AccueilAccueil  
  • Dernières imagesDernières images  
  • PublicationsPublications  
  • RechercherRechercher  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Classe rouge
    Connexion
    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
    Forum Fantasy
    Avatars illustrés
    Pas de minimum de lignes

    2 participants

    more_horiz
    Il y avait un moment maintenant qu'il n'était pas retourné à Altis, ou même Altissia. Détester son peuple ne l'exempt pas d'aimer les paysages qui composent l'empire désormais sien. Ou plutôt le leur. Car il n'oublie pas que sa victoire est due au soutien de beaucoup de personnes et en particulier, bien sûr, le magimorphe. Quand ce dernier a exprimé sa curiosité vis-à-vis du pays rouge, l'Enodril n'a pas hésité une seconde avant de l'embarquer pour un voyage afin qu'ils se reposent un peu et pensent à autre chose. Les spécialités, les coins naturels, les forêts... Il avait hâte de faire la visite guidée à son ami et de voir si ça lui plairait.

    « La maison familiale est vide, si tu veux, vous n'avez qu'à y aller ensemble ! »

    Elliott le lui avait assuré : la demeure Donovan, la grande demeure Donovan, était dépourvue de ses occupants habituels et ils pouvaient donc l'emprunter le temps de leur séjour.

    « Oh ! On arrive ! Tu vois, les bâtiments là-bas ? C'est Altis. La maison est plutôt de ce côté-ci, près de la forêt. »

    Depuis la fenêtre de la calèche, il montre du doigt à son invité l'importante capitale.

    « Tu es un peu excité, de sortir d'Yggdrasil ? »

    Le monarque, tout sourire, compte bien profiter de ce temps pour se rapprocher un peu plus du Shimomura. Toutes les occasions sont bonnes pour avoir des opportunités de flirter avec plutôt que de penser à ses devoirs.

    more_horiz
    Passer l’entièreté de sa vie entre quatre murs avait eu bien des conséquences ; dont, notamment, celle de ne pas lui permettre de connaître grand chose du monde extérieur. Mais, en même temps, à son époque, il n'y avait rien, au-delà des terres qui entouraient le Grand Mur. Ou du moins, rien qui ne soit aussi grand et différent que les pays d'Altissia et de Caldissia ne le sont d'Yggdrasil. Il y avait bien quelques ouvrages, quelques traces laissées par des voyageurs et des récits, mais ils prenaient autant de liberté que le temps lui-même ; lorsqu'il avait vu un mammouth pour la première fois, il avait eu du mal à croire qu'il ne s'agissait pas juste d'un grand porc. Alors, en soi, même si il n'avait pas une très grande amitié pour les caldissiens, les altissiens (et même ses semblables), lorsque Samaël avait évoqué l'éventualité d'un bref voyage vers Altissia, Natsume s'était montré curieux. Un peu. Comme il l'est avec ce qu'il ne connaît pas, bien qu'avoir des envies lui soit encore nouveau.
    Les calèches aussi sont nouvelles. Pendant une bonne partie du trajet, son regard passe sur les roues et l'ensemble de la mécanique ; il n'a pas encore eu le temps de tout découvrir, depuis le Réveil. Il se fait une petite note dans un coin de ses pensées.
    Il faudra que je réclame plus de livres.

    Cela fait un moment qu'ils voyagent, toutefois. L'exclamation de Samaël lui fait rentrer la tête à l'intérieur de la calèche, vaguement curieux sur le moment, avant que son regard ne suive le doigt de l'altissien, vers là où il parvient à distinguer une grande forme malgré sa myopie. Une ville, probablement la capitale. Ses yeux s'ouvrent un peu d'étonnement mais il ne dit rien sur le moment, jetant plutôt des coups d'oeil aux alentours dans une observation méticuleuse.
    C'est grand.
    Ou du moins, pseudo-méticuleuse. La question que lui pose son interlocuteur le fait s'arrêter et hésiter l'espace d'un instant. Ses lèvres se pincent un peu. Excité... ? Ce n'est pas le mot.

    « … Curieux. »

    Il reste prudent malgré tout, par réflexe. Ce ne sont pas tant les grandes bâtisses ou les forêts qui attirent son attention, toutefois, mais un point de couleur, ou plutôt sans couleur, qui lui fait ouvrir de grands yeux intrigués lorsqu'il le remarque finalement.

    « Il neige... Même à cette période de l'année ? »

    En Yggdrasil, c'était rare. Cela n'arrivait que lors des hivers les plus frais, et encore ; lui ne pouvait pas en profiter, puisqu'il avait l'obligation de rester à l'intérieur pour ne pas littéralement mourir de la première maladie venue. Alors, maintenant, il est quelque peu fasciné par ces grandes étendues blanches qui s'étalent à perte de vue.

    more_horiz
    Curieux, ça, il veut bien admettre que ça se voyait. Maintenant qu'il y pense, c'est vrai qu'il ne l'a pas vu excité pour grand chose, finalement, mais il ne semble pas désintéressé par le paysage devant lui, intrigué même quant à la présence de poudreuse sur le chemin.

    « Oh oui, même parfois plus tôt que ça encore. Nous avons déjà eu de la neige début novembre. »

    L'Enodril a déjà eu beau râler qu'il était pas vraiment cent pour cent Altissien, il n'a jamais pu mentir et dire que les montagnes enneigées n'étaient pas belles à voir, surtout quand il faisait beau. Il est certain de ne pouvoir jamais vivre dans un endroit désertique, sec et humide à l'image des terres Caldissiennes.
    Son regard se fait brillant alors qu'ils croisent une route qu'il reconnaît. Un autre détail lui est revenu en mémoire.

    « Vers l'est, un peu en hauteur, il y a un grand lac qui est complètement blanc quand il est gelé. Il faudra que je t'emmène voir ça, c'est magnifique. »

    Il y a en réalité plein de choses qu'il veut lui montrer, mais s'il le bombarde dès maintenant de suggestions, ça va sûrement plus le rendre confus qu'autre chose.

    « Et que je te fasse goûter toutes les spécialités, bien sûr. »

    Même s'il a déjà goûté la mienne hihi.
    Il ronronnerait presque comme une midinette, bien content d'avoir pu dépassé le stade du bisou avec le Shimomura. Ce qui ne l'empêche pas, évidemment, de faire des gestes plus simples comme quand il pose sa main sur celle de son accompagnateur et qu'il lui sourit doucement.

    « Tu n'as pas trop le mal du pays ? »

    more_horiz
    Dans le fond, sûrement est-ce une bonne chose pour lui que la neige ne prenne pas autant ses aises vers Yggdrasil qu'à Altissia ; mais il ne peut pas s'empêcher d'être envieux, quelque part, de toutes ces activités que d'autres avaient pu réaliser dans la neige et qui lui étaient majoritairement inconnues.
    Attentif, le dragon ne fait pas de commentaire sur le moment mais se pose des questions, imagine, réfléchis. Il est curieux de l'étrange enthousiasme dont fait preuve son vis-à-vis mais ne le réfute pas, se demandant toutefois d'où il peut bien provenir. Il ne se pose d'ailleurs aucune question quand la main de l'autre se pose sur la sienne, plus étonné de celle que lui pose l'altissien. Au fur et à mesure, petit à petit, des contacts qui le surprenaient et le faisaient s'arrêter fut un temps sont devenus de plus en plus naturels. Il ne les remarque même plus ; c'est d'ailleurs pour ça qu'il se préoccupe davantage de ce qu'il lui est demandé, puisque ça ne fait pas grand sens pour lui.

    « Le mal de quoi ? J'en ai eu à souper, je crois. »

    Ses lèvres se tordent un rictus désabusé alors qu'il tourne légèrement de la tête dans la direction de l'animorphe. Non, vraiment, il avait eu sa dose des petites villes antiques, des arbres et des sanctuaires ; au contraire, il y avait même une part de lui qui était ravie de voir autre chose. Distraitement, ses doigts jouent un peu contre la paume au dessus de la sienne, dans un réflexe devenu quasi inconscient avec le temps.

    more_horiz
    C'est difficile de se mettre à la place de quelqu'un qui n'a jamais pu voyager quand l'Enodril a eu cette chance. Mais c'est pour cette raison qu'il est d'autant plus heureux de pouvoir inaugurer les premières vacances du Shimomura en l'emmenant dans un endroit qui lui tient à cœur. Il aimerait bien que Natsume passe un bon moment et qu'il aime les paysages altissiens. C'est sûr que ça va le changer de cet arbre dont il a eu l'habitude.

    « C'est vrai. Je ferai en sorte que tu apprécies ce voyage, alors. »

    Ses doigts caressent sa main avant qu'il ne laisse reposer sa tête sur son épaule avec un sourire niais au visage. Sur son petit nuage, il est désormais encore plus impatient d'arriver. Et bien que la demeure Donovan soit très grande et compte plusieurs pièces, il est sûr que l'animorphe ne changera pas ses petites habitudes et qu'il ira rendre visite à son ami durant la nuit. Il lui glisse même un bisou sur la joue avant de tourner la tête vers la fenêtre lorsque la calèche s'arrête enfin.

    « Voilà, nous y sommes. »

    Descendant le premier, le monarque aide (même s'il n'en a pas besoin) le Shimomura a descendre avant de lui désigner la grande demeure sous leurs yeux. Tout excité, il contient sa hâte et ouvre la porte, tout sourire. Un sourire qui se fane dès lorsqu'il aperçoit une silhouette familière sur l'un des canapés de l'entrée.

    « Morgana ?.. Qu'est-ce que tu fais là ? »

    La jeune femme blonde relève la tête de son livre avant d'observer les nouveaux venus, un air circonspect sur ses traits.

    « C'est quoi, cette question débile ? J'habite à moitié ici, je te rappelle. »

    Le rouquin écarquille les yeux.
    Ce n'est pas... ce qui était prévu.
    La fille aînée de Félix ne s'arrête pas en si bon chemin et dévisage le magimorphe près de l'Enodril avant de siffler d'un ton aussi froid que sa spécialité.

    « Par contre, si tu commences à faire comme Papa, je gèle ta chambre. »

    Le rouquin met du temps à comprendre, avant que ses joues ne se colorent tout à coup de rouge en raison de la gêne.

    « Mais... Je pensais que... »

    L'une des portes s'ouvre brutalement avant qu'il ait pu finir. C'est désormais Elliott qui se dessine dans l'ouverture avec sa plus belle expression enjouée.

    « Aaaaaah vous voilà ! »

    Lui ?!
    Le Donovan aux cheveux blancs qui avait pourtant promis à son ami qu'ils seraient tranquilles se tient là, comme si de rien n'était et qu'il attendait même la venue des deux comparses. Il se tourne d'ailleurs vers le Shimomura, les yeux brillants de curiosité.

    « Tu dois être le fameux Natsume dont Sam n'arrête pas de nous parler ! Bienvenue, bienvenue ! »

    ... Je vais le tuer.
    Il comprend, maintenant, que tout était peut-être un peu trop calculé par l'alchimiste. Les vacances s'annoncent longues, finalement.

    more_horiz
    Le chemin n'est, heureusement pour ses jambes qui ne supportent pas l'immobilisme aussi prolongé, plus très long. Alors lorsque vient le moment de descendre, il se précipiterait presque pour sortir si son accompagnateur ne le faisait pas en premier avant de lui proposer de l'aide pour faire de même. Les sourcils haussés, le dragon ne saisit pas tout de suite.
    J'ai l'air si peu adroit que cela ?
    Dubitatif, il laisse pourtant faire car son attention est plutôt captée par les alentours. Tout de suite, il fait la moue.
    C'est trop grand.
    Il s'attendait toutefois à quelque chose du genre ; mais au moins, les lieux sont entourés de végétation et la forêt aux alentours semble assez sauvage pour que cela ne le perturbe pas trop. En silence, le dragon rajuste un peu sa cape et suit l'altissien vers l'entrée, non sans qu'un détail n'attire son regard au sol.
    Des traces de pas fraîches... ?
    Il a un doute. Léger, mais qui se retrouve bien vite confirmé lorsque, alors que Samaël a déjà ouvert la porte, une voix féminine ne parvienne à leurs oreilles.
    C'est loin d'être vide.

    Il arrive à la constatation avant son vis-à-vis qui semble plus stupéfait qu'autre chose, sur le moment. En silence, le magimorphe termine de monter les marches qui l'éloignent de ce dernier. Ses yeux se posent alors sur une silhouette qu'il identifie comme celle de la dénommée « Morgana » ; une jeune femme que Samaël semble connaître, vu leurs interactions. Et qui... Semble ne pas voir d'un bon œil sa présence ici, de ce qu'il comprend. Natsume ne se formalise pas vraiment du ton et du regard qui lui sont adressés, la mine neutre et désintéressée. Ce n'est pas la première fois qu'on le regarde ainsi ; au moins, la blonde a le mérite de ne pas le cacher.
    Il en vient tout de même à se demander si c'était une si bonne idée que ça, au final. Rien de tout ça ne semble en effet avoir été prévu par Samaël ; c'est du moins la théorie à laquelle il arrive rapidement et qui se retrouve corroborée par l'arrivée soudaine d'un troisième protagoniste, visiblement plus au courant que tout le monde.
    Donc, c'est sa faute.

    Il saute un peu aux conclusions mais il ne croit pas se tromper. Dubitatif mais silencieux, le magimorphe fronce toutefois des sourcils. Un sentiment étrange de déjà-vu le parcoure. Pourtant, lorsque le nouveau venu se tourne vers lui, connaissant déjà son nom (pourquoi Samaël en parlerait autant, ça, il ne le saisit pas), aucun souvenir ne remonte. Son visage ne lui dit rien, en tous cas. Alors, par curiosité, le dragon inspire un peu. Lorsqu'il expire, sa certitude est avérée et il rouvre les yeux pour inspecter l'individu aux cheveux blancs avec attention.

    « … Tu es celui qui m'a soigné. »

    Il le dévisage mais ce n'est pas une question, à vrai dire. Sa voix est plate et monocorde, comme son expression qui s'est refermée dès lors qu'il a pris conscience qu'ils n'étaient pas seuls. En une seconde, c'est comme si il était redevenu le dragon taciturne et distant que l'altissien avait rencontré il y a plusieurs mois.

    « Je reconnais ta magie. Merci. »

    Il ne sait pas vraiment ce qu'il en pense, en tous cas. Il imagine qu'il a fait cela par amitié, service ou que sait-il d'autre envers Samaël, alors même si il lui semble bien suspicieux, Natsume en conclut qu'il doit s'agir d'un allié. Ou quelque chose du genre, même douteux.

    more_horiz
    Lorsque le magimorphe s'adresse à lui, Elliott se tourne tout à coup dans sa direction. Son regard brille, impressionné et enjoué que l'autre le reconnaisse.

    « Oooh, quelle bonne mémoire tu as ! En effet, je t'ai pris en charge avec l'aide de Soren ce jour-là. »

    L'adolescent concerné n'est d'ailleurs pas très loin. Discret mais présent, le benjamin de Faust observe dans un coin de la pièce la scène sans dire un mot. Mais l'alchimiste est enthousiasme quant à la venue des deux compères, le monarque ne l'entend pas de cette oreille. Il grince des dents avant d'empoigner le col du blanc pour le rapprocher et murmurer à son oreiller.

    « Tu m'avais dit qu'il n'y avait personne ! »

    L'autre glousse, bien trop amusé par la réaction qu'il a provoqué.

    « Hmm... Oui, c'est possible que je me sois trompé de date. Comme je suis tête en l'air, haha !.. Hé, où tu vas ? »

    En grognant, l'Enodril se détourne pour se diriger vers la porte de sortie, mécontent et se sentant humilié que l'autre lui ait joué ce mauvais tour.

    « On s'en va d'ici. Je n'ai pas signé pour une coloc surprise. »

    Et dans ses plans de vacances, les Donovan n'étaient clairement pas non plus au programme. Elliott, comme paniqué, accoure pour se placer devant lui et l'empêcher de sortir.

    « Attends, attends ! Vous n'allez quand même pas partir tout de suite alors que vous venez d'arriver ! Restez au moins un petit peu, non ? Allez, pense à Natsume ! Pense aux Shimomura ! »

    L'Enodril s'arrête, hésite. Il tourne brièvement le regard vers le hérissé aux yeux ambrés. Il n'a pas prévu d'imposer sa famille adoptive au dragon, mais il se demande si ce dernier serait curieux de découvrir un peu plus ses descendants.

    more_horiz
    Natsume ne saisit pas tout ce qui se passe, mais le mécontentement de Samaël est évident et il ne lui est pas difficile de savoir pourquoi. Assez indifférent à la situation en soi, le magimorphe observe sans un mot, laissant son regard faire le tour de la pièce. Brièvement, il repère une petite silhouette aux cheveux bleutés qu'il ne croit pas encore avoir vu, mais qui correspond peut-être au « Soren » dont parlait l'agaçant magicien.
    Occupé à examiner tout ce que ses yeux croisent, il fait peu attention aux échanges non loin de lui, relevant juste légèrement la tête lorsqu'il croit entendre qu'ils vont en fait partir. Cela lui convient, en soi, et il ne compte pas poser beaucoup de questions. Il amorcerait de lui-même quelques pas vers la sortie si l'individu bruyant n'évoquait pas, soudainement, son nom. Puis, son nom de famille. Immédiatement, ses muscles se tendent.
    … Comment est-ce qu'il le connaît ?
    Il ne l'avait même pas donné à Samaël. Ses sourcils se froncent, sa queue se lève et s'abaisse dans un signe d'agacement. Son visage se referme et son ton se fait moins monocorde, mais plus sec.

    « Quel rapport avec eux? »

    'Et avec moi', rajouterait-il, mais il n'a pas envie de s'associer à son propre nom de famille, ou de laisser croire que cela pourrait l'affecter. Ce serait intolérable.

    more_horiz
    L'Enodril et le Donovan se tournent vers le Shimomura lorsque ce dernier prend subitement la parole. Et il n'a pas l'air très enjoué. Elliott esquisse un nouveau sourire pour se donner un air assuré, avant de s'éclaircir la gorge et de remettre ses lunettes sur le nez.

    « Oh... Eh bien... Nous avons peut-être... un lien de parenté avec les Shimomura. »

    Le monarque se mord brièvement la lèvre inférieur avant de lever les yeux au ciel. Il ne veut pas provoquer un choc inutile au dragon ; ce n'était clairement pas pour parler de ça qu'il l'avait fait venir ici. En revanche, il soupçonne Elliott (et peut-être le reste de sa famille) d'avoir fait en sorte que Natsume vienne jusque dans cette demeure pour apprendre à mieux le connaître jusqu'à lui poser des questions trop intrusives.

    « Ouais, enfin... C'est pas sûr sûr non plus, quand même. »

    Dans le regard de l'alchimiste brille une étrange lueur. Lui, en tout cas, est persuadé que ce n'est pas une coïncidence et se montre très intéressé depuis lors par le dragon qu'il a dû soigner l'autre jour.

    « Disons que... A moins qu'il y en ait eu beaucoup d'autres, des Shimomura qui auraient pu avoir du sang de dragon... »

    De plus en plus agacé par les manigances de celui aux cheveux blancs, le rouquin claque la langue.

    « Ça veut rien dire... »

    Ou du moins, il essaye de s'en convaincre. Pourtant, il n'y croit pas lui-même, et ce depuis que Faust lui en a fait part. Car au pire il peut douter d'Elliott, mais jamais il ne le ferait avec son frère aîné.

    more_horiz
    ll écoute, mais ses sourcils se froncent au fur et a mesure qu'on lui explique la situation. Elle ne lui plait pas particulièrement. Qu'on lui parle de son nom de famille lui invoque rarement de bonnes humeurs, en soi, mais son expression se voile d'agacement lorsqu'il se rend compte par simple observation, que Samaël semble déjà au courant de tout ça. En silence, il lui jette un regard de travers qui s'accompagne d'un claquement de langue de déplaisir. Plus que l'évocation de ses origines paternelles, c'est le fait qu'il n'en ait pas été informé qui le met de mauvaise humeur.
    Reportant finalement son attention sur I'homme aux cheveux blancs, dont l'odeur lui semble d'ailleurs étrangement semblable à celle de Samaël (probablement un autre animorphe), Natsume le fixe avec un mélange de méfiance et de froideur neutre.

    "Je ne suis pas votre ancêtre. Ni moi, ni ma soeur. Nous n'avons pas eu d'enfants, si c'est ce que vous vous demandez."

    Et ça ne l'intéressait pas plus que ça, à vrai dire. S'il serait presque étonné que les autres Shimomuras ne se soient pas rappelés de son existence en toute opportunisme maintenant qu'il était conseiller, ils ne lui manquaient définitivement pas.

    "Si ce sont les Shimomura qui vous intéresse, il faudra aller voir du côté de mes cousins. Je ne les vois plus depuis longtemps."

    Il hausse les épaules. Ses ailes dans son dos font la même chose, sans que ce ne soit vraiment conscient. À vrai dire, même, il ne les veut plus les voir, ni rien à avoir à faire avec eux. L'abandon qu'il avait fait de son nom de famille lui permettait au moins qu'on ne lui en parte plus ; mais il fallait croire gue les informations circulaient trop vite.

    more_horiz
    La réponse de Natsume est froide, mais rien d'étonnant à cela, du point de vue de l'Enodril. Le hérissé doit en avoir assez qu'on parle d'histoires le concernant alors qu'il connaît à peine les Donovan. Il est vrai que Sam avait prévu de les présenter proprement un jour avec l'accord du magimorphe, mais il ne pensait pas que ce serait prématuré.
    Il a donc bien une sœur.
    Un détail que j'ignorais. Une sœur encore vivante, qui plus est. Je soupçonne que s'il ne m'en a pas parlé, c'est qu'il n'a pas de très bons rapports avec elle. Elliott n'est pas découragé pour autant par ses propos, insistant même davantage.

    « Mais... Tu es un Shimomura aussi, non ? Même si c'est lointain, ce n'est pas grave, ça reste la famille. »

    Pourquoi c'est si important que ça ?
    Pour quelqu'un qui n'a pas de liens forts avec sa propre famille biologique, il n'a pas envie de comprendre en quoi c'est si important qu'ils se rencontrent.
    'Ah oui tiens on est de la même famille ! Ah bah oui c'est rigolo ! Hohoho' mais tu vas faire quoi, après ?
    Poussant un soupir, le rouquin se tourne vers le mage draconique.

    « J'avais prévu de détruire le château de Gaston mais je sais que nous y serons tranquilles. Et seuls. »

    Brièvement, son regard passe sur Elliott et se fait tout à coup noir. Puis, il s'adoucit de nouveau en observant le Shimomura.

    « Tu veux y aller ? »

    Ce qui n'est pas au goût du jeune frère de Faust, d'ailleurs, qui manquerait presque de paniquer.

    « Sam ! Sam, attends ! Vous allez quand même pas vous en aller comme ça alors que vous venez à peine d'arriver ! C'est la famille, quoi ! »

    Mais l'animorphe se content de lever les yeux au ciel, ne pouvant pas se moquer davantage des caprices de son ami.

    more_horiz
    L'incompréhension est évidente pour le Donovan qui n'a pas l'air de saisir son refus manifeste d'en entendre grand chose sur des éventuels liens familiaux. Il est sans doute incapable de saisir pourquoi, mais les crocs du dragon se serrent un peu plus face aux contradictions qui lui sont apportées.
    'Ça reste la famille.'
    Il en a assez soupé comme ça pour ne pas trouver, au contraire, que tout cela coule de source. Lui qui n'a jamais vu que ce qu'il y avait de pire dans les familles  ne peut pas s'empêcher de le prendre comme une quasi injure ; ses sourcils se froncent et sa queue se met à taper plus lourdement contre le sol. Il aurait bien une réponse acide qui voudrait quitter s gorge si ce n'était pas Samaël qui reprenait la parole soudainement.

    Son visage se tourne dans la direction de celle de l'animorphe et se marque qu'un étonnement clair.    Si il le sent agacé, il se maîtrise toutefois lorsqu'il lui parle, prenant même un ton doux et tranquille qui contraste largement avec l'expression qu'il offre à leur interlocuteur. Une sensation chaude se met à fourmiller dans sa poitrine en le voyant et ses joues prennent de vives teintes rosées, sans qu'il ne comprenne nécessairement d'où vient cette émotion agréable et forte qui frétille en lui. Le timbre de son allié lui paraît soudainement plus agréable à l'oreille et si il ne répond pas sur le moment, c'est car sa voix s'est embrouillée dans sa gorge sur le moment. Il ne fait plus vraiment attention aux protestations paniquées du Donovan, le regard fixé sur l'altissien, des lueurs fascinées dans le regard. Sa queue se mettrait presque à battre. En silence, il hoche de la tête, devenu bien muet, soudainement.

    more_horiz
    « Sam !.. Sam, reviens ! »

    Dès que le Shimomura lui a donné son accord en silence, l'autre ne s'est pas fait prier. Il a bien fait comprendre à l'alchimiste que c'était inutile de le retenir. D'un geste brusque, l'Enodril rouvre les portes du manoir tandis qu'Elliott essaye encore de les appeler ; en vain. Morgana a juste lâché un 'bon débarras' tandis que Soren, toujours aussi discret, a observé le départ avec curiosité mais aussi peut-être de la déception. Ce magimorphe Eossien l'intrigue, au-delà de leur sang en commun. Mais c'est bien rare que le bleu puisse connaître d'autres dragons que lui-même.

    « Je suis désolé pour cette scène. Ça ne devait pas se passer comme ça. »

    En soupirant à nouveau, dépité, monarque et conseiller reviennent dans la voiture pour cette fois se diriger vers le cœur d'Altis, là où demeure encore le château qui fut celui de son prédécesseur et qui est désormais sien. Il aurait préféré éviter d'y aller pour ne pas se faire associer à ce souverain couard, mais il n'avait pas prévu que toute la troupe se réunirait au manoir familial. Son regard se pose sur la fenêtre vers la demeure en pierre qui les attend tandis que la calèche les remet sur le bon chemin.

    « Cet idiot... Il m'avait promis qu'il n'y aurait personne. »

    Et s'il est venu dans sa contrée natale, c'était bien pour ça, à la base : être isolé. Isolé avec Natsume, mais isolé quand même.

    more_horiz
    Le chemin du retour est plus embêtant que prévu ; ou du moins, il y a un silence qui suit et qui le met légèrement mal à l'aise. Le dragon s'est fait muet, retournant religieusement s'asseoir en attendant qu'ils fassent le reste du chemin, le regard tourné vers les fenêtres et le paysage aux alentours. Sa mine est pensive, ses pensées voguent. Il est discret, et ce n'est que lorsque Samaël s'adresse à lui pour s'excuser qu'il se retourne finalement, la mine surprise. Si il ne dit rien sur le moment, ses pensées tournent dans sa tête, et quelque chose dans sa poitrine le démange d'autant plus. Le regard du magimorphe se détourne à nouveau vers les fenêtres, tandis que son expression se fait plus maussade.

    « … C'est moi, qui m'excuse. »

    Il marmonne. Un peu honteusement, un peu piteusement. Il ne connaît pas les Donovan alors il n'a pas beaucoup d'intérêt pour leurs réactions à eux ; en revanche, il y a une gêne qui le travaille à chaque fois qu'il se rend compte qu'il a peut-être été impoli auprès de son vis-à-vis. Qu'il y a peut-être certaines choses qu'il a omis, aussi. Les doigts de sa main gauche jouent contre sa propre cuisse, mais c'est nerveux.

    « J'ai... Peu d'amitié pour ma famille. Je ne veux plus en entendre parler. »

    C'était probablement un euphémisme, d'ailleurs. 'Peu d'amitié' aurait plutôt dû être remplacé par 'beaucoup de rancune' ; car dans les faits, dès lors qu'il entendait quelque chose lié au nom qui était le sien, c'était presque un rejet physique. Sans s'en rendre compte, en voulant jouer sur la corde familiale, le Donovan de tout à l'heure a marché en plein sur le point sensible. Ou, du moins, l'un des plus sensibles.
    Il ressent moins de gêne par rapport à ça que pour le reste, néanmoins. Son regard repasse brièvement sur le visage de son accompagnateur, ses lèvres se pinçant d'une esquisse de grimace embêtée.

    « Pour autant... Je ne souhaitais pas te causer d'embarras. »

    C'est probablement égoïste et bien peu bienveillant, mais au fur et à mesure, il s'était rendu compte que cette idée lui était bien plus pénible que de déranger le reste du monde.

    more_horiz
    C'est la gêne qui le parcoure quand il se dit qu'il aurait peut-être dû réfléchir avant d'embarquer Natsume dans cette aventure. Eventuellement, il avait accepté qu'il y ait une rencontre, mais certainement pas dans ces conditions, et surtout en sachant que le concerné ne veut plus rien avoir à faire avec les siens. Le hérissé s'excuse, mais à ses yeux, il n'a pas à le faire. Ce n'était pas censé se passer comme ça. Le fait que le Shimomura ait l'air un peu honteux vis-à-vis de lui surprend le rouquin mais tend à l'adoucir. De jour en jour, le magimorphe l'attendrit un peu plus à chaque fois.

    « Les Donovan ne sont pas méchants. Mais ils peuvent être... intrusifs. Si tu n'as pas envie d'avoir de contact avec eux, je ne te forcerai pas. »

    Il voulait faire plaisir à Faust en les présentant, mais si ça doit arriver, alors il y aura un temps et un lieu pour ça. L'intérêt de ce voyage n'était pas de se faire piéger comme ça par sa famille d'adoption. Même s'il les aime beaucoup, il sait aussi poser des limites quand c'est nécessaire.

    « Mais tu ne m'embarrasses pas. Jamais. »

    Ses yeux dorés se posent sur le mage Eossien avant de placer sa main sur la sienne pour la caresser. Son sourire est affectueux, tout comme le regard qu'il lui envoie.

    « Je suis juste content que tu sois là. »

    C'est tout ce qui lui importe. Le reste, ce ne sont que des contretemps dont il ne se préoccupe guère. Lentement, il se rapproche de l'autre pour déposer un baiser sur son front. Progressivement, il retrouve un état d'apaisement. S'il pouvait ronronner, il le ferait sûrement.

    more_horiz
    C'est étrange, comme ses priorités ont vite changé, en quelques mois. Comme sa façon de percevoir le monde et les autres se sont presque renversés ; pour autant, il ne regrette pas ce qu'il est devenu. Il n'est pas particulièrement travaillé par cette rencontre ni par le fait que les Donovan veulent visiblement le connaître, en soi. Il y a toutefois cette pensée dans un coin de sa tête, cette sorte d'envie irrépressible de ne pas causer  de tort à son vis-à-vis qui le rend plus mou, bien malgré lui. Tout comme, il suppose, ce doit être le cas pour l'autre ; aussi lent qu'il puisse être à voir ces choses, Natsume n'a pas manqué de remarquer la différence entre la manière dont Samaël s'adresse aux autres et celle avec laquelle il lui parle. Cela le flatte, d'ailleurs. Un peu trop, sûrement.
    Les joues toujours rosies, le cœur battant plus fortement dans sa poitrine lorsqu'une main familière vient caresser la sienne, la magimorphe n'arrive pourtant pas à détacher son regard de celui qui se pose sur lui avec une affection dont il a bien du mal à être rassasié. Il en oublie assez rapidement le sujet initial de leur conversation, d'ailleurs : car ce qui tourne dans sa tête, actuellement, ce sont surtout les admissions affectueuses que vient de lui faire l'altissien. Elles lui nouent la gorge d'une fébrilité chaude et douce. Qu'on apprécie sa présence et qu'on ne le voit pas comme un indésirable lui font toujours de l'effet, même si ce n'est pas la première fois que Samaël le lui dit.  Et c'est quand l’épéiste vient embrasser son front avec douceur que le ronronnement que Natsume retenait jusque là finit par se relâcher, emplissant presque la cabine d'un son grave et vibrant.

    Il aurait bien du mal à parler sur le moment, toutefois. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs : les mots sortent rarement clairement et directement, chez lui. Ce n'est pas vraiment dans sa nature. Le regard brillant, même si ce dernier s'abaisse, ce sont ses mains qui osent finalement venir enserrer la taille de Samaël avec force. En silence, les yeux serrés et un ronronnement fort quittant sa gorge, c'est comme si il défoulait toute l'affection qui bourgeonnait dans sa poitrine dans cette enlaçade maladroite mais vive. Il reste un instant comme ça, sans bouger. Jusqu'à ce que la position ne devienne plus confortable et que, sans grande gêne, il ne s'allonge sur la banquette pour venir lover sa tête contre le ventre de l'épeiste, un léger sourire au coin des lèvres.

    more_horiz
    Les bras qui viennent soudainement entourer sa taille sont inattendus. Il ne rêve pas pourtant quand le Shimomura vient l'enlacer avec toute la force qu'il possède, calant sa tête confortablement contre lui pour se mettre le plus à l'aise possible dans la voiture.
    C'est rare qu'il fasse ça.
    Les paupières clignent avant que le regard de l'ancien militaire ne vienne briller d'affection à nouveau lorsqu'il entend des ronronnements plus sonore sortir de la gorge du dragon.
    C'est... mignon.
    Sa poitrine se réchauffe avec douceur, à la fois amusé mais aussi attendri de la façon dont Natsume s'est transformé, plutôt révélé au fil du temps. Flatté aussi de recevoir un tel traitement de faveur de sa part alors que son coeur fut fermé aux autres pendant un moment. Il n'y a bien que des gens comme Satoshi qui ont eu le droit d'être aussi proche, mais l'Enodril est convaincu que même la nymphe ne reçoit pas de câlin de ce genre de la part du magimorphe. Son ego, bien sûr, est brossé dans le sens du poil. Après avoir fermé les rideaux de la calèche pour leur laisser un bref moment d'intimité, il vient rendre l'étreinte sans hésitation, plus que ravi. Et il ne bouge pas de sa position pendant tout le reste du peu de trajet qui leur reste, caressant de temps à autre la tête du natif.



    Ils arrivent, finalement, devant la grande demeure qui a accueilli toutes les têtes couronnées d'Altissia depuis sa création. Sa main n'a pas quitté celle de Natsume contre laquelle elle semble collée.

    « Cet endroit est décidément beaucoup trop grand. »

    Le château est bien sûr immense. Il a eu l'occasion parfois de rentrer dedans, s'imaginant déjà à l'époque être sur le trône à la place même d'Adélaïde. Il conservait du respect pour son ancienne souveraine mais ça ne l'empêchait pas de se dire qu'il aurait fait un meilleur roi. Le château a vécu, aussi, pendant bien des siècles depuis la Chute. Samaël regretterait presque de raser ce bâtiment mais il renvoie à un symbole bien trop nocif à ses yeux, qui constitue pour lui un obstacle à son objectif d'unification des pays.

    « Quand on rentrera à Yggdrasil, je pense que je le ferai détruire. Peut-être mettre quelque chose à la place, et... avoir une autre résidence aux alentours de la ville. »

    Il y pense, à une maison, un manoir, ou un petit château rien qu'à eux où ils pourraient habiter durant leurs voyages en Altissia. A l'intérieur du château, quelques domestiques ont continué de l'entretenir et un chambellan s'est chargé de préserver l'intérieur en attendant l'arrivée d'un remplaçant pour Gaston. A leur arrivée, c'est assez calme, même si les servants finissent de tout préparer pour la venue soudaine du monarque. Ce dernier n'a toutefois de l'attention que pour le dragon à ses côtés.

    « Tu as peut-être envie de te reposer, après le trajet. Tu veux prendre un bain ou manger quelque chose ? »

    Son esprit est plus léger maintenant que ses perspectives de séjour à deux deviennent à nouveau claires.

    more_horiz
    « Tout est trop grand, par ici. »

    C'est une constatation très lacunaire mais c'est bien la seule qui lui était venue, à ce moment-là, face aux commentaires de Samaël à leur arrivée. Distraitement, le dragon s'époussette en jetant un regard aux alentours. Altis est grande, imposante ; les grandes battisses de pierre et de bois se dressent dans les montagnes comme autant de grands arbres centenaires. La neige qui recouvre ses toits le fascine, le fait faire quelques pas pour observer les ruelles en contrebas, quand bien même son vertige n'apprécie pas particulièrement. Il n'écoute que d'une oreille les plans que fait l'altissien, ne voyant de toute manière rien à y redire puisque ce genre de détail n'a pas grande importance pour lui ; il se contente de hocher de la tête en continuant son inspection.
    Lorsque l'autre lui demande ce qu'il a envie de faire, toutefois, sa tête se redresse et il se fait pensif. Pour être tout à fait honnête, si un bain est toujours une perspective plaisante à ses yeux et qu'il ne dirait que difficilement non au fait de se plonger dans de l'eau chaude, sa curiosité est assez grande, ce soir, pour qu'il ait d'autres idées.

    « À vrai dire... »

    Son regard redescend vers la ville. Le château l'intéresse vraiment peu, voir pas du tout. Ce n'est qu'une bâtisse comme il y en a d'autres, dont le seul point d'intérêt à ses yeux est, à la limite, les techniques architecturales utilisées. Les rues, en revanche, il ne les connaît pas.

    « Tu pourrais... Me faire visiter ? »

    Une part de lui, est également, se demande à quoi ressemble le lieu qui a vu grandir son camarade. Ou du moins, de ce qu'il en a compris. Il n'a jamais vraiment osé (ou cherché, pendant un temps) à en apprendre davantage sur Samaël, en partie par pudeur, mais cela ne veut pas dire que la question ne le taraudait pas de plus en plus.

    more_horiz
    Il l'aurait cru fatigué à force de voyager, mais la curiosité de l'Eossien pour la ville qui l'entoure semble plus grande. Ils auront tout le temps de se reposer ce soir, après tout.

    « C'est parti pour un tour, alors. »

    Enjoué et impatient à l'idée de servir de guide, l'Enodril n'attend pas avant de ressortir, quoique en prenant soin de prendre un vêtement qui le rendra un peu plus discret. Même si tout le monde connaît son visage à Altis, il veut faire en sorte d'attirer l'attention le moins possible afin d'éviter que cela n'opportune son ami. Mais une fois qu'il est prêt, c'est avec entrain qu'il montre les lieux les plus importants de la capitale tout en descendant les rues qui s'offrent à eux. Boutiques, auberges, places historiques, il ignore si cela va fasciner son invité mais il ne lui épargne rien.

    « Le soir, il y a un marché avec plein de lumière et toutes sortes de spécialités altissiennes. »

    Il est toutefois ravi qu'il ait pris le temps d'aller à Altis en cette période car la ville est encore mieux mise en valeur avec les décorations hivernales qui n'ont pas leur pareil en tout Elysia.
    C'est un chemin en particulier qui le fait s'arrêter dans sa visite improvisée. Une piste qu'il avait fini par oublier mais qu'il suit instinctivement, comme appelé à venir. En dehors de la ville, en montant un petit peu au milieu de quelques sapins blancs, une maison isolée au toit recouvert de neige. Mélange de bois et de pierre dont les fenêtres ont fini par prendre la poussière.

    « Oh... »

    La revoir lui fait étrange. La vie d'ici lui semble si lointaine à présent.

    « Peut-être que je la détruirai un jour aussi, cette maison. »

    Il esquisse un sourire nostalgique en faisant le tour de la bâtisse. Elle ne sert plus à grand chose, désormais. Il la présente au magimorphe pour qu'il ait accès au contexte.

    « C'est là où j'ai vécu avant d'aller vivre en Yggdrasil. »

    Il ne regrette pas vraiment cet endroit mais c'était bien pratique d'être un peu en dehors de la ville pour ne pas supporter les regards de travers qu'on lui lançait. Mais habiter à Yggdrasil, sur cette terre qui leur était inconnue, est une des décisions qu'il regrette le moins.

    more_horiz
    Il se serait attendu à ce que sa proposition ennuie quelque peu l'altissien, mais au contraire ; ce dernier en a l'air... Ravi. Un enthousiasme qui étonne le dragon et lui fait cligner des yeux avec surprise, même si il ne pipe pas un mot. Discret mais observateur, le mage prend tout de même le temps de relever la capuche de sa robe pour éviter que ses cornes n'attirent trop l'attention.
    Il se glisse à la suite de l’épéiste, son regard suivant attentivement tout ce que ce dernier lui pointe du doigt, non sans une certaine fascination. C'est la première fois qu'il quitte Yggdrasil, techniquement, et voir autant de paysages et de structures radicalement différentes lui fait comme un petit choc. Curieux, il pose des questions, s'arrête parfois même pour demander des informations que Samaël ne peut pas forcément toujours avoir mais qu'il se note de chercher dans des encyclopédies, ici et là. Lorsqu'il lui parle d'un marché, toutefois, si une part du magimorphe est curieux et aimerait le voir, l'autre esquisse une grimace de malaise déçu. Il n'est pas sûr que ce soit une très bonne idée, de le faire venir dans un tel lieu. Il ne fait néanmoins pas de commentaire, ne voulant pas décevoir son guide improvisé.

    C'est un détour inattendu de Samaël, toutefois, qui les guide jusqu'à une maison à l'apparence délaissée. Son ancienne demeure, apparemment. Immédiatement piqué de curiosité, le dragon jette des coups d'oeil à gauche et à droite tout en tentant de rester poli, même si c'est bien complexe pour lui. Il y a toutefois quelque chose d'étrange dans son ton qui intrigue l'éossien, le fait le dévisager et poser une question somme toute bien stupide.

    « Tu vivais seul ? »

    Cela l'étonne et ne l'étonne pas en même temps. Le soldat qu'il avait rencontré il y a un long moment maintenant avait l'air de ne s'intéresser qu'à lui-même. Et en même temps, la personne qu'il côtoie depuis lui semble bien différente et affectueuse, au contraire. Le contraste tend encore à le surprendre, parfois, mais lui a surtout fait se demander comment il avait pu vivre, jusque là. Visiblement, tout aussi solitairement que lui.

    more_horiz
    privacy_tip Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum