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  • Un mariage et trop d'enterrements - Page 2
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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    Je laisse le majordome de Natsume se calmer un peu quand il lui en intime l'ordre. Toujours sur ses gardes, je sais que ce n'est pas juste avec une demande qu'il arrêtera de se méfier de moi. Néanmoins, cela a au moins le mérite de l'apaiser et de s'écarter un peu de son monarque pour le laisser respirer. Je n'étais sans avoir remarqué qu'il avait des serviteurs qui tenaient à lui malgré tout. Natsume lui-même est pourtant très calme quand il me répond, presque comme s'il s'était attendu à ce que je revienne. Mais il se méprend sur mes intentions.

    « Non, je ne venais pas pour vous faire revenir. »

    Le regard bleu glacé de son chambellan se pose sur moi. Muet, je peux néanmoins sentir qu'il n'est probablement pas en train de faire des éloges à mon sujet. Mais peu importe. J'espère qu'il se détendra avec le temps car je ne pourrai pas continuer avec cette tension éternellement.

    « Je m'inquiétais un peu. »

    Je ne vais pas dire que j'étais surpris qu'il s'en aille brusquement après la danse et surtout après ce qu'il m'a dit, mais ça ne signifie pas que je m'en fichais. J'étais même assez embêté. Je crois que j'ai sous-estimé sa sensibilité.

    « Il est vrai que j'aurais dû vous prévenir plus explicitement. Je ne voulais pas outrepasser vos barrières.
    - [color=#0000FF]Pourtant vous l'avez fait. »

    Le plus âgé continue de grogner après moi, ne faisant apparaître qu'une vague moue agacée. Il en a encore combien, des chiens de garde dans ce genre ? Ça va commencer à faire beaucoup, là. Je garde toutefois mon calme pour rétorquer, en sachant que commencer à m'énerver ne va clairement pas arranger la situation. Oui, des fois, j'ai des instants de lucidité, aussi.

    « Navré, mais nous ne faisons pas d'omelette sans casser les œufs. Tout le monde nous regardait.
    - A cause de votre stupide idée de mariage, oui.
    - … Cela ne m'enchante pas plus. »

    Je le vois serrer le poing mais se retenir d'en dire davantage, bien que je devine qu'il doit penser à toutes les réponses qu'il pourrait me donner. Mais j'imagine sans mal que ça ne serait pas très correct vis-à-vis de son roi de les exclamer à voix haute.

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    J'admets être étonné qu'il ne soit pas là pour réclamer que je revienne – mais je ne pose ni un accueil positif ni un accueil négatif sur la nouvelle ; tout au plus, je reste dubitatif quand il confie être « inquiet ». J'ai du mal, je dois dire, à y croire. Quand bien même je me montre aimable et que je garde les politesses, je ne vois pas vraiment pourquoi il le ferait.
    Je ne sais toutefois pas que faire de ses excuses. Si elles sont justes à mes yeux, quelque chose me crispe encore un peu. Calme, je m'étonne toutefois de voir, ou du moins d'entendre, Aloïs lever la voix si soudainement. Un acte qui me fait hausser les sourcils sous le coup de la surprise, même si je ne parviens pas exactement à identifier l'émotion qui me parcoure sur l'instant. Mais je sens que la conversation va l'emmener vers l'implosion, si cela continue ainsi ; et quand bien même les mots de mon allié supposé me font hérisser le poil sur les bras...

    « Aloïs. Il suffit, maintenant. »

    Si ma voix est ferme, elle n'est toutefois pas aussi dure qu'elle pourrait l'être. Je ne veux pas être sévère avec lui, mais il ne me laisse pas grand choix à l'heure actuelle. Même d'un point de vue diplomatique, je ne peux pas lui autoriser de s'énerver aussi ouvertement sur un allié. Son inquiétude est compréhensible, mais cela dépasse les bornes.

    « J'ai accepté en connaissance de cause. Pour autant... »

    Il serait temps qu'Aloïs, comme d'autres d'ailleurs, finissent par saisir que l'on ne m'a pas forcé la main et que j'ai accepté de venir de mon plein gré. Quand bien même la décision me pèse car elle n'est pas ce qu'il y a de plus plaisant. Ce n'est pas quelque chose qu'on m'a imposé, même si je tends à penser que si quelqu'un est à blamer, c'est peut-être davantage le passé. Mais un point est resté effectivement en travers de ma gorge, ce soir.

    « … Un allié est supposé agir avec vous, et non sans vous . Mais si vous l'avez compris, je suppose que cela ne se reproduira plus. »

    Je relève le regard vers mon homologue, l'expression neutre et fermée tout à la fois. Inconsciemment, les murs qui s'étaient temporairement baissés se sont remis en place. Je ne veux pas parler de mes émotions ou autres idioties dans ce genre. Nous ne sommes pas là pour ça. En revanche, hors de question d'être à nouveau un accessoire comme ce soir. La prochaine fois, j'aurai bien plus de mordant, témoins ou non. Mais je lui laisse le bénéfice du doute, quand bien même ses excuses pourraient être de simples moyens de se dédouaner. Malgré moi, en plus de ça, j'ai bien du mal à juger mes critiques légitimes sur un point de vue plus personnel ; voilà pourquoi je m'interdis de parler de ce qui pourrait être plus intime.

    Dans un soupir, je remets les manches de mes robes en place pour avoir l'air plus présentable.

    « Nous avons une réception à terminer, il me semble. »

    Mon ton a repris son mécanisme, et mon expression est maintenant redevenue celle du roi responsable que je suis supposé être. Mais l'époque où je pouvais filer au travers des fenêtres avec Livie et Katya, ainsi que la complicité d'Aloïs me manquent un peu, je dois l'admettre.

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    Le chambellan se calme un peu suite à une nouvelle demande de son supérieur. Cela se sent qu'il a encore des comptes à régler, mais ça devra attendre. Je remercie intérieurement Natsume de faire preuve de sérieux et de diplomatie dans cette situation même si je ne suis pas sourd face à la pic qu'il me lance ensuite concernant mon attitude de tout à l'heure. Je voudrais bien lever les yeux au ciel mais je me retiens, conscient que ça ne serait pas très correct. Que voulait-il que je fasse ? J'ai bien entendu les murmures suspects à notre encontre. Croyait-il que ça allait être facile ? Je ne peux pas faire de miracles mais je peux au moins essayer, c'est aussi pour lui que je fais ça, après tout, ça ne sert pas que mes intérêts. Ce n'était pas dans mes intentions, de me servir de lui. Mais j'ai besoin de son aide, je ne peux pas faire ça tout seul ; je ne l'aurais pas embarqué là-dedans, sinon.
    Pendant que le majordome prend congé auprès du médecin Shimomura un peu plus loin, je ne prononce pas un mot supplémentaire et avec Natsume nous retournons tous deux dans la grande salle pour finir la soirée.
    Et heureusement elle s'est finie vite et sans trop d'accrocs. Je bénis mon lit aussitôt que je me jette dessus quand nous rentrons dans ma chambre. Cela me fait bizarre de me dire que je ne serai plus tout seul, d'ailleurs.

    « Heureusement que ça ne sera pas à reproduire tous les jours. »

    Dis-je en parlant de la réception. Ce sera à reproduire, oui, mais nous avons un peu de répit avant de devoir en organiser une autre. J'en profite sur le moment pour m'étirer et savourer le matelas douillet qui m'a attendu toute la journée.

    « Vous pouvez circuler où vous voulez. Vous êtes ici chez vous. »

    Me redressant ensuite pour commencer à enlever mes hauts de cérémonie, je m'adresse à mon comparse dans la pièce.

    « Pour dormir, c'est pareil. Faites comme bon vous semble. Je ne vous obligerai pas à le faire avec moi. »

    Pour ma part, je m'en fiche, que nous partagions la même couche. Cela me fera peut-être drôle au début mais je ne m'en préoccupe pas plus que ça. De toute façon, s'il le souhaite, il y a un canapé très confortable ; et s'il persiste, plutôt que de le faire dormir sur le sofa, je ferai amener un vrai lit dans la deuxième moitié de la chambre qui peut se fermer avec une porte coulissante, histoire qu'il ait un peu d'intimité.

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    Fort heureusement, je suis plutôt bon pour dissocier. Ce n'est pas quelque chose de positif ni de spécialement sain, mais cela au moins le mérite de rendre mon expression impénétrable et me permettre de tenir alors que la fatigue émotionnelle commence à se faire de plus en plus intenable. La plupart du temps, j'avais toutefois la possibilité de m'isoler et de prendre du repos ; et c'est alors que nous rentrons dans la chambre de l'autre que je finis par saisir que je n'aurai peut-être plus cette possibilité, même de retour à la maison...
    Je ne fais pas de commentaires quant à ses premiers mots. Il doit savoir que je n'ai pas non plus hâte à la prochaine réception et que j'aurais de loin préféré être noyé dans le travail. C'est que je finirais presque à l'espérer...

    Droit comme un piquet, n'arrivant pas à être pleinement à l'aise dans une pièce qui n'a rien de familier, je cligne vaguement des yeux quand l'autre se met à me faire quelques explications. Sur le moment, je ne répond pas. Je n'en vois pas vraiment l'intérêt. Je ne sais moi-même pas si cela me dérangerait ou non, de dormir avec lui. Ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe plus que cela en temps normal, même si j'ai été davantage habitué à la présence de ma sœur. Tout ce qui pourrait m'intéresser, en revanche, serait d'avoir un espace où je peux être seul à un moment donné ; mais puisque je ne suis pas chez moi (contrairement à ce qu'il dit), je ne me permets pas de le dire. J'hoche vaguement de la tête avant de m'asseoir sur un bord du lit pour défaire la couche supérieure de mes robes – quand bien même je conserve l'inférieure.

    « Si je fais du bruit, réveillez-moi. Cela pourrait arriver. »

    Pas que je sois un ronfleur, mais... Enfin. J'aimerais simplement éviter une situation inutilement embarrassante et personnelle si jamais mes cauchemars refaisaient de leurs siennes. J'ai bien demandé à Mikael de me préparer des potions pour l'occasion, mais il arrive que ce ne soit pas suffisant. J'ai toutefois peu de craintes là-dessus.
    Pour autant, alors que j'hésite à feuilleter un livre que j'avais emporté avec moi, mon regard se perd sur la couverture. Pensif, les images d'aujourd'hui me reviennent en tête. J'ai encore du mal à digérer le regard et la peine visible de mon chambellan, qui, je le sais, n'a pas très bien vécu ces derniers mois. Après la peur qu'il m'arrive quelque chose suite à la mort de mon géniteur s'est succédé mon mariage, et... Je ne doute pas du fait que cela ne doit pas être simple. Même Mikael semblait inquiet. J'aimerais faire de mon mieux pour l'aider, mais je ne crois pas qu'il me laisserait le faire. Ma voix résonne alors plus calmement tandis que mon dos reste tourné à celui de mon interlocuteur.

    « … Je suis désolé, pour Aloïs. Veuillez l'excuser, il est... Ce que j'ai de plus proche d'un père. Il se calmera. »

    Ma voix est plus calme. Un peu plus sincère, aussi, l'espace d'un instant, alors que je réalise à quel point il doit être à bout de nerfs. J'espère que son état actuel se calmera quand il verra que je ne risque rien ; mais je dois admettre avoir plus d'espoirs que de certitudes à ce sujet.

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    En toute sobriété, nous nous installons chacun sur un côté du lit, dos à dos. Je hoche simplement de la tête à ses indications, m'inquiétant tout à coup sur le fait que puisse, moi, faire du bruit. À priori je crois que ça n'est jamais arrivé mais bon euh... S'il y a une première fois à tout, j'aimerais bien qu'on me prévienne d'abord, ou je vais être très gêné qu'il m'entende.
    À vrai dire, je ne m'attendais pas à ce qu'il excuse le comportement de son chambellan. Je pensais au contraire qu'il allait lui donner raison devant moi. Pour une raison que j'ignore, ses mots me touchent personnellement. Un père... Oui, j'imagine qu'avec celui qu'il a dû se coltiner, la recherche d'une autre figure paternelle était nécessaire.

    « Je ne lui en veux pas. Je ne peux pas le blâmer d'être méfiant et de vouloir vous protéger. Il semble en effet... Très attaché à vous. »

    Je ne vais sans doute pas être très ami avec cet Aloïs, mais... J'ai bien vu qu'il tenait au monarque, d'une façon que j'avais rarement vu auparavant. Il était certes agressif mais j'ai senti que ce n'était qu'une façon de défendre ce qui lui était cher, comme... Comme un parent et son enfant. Cela m'attendrirait presque.

    « J'imagine que vous n'êtes pas le seul à avoir souffert de... De l'ancien règne. Vous semblez au moins bien entouré. »

    Une expression sereine repose sur mon visage. Ce ne sont pas de mauvaises personnes, je crois. Cela me soulage, quelque part, de savoir que les proches de Natsume sont des gens comme eux.

    « On ne se connaît pas, après tout, c'est normal. Mais nous aurons l'occasion de rattraper ça, j'imagine. Il va falloir qu'il s'habitue à moi, après tout. »

    Je m'allonge sur le lit bien assez grand pour nous, regardant le plafond d'un air distrait. Oui, on aura bien le temps de faire connaissance, désormais.

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    Je ne commente pas le fait pas ses observations. Il est évident pour tous que l'affection que me porte Aloïs n'a rien de celle d'une simple relation entre un souverain et un serviteur, et inversement ; et ce n'est jamais quelque chose dont j'ai eu honte ou que je cherchais à dissimuler. Mais je suis perplexe quant au fait que mon interlocuteur ne semble pas plus agacé que ça. Il faut dire que j'ai du mal à comprendre ses passes susceptibles ou non. Il alterne entre un tempérament tranquille et un tempérament agité d'une manière qui me rend très complexe le fait de saisir son fonctionnement.

    Les sourcils froncés, je ne saisis pas vraiment ce qu'il cherche à dire par ses paroles suivantes. Pourquoi est-ce que cela l'intéresserait... ? Pourquoi me le dire ? Je n'en sais rien. Cela m'énerve, cette impression persistante de ne pas saisir. Mais ce qu'il énonce ensuite, toutefois, me fait l'effet d'un vent froid dans le dos, d'un seul coup.
    ... Nous allons avoir le temps.
    Nous allons avoir le temps, car je suis supposé rester marié à la même personne jusqu'à la fin de mes jours. Je ne sais pas pourquoi, mais jusque lors, cela ne m'avait pas travaillé plus que cela. La pensée m'a fait me tendre. Je suppose qu'il pourrait y avoir pire, mais en même temps... Cela laisse un poids dans ma poitrine que j'ai bien du mal à cacher.

    « Je suppose. »

    Je ne vois pas quoi dire de plus qui ne soit pas ou inutile, ou inutilement personnel, alors je me retiens. Au lieu de cela, alors que je me couche sur mon côté de telle sorte à me retrouver de dos, mon regard se perd sur un point invisible dans l'air.
    Le silence revient. Je ne sais pas si je devrais le meubler, comme on m'a appris à le faire lors de rencontres diplomatiques ou autres ; mais ça n'a rien à voir. Personne n'est là pour voir, ni entendre. Je n'ai pas non plus à faire semblant. Mais le mutisme dans laquelle la pièce semble plongée me paraît étrange, aliénant. Comme à chaque fois que je me prépare à dormir, mes genoux se rapprochent de ma poitrine. Je n'ai rien de particulier à dire. Pas de question à poser ou de sujet à évoquer. Je n'ai que la bizarrerie de cette situation à contempler. Je ne saurais pas comment décrire la sensation dans mon ventre alors que je me replie dans un coin, sans complètement me rentrer sous la couette. J'ai encore du mal.

    « … Bonne nuit. »

    Je sens, toutefois, que la nuit va être longue. Mais je m'y attendais.

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    Cela me fait un peu peur, quelque part, de me dire que nous allons probablement passer un long, très long moment ensemble. Je ne réalisais rien de tout ça avant, mais ça devient de plus en plus réel maintenant. Nerveux, un frisson me parcoure brièvement. J'espère arriver quand même à dormir, parce que je n'ai vraiment pas envie d'être fatigué demain ; on aura encore besoin de moi à ce moment-là et si je pique du nez en réunion, ça va pas trop le faire. Je vais juste essayer de me dire que... Que le roi du pays voisin et moi on va être très bons amis, haha...
    Je me redresse légèrement pour ouvrir mon tiroir de boîte de nuit et pouvoir regarder à l'intérieur un petit cadre dans lequel j'ai mis un portrait. Je m'y trouve enfant sur les genoux de ma mère tandis qu'elle et mon père sourient au peintre qui les immortalise. Un seul d'œil sur le regard de mon paternel me suffit à me donner un élan de courage et à me dire que je fais tout ça pour garder en paix le royaume pour lequel il est mort.
    Je me surprends toutefois à tressauter quand Natsume va se coucher.

    « Oh euh... Bonne nuit à vous. »

    Gêné, je ne sais pas trop quoi répondre. Faut dire que je ne m'y attendais pas. Mais ça vient peut-être du fait que j'ai toujours eu l'habitude de dormir seul, sauf lors de quelques nuits où je rejoignais mes parents dans leur lit après un cauchemar, quand j'étais encore tout jeune.
    Heureusement le matelas est confortable et ça ne m'a jamais empêché de trouver le sommeil. Mes paupières se ferment presque naturellement alors que j'oublie progressivement que je me trouve dans le même lit que Shimomura. C'est pourtant vers de doux rêves que je m'envole, lentement mais sûrement.

    J'ai néanmoins eu l'habitude d'avoir le sommeil léger. Je suis réveillé par des bruits de pas récurrents dans le couloir ainsi que des sons qui ressemblent à des chuchotements. J'ai du mal à connecter mon cerveau sur le moment mais je me lève quand même de mon lit pour m'approcher de la porte. Hé, ce ne sont pas des fantômes, au moins. Mais j'ai l'impression qu'il y a... des gens de l'autre côté de la chambre ? Est-ce possible ?

    « … On nous observe ? »

    J'ai parlé à voix haute inconsciemment sans attendre forcément de réponse, mais je décide d'ouvrir lentement la porte pour voir si j'hallucine ou si je suis bien réveillé. J'écarquille les yeux quand je vois des silhouettes dans la pénombre s'en aller par les escaliers au moment où je veux regarder dans l'ouverture de la porte. Je n'ai pas rêvé, on nous espionne vraiment, alors. Pour voir si nous ne nous disputons pas dès la première nuit ?.. Je ne sais pas.

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    Je dois admettre ne pas être habitué au fait de dormir accompagné. Sans être non plus mal à l'aise, je suis... Je ne sais pas. Mes épaules sont un peu tendues. Je suppose que l'habitude viendra... ? Je vais avoir des dizaines d'années pour m'y faire, normalement. La pensée me tire toutefois un goût amer en gorge.
    Si j'ai normalement le sommeil lourd, cela n'est pas complètement vrai depuis quelques années. J'ai tant été habitué aux tentatives d'assassinat nocturnes que je suis du coup toujours sur le qui-vive ; alors dès que sens un mouvement dans le lit, mes yeux s'ouvrent et mes muscles se tendent. Redressant la tête, je constate qu'Enodril est déjà debout. Mettant un temps à sortir de mon état encore à moitié endormi, ses paroles font naître chez moi un certain étonnement.

    « Mais pourquoi est-ce que l'on... ? »

    Je ne comprends pas sur l'instant. Il faut dire que cela ne fait pas sens d'un point de vue un peu naïf. Mais son observation me semble véridique, et alors que je me relève doucement, je tente de comprendre, avec un peu de mal au début. Quel intérêt pourrait-il y avoir à écouter aux portes ? Entendre des secrets d'état... ? Un désaccord ? Que nous nous entendons b-...
    Un déclic finit par me faire réagir. Mon expression se fait fatiguée et franchement lassée, alors qu'un voile de rouge passe sur mes joues. De l'agacement vient pétiller dans mes yeux.

    « … Ah. Je crois qu'ils voulaient simplement vérifier que nous dormions bien ensemble. »

    Ou autre. Mais je ne préfère ne même pas l'énoncer. La pensée m'énerve un peu, je dois l'avouer, et alors que mon regard, plus mauvais, se porte vers le couloir, ma main s'agite un peu avant de se refermer comme un poing : le son de pas s'entrechoquant dans les couloirs résonnent alors. Un rictus un peu satisfait, je ne doute pas que cette petite chute leur aura appris quelque chose... Même si j'en doute.

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    Le silence est revenu même si je perçois encore un bruit sourd au bout du couloir. Sans le faire exprès, j'ai également réveillé Natsume qui vient à son tour se coller à la porte. Cela l'intrigue également semblerait-il. Si je me demande quel est l'intérêt est-ce qu'ils ont à nous espionner, la supposition du hérisson m'apparaît comme une réponse somme toute... logique. Mes joues se mettent doucement à chauffer quand les rouages de mon cerveau se mettent en place et que je comprenne ce à quoi il fait allusion. Oui, c'est à présent ce qui me paraît le plus probable, quand j'y pense. Et je constate que le plus jeune n'a pas l'air très enchanté de cette découverte non plus.

    « C'est là que votre chambellan pourrait se révéler pas mal utile, tiens. »

    J'ose un trait d'humour pour détendre un peu l'ambiance gênante mais je suis contrarié. Je renforcerai la garde pour que ça ne se reproduise plus ; je ne tiens pas déjà à ce qu'on soit surveillé dans mon propre château mais encore moins que mon invité soit mal à l'aise en ces lieux. Lorsque nous sommes de nouveau seuls aux alentours, je referme la porte en poussant un bref soupir. Puis, quand le silence retombe, j'esquisse un léger sourire amusé.

    « D'ailleurs... Vous n'avez pas peur ?.. »

    Lentement, je m'approche un peu de lui.

    « Que je tente des choses, je veux dire. »

    Il ne me connaît pas, après tout, j'aurais pu être quelqu'un de très vicieux, et pourtant... Pourtant, j'aimerais bien savoir ce qu'il pense ou ce qu'il a pu pensé de moi.

    « J'aurais pu être dangereux, après tout. »

    Est-ce cela lui a effleuré l'esprit ? Peut-être que ce n'est pas le genre de choses qui pourraient lui faire peur, après tout. Moi, je savais qu'il serait innocent de ce côté-là. Enfin... Plutôt, je le pressentais. Il n'a vraiment pas l'air de quelqu'un avec des intentions pareilles. Je me demande ce qu'on peut imaginer à mon sujet, d'ailleurs.

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    Ma magie s'agite un peu d'agacement ; en témoignent les bourgeons de zinnia dans mes cheveux, et mon regard mauvais alors que je fixe la porte du couloir comme si j'allais l'enflammer d'un instant à l'autre. Je suis susceptible, je ne vais pas mentir. La remarque de mon homologue me tirerait un rictus en temps normal, mais j'arrive à peine à sortir un sarcasme.

    « Sauf si vous souhaitez des exécutions sommaires, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. »

    … Et encore, il s'agit de la théorie optimiste, si je puis dire. Je préfère ne pas parler à mon chambellan de toute cette affaire, ou je sens que j'aurais une multitude d'accidents diplomatiques sur les bras. J'ai déjà bien assez à couvrir comme ça...
    Soupirant, je ne vois pas tout de suite à quoi il fait allusion lorsqu'il m'interroge en premier lieu d'un air curieux, surtout vu sa façon d'approcher. Perplexe mais dubitatif, je fronce les sourcils en attendant qu'il s'explique, avant d'avoir un déclic quand il en rajoute à son propos. Mon expression, sur le coup, passe de la surprise au dégoût manifeste. Un frisson de malaise passe par mon dos.
    ... Mais qu'est-ce que cette question ?!

    Les sourcils froncés, je le fixe avec une expression laissant clairement transparaître le fait que je n'apprécie pas vraiment ce genre d'hypothèses. Si j'ai bien envie de ne pas répondre à sa question idiote et de le laisser seul avec sa bêtise, je finis toutefois par parler, quoique mon temps est plus plat que je ne l'aurais cru.

    « Cela n'aurait pas été la première fois que j'aurais eu à me défendre en pleine nuit. Entre des tentatives d'assassinat ou cela... Je sais me débrouiller. Alors non, je n'avais pas vraiment peur. »

    Alors que je hausse les épaules, mon regard se voile pendant quelques instants, des souvenirs remontant à ma mémoire. Je n'étais pas très vieux, la première fois. Les fois d'après, c'était plus simple. Quelque part, je suppose que cela m'a retiré la peur et la panique de ce que pourraient tenter de me faire les autres. Tout le monde est une menace potentielle, mais c'est justement pour cela que je ne vois pas tant l'intérêt de me poser des questions sur les autres que de m'assurer que je sois toujours capable de me défendre. C'était bien la seule chose sur laquelle je pouvais compter. Inutile de développer mais pour ma part, j'estime que dans une pièce exigue, mon homologue serait plus en danger que moi face à moi que moi face à lui. Mais ce n'est pas vraiment cela qui me permet d'être aussi sûr du fait qu'il n'aurait même pas eu l'idée d'une chose pareille à la base. Mon expression s'adoucit un peu pour laisser passer un rictus amusé.

    « Par ailleurs... Je ne croyais et je ne crois pas que ce soit dans votre intention. Un homme dégoûté à l'idée d'avoir à m'embrasser n'aurait pas ce genre de pensées. »

    Je n'ai pas besoin de même poser la question ; l'hypothèse le révulse autant que moi. Et cela m'arrange bien. J'aurais en effet été dans une situation pour le moins... Compliquée, si il avait posé la question d'héritiers éventuels, même si j'avais toujours la carte du divorce. Mais j'avais déjà bien senti au cours de nos entrevues que ce n'était pas son genre, et qu'en plus de cela, j'en avais eu la confirmation lorsque nous avions discuté de nos conditions.

    « … Et je ne crois pas que ce soit votre genre, pour être parfaitement honnête. Mais cela n'a rien d'un jugement objectif. »

    Mon ton est plus doux, plus plat. Sans non plus être affectueux ou quoi que ce soit du genre, je parle calmement et sans grande crainte, même si ce que je dis relève davantage de l'opinion et non de mes connaissances véritables. Qui sait, peut-être que je me trompe et que j'aurais à lui concocter un petit cocon de ronces bien pointues ; mais je ne le crois pas.
    Toutefois, alors que j'ai fini de m'expliquer, mon attention revient enfin sur la manière qu'il a eu de m'interroger, et le déplaisir remonte bien vite. Les sourcils froncés, je me tourne vers mon vis-à-vis avec un mélange d'exaspération et d'agacement sur le visage.

    « … Toutefois, est-ce cela vous arrive souvent, de poser des questions aussi embarrassantes et malaisantes par curiosité ?! »

    Mon ton n'est pas si accentué que ça, mais ne cache pas qu'il m'a un peu exaspéré. Est-ce que cela lui arrive souvent, de demander de pareilles choses à d'autres ?! Et si c'était tombé sur quelqu'un de très craintif, il y a pensé ? … Des fois, je me demande où passe son cerveau.

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    Il ne semble pas vraiment impressionné par les bêtises que je lui raconte. Je suis le premier à me moquer de moi-même, mais je voulais voir sa réaction. Cela me rappelle que j'ai eu des tentatives d'assassinat moi-même, mais... Peu, sûrement comparé à ce qu'il a pu vivre. En même temps, le rejeton d'un tyran, on a pas très envie de le laisser vivre s'il compte faire pareil que son père. Moi, ils voulaient juste s'acquérir du pouvoir en évinçant l'héritier. Aux premières tentatives, j'ai été tellement traumatisé que je n'arrivais plus à dormir la nuit, mais j'étais bien plus jeune. Plusieurs séances médicales m'ont permises de m'en remettre, lentement mais sûrement. C'était toutefois pénible d'avoir des sueurs froides jusque dans sa propre chambre où je ne pouvais pas être en sécurité. Quand les gardes étaient renforcées, ça avait le don de m'apaiser, mais ce n'est vraiment qu'à partir du moment où Faust en a fait partie que j'ai pu me calmer. C'est quelqu'un qui était parvenu à avoir ma confiance, et qui ne l'a jamais trahi.
    Mon expression reprend sa douceur quand il me parle plus personnellement de la façon dont j'étais réticent à l'embrasser lors de la cérémonie. Heureusement qu'il a usé un peu de magie parce que ça aurait été très embarrassant, sinon. Mais des jeunes mariés qui refusent d'effectuer de tels gestes, il n'y aurait pas eu pire à montrer. Le subterfuge, pour cette fois, a marché, mais j'espère qu'on aura pas à le refaire de sitôt. Voire à le refaire tout court.

    Il me prend au dépourvu face à sa confession suivante. Je mets un moment à comprendre ce qu'il veut dire, avant que mes joues se remettent à chauffer plus légèrement, me laissant muet et songeur. Si je n'ai pas mal compris, ça veut dire qu'il s'agit d'un avis qu'il avait me concernant. Il ne pense pas que je puisse être capable de faire ça. Hé... Il a bien raison, j'en serai incapable à vrai dire. Ce n'est pas comme ça que j'ai été éduqué et j'ai encore suffisamment de respect envers autrui pour ne pas en venir à là. Cela me flatte un peu, je dois l'avouer, qu'il ne me pense pas vulgaire. Mais je ne peux pas m'empêcher de pouffer face à son indignation.

    « Pouahaha ! Juste pour votre tête ça valait le coût. »

    Je ne devrais pas me moquer mais ce n'est pas méchant. Le gloussement m'a échappé malgré moi. Je ne me calme que lorsque je me laisse tomber une nouvelle fois sur le lit.

    « N'ai-je pas le droit de poser des questions ? On va passer un bout de temps ensemble. Autant qu'on apprenne à faire connaissance. »

    Dis-je comme si cela pouvait excuser tout. Mais c'est vrai que j'aurais pu être plus subtil dans mon approche.

    « Mais de toute façon avec un caractère aussi froid, c'est sûr que je n'aurais pas envie de vous embrasser. »

    Je lui lance une œillade joueuse avant de ricaner bêtement. Ah, c'est sûr, je ne pourrai jamais me mettre avec un glaçon, moi ! Mais... Je sais qu'en même temps, ce n'est pas autant un iceberg qu'il ne le laisse croire. Il a ses côtés plus doux que je n'ai pu qu'apercevoir de loin et pendant une courte durée.

    « … Non, ce n'est pas vrai. Vous n'êtes pas toujours comme ça. »

    Même avec moi, cela lui est arrivé de se montrer un petit peu plus chaleureux que d'ordinaire. La façon dont il parle de ses proches... Ce n'est pas rien. Je remarque bien son affection même s'il tente de la dissimuler.

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    Je ne me retiens pas de grogner quand il finit par éclater de rire. Franchement, des fois, c'est un muffle. Et je m'y connais en la matière, vu ceux que j'ai dans mon entourage. Roulant lourdemment des yeux, je résiste difficilement au fait de le faire chuter sur ses propres pieds, mais je vous assure que ma magie me titille quelque peu, à l'heure actuelle. Le fixant d'un air à la fois désabusé et agacé, je roule lourdemment des yeux et me contente d'un soupir exaspéré. Qu'il se trouve des activités, au lieu de me faire perdre mon temps, tiens. « Nianiania, je veux poser des questions »... Mon œil, oui. Il voulait juste faire le malin, je commence à en être persuadé. Ce n'est pas la première fois qu'il joue à ça et je vais finir par y voir un motif.

    Pour autant, sa remarque suivante me tire un roulement d'yeux, plus expressif cette fois.

    « Oh, parfait, je pourrais être encore plus froid, alors. »

    Pensait-il vraiment que j'allais me vexer... ? Tout au plus, cela me rassure. Cela me va parfaitement, que nos seuls contacts se résument à éventuellement tenir le bras de l'autre ou quelques vagues fausses expressions. Et par ailleurs, puisque ce genre de choses ne m'interesse pas, c'est même assez général. Tant qu'on m'approche le moins possible, j'en suis le plus heureux.
    Pour autant, la suite de ses propos me prend par surprise et me fait hausser les sourcils, l'expression plate mais neutre. Je ne vois pas vraiment ce à quoi il s'attend en me disant cela, à vrai dire, et je ne saisis pas vraiment le sens de ma remarque. Perplexe, je le fixe avec un mélange de confusion et d'incompréhension dans mon regard, même si mon expression n'en laisse pas transparaître grand chose.

    « … Je n'aime pas mentir. Cela s'applique aussi à ce que je ressens. Je vois cela comme une injure. »

    Et plus que ça... J'en suis bien incapable. Je ne sais pas simuler les émotions. Je sais les cacher, oui, mais au-delà... Personnellement, je ne supporte pas que l'on me mente. Cela me hérisse le poil. Je supporte encore moins que l'on simule des émotions. Alors je ne le fais pas.
    M'éloignant, je retourne de mon côté du lit en conservant toujours la même distance. Je ne sais pas si je dormirais beaucoup, mais... Je suppose que je peux toujours essayer. Pour autant, après le comportement de mon interlocuteur, je ne peux pas m'empêcher de...

    « Je suppose que cela dépend de si mon interlocuteur en vaut la peine. »

    Mon expression mime le sarcasme et l'arrogance d'une telle manière que cela en devient assez évident. Elle se radoucit ensuite, mais je repose bien vite ma tête sur l'oreiller de mon côté. Non mais.

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    Si je glousse un peu, mon intention n'était pas de me moquer de lui, ironiquement, bien au contraire. Je pense qu'il tendrait à se faire plus apprécié s'il se montrait davantage chaleureux et amical avec les autres, mais... Je peux imaginer sans effort qu'avec quelqu'un comme Kazuo au quotidien, ça devait pas vraiment rigoler tous les jours. Alors je ne peux pas lui dire qu'il devrait faire des efforts de ce côté-là, du moment qu'il produit un minimum. Même si je comprends qu'il n'aime pas mentir (j'aime éviter quand je le peux également), la situation dans laquelle nous sommes ne ne nous laisse pas vraiment le choix. Enfin... Tant qu'il m'aide un petit peu à sa manière... Je ne peux pas vraiment faire tout tout seul, je ne suis pas aussi bon comédien.
    Poussant un bref soupire, je l'imite en me remettant de mon côté du lit, m'étirant de nouveau en espérant que le sommeil finira par venir. Si j'omets la présence inhabituelle de quelqu'un non loin de moi et que je me concentre sur la douceur et la chaleur des draps, peut-être que j'y arriverai...
    Avec un sourire un peu dubitatif, je lève les yeux au ciel face à ce qu'il m'avoue ensuite, croyant qu'il me prend de haut. Puis, tout à coup, une réalisation m'apparaît que j'exprime doucement dans le silence de la chambre.

    « Vous ne m'avez jamais menti, à moi... »

    Je cligne des yeux, regardant à moitié le monarque de l'autre côté. Est-ce que cela veut dire que... J'en vaux la peine, à ses yeux ? Que je vaux quelque chose ?.. Je ne m'attendais pas à ça. Cela me fait sans doute un peu plus plaisir que ce que je pensais. Hé... Je n'ai jamais dit que j'avais pas d'ego. Mais au moins, j'imagine que... Il y a moyen que l'on s'entende vraiment, un jour.

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    Plus calme, je me tranquilise plus facilement que ce que j'aurais cru. Je ne fais toujours pas au fait de ne pas dormir dans ma chambre, mais... À la rigueur, je suppose que je peux le supporter. Me repliant de telle sorte à être plus à l'aise, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il ne reprenne la parole. Surpris de ses mots, mon expression laisse transparaître mon étonnement. Je n'y avais pas pensé. Je pourrais bien, sur l'instant, répliquer que je n'avais pas de raison de mentir à un allié ou quoi que ce soit du genre, mais les mots ne sortent pas. La bouche fermée, je laisse passer quelques secondes alors que je me perds dans une réflexion inutilement rapide, comme si j'avais besoin de trouver quelques mots à prononcer.

    « … Je n'ai pas eu de raison de le faire. »

    Mais je n'en rajoute pas. Au lieu de cela, je replie un peu plus mes jambes vers moi-même comme pour m'isoler un peu plus, avant de me forcer à fermer les yeux pour chercher le sommeil. Je ne sais pas si je finirai par m'habituer. J'espère simplement... Que cela sera plus simple par la suite.

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