif, le dragon repose ses yeux sur le morceau de drap qu'il tient. Inconsciemment, son regard dérive sur les bras serrés contre sa taille.

    "Je n'y avais... Jamais vraiment pensé."

    Et c'était honnêtement le cas. D'une part car il avait été occupé la plupart de sa vie par sa volonté de se faire accepter par sa communauté, et d'autre part pour une raison bien plus simple. Natsume haussa les épaules.

    "Pas comme si il y avait eu moult volontaires."

    Et il n'en était pas particulièrement déçu non plus. C'était juste un fait. C'était d'autant plus arrangeant que cela lui permettait, maintenant, de se concentrer sur plus important. Et puisque l'autre semblait s'en préoccuper, il prit la peine de le mentionner.

    "Je ne compte pas revenir sur ce que je t'ai promis, si c'est ce qui t'inquiète."

    Son regard se tourne un peu pour se poser sur l'expression du plus grand. Dans l'obscurité nocturne, tout juste éclairée par la dernière bougie encore allumée non loin d'eux, il lui est difficile de déchiffrer l'expression de l'altissien. Il semble troublé. Le dragon n'aime pas ça.

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    Au moins, il ne dit pas qu'il n'a pas envie. Les occasions n'ont juste pas dû se présenter au dragon qui, du coup, comme il dit, n'y avait jamais réfléchi. Cela tombe sous le sens, s'il n'a pas eu cette occasion. Mais Samaël a de toute façon un avis biaisé : il ne comprend pas comment on ne s'est pas bousculé à la porte du magimorphe. Déjà qu'il fut rejeté... Sans doute qu'on ne l'a pas laissé exprimer sa personnalité plus enfouie, celle que l'Enodril aime. On ne voulut pas non plus s'approcher de lui alors qu'il n'attirait que des mauvais regards. Cela laisse plus de chance à l'animorphe, en un sens, bien qu'il ait cru voir que Kurosawa était une exception auprès du hérissé, un des rares qui osait venir vers lui. Le rouquin s'en méfie, d'ailleurs. Pas qu'il sente chez Satoshi quelque chose de malveillant, mais... Pour d'autres raisons, il n'aime pas spécialement les savoir intimes. Pas quand le cœur du Shimomura n'est pas déjà pris.
    Voilà autre chose, je deviens jaloux, maintenant.
    Il faut croire qu'il y a certaines situations à présent qui font ressortir des émotions qu'il se découvre chez lui ; auxquelles il n'était pas forcément habitué. Le jeune roi secoue la tête.

    « Non, je ne m'inquiète pas. Mais... »

    Il est tranquille là-dessus : la confiance qu'il accorde à l'autre est infaillible à ce sujet. L'hésitation devient pourtant de plus en plus évidente. Il ne parvient plus à soutenir le regard de son ami tandis qu'il se rapproche dangereusement de plus en plus du sujet sensible qu'il souhaitait aborder.

    « Et s'il y en avait, des volontaires ?.. »

    Natsume n'a pas dû y penser, n'a même pas dû l'imaginer. Il y a toutefois dans le regard de son camarade la nymphe une lueur que le régent a appris à reconnaître pour l'avoir lui-même dans le sien. Plus timidement encore, sa main libre vient serrer la couverture comme s'il avait besoin de serrer quelque chose pour ne pas abandonner à la dernière minute sa tentative. Mais c'est peu simple. Il déglutit, et son cœur bat plus fort encore. D'affection mais aussi et surtout de nervosité. Il était définitivement plus à l'aise quand il devait trancher des membres sur un champ de bataille.

    « Si... Moi, j'étais volontaire ?.. »

    Heureusement que la faible lumière qu'il reste n'est pas assez éblouissante pour permettre de voir son visage qui commence sérieusement à chauffer. Il craint, pour la seconde fois, un rejet, un abandon.

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    Avant d'être conseiller, il était religieux. Ou du moins, si on ne l'avait pas laissé devenir moine, il était probablement le novice le plus dévoué qu'on ait vu de sa génération. Alors la dévotion, Natsume connait. Il avait même fait voeu de pauvreté et de célibat, car ces considérations étaient pour lui bien secondaires par rapport à son objectif premier. Il n'aurait pas cru que ce genre de détail tracasserait son vis-à-vis, même si ce dernier affirme le contraire. Il y a toutefois quelque chose d'étrange dans son comportement ; assez pour que les traits du magimorphe ne se parent d'un mélange d'incompréhension et de perplexité.
    Comment ça, des 'volontaires' ?

    Pendant une seconde, il s'inquiéterait presque que Samaël ait l'idée d'essayer de le marier avec un quelconque gros bonnet pour nouer une alliance, ou quelque chose du genre. Cela ne lui ressemblerait pas, toutefois, alors l'éossien écoute sans rien dire au début. La suite le prend de court.
    ... Quoi ?

    Ses doigts cessent de bouger sur le drap. Ses yeux s'arrondissent mais il ne tourne pas la tête en direction de l'altissien car ses joues ont flambé, soudainement. Il s'est immobilisé mais ne réagit pas tout de suite. C'est la surprise et l'incompréhension qui prend place sur ses traits.

    "Tu..."

    Il aurait beaucoup de questions à poser mais aucune ne vient, sur le moment. Il ne comprend pas vraiment d'où vient cette proposition soudaine, ni l'incroyable nervosité chaude dans son ventre. Sa première conclusion est qu'il doit probablement lui sembler pathétique. Sûrement. Pour quelle raison d'autre évoquer une pareille hypothèse ?

    "Tu... Tu n'as pas à me prendre en pitié. J'avais fait voeu de célibat fut un temps, je peux me passer de ça."

    Il est plus difficile de parler, il balbutie. C'est soudain et en même temps il n'y aurait jamais pensé ; et il n'est pas sûr, non plus, de ce qu'est cette sensation dans son ventre.

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    Son souffle est retenu, attendant la réaction du concerné. Ce dernier s'immobilise, n'a pas l'air de savoir comment réagir. L'Enodril ne prend pas forcément son hésitation pour quelque chose de négatif ; ou en tout cas c'est ce qu'il espère. Au moins, il ne le rejette pas comme s'il fait une proposition horrible, et ne rit pas non plus de lui comme s'il avait fait une proposition saugrenue. Il sent en lui une nervosité presque similaire à la sienne. Il se trouve, au final, plus étonné qu'autre chose de la réponse qui lui est donnée. Natsume ne semble pas fondamentalement contre, il a juste peur que le rouquin se force. Ce dernier se détend légèrement, avant de porter son regard vers le plafond.

    « Des rumeurs courent. On pense que tu es mon amant. »

    Ou en tout cas, quelque chose qui s'en approche si le terme exact n'est pas employé. Il reprend sans trop tarder pour éviter également au hérissé de penser que s'il lui dit tout ça, c'est à cause de ces rumeurs.

    « Il y a quelques temps, cette idée m'aurait paru plus drôle qu'autre chose, et j'en aurais ri. »

    Cela l'aurait amusé, oui. Il se croyait trop fier et parfait pour convenir à quelqu'un ou même que quelqu'un lui convienne. Mais Natsume est différent. Bien différent de toutes les personnes qu'il a pu côtoyer.

    « Moi, je m'en fiche, des rumeurs. Mais... Ça m'a fait réfléchir. »

    Et, à vrai dire, la réflexion ne fut pas si longue. Il en fut même blasé, d'à quel point il n'avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour y songer, comme si c'était évident ; à la manière qu'il avait eu devant Faust de se dire que, finalement, pourquoi pas se marier, après tout, quand l'idée le répulsait quelques années voire quelques mois en arrière à peine. Il déglutit, avant de poursuivre, le visage chaud et la poitrine qui continue de palpiter de manière aussi prenante.

    « Je me suis juste dit... que ce n'était pas une idée qui me déplaisait tant que ça, en fin de compte. »

    La conclusion qu'il a eu, ce fut celle-là. Celle de se dire que la pensée était plus tentante qu'il n'aurait soupçonné. Il tourne légèrement sa tête vers le dragon, contre le dos duquel il se tient toujours. Il n'a pas osé bouger ; ni se rapprocher, ni s'éloigner. Ses mots reviennent pour écarter les doutes que le mage a pu avoir l'espace d'un instant. Hors de question de le laisser croire que c'est de la pitié, qu'il éprouve. Cela n'a rien à voir. Il n'a, en fait, pitié que de peu de monde.

    « Beaucoup de gens mériteraient ma pitié. Mais je ne pense pas à aller dans le lit de chacun d'entre eux. Je ne pense pas non plus que les relations de ce genre amènent forcément au bonheur. »

    Il a eu, pourtant, ici et là des exemples du contraire, mais jamais il ne s'est dit que c'était forcément indispensable ; puisqu'il se contentait très bien, pour sa part, d'être célibataire et de se moquer, même, de ceux qui ont pu éprouver un semblant d'intérêt à son égard. Aucun d'eux ne trouvait grâce à ses yeux, n'était assez bien, assez intelligent, assez estimable. Il n'y a que le Shimomura qui put se démarquer des autres, sans même le vouloir. C'est cette fois un sourire doux qui dessine les lèvres de l'Enodril.

    « Mais quand je suis avec toi, je suis heureux, Natsume. »

    Des propos bien tendres, bien mièvres comme il faut. Pour une fois, il s'en fout.

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    C'est définitivement une conversation qu'il ne s'attendait pas à avoir un jour dans sa vie, et il comprend d'autant moins d'où vient l'idée que semble approcher Samaë! avec lenteur. Ou du moins, c'est davantage le concept qui lui est nouveau ; car s'il était plus observateur et attaché à ce genre de définition, il se serait rendu compte que leur relation avait quelque chose d'étrange. De plus forte que la moyenne, de plus tactile, aussi. Assez, en tous cas, pour que des rumeurs commencent à germer. Il savait que des choses se disaient mais il n'avait jamais vraiment voulu poser le nez dedans : peut-être, inconsciemment, car il avait une idée de ce qu'il aurait pu entendre. Comme celle que l'altissien évoque clairement maintenant, et dont le contenu lui fait légèrement rentrer son cou dans ses épaules
    Que je suis...
    Le terme a quelque chose de pesant. De lourd de sens. Les joues brûlantes, il ne parle pas car la nervosité est venue nouer sa gorge. Ses pensées sont encore en train d'essayer de raccorder, de donner du sens à ce qu'il entend. Il n'avait jusqu'à présent jamais osé catégoriser leur relation, mais il n'est pas surpris d'entendre que Samaël aurait trouvé ça drôle.
    Comment ça, 'aurait' ?
    Il s'inquiète. Le rythme cardiaque plus rapide, les doigts serrés autour du drap, sa nervosité menace de lui faire déchirer le tissu sous ses griffes. Natsume se serait en effet attendu à ce que l'autre passe à autre chose sans s'en préoccuper plus que ça ; et durant un instant, l'éossien se demande si ce n'est pas sa facon de lui dire qu'ils ne pouvaient plus se voir. Il ne pense même pas au fait que c'est illogique par rapport à la suggestion précédente de l'animorphe ; ses pensées s'emmêlent trop du fait de l'inquiétude. Il ne comprend pas, ne saisit pas, ou plutôt ne veut pas saisir. Car ça serait admettre, comme ľénonce Samaël, qu'il ne s'approche pas de lui par pitié mais pour une toute autre raison. Une raison bien plus personnelle, bien plus intime. Son visage le brûle encore davantage et il se cache presque entre l'oreiller et sa main, le cœeur battant, la nervosité crispant ses muscles.

    "Je..."

    Cest le fouillis. Un noeud de pensées contradictoire qui s'affrontent sans qu'il n'arrive à en tirer quelque chose de clair, si ce n'est peut-être des paroles auxquelles il ne réfléchit lui-même pas.

    "Je n'ai jamais..."

    Il bafouille, perd ses mots. Son premier réflexe devrait sans doute être celui de lui dire qu'il sagit ďune mauvaise idée et qu'il perd son temps, mais ce n'est pas ce qui lui vient et il en est lui-même étonné. Au lieu de ça, ce sont des insécurités idiotes dont il n'avait même pas conscience qui remonte.

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    Ce n'est pas si grave, s'il ne partage pas ce qu'il ressent. Il ne demande pas à Natsume à ce que ses sentiments soient réciproques. Se contenter d'être auprès de lui, ça lui suffit, tant que ce n'est pas gênant pour l'autre. Fébrile, il attend tout de même une réponse, quelle qu'elle soit, mais elle peine à arriver. Samaël peut comprendre. C'est soudain, nouveau, troublant, et ces émotions là sont bien les plus difficiles à déchiffrer. Son but n'était pas de lui mettre la pression non plus.
    Il n'a jamais... ?
    Fait beaucoup de choses impliquant ce type de relation, sans doute. Lui-même ne connaît pas vraiment. Il sait ce qui se passe, mais la théorie et la pratique sont bien différentes. Plus tranquille déjà que tout à l'heure, le rouquin prend une grande inspiration, avant de se pencher sur le Shimomura pour voir son visage. Il l'observe un instant, comme si ça pouvait lui permettre de lire son expression. Natsume est toujours nerveux. Toutefois, il ne semble pas dégoûté.

    « Tu n'es pas obligé de répondre tout de suite. Tu n'es pas obligé de me répondre du tout. »

    Si ça peut lui faciliter la vie, il l'acceptera. S'il y a une chose qu'il sait, c'est qu'il ne se verrait pas faire sa vie avec quelqu'un d'autre. Si Natsume voulait se marier avec un autre... Il imagine qu'il devra faire avec, même si ce sera difficile. Même s'il sera jaloux. Mais il a bien dit que le bonheur du dragon lui importait, et il ne reviendra pas sur ses paroles.
    Pour cette nuit, avant de le laisser réfléchir, il va être égoïste et capricieux. Lentement, sa main vient écarter celle que le hérissé avait sur son visage. Il veut pouvoir admirer ses traits même sous une lumière aussi faible et intime. Avec ses doigts, il déplace son menton afin qu'il soit tourné vers lui. La flamme de la bougie se reflète dans les prunelles ambrés du reptile au fond desquels il plonge. Quelques secondes passent où il n'entend plus que les battements frénétiques de sa poitrine, comme s'ils se trouvaient autour de ses oreilles.
    En douceur, son visage se rapproche timidement mais sûrement de celui de l'Eossien. Ses lèvres se posent sur les siennes, venant l'embrasser sans rien dire de plus alors que ses yeux se ferment au même moment.

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    Tenter de mettre au pas son incertitude et sa timidité n'est pas sans peine. Ses pensées s'entremêlent dans un fatras confus et chaque seconde qui passe sans qu'il n'arrive à en dire davantage le fait se sentir plus ridicule encore. Il peine à saisir qu'on puisse vouloir de lui ainsi et ne s'était, quelque part, jamais posé la question de ce qu'il ferait si c'était bien le cas ; ne s'était jamais demandé aussi, ce que lui pourrait avoir le droit de vouloir. Ce sont des idées qui ne l'ont jamais traversé et pourtant son coeur bat à tout rompre dans sa poitrine, ses joues le brûlent, la nervosité fourmille dans son ventre. Il n'arriverait pas à répondre explicitement c'est comme si le reste de lui-même avait déjà une idée.

    Samaël n'attend pourtant pas de réponse de sa part. Ce n'est pas tant surprenant mais la douceur dans sa manière de parler vient brouiller sa gorge d'un sentiment chaud et doux. Même lorsque qu'il vient prendre sa main encore sur son visage pour la retirer, le geste est suffisamment délicat pour que le dragon le laisse faire, bien que légèrement à contrecœur, puisque cela révèle son visage chaud et rouge. Même lorsque l'altissien vient tourner son menton, il n'y a que son regard qui dévie légèrement. Il ne s'éloigne pas, ne cherche pas à le repousser. Le contact est chaleureux mais il le déconcerte. Il a quelque chose de nouveau et de fort même si il reste délicat. Ses yeux repassent timidement vers le visage penché au dessus du sien, à peine éclairé par l'unique bougie encore allumée près d'eux. C'est bien la première fois qu'il lui est intimidant ; il ne l'a jamais été dans les massacres, ne l'a jamais été lors de leurs désaccords. Maintenant qu'il est marqué d'affection et de tendresse, c'est toutefois devenu bien dur de le regarder.
    Et, pourtant, quand il se penche davantage et que leurs lèvres se retrouvent collées l'une à l'autre, le dragon ne s'éloigne pas.

    Ses yeux s'arrondissent, sa respiration se bloque temporairement dans sa poitrine. Son cœur tambourine et ses doigts, encore dans la paume de son vis-à-vis, se resserrent nerveusement contre cette dernière. La sensation est aussi douce que chaude ; mais, surtout, c'est comme si un feu crépitait maintenant dans ses tripes, contre son cœur, brûlant d'émotions confuses et pêle-mêle. Elle lui donne envie de fermer les yeux, de se laisser aller à cette brume tendre et cotonneuse qui se forme de plus en plus dans ses membres ; et c'est ce qu'il fait. Sa main se serre contre celle de l'altissien et ses paupières s'abaissent. Ses propres lèvres, lentement, timidement, se mettent à bouger contre celles qui sont venues les chercher. Comme une réponse silencieuse, à moitié avouée.

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    Il était un peu nerveux de savoir comment le dragon allait réagir. Il l'a fait quand même. Il a laissé ses hésitations de côté pour oser se rapprocher, lui donner un premier baiser qu'il ne voulait avec personne d'autre hormis lui. Il s'excusera auprès du magimorphe si ce dernier n'apprécie pas le geste venu par surprise. Ce dernier n'a pas l'air contre, toutefois, du moins, pas pour l'instant. Mais Sam ne rêve pas quand il sent contre ses lèvres celles de son ami qui viennent les caresser avec la même douceur qu'il lui donne. Le noble est stupéfait, comme s'il ne s'y était pas attendu, avant de se détendre, soulagé, et de ne plus sentir que les battements de sa poitrine qui se sont intensifiés. Alors il ne s'arrête pas tout de suite. Il continue de l'embrasser, sentant la main du hérissé se serrer à nouveau contre la sienne de façon plus tendre. La fébrilité disparaît progressivement, ne laissant que des sensations apaisantes et chaudes le traverser.
    Après quand même plusieurs secondes, l'Enodril éloigne finalement sa tête. Pas de trop loin non plus. Il tient quand même à rester contre lui. Mais assez pour lui laisser un peu d'espace et ne pas l'étouffer. Son front se pose sur le sien, un sourire timide mais satisfait sur le visage. Il se sent apaisé. Peut-être que Natsume changera un jour d'avis et voudra voir ailleurs. Pour l'heure, s'il y a une chose dont il est content, c'est d'avoir eu son premier baiser avec lui, et d'avoir été son premier à lui. Il souhaite que tous ceux que l'Eossien pourrait avoir avec d'autres lui semblent bien fades en comparaison. Sa tête se repose contre l'épaule du mage, se rapprochant de son cou dans lequel il glisse un nouveau baiser, puis un deuxième. Il ne veut plus qu'une chose : le chérir et lui donner l'affection qu'il réservait depuis des années.

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    C'est étrange ; ce n'est rien qui était prévu mais c'est comme si c'était parfaitement naturel et qu'il n'y avait que ses pensées, au final, qui étaient à la traîne. Les doigts toujours serrés autour de la paume contre la sienne, il laisse le peu d'instinct qu'il a aux commandes car sa nervosité et son inexpérience ne sauraient le guider. C'est bien suffisant, toutefois, pour faire ricocher dans sa poitrine des vagues de chaleur tendre et cotonneuse.
    Même lorsqu'ils se séparent, son cœur tambourine toujours. Le magimorphe ne s'éloigne pas mais son regard dévie un peu, le visage paré de couleurs rougeoyantes alors que leurs fronts se retrouvent l'un contre l'autre. Il ne saurait dire exactement ce qui le traverse : c'est un mélange d'émotions, de sensations et de pensées qui s'entremêlent dans un chaos chaleureux. Il est troublé mais ne peut pas dire que ce soit négatif ; c'est la soudaineté, surtout, qui le déconcerte. Comme une digue qui lâcherait, soudainement. Même sa respiration lui semble un peu plus courte, un peu plus rapide. Et si il s'étonne de sentir des lèvres embrasser son cou, c'est surtout la chaleur douce qu'elles laissent derrière elles qui le surprend le plus, ainsi que les frissons agréables qui descendent le long de son dos. Instinctivement, il recule légèrement comme pour se coller davantage au corps derrière le sien. Sa propre sensibilité l'étonnerait si il y pensait, mais ses pensées sont loin, bien loin de cette interrogation. Ou du moins, il refuse peut-être de se la poser. Au lieu de ça, ses yeux se ferment à nouveau et, silencieusement, il laisse les muscles de son dos se détendre pour laisser son cou à découvert, presque offert. Petit à petit, progressivement, un lent ronronnement commence à résonner dans l'air ; même si le son, à l'écoute, fait chauffer davantage ses joues. Il prétendra ne pas l'entendre.

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    Natsume ne dit rien, mais il n'a pas besoin de parler pour que l'animorphe comprenne qu'il n'a pas foncièrement détesté ce qu'il vient de faire. La nervosité qui se dégageait du natif se tarit aussi peu à peu comme s'il arrivait à être lui-même davantage à l'aise. Son cou tendu fait sourire d'amusement l'Altissien qui ne se prive pas de lui offrir plus de baisers, maintenant qu'il n'a plus à se priver comme avant. Il embrasse alors de nouveau cette peau qui lui faisait envie depuis quelques temps, laissant des traces chaudes et douces sur cet épiderme qui fut jusque là vierge de toute trace d'affection. Celui aux cheveux roux n'osait pas forcément reprendre la parole mais il y a bien une chose qu'il doit demander à son partenaire pour la suite, pour ce futur qui se dessine peu à peu.

    « Est-ce que... ça veut dire que je pourrai à nouveau t'embrasser ? »

    C'est paradoxal de lui avoir dit qu'il pouvait prendre son temps et par la suite initier un geste pareil, mais ce n'est pas depuis hier qu'il est capricieux et qu'il a, surtout, un petit côté possessif. Si ça devait être la première et la dernière fois, il voulait au moins goûter à ces lèvres qui l'attiraient fortement. C'est tout le corps désormais qui lui fait envie, qu'il souhaite toucher pour y marquer de ses doigts des empreintes qu'il sera le seul à voir. Mais chaque chose en son temps et il devra attendre avant d'aborder le sujet d'un éventuel mariage. Il se contentera, pour l'instant, d'être autorisé à poser ses mains et sa bouche sur lui. Les rumeurs, elles, peuvent bien continuer à être ignorées. Car rien ne saurait, à présent, ternir son humeur.

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    Avoir été dépourvu d'affection et d'attention pendant toutes ces années le rend bien gourmand quant à ce qui lui est offert ; et même si ses pensées ne sont pas encore forcément claires, elles ont au moins le mérite de ne pas être contradictoires. La nervosité s'éteint progressivement, doucement. La confiance qu'il a envers l'altissien est telle que ses réflexes ordinaires de méfiance refluent peu à peu. Et même si les baisers déposés dans son cou lui donneraient davantage envie de fermer les yeux pour se détendre, la question qui lui est posée a le mérite de le garder éveillé.
    Si on pourrait encore... ?
    Le cœur battant, le visage rouge, Natsume n'arrive pourtant qu'à ravaler sa salive au début. Il ne pensait pas nécessairement qu'ils recommenceraient ; et la possibilité, ainsi que la probabilité, fait remonter un coup de chaud à son visage. Pourtant, si il aimerait répondre, rien ne lui vient sur le moment. Il hésite pendant un instant à hocher de la tête, car les mots sont comme bloqués dans sa gorge, gênés par un nœud de timidité et un manque d'assurance de sa part. Il est bien loin, soudainement, le dragon millénaire qui surplombait le militaire avec arrogance et moquerie. Il sait, pourtant, que ce serait manquer de courage que de se contenter d'un signe si faible et presque honteux. Hésitant, son regard se relève vers le visage de Samaël ; et une idée lui vient presque instantanément. Une envie, même, bien que ce soit tout nouveau pour lui et qu'il ne sache pas si il en a vraiment le droit.

    Avec lenteur, sa main libre remonte jusqu'au menton de l'épeiste. Passe sur sa joue, du bout des doigts, avec une incertitude timorée. Toucher est tout aussi étrange qu'être touché ; c'est nouveau, de ne pas le faire pour blesser. C'est nouveau, de sentir une peau chaude, vivante. Son regard est curieux et pensif tout à la fois, vaguement fasciné. Son rythme cardiaque s'est légèrement tranquillisé, juste un peu. Précautionneusement, il relève son visage et vient, à son tour, prendre les lèvres de son vis-à-vis avec une douceur prudente, comme si il se tenait prêt à reculer au besoin.

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    C'est encore quelque chose d'extraordinaire quand c'est Natsume qui vient initier le contact. C'est plutôt l'autre qui est très tactile avec lui, et qui ne se gêne pas parfois pour l'approcher d'un peu trop près. Bien sûr, il ne rejette nullement cette main chaud qui vient se poser sur sa joue d'une température similaire, car elle lui est bien trop agréable que le geste est si simple. Simple mais doux, comme le Shimomura l'a pourtant rarement été ; mais l'Enodril n'est pas forcément mieux. La tendresse, il l'avait réservé pour sa famille, et éventuellement les membres Donovan même s'ils n'étaient pas tous aussi niais et affectueux.
    Son souffle est retenu alors que le magimorphe redresse sa tête pour se pencher sur et s'approcher. Surpris, le rouquin ne bouge pourtant pas et ferme même les yeux alors que les lèvres du natif se posent à leur tour sur les siennes. Il ne s'y attendait pas, mais ce n'est largement pas pour lui déplaire. Il pousse même un soupir d'aise alors que ses mains se remettent autour du corps de l'Eossien, dont l'une qui se perd dans les cheveux ébouriffés et l'autre qui vient coller à nouveau le corps contre lui. C'est un baiser doux qu'il ne veut pas arrêter tout de suite. Alors il enchaîne les caresses, les prolonge, les savoure, en initie d'autres. Les battements perdurent mais se font plus calmes. C'est une sensation qui reste nouvelle mais qui devient peu à peu presque familière. Son corps s'échauffe, en redemande, et plus il obtient satisfaction, plus l'envie grandit et la gourmandise avec. Entre deux baisers, un sourire amusé.

    « Fais attention, je pourrais m'y habituer. »

    Une vanne pour détendre l'atmosphère. Une vérité. Il veut s'y habituer. Il veut que ça devienne quelque chose d'aussi normal et ordinaire que de respirer. Plus audacieux, il revient à la charge pour l'embrasser à nouveau, comme si ça lui permettait d'avoir de l'air dans ses poumons. Comme s'il en avait besoin pour vivre. De l'oxygène que lui seul peut lui donner.

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    Étonnamment et sans étonnement tout à la fois, l'autre ne recule pas même devant ce contact dont il n'était pas lui-même totalement sûr. C'est encore complexe d'appréhender que son toucher peut être désiré, mais c'est plus clair encore lorsque les mains de l'autre se glissent contre son corps et dans ses cheveux. Surpris par l'approche, si ses yeux s'arrondissent un peu au début, c'est la détente qui vient bien vite et le font ronronner de satisfaction, soulagent ses muscles qui ne comprennent pas encore totalement, comme si ils étaient face à un trop-plein de sensations agréables. Sa main sur la joue de l'altissien descend un peu mais reste non loin de son cou, comme pour s'y raccrocher. Au fur et à mesure, le contact devient plus familier ; et si il se tranquillise, ainsi que son rythme cardiaque, la plaisanterie que fait alors Samaël lui fait froncer les sourcils. Les joues rouges, l'expression agacée, il est piqué au vif. Et si il profite du baiser qui lui est offert car une part de lui a bien du mal à être sévère avec l'Enodril lorsqu'il l'approche et lui offre un peu d'affection, il ne peut pas s'empêcher, lorsque ce dernier se termine, de lui jeter un regard de travers. Il doit quand même prendre une seconde ou deux pour se reprendre.

    « Je vais éviter, alors. »

    Un coup d'oreiller part. Ce n'est ni très mature, ni très honnête, comme façon de faire, mais sur le moment, avec ce pic d'embarras qui l'avait pris, c'est bien la première chose qui lui était venue.

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    La petite plaisanterie n'a pas l'air d'avoir plu à son vis-à-vis. L'Enodril rigole tandis qu'il se prend un oreiller en pleine figure, l'autre avec un visage pivoine qu'il pourrait presque apercevoir s'il y avait un peu plus de lumière.

    « Noooon, revieeeens ! »

    Il ne peut s'empêcher de rire mais a l'impression d'avoir réellement vexé le dragon ; ce qui n'était pas son objectif. Il lui renvoie l'oreiller avant d'agripper son torse en l'entourant de ses bras. Puis, tous deux basculent à nouveau sur le lit et Sam se place en-dessous de lui avant de sourire, implorant au hérissé de recommencer.

    « Fais-le encore ! J'aime quand tu le fais. Il n'y a que toi que je veux. »

    Le roi quémande, à présent. Sa main caresse la joue du Shimomura, puis son pouce passe sur ses lèvres avec l'envie d'y goûter à nouveau, et durant les jours suivants. Car c'est le seul qu'il pourrait supporter dans ce genre de contexte. Le seul qu'il désire. Et le seul devant qui sa garde est aussi baissée ; un risque pris auquel il n'a pas réfléchi à deux fois. Pour lui, il n'y aura jamais de doutes avant le magimorphe, car ce dernier sera toujours sincère avec lui.

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    Ce genre de gêne est tout nouveau et sa fierté tend à le faire agir avec des réflexes stupides du genre. En réalité, c'est surtout qu'il ne sait pas comment agir et qu'au lieu de de l'admettre ou d'y réfléchir un peu, il est plus pratique de faire le fier par peur de paraître plus ridicule qu'il ne s'estime déjà être. Mais au moins, se battre faussement avec Samaël a quelque chose de distrayant qui l'éloigne un peu du sujet sensible sur la table. Ils se chamaillent ainsi stupidement sur le lit, même si ils ont bien conscience qu'il n'y a rien se sincère dans leurs gestes et que ce n'est qu'une façon comme une autre de jouer.
    Le dragon ne s'attendait pas, toutefois, à se retrouver au dessus de l'altissien à l'issue de leur bataille. Il a un moment d'arrêt, d'ailleurs, alors que ses yeux se posent sur la silhouette en dessous de la sienne. La scène a quelque chose d'intimidant et la vue, inconsciemment, lui noue la gorge d'une nervosité qu'il ne saurait pas expliquer clairement. Lorsque le pouce de l'épeiste se met à caresser ses lèvres, il n'y a que son rythme cardiaque plus rapide qui lui permet de ne pas avoir son réflexe ordinaire qui lui aurait fait faire quelque chose de probablement stupide. Les joues toujours rosées, le regard fixé sur le corps en dessous du sien, les demandes que lui font Samaël font comme flamber quelque chose dans son esprit qui le rend incapable de bouger sur le moment. Au lieu de ça, dans un réflexe de fuite en avant stupide, il reprend son oreiller pour maltraiter un peu le plus grand.

    "Dors, au lieu de dire des idioties. "

    Il grommelle et maugrée mais ses joues sont d'un rouge écarlate et son regard nerveux et timoré le trahissent. Il ne reste pas longtemps dans cette position, d'ailleurs. Rapidement, il se glisse vers le côté pour venir prendre une position un peu plus acceptable pour dormir. Ce qu'il a entendu ce soir va lui tourner en tête, pourtant. Probablement plus qu'il ne le voudrait, d'ailleurs. Il faudra y réfléchir ; mais pas pour le moment.

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