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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    L'un des gardes baille. Il se dit probablement qu'il aimerait mieux être ailleurs qu'ici, à monter la garde d'un dragon qui commence à effrayer de plus en plus de soldats. Mais un cadeau pour l'empereur doit être bien protégé, quand en plus il s'agit d'une espèce aussi rare qui attire les regards envieux quand elle n'inspire pas la peur. Encore que, pour l'instant, personne n'a essayé de s'en emparer : les crocs du reptile ailés dissuadent bien assez pour ne pas tenter les voleurs. Autour de la cage continue de flotter l'odeur poisseuse du sang de téméraires trop curieux ou bêtes qui se sont risqués à approcher la créature écailleuse. Ses admirateurs se sont donc réduits et ne restent plus que ceux qui le craignent et ceux qui le détestent, bien que ça soit souvent les deux en même temps. On sous-estime de moins en moins la puissance du dragon mais on l'objectifie davantage pour se rassurer. De toute façon, c'est un présent qui reviendra à Gaston, alors même s'il s'agit d'un chef peu connu pour son courage, certains chevaliers espèrent presque que la gueule du millénaire va s'abattre sur leur souverain pour s'en débarrasser. Un souhait partagé par un énième brave (ou plutôt énième idiot) qui a bien l'intention de parvenir à ses fins ce soir.

    La nuit tranquille sur le camp n'est perturbée que par le son des torches enflammées et le bruit des hiboux sur les toitures. On a mis le dragon un peu à l'écart du reste, dans un coin isolé et caché : déjà pour ne pas qu'il soit trop voyants de quelques Caldissiens jaloux, mais aussi pour que les soldats puissent dormir sur leurs deux oreilles sans être inquiétés qu'une bête aussi grosse ne soupire à côté d'eux. Cela n'effraie pas le Général qui s'immisce dans la partie où se trouve la cage, discret mais avançant de manière assurée. Alors certes, s'il voulait s'approcher du dragon il pouvait juste demander à congédier les gardes et prendre leur relève, mais il ne sait pas encore comment va réagir la bestiole et si les choses tournent mal, il préfère ne pas qu'on remette la faute sur lui. Par des coups vifs et puissants, il assomme les hommes postés devant les barreaux et rattrape les corps avant qu'ils ne tombent au sol. Puis il les fait glisser sur le côté pour les éloigner et se tourne finalement vers la prison de fer.

    « Enfin. »

    Ses yeux dorés brillent dans la demie pénombre. Sur son visage, un sourire victorieux, impatient.

    « Ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas à Gaston. Ce pleutre ne te mérite pas. »

    Contrairement aux autres, il n'a pas peur ; même s'il devrait. Il a tant confiance en ses capacités qu'il ne se soucie pas du danger, fonçant tête la première dedans quand ça l'arrange. Il est persuadé en outre que le dragon le comprend -ce qui est vrai- et qu'il pourra donc saisir ses intentions.
    En vérifiant qu'il n'y a personne dans les environs, il ouvre la porte de la cage et s'approche des chaînes. Dans un ricanement, sa lame sort de son fourreau pour, enfin, venir s'y abattre.

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    La nuit est calme. Bien plus depuis quelques jours, depuis que ces idiots ont compris qu'ils n'obtiendraient rien d'autre qu'une fin rapide et douloureuse en s'approchant de sa cage. Cela lui convient, cela dit, même si il aurait pu se défouler de cette façon, et qu'il s'ennuie quelque peu, dans cette stupide prison de fer. Il n'y avait rien à attendre, toutefois, ou du moins, c'est ce dont il était intimement persuadé.
    Un bruit lui fait ouvrir un œil, dans l'ombre. Plusieurs, du moins ; des bruits de coups et de corps, qui lui font relever les oreilles. Ses muscles se tendent, prêts à réagir, mais il ne bouge pas. Une silhouette se dessine devant sa cage et il la dévisage, sans parvenir à la reconnaître au départ. Cette touffe de cheveux rouges et ces traits relativement jeunes, qui lui indiquent que l'individu n'est pas beaucoup plus âgé que lui, en réalité, sont inconnus au bataillon. Seule quelques marques sur son armure lui fournissent des indices, certes maigres.
    Un gradé... ?
    Silencieux, le regard du dragon suit les gestes de l'humain qui s'aventure, bien stupidement, jusqu'à sa cage. Il ne semble que ce ne soit pas, toutefois, pour un motif similaire à celui de ses congénères, même si rien dans les propos de ce dernier n'éclaire davantage la bête qui observe, en silence, le déroulé des événements. Il se retient même, poussé par une certaine curiosité, de le saisir par les jambes et de l'écraser entre ses crocs. Il pourrait toujours le faire ensuite, après tout.

    L'arrogance et la narquoiserie évidente du soldat lui font tirer, bien rapidement, une conclusion assez évidente. Il ne cille même pas lorsque la lame s'abat sur ses chaînes, mais son regard s'aiguise.
    Un traître. Et... Il a quelque chose en tête.
    Silencieusement, le dragon se redresse sur ses pattes. Fait le tour de la cage, sans que ses yeux ne quittent l'intrus qui a, avec une impudence certaine, pris le risque de s'introduire ici pour le libérer. Ou du moins, pour le sortir de ces chaînes-là. La bête l'observe, pris de curiosité, mais également de quelques certitudes.
    Un imbécile suicidaire, ou un arrogant arriviste. Ou... Les deux.
    Il souffle, la mine méfiante et haute, peu craintif mais bien décidé à comprendre ce qu'il a en face de lui. Il n'a, en soi, jamais eu besoin que quiconque vienne défaire ses lien. En temps normal, cela l'agacerait même, car ce serait dommageable pour ses plans ; mais il y a tout de même un peu d'intérêt dans le coin de son regard lorsqu'il considère une nouvelle possibilité.
    L'un comme l'autre... Ce pourrait être utile.

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    « Héhé. Te voilà libre, à présent ! »

    La chaîne se rompt sous le coup de l'épée. A tous moments, le dragon enfin libre pourrait décider d'en finir avec lui et s'échapper comme si de rien n'était. Pour une raison que Sam est le premier à ignorer, ce n'est pas, toutefois, quelque chose qui l'effraie particulièrement. Moins en tout cas que la perspective de laisser Gaston avoir un dragon et pas lui. Ce ne serait pas juste, après tout, que l'empereur ait un tel cadeau alors qu'il passe ses journées à ne rien faire, selon l'Enodril. Le Général ouvre la porte en grand afin que le dragon puisse y passer, lui indiquant la sortie avec un geste du bras.

    « Allez allez, on sort, maintenant. T'es intelligent, tu comprends ce que je dis, pas vrai ? »

    Auquel cas, si le dragon n'obéit pas... Le rouquin va devoir le pousser lui-même hors de cette cage, mais il préférerait éviter de devoir en arriver là. Ce n'est pas comme si l'animal voulait rester enchaîné, n'est-ce pas ?

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    Si il est prétentieux, il n'est pas brillant : voilà la conclusion à laquelle arrive Natsume devant la satisfaction évidente du soldat qui n'a visiblement pas prévu grand chose, ou du moins pas de ce qu'il voit. Le dragon ne bouge pas, observant l'humain (ou ce qu'il croit être un humain) avec un mélange évident de méfiance et de perplexité, immobile malgré l'injonction qui lui est faite de sortir. La condescendance évidente du soldat, à la limite, est encore ce qui le surprend le moins ; il y est quelque peu habitué, depuis qu'il est ici. Mais à vrai dire, il n'a pas particulièrement l'envie de lui obéir. Sa queue, dans un mouvement rapide mais concis, vient refermer la porte de la cage. Ses crocs se découvrent alors qu'il esquisse un pas vers l'avant en abaissant sa tête, la mine narquoise.

    « Et qu'est-ce que cela changerait, si je comprenais, général ? »

    Sa voix est rocailleuse, légèrement grondante. Il n'en a pas usé depuis qu'il a été emmené ici, ou du moins s'est bien gardé de le faire devant ces soldats. Montrer toutes ses cartes n'était pas dans son objectif ; et il valait mieux passer pour un animal idiot si cela pouvait lui servir. Le désavantage de prendre le parole était que si ce qu'il entendait ne lui plaisait pas... Eh bien, il faudrait que cet intrus finisse dans sa gueule. Ce qui, en soi, n'était pas totalement incompatible avec le chaos qu'il voulait faire naître : mais croquer un général, ce n'était pas comme déchirer un empereur entre ses crocs.

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    Il attend. C'est à se demander quoi, au final, puisque rien ne vient. Et ce n'est pas normal.
    Qu'est-ce qu'il fabrique ?
    Il est sûr pourtant que l'autre a bien compris où il voulait en venir. Mais l'Enodril sursaute lorsque la queue du dragon referme la seule issue qui lui était offerte. Surpris, le roux fonce les sourcils avant de se tourner vers la créature imposante qui a décidé de montrer ses crocs. Et de se faire entendre. Mais une voix qu'il puisse comprendre est de loin ce qu'il avait imaginé. Tout son corps s'immobilise. Ses yeux s'écarquillent alors que le sourire du général s'efface et qu'il observe le dragon d'un air interdit.

    « ... Tu parles ? »

    C'était la première fois que ça lui arrivait. Il ne savait même pas que c'était possible. Le timbre qui sort de la bête à pointes fait dévaler sur son échine un frisson. Sa poitrine bat un peu plus fort. Il y a quelque chose d'intimidant à se retrouver devant une créature pareille douée de paroles. Mais c'est censé lui faciliter les choses.
    C'est fascinant...

    « Je crois que c'est bien la première fois qu'un prisonnier refuse un moyen de s'échapper. »

    Il ne comprend pas. Qui ne voudrait pas goûter à la liberté ? Surtout après tout ce qu'il a entendu venant de ses camarades au sujet du reptile. Et que ce dernier a lui aussi compris.
    Qu'est-ce qui le pousse à vouloir rester enfermé ? Il est bête ou quoi ?

    « T'as un crush sur l'empereur, alors ? Pas sûr qu'il soit à ton goût... Dans tous les sens du terme. »

    Il prend un ton tout à coup moins sérieux, esquissant un sourire malicieux en laissant de côté sa méfiance qui s'est réveillée soudainement. Le chevalier devient même goguenard, gloussant pour oublier qu'il se trouve devant un prédateur qui n'en ferait qu'une bouchée.

    « Ou alors tu veux juste me croquer tout cru ? Je te préviens, c'est ma première fois. »

    L'humour n'est pas une arme bien efficace, mais ça a au moins le mérite de le détendre. Est-ce qu'il va finir bouffé comme les autres soldats qui ont fait l'erreur de pénétrer dans cette cage ?
    Mon destin ne se finit pas ici. Mais... Je suppose qu'au moins, ça serait rapide.

    « Remarque, si je dois mourir aujourd'hui, au moins ça ne sera pas de la main de ces idiots. »

    Se faire tuer au combat par des Caldissiens ou assassiné par des Altissiens, voilà une mort qui lui aurait fait peur. Une mort qui l'aurait détesté. Alors s'il devait choisir, si à cette nuit il ne devait pas survivre, la gueule de ce dragon serait la fin la plus honorable qu'il pourrait avoir, selon lui.

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    Sans surprise, et c'est en même temps le but, l'humain est étonné d'entendre une voix raisonnée là où il aurait cru avoir affaire à un animal bien incapable de faire de même. Il en ricanerait presque, d'ailleurs, si... L'autre énergumène devant ses yeux ne semblait plus curieux que terrifié, alors que c'est pourtant ce que n'importe quelle personne sensée devrait être. Le regard du dragon s'aiguise et il ne répond pas, dévisageant l'individu devant lui sans forcément saisir d'où lui provient cette assurance arrogante, vu sa situation. Il y a toutefois quelque chose dont il devient rapidement certain.
    Il parle beaucoup trop.
    Son expression se fait désabusée. C'est plus que ce qu'il ne consentirait d'ordinaire à accepter, mais sa curiosité est son défaut le plus prononcé ; c'est ce qui lui permet d'ailleurs de ne pas perdre patience et le frapper d'un coup de queue, comme il aurait bien envie de le faire, pourtant. Ses narines laissent toutefois sortir une expiration agacée, même si son regard perçant reste planté sur l'altissien.

    « Alors laisse-moi te poser une question, humain présomptueux. »

    Il fait le tour. L'inspecte, le dévisage, cherche le moindre indice qui pourrait expliciter un peu plus ses intentions. Il réfléchit.

    « Qu'est-ce qui pousse un soldat à trahir son empire et risquer la mort de cette manière ? »

    Il a quelques suppositions.

    « L'envie de pouvoir, la jalousie, la vengeance... ? Ou les trois à la fois ? »

    Mais peut-être n'est-ce qu'une partie de l'histoire, ou peut-être est-ce aussi simple que cela. Les détails lui importent peu, en réalité. Savoir à qui il a affaire est plus intéressant. Il y aurait peut-être moyen de faire quelque chose de ça. De s'en servir. Un léger rictus passe sur sa gueule.

    « Il me semblait opportun d'attendre pour venir dévorer votre empereur, mais... On dirait bien qu'il y a déjà du monde à la porte. »

    Sa théorie est peut-être fausse. Il a toutefois cette conviction, en l'observant, que c'est loin d'être le cas.

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    ... présomptueux ?
    Il l'est, c'est un fait. Mais Sam préfère dire "ambitieux", bien que l'un aille souvent avec l'autre. Il ne se trouve cependant pas plus prétentieux que les autres soldats. D'ailleurs, contrairement à eux, il estime avoir un objectif plus noble et justifié. Mais dans tous les cas, le dragon ne l'a pas encore mangé et c'est déjà pas mal, par rapport à ses autres victimes qui ne tenaient même pas quelques secondes face aux crocs acérés. L'Enodril est d'ailleurs sûr que c'est la première fois que le dragon ose parler avec un Altissien car sinon il aurait su plus tôt que l'autre était doué de paroles. Il se sent dévisagé par ces yeux ambrés aux pupilles feintées qui le scrutent avec attention, peut-être même intérêt. N'importe qui de sensé aurait déjà pris ses jambes à son cou, mais n'importe qui de sensé n'aurait de toute façon jamais ouvert cette cage. La créature d'écailles a compris au moins que le but du général n'était pas forcément d'être loyal aux siens. Sa question est d'ailleurs légitime, et le rouquin se sentirait presque flatté puisque c'est bien rare qu'on ait démontré une telle curiosité à son égard. Même s'il se vexerait aussi presque par rapport à la supposition du dragon.

    « Jalousie, certainement pas ! Les Altissiens sont stupides et les Caldissiens pire encore ! Tu as bien dû le remarquer. »

    Le reptile pourra assurément comprendre ce qu'il veut dire par là, lui qui les a observé depuis sa cage. Et il n'y a pas meilleur exemple pour juger quelqu'un de voir comment il se comporte avec une personne sur qui il peut avoir du pouvoir. Il ne se serait pas douté, néanmoins, des raisons qui poussaient le prisonnier à ne pas sortir tout de suite.
    Il voulait dévorer Gaston ?.. C'est donc pour ça qu'il préférait ne pas s'enfuir. C'est en effet l'explication la plus plausible.

    « Du monde, ça... Beaucoup le pensent, personne n'agit. Sur la liste, je suis donc le premier. Il faut bien quelqu'un pour les débarrasser de cet imbécile de Gaston. Quelle idée de donner la couronne à un faiblard juste parce qu'il est bien né ! »

    Oubliant qu'il est face à un monstre qui pourrait le croquer en une bouchée, l'Enodril se permet de se plaindre sans souci. De toute façon, c'est bien à quelqu'un qui ne soit pas Altissien qu'il pourra dire tout ça. En outre, il avait raison : c'est bien la vengeance, d'abord, puis une soif de pouvoir ensuite qui l'a conduit à désirer si ardemment ce trône qui accueille à l'heure actuelle ce qu'il considère comme la plus grosse fraude que le pays n'ait jamais connu. Brûler les Altissiens est une chose ; mais le mieux, c'est encore de les diriger, de les humilier, et de leur prouver à tous que celui qu'ils ont moqué toute sa vie est dorénavant le leader suprême devant lequel ils doivent se prosterner. Ça, pour Sam, c'est bien la plus belle des façons de se venger.

    « Puis... Altissia et Caldissia sont pourris jusqu'à la moelle. Je veux tout détruire pour mieux reconstruire. D'abord je deviens empereur d'Altissia, et... Qui sait, pourquoi pas aussi celui des autres andouilles bleus. »

    Pourquoi s'arrêter aux montagnes, après tout ? Il fera cesser la guerre qui fait rage depuis des centaines d'années entre les deux pays et sera accueilli dans le même temps en sauveur pour ça. Qui cracherait sur une telle aubaine ?

    « Tu veux manger Gaston, hein ? J'espère que tu as un plan, parce qu'une fois que ce sera fait, pas moyen que tu sois tranquille. »

    Mais... On pourrait peut-être s'arranger.

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    Une supposition en particulier semble faire mouche. Si le soldat ne nie pas les deux autres points, sa manière de réfuter vigoureusement l'accusation de jalousie rend le dragon bien dubitatif. Silencieux, il fait vite sa propre théorie.
    Définitivement de la jalousie.
    De quoi, il ne sait pas trop, mais cela lui importe peu. Tant mieux, en un sens, si son interlocuteur est animé par des pareils motifs ; cela le rend plus prévisible, quelque part. Plus prompt, également, à ne pas lâcher l'affaire d'un coup. Silencieux, le dragon s'est arrêté de tourner, observant et écoutant tandis que l'image se dessine bien plus clairement dans ses pensées. Une certitude lui vient.
    Oh, il est fou à lier.
    En tous cas, c'est ce qu'il comprend devant les ambitions que l'autre lui expose et qui sont presque caricaturales, à ses yeux. Mais il est évident qu'il est... Sincère, en tous cas, dans ses convictions et dans son ambition. C'est en soi plus intéressant qu'un simple mensonge bâclé. L'altissien n'est pas particulièrement subtil quant à ses sous-entendus, d'ailleurs, mais qu'importe. Cela fera l'affaire.

    Le reptile s'étire paresseusement, comme un chat qui cherchait une position plus agréable. Et quand il la trouve, finalement, il tourne la tête sur le côté, l'expression ennuyée mais vaguement curieuse.

    « Ma propre survie m'est bien secondaire, mais... »

    Mais ils ne parlent plus vraiment de ça et il en a conscience. Il n'est toutefois pas du genre à aimer tourner autour du pot et ses griffes tapotent le sol avec une régularité minutieuse. Son regard perçant reste planté sur l'humain juste à côté de lui.

    « J'imagine que ce n'est pas exactement ton point, n'est-ce pas ? »

    Il est curieux. Curieux de voir ce que peut avoir en tête cet humain somme toute très stupide et prétentieux qui s'est introduit dans sa cage ce soir ; car il avait comme l'impression, quelque part, cela ne mènerait à rien de bon. Et cela lui convient parfaitement.

    « Qu'est-ce que tu me proposes, alors ?

    Quelque part, lorsqu'il le demande, il le sait déjà.

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    S'il prend autant de risques, c'est qu'en effet sa survie lui importe assez peu, constate celui aux cheveux flamboyants. On ne s'en prend pas à l'empereur sans une bonne stratégie infaillible ou sans se moquer du sort qui nous attend, et il est bien placé pour le savoir, après tout. Plus il parle au dragon, plus l'humain le détache progressivement de cette image bestiale et féroce qu'il a toujours montré depuis sa capture. Il était évident qu'il n'allait pas se montrer très coopératif avec ceux qui l'avaient enfermé, après tout, même Sam le savait.
    Est-ce que c'est ce que je fais ? Est-ce que je lui propose vraiment quelque chose ?
    Il n'y avait pas plus réfléchi que ça, en vérité. Un dragon comme lui pourrait bien sûr lui être fort utile dans son camp, mais la pensée s'était arrêtée là.

    « Eh bien... Nous avons un objectif similaire, je crois. Nous pouvons apporter chacun quelque chose à l'autre, non ? »

    Je suppose qu'il n'apprécierait pas que je lui demande d'être mon dragon de compagnie.
    L'idée qu'il se faisait de lui a un peu changé depuis qu'il sait que l'autre peut parler. Il ne peut pas vraiment le traiter comme un animal à dresser, même si le chevalier n'est en rien un dompteur violent. Les animaux sont bien d'ailleurs les seuls avec qui il s'était toujours senti proches. Du moins, plus que ses semblables. Alors pourquoi pas, en fin de compte ? Pourquoi pas se lier à cette étrange créature qui semble, en vérité, aussi isolée que lui. Aucun Eossien n'est venu le récupérer, après tout, ou même un autre dragon. Du moins, pas à la connaissance du général.

    « Je veux dire... Techniquement rien ne t'y oblige, mais... autant faire une alliance temporaire. »

    Ou en tout cas, il espère au moins qu'il le laisserai s'en sortir vivant s'il refuse. De son point de vue, ce serait bête de refuser sa proposition. Qu'est-ce que Sam peut lui apporter, en soi ? C'est là la véritable question. Bien évidemment, si l'autre ne lui fait pas d'entourloupe jusqu'à ce qu'il atteigne la couronne, il saura gracieusement le récompenser.

    « Et on va dire que si tu m'aides, quand je prendrai le pouvoir, tu auras tout ce que tu veux. »

    Après tout, qui pourrait lui refuser quoi que ce soit, s'il devient empereur de tout Elysia ?

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    'Apporter quelque chose à l'autre'... La notion le rend dubitatif. On ne lui a jamais apporté quoi que ce soit, et en même temps, il n'a jamais cherché à obtenir non plus. C'est quelque chose qu'il comprend difficilement, mais il suppose qu'une alliance pourrait au moins lui donner plus de force de frappe. Il laisse sa tête se reposer contre ses pattes, sa queue battant l'air alors qu'il écoute. Tout ce qu'il veut ? Il n'en demande pas tant, à vrai dire. Lui veut juste provoquer le plus de dégâts possible ; mais l'autre n'a pas besoin de le savoir. Il vaut mieux garder ce point de détail au chaud.

    « Hmmm... Soit. »

    Dur de trouver quelque chose qui pourrait lui plaire, toutefois. Le pouvoir n'a jamais été à son goût et les possessions matérielles lui importent bien peu, à lui qui avait fait vœu de pauvreté sans même y réfléchir, tant cela le désintéressait. La célébrité et l'attention le révulseraient plus qu'autre chose. Qu'y-avait-il qui puisse un tant soit peu l'intéresser... ? Ah, peut-être une ou deux choses. Une moue désabusée, quoique marquée par une sournoiserie qui brille dans ses yeux, passe sur sa gueule alors qu'il penche sa tête sur le côté.

    « Je veux des fruits. »

    Oh, ça, et le chaos. Ce qui l'amuse un peu, quelque part, est que l'humain en face de lui semble persuadé qu'il l'obtiendra de sa part ; or c'est plutôt l'inverse, qui lui semble vrai. Toutefois, et il en est certain, il n'aura même pas à le demander.
    J'ai déjà tout ce que je veux.

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    Avec calme, le dragon se repose. Le chevalier ne sera pas mangé. Une part de lui s'en rassure, alors qu'il aurait dû plutôt en avoir peur. Ce n'est pas qu'il était particulièrement terrorisé, mais ça l'arrange s'il peut atteindre son but et, encore mieux, s'il peut le faire avec une aide aussi précieuse que celle d'un dragon. Ce dernier finit par accepter son marché, pour la plus grande satisfaction de l'Enodril qui voit de plus en plus ses plans se concrétiser. Sa demande étonne toutefois l'humain qui se met à le dévisager, surpris.

    « Ça mange des fruits, les dragons ? »

    Moi qui pensais que c'étaient tous des viandards...
    Il s'est bien régalé de quelques uns de ses semblables, après tout. Mais il n'est pas là pour juger les goûts de son nouvel allié ; par ailleurs, s'il préfère les fraises au goût du sang, ça l'arrange pas mal. Si vraiment la bestiole veut des fruits, elle en aura. Le soldat n'a toutefois pas oublié où ils étaient actuellement. Ce ne serait pas forcément pratique de rester dans cette prison de fer.

    « Du coup... Tu es d'accord pour sortir, maintenant ? Ou tu préfères rester ici ? »

    Pour des raisons évidentes, de son côté, il ne peut pas vraiment séjourner dans une cage. Mais si l'autre s'amuse à rester ici plutôt qu'un vrai logement...

    « Au fait, c'est quoi ton p'tit nom ? Moi, c'est Sam. »

    Il ne va pas l'appeler "dragon" tout le temps, après tout, sauf si c'est une demande de sa part.

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    « Je n'ai pas particulièrement le goût de la viande crue. »

    Il lève les yeux au ciel. Ce n'est pas tant par goût qu'il a laissé ses crocs venir se refermer contre des corps mais plus par utilité. Lui, de son côté, n'est pas un fervent carnivore et préfère de loin le goût sucré des fruits à celui poisseux et amer du sang. Mais il ne s'attendait pas à ce que l'humain le conçoive, après tout.
    Face aux questions qui lui sont posées, il a toutefois le réflexe de bailler. Hm. Il est vrai que rester ici ne lui apporterait pas grand chose, et... Il n'avait pas le goût du foin, pour tout dire. Il se relève distraitement, s'étire paresseusement et consent à s'avancer jusqu'à la porte maintenant ouverte. Lorsque l'altissien lui demande son nom et lui donne le sien, le dragon s'arrête toutefois. Doit-il le lui donner ? … Il n'en est pas sûr. Pour être tout à fait honnête, il n'a pas non plus spécialement envie de s'en servir. Son nom ne lui a jamais servi à grand chose, si ce n'est lui provoquer des soucis. Il ne souhaite pas y repenser. Dans un soupir, le dragon finit par s'approcher de la sortie.

    « Tu peux me nommer comme tu le souhaites. »

    Ce serait encore bien le cadet de ses soucis. Il avait d'autres priorités, à partir de maintenant.

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    C'est... un peu une patate, en fait.
    Il lui semble tout à coup bien mou, comme s'il avait baissé ses défenses. Pourtant, c'est sûr qu'il n'en est rien, quand bien même il a accepté le deal qu'il lui a proposé. Il sera au moins plus facile de lui ramener des fruits plutôt que de la viande quand il aura faim. Finalement, la créature ailée s'approche de la sortie de la cage. Elle-même doit avoir réfléchi sur le fait qu'il sera préférable d'être à l'air libre pour leurs desseins. Aucun nom n'est donné au chevalier, cependant, qui doit cacher sa mine un peu déçue. Il espérait au moins pouvoir mettre un nom sur cette silhouette reptilienne ; d'autant plus que l'Enodril n'est pas le plus doué pour les noms, alors ça l'embête un peu.

    « Hmm... En attendant que je trouve mieux, tu seras "Dragon", alors. »

    Ce n'est guère original, mais le soldat a le temps d'y songer plus tard. Il aurait bien aimé, tout de même, que l'autre lui donne un vrai nom. Mais la confiance ne règne pas (encore) entre eux et Sam mentirait en disant qu'il ne comprend pas les agissements de son drôle d'interlocuteur.
    En se faisant le plus discret possible -même si avec un animal pareil, ce n'est pas choses aisée-, le rouquin guide le dragon à travers le camp en lui faisant passer par les meilleurs passages pour qu'ils puissent filer en douce. Heureusement, il connaît assez le terrain pour s'y repérer les yeux fermés et ils sont alors bientôt hors de la cité. En attendant de trouver une maison au sein même de la ville, l'Altissien a pu en dénicher une non loin pour faire le trajet tous les jours. Ce n'est pas énorme non plus puisqu'il est tout seul, mais ça fera bien l'affaire, aussi gros soit son "allié".

    « On peut dire que c'est la première fois que je ramène un dragon chez moi, hahaha ! »

    Cela lui fait étrange d'avoir à ses côtés un véritable dragon même s'il en a souvent rêvé. Pas en ces termes, néanmoins. Il pensait plus à un dragon domestique qu'il pourrait chevaucher afin de conquérir les cieux. Il se contentera de cette grosse bête à pointes pour le moment. Ce sera toujours mieux que rien. Lorsqu'ils arrivent chez lui, Samaël s'étire paresseusement, plus du tout inquiet de se trouver aussi proche d'une espèce pareille. Dragon ne lui semble plus aussi imposant au fur et à mesure qu'il lui a parlé. Mais il a sans doute d'autres atouts dans sa manche (ou plutôt dans ses écailles) que sa taille et la première impression qu'il dégage.

    « Tu sais faire quoi, alors ? Tu craches du feu ou ce genre de trucs ? »

    Curiosité se mêle à la fascination dans ses yeux quand il les pose à nouveau sur son compatriote insolite. Les bêtes draconiques, il en a surtout lu des bouquins quand il était plus jeune en rêvant d'en voir en vrai. Mais ce qu'on lit dans les livres ne sauraient être plus vrai que la réalité, alors le rouquin ne va pas hésiter, s'il le peut, à poser toutes sortes de question sur le mode de vie du gros lézard.

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    Ce n'était pas particulièrement la nuit qu'il avait imaginé, et c'était même un peu trop d'effort pour sa fainéantise du moment, mais quitter le camp est plus facile que prévu. Quitter la cité lui est étrange, toutefois. Il ne le faisait que très peu, avant, et tout autour lui semble devenu étranger. Il est particulièrement silencieux durant le trajet, ne comprenant pas non plus exactement les plaisanteries réalisées par son accompagnateur.

    « J'imagine... ? »

    Si il n'avait rencontré d'autre dragon avant, il n'était pas surprenant qu'il n'en ait jamais ramené, donc. Pour autant, il est plus intéressé par le fait d'inspecter les lieux où ils se trouvent maintenant, scrutant les alentours avec un mélange de curiosité et de silence observateur. Finalement, lorsqu'il trouve un coin de pièce où il lui semble pouvoir poser sa carcasse sans avoir à se plier dans tous les sens, il s'y installe lentement, avec encore un peu de méfiance. Il ne dormirait pas cette nuit, sans doute. Pas pour le moment.
    Sûrement pas, en tous cas, avec un regard curieux comme celui de l'altissien posé sur lui. Et si les questions sont légitimes, en un sens, elles lui tirent un léger roulement d'yeux quand il entend parler de « cracher du feu ».
    Vraiment, les stéréotypes...

    « Ce genre de choses, oui... »

    Il n'a pas non plus l'intention de tout révéler. Il garde quelques éléments pour lui, notamment le fait que la magie de destruction n'est pas sa plus grande spécialité et qu'il est en réalité bien plus expérimenté avec la magie blanche, quand bien même il aurait une affinité naturelle avec la première. Il peut toutefois laisser quelques bribes ici et là, ce qu'il fait en s'étirant de tout son long.

    « J'ai également des... Aisances avec la magie de feu et de lumière. »

    Maintenant qu'il y pense, apprendre deux trois éléments sur son 'allié' pourrait être utile. Il n'a pas fait beaucoup de conclusions à ce propos jusqu'à maintenant, hormis le fait qu'il semble avoir quelques trous au cerveau. Son regard repasse brièvement sur l'épée que ce dernier a utilisé pour le libérer.

    « Et je suppose... Que ton atout principal est ce cure-dents ? »

    Il a un léger doute, d'ailleurs. Depuis quand est-ce qu'une épée suffisait à briser des chaînes de métal... ?

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    En défaisant progressivement ses affaires maintenant qu'il est chez lui, il écoute d'une oreille tout de même attentive la réponse du dragon. Il n'a pas vu l'étendu de ses pouvoirs mais il est persuadé que le reptile possède une grande force.
    Du feu et de la lumière... C'est parfait.
    Ce genre de détails était très bon à savoir dans tous les cas. Lorsque l'autre aborde son arme blanche pour lui rendre la question, l'Enodril se tourne vivement vers lui, comme vexé.

    « Griffon n'est pas un cure-dent ! C'est une vraie épée ! »

    Et il est très fier de la porter. Un grand soin est donné à ladite épée à qui il a voulu donner un surnom, comme s'il s'agissait d'une vraie personne. C'est à la fois la preuve que c'est un chevalier émérite mais aussi son outil le plus précieux qu'il a mis des années à savoir manier parfaitement. Heureusement, sa force naturelle a toujours rendu l'arme facile à porter et donc à diriger. Son espèce aussi, d'ailleurs, il en est très fier.

    « Mais en plus de ce fidèle compagnon, j'ai une grande force et j'ai du flair ! Donc j'ai peur de rien ! C'est plutôt moi qui sens la peur chez les autres, héhé ! »

    Son animorphie, c'est une des seules choses qu'il lui reste de sa mère. Un héritage qu'elle lui a transmis sans le vouloir mais qui fait partie de lui et a su lui être grandement utile au fil des années.
    Distraitement, Sam cherche dans ses armoires quelques couvertures et oreillers qu'il lance dans la direction de son "colocataire" pour qu'ils atterrissent près de lui.

    « Tiens, prends ça. »

    Il n'a pas grand chose vu qu'il était seul, mais prévoyant, il ne manque pas de literie de rechange au cas où ; à croire que c'est une princesse avant l'heure.

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    Un roulement d’yeux suit l’exclamation pseudo-indignée du chevalier. Le dragon ne retient pas son gloussement moqueur.
    Un surnom pour une épée. Eh bien. Quelqu’un est très, très seul.
    Cela dit, ce n’est pas son souci, et visiblement, l’altissien a plus d’un tour dans son sac. Cette histoire de flair et de force lui font hausser les sourcils, une lueur de curiosité passant dans son regard.
    Peut-être de l’animorphie… ?
    Néanmoins, contrairement à lui, ce n’est pas si évident chez l’autre et il serait bien incapable d’en être certain, voir même de deviner une espèce en particulier. A vue de nez, il aurait dit un félin, un oiseau ou quelque chose du genre.
    Ou un paon, allez savoir…
    Il garde son commentaire pour lui car son interlocuteur parle bien assez comme ça à son goût. Sûrement trop d’ailleurs. Au moins, cela évite au dragon d’avoir à trop le faire de son côté, ce qui l’arrange bien.

    En revanche, il ne s’attendait certainement pas à ce qu’on lui balance des oreillers et des couvertures, relevant la tête avec surprise avant d’être littéralement enseveli sous ces dernières. Sa tête parvient à s’en tirer non sans mal, et il gigote sur place pour se trouver un peu d’espace. Confus, elle se tourne légèrement sur le côté.

    “... Pourquoi ?”

    Et c’est sincère, en plus de ça. Il a davantage l’habitude qu’on considère qu’il n’en a pas besoin, dans cette forme.


    Dernière édition par Segnif le Jeu 19 Oct 2023 - 19:41, édité 1 fois

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    « Pourquoi quoi ? Les coussins ? »

    Dragon a relevé sa tête d'entre les polochons. L'humain a du mal à discerner certaines de ses expressions mais il peut voir, pour le coup, une lueur à la fois curieuse ou confuse dans ses yeux ambrés. L'animorphe hausse les épaules.

    « Ce sera toujours mieux que de la paille, non ? Enfin, comme tu veux, je peux te ramener du foin, si tu préfères. J'y connais rien, en sommeil de reptile. »

    L'Enodril ne jugerait pas, après tout, si la créature avait une habitude de sommeil particulière à respecter. Mais cette cage faisait peine à voir et rien que le froid des fer l'entourant ne donnait pas envie à Sam, alors il a imaginé que ça ne devait pas être très agréable pour son nouvel allié non plus.

    « Ce n'est pas parce que tu es un dragon que je dois te faire dormir dehors. Je me disais juste que ce serait plus confortable, même pour toi. »

    La haine viscérale qu'il voue aux Altissiens et Caldissiens ne s'étend pas à tous, après tout. Il est étonnant de parfois l'observer faire preuve de plus de douceur ou parfois même de gentillesse. Quand il est seul, ou du moins qu'il se montre plus intime avec quelqu'un (même de manière minime), il y a, de temps à autre, des traces de celui qu'il était enfant qui remontent tout à coup. C'est rare. Mais c'est là.

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    L’humain n’a pas l’air de comprendre le sens de sa question, et c’est d’autant plus frustrant à ses yeux. C’est-à-dire que Natsume ne saisit pas vraiment cet intérêt vague sur sa manière de dormir, d’autant plus si il croit qu’il a en face de lui un dragon tout ce qu’il y a de plus normal ; mais visiblement, cette notion n’était pas partagée par l’énergumène en face de lui. Silencieux face à cette réponse étrangement sensée, en soi, il ne fit pas de commentaire sur le moment mais grimaça lorsque la paille fut évoquée. Non, il n’avait pas particulièrement d’amour pour cette dernière et il commençait à en avoir assez, à vrai dire.

    “Je vois.”

    Son expression se fait neutre et il détourne la tête en attrapant un oreiller entre ses crocs pour commencer à se former un espace à peu près convenable. Il n’est pas bien difficile, il faut dire ; il a eu l’habitude de des matelas de foin sur la pierre des sanctuaires, donc c’est presque le grand luxe, à ce stade. Il marmonne toutefois en ce faisant, le dos tourné.

    “Merci.”

    Il imagine qu’il est supposé le faire. Il n’a pas vraiment l’habitude non plus, à vrai dire. D’ordinaire, on attend plutôt de lui qu’il s’excuse de prendre la place, alors le changement le laisse perplexe. En revanche, plus il y repense à son ancien lieu de ‘sommeil’, plus il se rappelle d’un point non négligeable, et qui l’alourdit encore.

    “Parlant de ça…”

    Pour dire ; elles pendent encore à son cou et à ses pattes.

    “... J’aimerais bien retirer ça.”

    L’une de ses griffes tire sur les chaînes qui s’y trouvent. Elles ont beau avoir été détachées, il reste qu’il peut difficilement retirer par lui-même celles qui restent et leur vision, ainsi que leur poids, ne lui plaisent pas particulièrement.


    Dernière édition par Segnif le Jeu 19 Oct 2023 - 19:41, édité 1 fois

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    Le remerciement n'était pas obligatoire, mais cela reste tout de même agréable à entendre. Le chevalier en est au départ surpris, avant de sourire d'amusement. Peut-être bien que ce dragon n'est vraiment pas aussi terrible que tout le monde le dit, en fin de compte. Même quand il demande à propos des chaînes, ce n'est pas vraiment un ordre direct qu'il donne à l'humain quand bien même il aurait pu le faire.

    « A condition que tu n'en profites pas pour me croquer. »

    Répond le soldat en plaisantant avant de s'approcher quand même doucement de lui. Son regard passe toutefois sur les écailles brunes et il se surprend à les admirer un court instant, profitant de pouvoir s'avancer d'aussi près. Ses mains prendre les chaînes et le collier autour du cou du dragon puis force un peu dessus en les étirant pour finir par les casser. La créature libérée de ses chaînes, le militaire les scrute quelques instants.

    « Il faudra que je trouve un moyen de m'en débarrasser, ou ça pourrait être une preuve non négligeable contre moi. »

    Et pour des raisons évidentes, il n'a pas vraiment envie de se retrouver en geôle tout de suite.

    « Je ne pourrai pas t'empêcher de sortir, mais... Je suppose qu'il est inutile de te dire de te faire discret. Il y a le marché demain matin, j'irai chercher des fruits, pas la peine de t'y déplacer. »

    Donner des instructions n'est pas choses aisées : bien sûr, Dragon ne les suivra pas forcément, encore moins si l'autre en parle, mais le rouquin pense que le reptile est assez malin pour le savoir sans qu'il ait besoin de lui en parler. Un rappel ne fait toutefois jamais de mal, de son point de vue. Afin que le dragon ait plus de place pour se mettre et bouger au sein de la maison, l'Enodril déplace distraitement quelques meubles.

    « Surtout que tu risques probablement d'être recherché, du coup, héhé. J'ai bien hâte de voir leurs têtes quand ils verront la cage vide. »

    Il change alors volontairement le ton de sa voix pour la rendre plus aigue et nasillarde au possible, avant de prendre des poses dramatiques.

    « "Oh nooOOoOOoon ! Le cadeau pour GastoooOOOoon ! Généraaaaal, il faut à tout prix retrouver cette grosse bête dangereuse avant les Caldissieeeens !" »

    Mais il ne peut pas tenir le jeu très longtemps car ça le fait bien trop vite ricaner comme une oie. Imaginer leurs visages blafardes sera juste délicieux pour lui à voir, même s'il devra tout faire pour ne pas rigoler sur le moment.

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    Le dragon ne retient pas un soupir exaspéré devant la condition qui lui est donnée. C'est qu'à force, il va finir par croire que l'altissien a vraiment envie de finir entre ses crocs. Pour autant, puisque ce dernier ne proteste pas et consent à lui retirer ses chaînes, le magimorphe se tient tranquille et attend que ce soit fait. Pour autant, il n'est pas particulièrement à l'aise avec le fait qu'on l'approche autant et ses ailes ont le réflexe de se relever dans son dos. Pour autant, il se force à rester immobile, ne serait-ce que par envie d'être débarrassé de ses liens. Et si il ne dit rien sur le moment, il reste brièvement fixé sur le métal en morceaux dans les mains de son vis-à-vis.
    … Bien, il ne plaisantait pas, donc, pour la force.
    C'était toujours utile à savoir, en effet. Mais la préoccupation du soldat le fit afficher une expression vaguement désabusée et hautaine.

    « Je crois que le dragon présent dans la maison est une preuve suffisante en elle-même. »

    Il a bien une idée, cela dit, concernant la manière de se débarrasser de ça. Inutile que l'autre lui dise de ne pas aller se balader en public, toutefois, et il se montre tout juste blasé devant l'idée, laissant sa gueule retomber entre ses pattes comme un adolescent démotivé. Cela ne lui plaît pas des masses, dans les faits, même si il n'a pas énormément de choix.
    Il garde toutefois son attention sur le soldat avec une vague incompréhension quand ce dernier prend le peine de déplacer les meubles et... Et joue la comédie. Quelque chose du genre, en tous cas, et il se retrouve à cligner des yeux avec un mélange de perplexité ainsi que de confusion au début. Le ton de ce dernier prend des inflexions et fait nasillarde au possible, avec une sincérité évidente dans son jeu d'acteur. Les lèvres du dragon bougent légèrement. C'est un trémolo plus fort que les autres, ajouté aux expressions de l'humanoïde, qui finit par lui tirer un pouffement sans qu'il ne puisse le retenir. Sa tête se détourne alors qu'il tente de l'étouffer, mais il n'y parvient pas tout de suite. C'est amusant. Que cela le distraie autant lui fait un peu honte sur le moment, car il veut préserver son image et que rire comme un crétin irait contre ça.

    « Hmpf... Cacher ma présence ici sera plus difficile que de cacher ces chaînes. »

    Il n'était pas petit, après tout, alors on pourrait difficilement le dissimuler sous une couverture. Il avait toutefois une idée pour le second.
    Paresseusement, il se relève et prend les chaînes des mains de l'autre par le biais de ses crocs et les dépose au sol. Ce serait plus simple pour lui avec un corps humanoïde, mais hors de question de s'en servir. Il faudra faire sans. Inspirant et expirant brièvement pour se concentrer, il faut quelques secondes avant qu'une intense lumière commence à entourer les chaînes ; et elle se fait de plus en plus forte après chaque seconde qui passe, jusqu'à devenir entièrement blanche. On ne les voit plus. Un bruit de crépitement résonne dans l'air, comme celui d'un bâton qui s'enflammerait ; le dragon rouvre les yeux. La lumière s'amenuise progressivement. Lorsqu'elle disparaît, il n'y a plus rien, si ce n'est un peu de cendres par terre. L'air blasé d'en être arrivé là mais satisfait, il s'étire.

    « Voilà. »

    Bon, par contre... Il ne pouvait pas faire la même chose sur lui-même.

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