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  • Don't piss him off [médié-mariage]
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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    Une tentative d'assassinat. Dans mon royaume. Dans mon palais. Dans mon jardin. Ce n'est déjà pas quelque chose que je tolère mais encore moins quand mon compagnon est attaqué. Inutile de dire que j'étais dans une colère noire quand j'ai appris l'incident, quand en plus Natsume porte notre enfant. J'aurais pu perdre les deux à la fois. Et je ne l'aurais vraiment pas supporté. Impossible de me raisonner après avoir eu vent de la nouvelle. Nous avons capturé le coupable, nous l'avons emprisonné... et je l'ai fait exécuter. Je n'ai pas voulu attendre. Il aurait pu recommencer. D'autres auraient pu le suivre. J'ai voulu montrer l'exemple deux jours après au petit matin afin que tout le monde puisse le voir et que personne n'ait l'idée d'achever ce qu'il avait tenté d'accomplir. Il y a pourtant eu peu d'exécutions sous le règne de mon père. Traumatisé des séances de tortures et des mises à mort employées par son géniteur, ça l'a profondément marqué au point de préférer emprisonner les criminels plutôt que de les condamner. Je crois qu'une partie de sa popularité fut gagnée de cette façon, d'ailleurs, et je n'étais pas contre reprendre son fonctionnement. Mais je me suis révélé bien moins doux que lui, au final. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Bien sûr, cela restait rare, mais lorsque nous avons mis la main sur Kazuo, je n'ai pas hésité longtemps, après avoir joué avec lui. Ceux qui ont voulu voir sa mort étaient aux premières loges. Il avait beaucoup d'ennemis chez nous. Ils étaient nombreux, sur la place publique.
    Alors ça ne me dérangeait pas de répéter le schéma. Pourquoi l'aurais-je laissé vivant, de toute façon ? Pour qu'il répète son coup et le réussisse la prochaine fois ? Hors de question. Je préfère n'avoir aucune pitié que risquer la vie de mon partenaire. En parlant de lui, depuis qu'il a frôlé la mort, il se repose en convalescence dans notre chambre. Heureusement, il n'a rien de grave. Mais j'étais très inquiet. J'ai eu du mal à manger, et même à dormir, provoquant des insomnies de peur que cela n'arrive de nouveau. Mais j'avais renforcé la sécurité autour de Natsume, il ne pouvait rien lui arriver, cette fois.
    Arrivant dans la pièce qui sont réservées à nos nuits, je m'approche du lit où je vois que le concerné se réveille doucement. Je m'approche à son chevet, le regard doux fixé sur lui avec affection.

    « Est-ce que tu te sens mieux ? Comment va ta blessure ? Tu as encore mal ? »

    Ma main se pose doucement sur sa joue. Il respire. Il est chaud. Il est vivant. Je n'arrive pas à croire que j'ai failli le perdre. Je ne l'aurais pas supporté.

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    Cela faisait longtemps, je suppose. J'ai perdu l'habitude des tentatives d'assassinat ; depuis le début de mon règne, elles n'ont eu de cesse de devenir plus rares. Je ne sais pas pourquoi j'ai baissé ma garde, ce jour-là. Probablement car j'étais de bonne humeur, dans un endroit familier et que... Je me suis sûrement un peu encrassé, oui. C'est, ironiquement, la seule pensée que j'ai eu en tête lorsque l'on m'a très brièvement expliqué ce qui s'était passé. J'avais réussi à repousser l'assaillant grâce à ma magie, mais le coup porté m'avait sonné.
    Lorsque je m'étais finalement réveillé, c'était avec une douleur bien pénible à l'épaule, là où la lame s'était enfoncée. Ce ne serait qu'une cicatrice de plus, je suppose, alors je l'avais bêtement fixé pendant quelques secondes, comme si je n'étais pas complètement conscient de ce qui s'était passé. Mikael m'avait dit que j'avais eu de la chance d'esquiver à temps ; rien de vital n'avait été touché ou trop endommagé, et mon parasite personnel paraissait aller bien.

    Il avait évité, toutefois, de me donner plus d'informations que cela. Je l'avais senti ; quelque chose le tracassait. Ou du moins, il savait que quelque chose me tracasserait si je l'apprenais. Inutile de tenter de lui sortir les vers du nez, toutefois, je savais qu'il pouvait être muet comme une tombe lorsqu'il était préoccupé. Et j'avais d'autres préoccupations, sur le moment.
    Je peux toutefois dire, ironiquement, que la convalescence doit être ce qu'il y a de plus ennuyeux et agaçant dans toute cette histoire : car je ne peux rien faire. Je n'ose imaginer le rattrapage de travail qui m'attend à mon retour, même si Katya a insisté pour que j'en reste loin (il paraît qu'elle a menacé les valets de s'occuper d'eux elle-même) et que Clive a pris ma suite auprès de mon royaume pour gérer les affaires importantes. Mais je préférerais vraiment être en train de faire de la comptabilité, au lieu de regarder le plafond toute la journée...

    Les visites sont toutefois plus agréables. Des bruits de pas me tirent lentement de ma léthargie et de la lourdeur de mes muscles, que je ne peux toutefois pas bouger sans qu'une grimace ne passe sur mes traits. Grimace qui s'atténue un peu quand j'entends la voix de mon amant, même si je ne peux, sur l'instant, qu'esquisser un sourire mêlant fatigue et affection. Son inquiétude est évidente, alors même si je profite de sa main sur ma joue, le début d'un sourire passe sur mon visage pendant que je tente de le rassurer.

    « Cela passera. Il y en aura encore pour un moment, mais je devrais pouvoir sortir d'ici peu. »

    Je fais tout pour, en tous cas. Mikael continue de me fixer avec désabus quand je le lui dis, mais il est hors de question que je passe des semaines ainsi. C'est moi, qui vais finir par tuer quelqu'un, sinon. Et puis... Ce n'est pas ma première fois, si je puis dire.

    « Je suis désolé. Ce n'est pas le meilleur moment pour te laisser avec tout ce qu'il faut faire, j'en suis bien conscient. »

    Un sourire désolé sur le visage, je ne peux pas m'empêcher de soupirer contre moi-même. Avec les premières récoltes arrivées et les moissons d'été, les foires et autres... Enfin. Autant dire que cela ne pouvait pas tomber pire ; mais je suppose que si c'est la seule raison pour laquelle j'aurais à m'agacer, ce serait au mieux.

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    Le voir m'apaise automatiquement. Mes soucis s'envolent à sa simple vue, comme si l'assassinat ratée n'était qu'un mauvais souvenir déjà disparu. Et pourtant le bandage que je vois à son épaule n'est qu'un rappel cruel de ce à quoi nous avons échappé. Je suis rassuré de savoir qu'il n'en a plus pour très longtemps à rester au lit. Je sais comme ça doit être pénible de ne pas pouvoir bouger pendant plusieurs heures ; et même si je lui apporte de quoi le divertir le plus possible, je connais suffisamment Natsume pour savoir que ça ne lui suffit. C'est une nymphe, il a besoin de sortir. Je ne suis pas rassuré à l'idée qu'il puisse de nouveau se faire attaquer, mais je ne peux pas le garder ici. Je renforcerai la sécurité au maximum. J'ai encore plus honte que cela soit arrivé chez moi. C'est aussi chez lui, désormais, mais je voulais que mon pays et mon château soit des lieux sûrs pour Natsume et notre enfant à naître. Je m'en veux de ne pas avoir été assez vigilent. Et lui qui s'inquiète seulement de me laisser du travail... Je ne veux pas qu'il y pense.

    « Ne te préoccupe pas de cela. Tu es tout ce qui m'importe. La priorité, c'est ta santé et celle du bébé. »

    Ma main descend sur la sienne que je caresse affectueusement. Il est si bienveillant et sérieux... J'aimerais quand même qu'il prenne le temps de se reposer.

    « Moi aussi j'ai hâte que tu puisses sortir. Je sais que ça ne doit pas être évident de rester enfermé ici. »

    Si seulement je pouvais l'aider... Mais je reste impuissant, je ne peux pas guérir plus vite sa plaie. Je peux seulement lui apporter du soutien et lui faire penser à autre chose, comme lui sait si bien illuminer mes journées. C'est encore drôle de me dire que j'avais peur de devoir faire des enfants avec le roi voisin. Je redoutais le moment où on allait commencer à nous presser, mais au final, mes sentiments ne pouvaient pas mieux tomber, et ce fut un hasard véritable. Peu de couples royaux ont la même chance que nous. Mais je ne vois que lui, à présent. Il occupe mes pensées comme mon cœur, et si je pouvais me marier une deuxième fois par amour, alors je le ferais volontiers.

    « Je vais renforcer la protection du château. Je ne veux plus qu'un truc pareil se reproduise. »

    Je ferai un conseil avec Faust, Livie et les autres, et nous trouverons un moyen de limiter ce genre d'attaques à l'avenir. Je ne peux pas le perdre. Je ne veux pas.

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    Je soupire un peu face à mes préoccupations qu'il chasse. Son inquiétude à mon égard est touchante, mais mon impatience et ma frustration d'être coincé ici me rendent peu réceptifs à tout cela. J'arrive à entendre, toutefois, un peu plus raison quand il me parle de la santé du... Enfin. De ce qui grandit en moi. Je n'arrive pas, contrairement à lui, à dire qu'il s'agit d'un « bébé » ; tant qu'il n'est pas né, quelque part, je ne le considère pas comme tel. Les risques de fausse couche étant ce qu'ils sont, je préfère rester prudent. Mais je peux entendre son inquiétude, puisque je la partage.
    Inquiétude que je comprends, mais que je ne peux que trouver excessive. Ou du moins... Si elle doit lui faire du bien, je ne suis pas sûre qu'il faille l'encourager. Mon expression est douce, mais désolée.

    « Cela se reproduira, tu le sais. Encore plus si je suis enceint. Notre mariage y mènerait forcément. »

    Nous le savions, chacun de notre côté, que notre alliance allait forcément conduire à des tensions et des tentatives de ce genre. Cela tombe davantage sur moi en ce moment du fait de mon état et de l'inquiétude que cela provoque chez nos ennemis qui ne voient pas forcément d'un très bon œil que les couronnes soient unies par nos héritiers. Je ne suis donc pas si surpris que ça, et j'avais déjà eu des rapports confirmant cette tendance par mes propres espions. Ironiquement, toutefois, c'est toujours moins que lorsque j'étais prince ; alors je tends à être... Désensibilisé, anesthésié.

    « Nous ne pourrons pas nous barricader éternellement. »

    La main de mon bras intact se lève pour venir se poser sur sa joue, tandis que je viens déposer un baiser sur son front. Je le sens agité. Je comprends, mais en même temps... Je n'ai pas envie qu'il s'enferme dans la paranoïa non plus.

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    Notre bonheur ne pouvait pas durer éternellement, je le crains. Cela aurait été trop beau que nos soucis s'envolent après la mort de Kazuo. Le mariage arrangé, au départ, ne me plaisait guère, mais je ne pouvais pas laisser passer mon égocentrisme si c'était assuré que nos royaumes trouvent enfin la paix. Et lorsque nous nous sommes mis à nous aimer, je n'ai pas voulu croire que quelque chose de malheureux pouvait nous arriver. C'était un hasard trop parfait pour qu'il ne vienne pas avec des ennuis. Mais je ne voulais pas le voir au début. Je voulais me dire que tout ça était derrière nous, mais... Mais puisque nous n'avons plus de guerre entre les deux pays, il aurait fallu s'attendre, inévitablement, à ce que les soucis viennent de l'intérieur de l'un ou de l'autre. Et cela m'attriste de savoir qu'une partie de mon peuple veut la mort de mon amant, mais c'était à prévoir, vu nos antécédents. Je me rassure en imaginant que cela puisse venir d'un de nos rivaux qui aurait peur de notre puissance avec cette même alliance. Après tout, nos enfants auront sur leurs épaules la régence de deux couronnes importantes.

    « Non, bien sûr... Et je sais que tu ne le supporterais pas, de toute façon. »

    L'idée n'était pas de créer une forteresse autour de nous. Je suis assez intelligent pour savoir que non seulement ça ne réglerait pas forcément le souci, si quelqu'un nous en veut réellement, mais qu'en plus ça ne nous rendra que plus paranoïaque (enfin surtout moi).

    « J'ai juste eu tellement peur... S'il t'arrivait quelque chose, je... »

    Je ne ferais pas long feu. Mentalement, du moins. J'ai le soutien des personnes qui ont toujours été là pour moi, mais jamais je n'ai aimé quelqu'un avec autant de force et de passion, au point de vouloir fonder une famille avec. Mais si le trône apporte ses avantages, nous devons pallier avec ce qu'il y a de plus noir à s'asseoir dessus.

    « Oh... Je ne sais pas ce que je ferais... »

    J'ai déjà voulu mettre à mort quelqu'un qui n'a même pas réussi son coup. Mais alors quelqu'un qui y parviendrait ?.. Je ne veux pas y songer.

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    Je suis rassuré au fait qu'il garde encore un peu les pieds sur terre malgré tout. Je sais que... Je connais ses insécurités, particulièrement depuis la mort de son père. Mais il a au moins assez les pieds sur terre pour avoir conscience de ce que je préfère. Mon expression s'adoucit et s'attendrit devant son inquiétude et sa peur, qui me fait doucement resserrer ma main contre son bras dans l'espoir de le calmer. Il ne faut pas qu'il pense à ça. Cela ne le rendrait que plus paranoïaque.

    « Je suis là. Il ne m'arrivera rien. Je ne manque pas de ressources. »

    Je parle d'une voix douce, paisible. Je veux qu'il l'entende, même si il ne l'accepte pas encore forcément du fait de la fraîcheur de l'attaque. Et, de toute façon, nous allons prendre des précautions ; mais de mon côté, je m'intéresse plus à la source qu'à la sécurité des lieux. J'ai déjà vu à quel point cette dernière ne suffisait pas toujours. Mon expression se fait pensive.

    « Mais il faudra trouver qui a commandité cela, oui. Tu as obtenu des informations ou des aveux ? »

    J'imagine que le coupable est une bonne source, mais je ne sais pas exactement quels mesures il a pu prendre durant les derniers jours. Mikael n'a pas été très bavard à ce sujet.

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    J'aimerais que ses paroles suffisent à me rassurer. C'est loin d'être simple, mais j'imagine que j'aurai besoin de le voir pour y croire. Je sais toutefois qu'il a raison là-dessus : de la ressource, il en a. De la patience aussi. Plus que moi, en tout cas, mais ce n'est pas difficile. Je n'en ai pas eu, avec l'assassin. Et c'est avec une expression plus grave que je lui annonce la disparition de ce dernier.

    « Hélas, non. Il n'a rien voulu nous dire. »

    Je ne suis pas idiot à ce point, heureusement. Moi aussi, j'ai voulu savoir si d'autres étaient dans le coup. Je n'aurais eu aucune pitié. Mais je devais savoir s'il avait des complices et qui ils étaient. Mais impossible de le faire parler. Je n'ai rien pu obtenir. Je l'ai donc réduit au silence. Réduit tout court.

    «  Alors dès que nous avons su qu'il ne parlerait pas, nous avons préféré le faire taire pour de bon. »

    On trouvera ça sans doute cruel. Il y a très peu de mises à mort, ici. Elles sont même infiniment rares, mais il n'y avait jamais eu de crimes aussi graves qui ont été commis auparavant. Je préfère en général les limiter, pour être honnête. Mais c'était bien trop important pour que je puisse laisser passer.

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    Hm... Je ne suis pas étonné, en soi, qu'il n'ait rien obtenu ; nul doute qu'il y aurait eu plus de remue-ménage que ça, sinon. Enfin. Avec nos espions, il devrait être possible de remonter la piste, mais c'est une préoccupation pour un autre jour. Je suis pour l'instant, et même si c'est bien superficiel, plus intéressé par le fait de profiter de la présence de mon amant.
    Du moins, jusqu'à ses paroles suivantes, qui me font m'immobiliser d'un coup net. Mon expression laisse transparaître une surprise évidente, puis se ferme presque immédiatement. Ma gorge se serre, et mes doigts se crispent sur les draps. Un courant glacé vient de passer par ma poitrine.

    « Tu as... »

    Je n'arrive pas à le dire, sur le coup, comme si les mots me brûlaient la langue. Je sais que je n'ai pas mal compris. Je n'arrive pas, sur l'instant, à exprimer ce qui me vient par l'esprit, toutefois. D'anciens souvenirs remontent et me crispent. Je parviens tout de même après plusieurs secondes à reprendre la parole, le fixant en biais, ravalant mon amertume alors qu'elle menace de faire éclater dans mes cheveux des bourgeons de belladones.

    « … Il y avait d'autres méthodes. »

    Je n'aime pas ça. Je déteste ça. Et il doit le savoir ; mais je ne peux pas m'empêcher de le rappeler, rien que parce que l'idée fait vriller un nœud pénible dans mon ventre.

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    Il est facile de deviner, à son changement d'expression et à la manière dont il cherche ses mots, qu'il n'approuve pas du tout mes choix. Je l'aurais parié. On m'avait pourtant demandé si Natsume était d'accord avec ça. J'ai dit la vérité. Qu'il ne l'aurait pas approuvé. Mais ce sont mes règles que nous suivons ici et si j'avais su l'assassin en prison, j'aurais sans doute été peu magnanime de toute manière et ça m'aurait fait psychoter. Je ne peux malheureusement que lui adresse un bref soupir.

    « Je sais. Cela ne te plaît pas. »

    Pas la peine de le rappeler. Je suis au courant. Des méthodes, il y en avait, en soit, bien d'autres que j'aurais pu appliqué. J'ai simplement choisi de ne pas le faire. De tuer dans l'œuf ce qu'il y avait de mauvais plutôt que de voir ce qui allait en sortir si je ne faisais rien. Et je ne regrette pas. Il est un peu tard pour ça, de toute manière. Mais je ne peux pas lui dire grand chose d'autre.

    « Essaye de comprendre. Je ne pouvais pas prendre le risque que cela recommence. »

    Il est le principal concerné dans l'affaire, je ne l'oublie pas. On pourrait le juger également trop patient ou indulgent également vis-à-vis de ceux qui veulent nous nuire. J'ai juste choisi l'option radicale. En quoi cela est-ce un problème, de toute façon ? Un ennemi de moins, on ne va pas le pleurer.

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    Mon regard l'évite, plus par obstination et frustration qu'autre chose. Je ne sais pas si le fait qu'il ait immédiatement pris la décision sans même écouter ce que j'avais à dire ne m'agace pas également, quand bien même je connais la règle. Les règles de l'un s'appliquent sur son territoire, et c'est tout ; j'en viendrais presque à regretter de ne pas avoir été attaqué dans mon royaume. M'aurait-il même écouté... ?
    Silencieux, je ne réponds pas tout de suite. Ma voix résonne ensuite comme une rhétorique amère.

    « En quoi est-ce que quelqu'un d'enfermé est-il dangereux... ?»

    Je crois plutôt qu'il voulait calmer sa peur et sa colère plus qu'autre chose ; car à mes yeux, lorsque l'on regarde les faits et les choses en face, les chances sont maigres. Ma révulsion passe par dessus les considérations sécuritaires de mon partenaire dans mon esprit. Car dans ce dernier, les images remontent. Je connais encore par cœur l'odeur de la chair brûlée ; je n'ai qu'à y penser pour que j'ai la sensation qu'elle me frôle le nez.

    « Si l'on se met à exécuter chaque personne qui veut nous nuire, il faudra bientôt faire creuser un lac pour contenir les corps. »

    Mon ton est calme, mais teinté d'un certain sarcasme. Je ne suis pas en colère, étrangement. J'aurais cru que je le serais. Je n'ai pas envie de l'être ; je ressens plutôt... De la déception.

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    Je sais qu'il ne comprendra pas. Qu'il ne peut pas comprendre, ou qu'il n'essayera pas. Je ne vais pas le blâmer ou lui en vouloir pour ça. Je savais que ma décision ne serait pas à son goût. Il y a certaines choses sur lesquelles nous ne sommes pas d'accord, c'est ainsi. Nos méthodes sont différentes, après tout. Mais de mon côté, j'ai l'esprit tranquille. S'il faut les supprimer, c'est ce que je ferais. La prison, selon moi, ne peut pas marcher pour tout le monde. J'entends toutefois ce qu'il veut dire et les raisons qui le poussent à penser ainsi. C'est pour ça que je ne suis pas fâché ou que je n'essayerai pas éternellement de me justifier.

    « J'aviserai s'il y a plusieurs récidives. Je tenais d'abord à les dissuader. Je ne me le serais jamais pardonné s'il avait réussi à s'enfuir de prison. »

    Une hypothèse qui peut sembler un peu bancale puisque je l'aurais sécurisé également, mais si les chances de s'échapper pour le criminel étaient minces, je ne pouvais pas faire comme si elles étaient inexistantes pour autant. Ce n'était pas seulement la vie de Natsume qui était en jeu, après tout. L'air calme mais sérieux, je ne peux pas lui promettre que je ne recommencerai pas, mais... J'imagine que je ne devrais faire plus attention à ce que je fais. Que je ne pourrais pas les exécuter un à un s'ils se présentent. Il ne le supportera pas toujours.

    « Ne crois pas que ça m'a plu. Je vais tâcher de renforcer la garde pour que ça ne se reproduise pas. »

    Je n'ai pas fait ça par plaisir. Je sais ce qu'achever une vie veut dire, même si je n'ai eu aucun remord, que ce soit pour lui ou pour Kazuo. À ceux qui ont achevé une vie ou tenté de le faire, je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas rendre la pareille.

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    La mine fermée, je ne dis rien quand il se justifie. Peu importe ce qu'il dira, en vérité ; cela me restera au travers de la gorge. J'en suis moi-même conscient. J'ai du mal à croire qu'il se montrerait plus tempéré à force d'usure, en revanche. Si il y a une chose que je sais, c'est qu'il ne maîtrise pas ou peu sa colère quand elle survient. C'est une chose qui m'a toujours agacée, même quand nous n'étions que de vagues connaissances. Mais je n'y peux rien, je suppose, et cela ne changera pas.
    Que ça t'ait plu ou non, je ne vois pas ce que ça change sur le résultat ou sur la décision.

    « Je vois. »

    Mon regard se reporte sur les draps, morne et las. Puis, sur mon ventre qui me semble s'être arrondi à une vitesse déconcertante. Une pensée me remonte, plus ferme cette fois.

    « Je ne veux pas qu'il apprenne que c'est quelque chose de normal. »

    Mes doigts se serrent. Je ne saurais pas définir ce que je ressens exactement, à vrai dire. Mais c'est amer, désagréable. Comme une piqûre de rappel.

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    Cela ne nous mènera nulle part, de continuer la discussion. Pourtant je sais qu'elle est sûrement importante. Et je sais pourquoi il y tient de son côté. Même son père, je suppose qu'il l'aurait enfermé plutôt que de le condamner à mort. J'ai si peur que les échecs se répètent que je préfère les taire dès que possible. Je voulais montrer l'exemple et les prévenir que leurs tentatives, en plus d'être infructueuses, étaient inutiles. Sans sous-estimer Natsume, il ne sera pas toujours en état pour se défendre ; il a eu de la chance, l'autre jour. Et... Je crains ce qui pourrait arriver à notre enfant à naître si un jour, même pendant une seconde, nous manquons de vigilance. Et je ne le blâme pas de vouloir éduquer notre futur progéniture de façon plus... pacifique que mes méthodes. Ce n'est pas parce que j'ai cédé à la tentation des exécutions que je souhaite la même chose. De préférence, j'aimerais les minimiser, si possible les arrêter complètement et m'assurer que la prison sera nécessaire pour les stopper de manière définitive. Mais à partir du moment où j'ai commencé à en faire, je me suis rendu compte à quel point c'était cruellement facile de faire tuer quelqu'un. Notre héritier n'aura pas les mêmes défauts que moi. Je veux qu'il soit au-dessus de ça, comme Natsume.

    « Je n'ai jamais prétendu que c'était quelque chose de normal. »

    Et je n'ai jamais prétendu que mon comportement était normal non plus. Je n'essaye pas nécessairement de le justifier, juste... De lui dire comme je m'inquiète pour lui. Mais cette conversation est stérile et il n'a pas besoin de ça en ce moment. J'imagine que le mieux que je puisse faire, pour l'instant, est de le laisser tranquille. Je me lève lentement pour me diriger vers la porte, jetant un dernier regard en arrière à mon amant avec une voix calme mais fatiguée.

    « Repose-toi. Je reviendrai te voir. »

    Le plus important, après tout, c'est qu'il soit sain et sauf. Le reste passera toujours en second.

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    Quelque chose me fait tiquer dans son comportement. Quelque chose me perturbe, et je n'arrive pas à dire exactement quoi, car je ne l'ai pas encore bien défini. Sa manière de répondre me fait plisser des yeux. Je commence à percevoir plus exactement ce qui peut le travailler. Et lorsqu'il se lève, j'ai comme un déclic ; comme si cela s'affichait plus clairement dans mon esprit.
    Je n'ai pas à bouger pour que mes lianes le fassent, fort heureusement. Je les laisse se lever d'un coup en dessous de la porte, jusqu'à ce qu'elles ne viennent complètement la recouvrir pour barrer le passage. Ce n'est pas une méthode que j'apprécie beaucoup, mais il ne me laisse pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?

    « Ne fais pas l'enfant. Tu ne peux ni fuir les conversations qui t'effraient, ni les dangers. »

    Ma voix est calme, presque douce. J'essaie de lui tendre pour une main pour qu'il comprenne que je ne suis pas en train de chercher à l'attaquer ou de chercher, fondamentalement, à m'énerver.
    Dans un soupir, je finis par reprendre la parole, sur un angle plus personnel, cette fois-ci.

    « Et en ce moment, je n'ai pas tant besoin de repos que de t'avoir auprès de moi. »

    Je n'en peux plus, du repos. Ces derniers mois de grossessse ont éreinté ma tolérance à propos, d'autant plus qu'il s'agit justement du moment où je peux être le moins actif. Il y a une certaine solitude, par ailleurs, que je tolère d'ordinaire en travaillant ; mais je tolère moins qu'il s'éloigne maintenant après tout ça. En plus de ça... Je doute que la conversation retomberait dès ce soir, et je ne suis pas sûr qu'attendre serait une bonne idée.

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    Je sursaute brièvement lorsque les lianes me barrent l'accès à la porte, qu'elles verrouillent immédiatement pour ne plus me laisser partir. Je suis non pas surpris par leur présence, puisque je connais depuis le temps les pouvoirs magiques de celui qui partage mon lit, mais je ne comprends pas sa démarche. J'assumais qu'il était fâché après moi, et que donc il aurait besoin d'espace pour se vider un peu la tête. J'ai envie de dire que je ne cherchais pas à fuir. Je ne considère pas que je fuyais. Je savais juste que cette conversation ne mènerait pas à des choses plaisantes puisque nous avons des opinions différentes à ce propos. Il n'a pas besoin que je lui fasse penser à des choses négatives, en plus de ça. Et pourtant ô combien j'aimerais non pas fuir les dangers mais moi les faire fuir. Qu'ils disparaissent pour que j'arrête de me faire un sang d'encre à chaque attaque qui aurait pu mal tourner.
    Mon cœur fait un bond dans ma poitrine en entendant sa requête dissimulée. Lentement, je me retourne vers lui, une pointe d'étonnement dans mes prunelles. Il me veut auprès de lui. Cette simple information suffit à me faire fondre, et je reviens aussitôt à son chevet, prêt à ramper s'il me le demandait.

    « Je suis là. »

    Ma main se pose doucement sur son ventre rebondi à l'intérieur duquel je crois sentir des mouvements émaner, comme si le bébé à l'intérieur pouvait nous entendre et essayait de nous apaiser.

    « Tu as pu t'en réchapper avec une blessure à l'épaule, mais ça aurait pu être pire... »

    Je pense à mon amant mais aussi à l'enfant qu'il porte et la manière dont je devrais les protéger à l'avenir.

    « Je redoute seulement les prochaines fois. »

    Si je fais exécuter le prochain qui fera une nouvelle tentative de ce genre, je crois qu'il pourrait difficilement me le pardonner. Je ne peux toutefois m'empêcher de me faire du souci. Comment fait-il pour être aussi serein ?

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    Je soupirerais presque de soulagement en le voyant revenir à mon chevet. Mais quel goujat des fois, je vous jure... Je suis enceint jusqu'à l'os, et il tente de passer par la porte de sortie. Hmpf. Il a bien de la chance que je sois facilement attendri dans mon état, alors que mon expression s'attendrit en sentant sa main sur mon ventre. L'asticot s'agite, depuis tout à l'heure, même si j'étais plus préoccupé par notre discussion, alors ce n'est pas désagréable, un peu de tendresse.
    Mais je peux l'entendre, cette fois. Ou du moins, j'entends mieux ce qu'il dit. Je sens la peur qui suinte de ses paroles, mieux que lorsqu'il la cachait derrière une nécessité invoquée tout à l'heure. Mon expression est calme alors que l'une de mes mains rejoint la sienne sur mon ventre.

    « Elles arriveront. On ne s'assoit pas sur un trône sans risque. Ce ne sera ni la première, ni la dernière. »

    Pour moi, il s'agit d'une évidence. Un fait inévitable. Je suis né et j'ai baigné là-dedans ; alors à force, sans dire que j'y suis entièrement désensibilisé... Il y a une forme d'accoutumance. Je n'ai pas spécialement envie de mourir, mais je sais que tant que porterais une couronne... Eh bien, ce sera ainsi. Malheureusement, je n'ai pas de solution miracle. Et au delà, sa manière de tranquiliser sa peur n'est pas envisageable.

    « Et que fera-t-on, en cas de conspiration ? On ne pourra pas envoyer des dizaines de personnes à l'échaffaud. »

    Ma question est rhétorique. Ce n'est pas une vraie interrogation : je veux juste lui montrer que ce n'est pas viable sur le long terme.

    « Je ne vais pas te dire que je n'ai pas eu peur, et bien sûr que je ne veux pas que cela recommence, mais... Tu sais ce qui arrive quand on coupe la tête d'une hydre. »

    Elle repousse. D'autres surviennent ; et si on ne les empêche pas de pousser, je vois difficilement comment réussir. Mais ce n'est pas vraiment le nœud du problème, au fond, n'est-ce pas ? Ma man se serre contre la sienne. J'aimerais utiliser l'autre pour caresser sa joue, mais je ne peux pas, avec ma main immobilisée. J'en viens presque à souhaiter que le parasite se mette à bouger un peu pour le calmer ; quitte à me donner des coups de pieds en permanence, autant que cela serve à quelque chose.

    « Je ne veux pas que la peur te brouille la vue et guide tes mains. Tu vaux bien mieux que cela. »

    Et je refuserai d'entendre autre chose. Il aura beau nier, je sais qu'il en est capable. Ma main tenant la sienne la fait se poser à plat la peau de mon ventre, pendant que ma voix se fait plus douce.

    « Je veux qu'il le voit et qu'il puisse être fier de son père. Qu'il puisse le prendre comme modèle. »

    Mes yeux brillent d'affection. Je ne veux pas qu'il oublie non plus que même si notre mariage n'était pas un acte d'amour, le fait de faire cet enfant ensemble l'était. Et qu'il vaut autant que mon opinion de lui.

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    Son expression est plus tendre. Il devine mon inquiétude, semble la comprendre. Il me raconte des évidences que je nie pourtant de toutes mes forces. Oui, être roi apporte son lot de danger. Ce n'est pas une vie tranquille dénuée de problème. Et j'aurais souhaité que Natsume ne la vive pas. Je le sais habitué, mais ce n'est pas ça qui va réussir à m'apaiser là-dessus. Rien n'y arrivera, d'ailleurs. Je veux croire qu'il y a des royautés qui n'ont pas affaire à ce genre de soucis, mais je sais bien que c'est un mensonge. Bien sûr que je n'exécuterai pas tous ceux qui s'approcheront avec des intentions malsaines ; mais je n'ai pas la solution qui permettra de les calmer, malheureusement. Je me sens impuissant. Même si... Je comprends son point de vue. Il a dû, lui aussi, avoir terriblement peur. Pour lui, pour l'enfant, pour tout ce qu'il laisserait derrière si le pire arrivait... Je n'ose pas imaginer ce qu'il a dû ressentir au moment où il a reçu le coup.
    Mon regard désemparé se lève sur lui, ému par les mots qu'il m'adresse. Je vaux mieux que ça ?.. J'aimerais tant. Ma paume sent quelques légers mouvements en touchant la peau nue de son ventre. J'imagine cet enfant comme s'il était déjà là. Est-ce que je voudrais qu'il voit le sang sur mes mains ? Certainement pas. Je veux lui offrir un monde de paix. Que notre mariage et la consolidation de nos royaumes lui apporte, en plus de la responsabilité, le moins de problème possible. Je veux bâtir un monde meilleur pour lui, pour tous les gamins qui naîtront sur nos terres. Un modèle oui, je le souhaiterais tant... Mais puis-je seulement le devenir ?..

    Fermant les yeux, ma tête s'approche à son tour du ventre arrondi. Je peux sentir et entendre la vie qui bouge à l'intérieur. Cette vie que nous accueillerons bientôt. Un soupir discret m'échappe. Mes yeux se mettent à s'humidifier. Je les sens venir, ces larmes traîtresses. Elles traversent mes joues, et je ne les arrête pas. Elles vont vite, bien trop pour moi. Lentement, je redresse le visage sur mon amant.

    « Alors ne me fais plus jamais peur comme ça. »

    Oui, j'espère être un modèle pour notre progéniture. Comme mon père l'a été pour moi. J'ai tant de souvenirs avec mes parents... Des souvenirs doux et heureux, que les guerres n'ont pas su m'arracher de la mémoire. Je rêverais apporter la même chose à nos futurs enfants. Mais je n'y arriverais pas sans Natsume à mes côtés.

    « Je ne veux pas être le seul modèle qu'il ait. »

    J'ai besoin de lui, et il en aura besoin aussi. C'est le fleuve tranquille qui apaise la mer qui se déchaîne en moi. C'est la brise qui souffle sur le feu de ma colère pour l'éteindre comme s'il s'agissait d'une allumette. Je deviendrai un modèle, peut-être. Mais sans son aide, je n'y arriverai pas.

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    Je le laisse poser sa tête sur mon ventre sans un mot, me contentant de faire passer ma main sur son crâne pour venir caresser ses cheveux avec tendresse. Cela paraîtrait peut-être ridicule, mais je préfère quand il se laisse aller comme ça. Je préfère le voir ainsi, honnête et sincère sur sa peine et sa peur que de voir cette façade de calme qui me met mal à l'aise et me laisse une sensation désagréable dans la poitrine, car je sais qu'elle est fausse. Car je me doute de ce qu'il y a derrière. Alors je ne m'étonne pas en sentant des gouttes tombes sur ma peau nue. Mon cœur me serre et mon regard se voile de peine, mais je savais qu'il fallait que cela arrive. Je ne serais pas surpris qu'il se soit retenu jusqu'à maintenant. Cet idiot...

    Je n'arrive qu'à esquisser un sourire triste face à sa demande. Il sait que je n'y peux rien, mais...

    « Promis. »

    Je peux lui donner ça, au moins. Quelques mots, alors que je le garde contre moi et que je le laisse se détendre. Mon regard adouci, l'expression plus calme, je finis toutefois par esquisser un début de sourire.

    « Je ne souhaite à personne d'avoir à supporter une tripotée de gamins intenables qui jouent avec des épées trop grandes pour eux, après tout. »

    L'image me fait rire, et la plaisanterie, certes un peu vache, m'aide à me calmer et me faire brièvement penser à autre chose. Je ne sais pas si j'ai quoi que ce soit d'un modèle de mon côté, mais... Je n'ai pas vraiment l'intention de le laisser tout faire seul. Je ne vais pas vivre le moment le plus douloureux de ma vie pour ne pas voir ce qu'il y a derrière après, hé.

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    Cela n'engage à rien, bien sûr. Je sais que nous ne serons jamais à l'abri du danger. J'avais besoin de l'entendre, même de sa bouche. Entendre qu'il ne partira pas tout de suite. Qu'il fera attention ou... Ou qu'il ne veut pas me laisser. J'ai tellement besoin de lui auprès de moi... Je crois que c'est réciproque, d'ailleurs. Il me l'a dit. Alors si je n'arrive pas à rire de sa plaisanterie sur le moment, encore trop perturbé, mon cœur l'accompagne, et ça a le mérite, au moins, de me faire penser brièvement à autre chose. Séchant mes larmes, je caresse son ventre en le regardant d'un air attendri, presque rêveur. Avec un air qui se veut joueur, je tente de rebondir, finalement, sur ses dernières paroles.

    « Une 'tripotée' ?.. C'est intéressant, ça... »

    Je ne connaissais pas son souhait d'avoir plusieurs enfants. Bien sûr, j'en voudrais plus, mais ce n'est pas une décision qui se prend seul.
    Lentement, je me relève pour me faire une place dans le lit à ses côtés, avant de me blottir contre lui. J'en avais cruellement besoin. Mon moral est encore bas, mais je ne veux plus pleurer. Cela me soulage simplement de savoir que Natsume pourra sortir bientôt, et qu'il n'est pas le seul. J'ai hâte de voir notre petit pointer le bout de son nez.

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    Je sais qu'il va lui falloir un moment avant de se calmer, alors je ne le presse pas. Il a besoin de temps, même si il ne se l'accorde pas toujours. Ma main reste dans ses cheveux, caresse son crâne et passe distraitement sur ses joues de temps à autre, sans vraiment s'arrêter, comme pour le tranquiliser. Je ne peux pas faire grand chose d'autre que l'accompagner dans son acceptation de ses émotions, je suppose, mais... Ce n'est pas plus mal. Il a besoin de temps.
    Je tique toutefois quand il se permet de me taquiner sur mon choix de mot, que je semble ne réalise que maintenant, alors que mes épaules se tendent et que des rougeurs remontent vivement sur mes joues. Je n'avais pas fait attention. Bredouillant, j'essaie de rattraper le coup.

    « C-c'est une expression. On verra déjà si tu sauras en gérer un seul. »

    Je n'y avais pas pensé, mais je me dépêche de mettre les freins comme par réflexe. Ce n'est pas une hypothèse que j'exclue : mais en même temps, je ne l'accrédite pas tout de suite. Le sarcasme est une bonne manière de gérer ce petit instant de panique interne que j'essaie de dissimuler derrière une mine plus blasée.
    Mais au delà de ça... Je le laisse se blottir contre moi, même si je ne peux pas le prendre dans mes bras comme j'aimerais le faire. Avec notre proximité, j'arrive à embrasser son front pendant que je pose sur lui un regard tendre.

    « Dors. Nous verrons le reste plus tard. »

    Ma voix est plus douce. Je crois que, dans les faits, je n'étais pas celui qui avait le plus besoin de repos.

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