AccueilAccueil  
  • Dernières imagesDernières images  
  • PublicationsPublications  
  • RechercherRechercher  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Wedding Day
    Connexion
    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
    Forum Fantasy
    Avatars illustrés
    Pas de minimum de lignes
    -29%
    Le deal à ne pas rater :
    PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
    499.99 € 699.99 €
    Voir le deal

    2 participants

    more_horiz
    « Natsume Enodril... Ça sonne pas si mal, non ? »

    A peine reconnaissable. Pourtant le soldat assoiffé de pouvoir et l'amoureux transi qui sourit au dragon sont bien toujours la même personne. Sous la lumière qui filtre à travers les fenêtres, dans cette salle remplie de décorations à choisir pour le jour j, l'empereur porte à son nez les nombreuses fleurs qu'on lui a apporté pour qu'il choisisse ses préférées. Les roses blanches et rouges bien voyantes attirent sa vision, et d'une main, il prend celle avec les pétales les plus écarlates. Son regard se tourne vers son fiancé, seul bénéficiaire des expressions tendres du monarque. Ce dernier se rapproche du dragon avec sa fleur en main.

    « Comment ça se passe, un mariage éossien ? Il y a des traditions ? »

    Un mariage, on n'aurait pas cru l'animorphe y porter de l'intérêt. Surtout le sien. Pourtant, aujourd'hui, tout le royaume est au courant : son statut l'y oblige, de toute façon, même s'il n'aurait pas dit non à un peu d'intimité. "Altissia, Caldissia et Eos s'allient pour de bon aujourd'hui avec des bagues aux doigts", c'est ainsi qu'il a voulu marquer l'événement auprès de la population, voulant jouer de son sang Caldissien pour espérer attirer les bonnes grâces de ces derniers. C'est par amour qu'il veut épouser le Shimomura mais il ne veut pas rester aveugle face à ce que cela pourrait signifier pour les natifs. Il espère, par cette union, leur confirmer qu'il est de leur côté. Pour l'occasion, également, il a tenu à ce que toute la vie soit en fête. Lors du grand jour, il a prévu des grands banquets dans toute la cité afin que chacun puisse boire et manger à sa convenance. Cette cérémonie doit être parfaite, et il s'assurera qu'elle le soit.

    more_horiz
    « Mieux que 'Shimomura', déjà... »

    Les jours sont vite passés, depuis leur retour d'Altissia. Bien plus qu'il ne l'aurait cru, d'ailleurs ; et la date fatidique se rapproche peu à peu. Quand bien même il aurait dû s'attendre à un tel fatras, l'agitation et les formalités tendent à le dépasser quelque peu. Il n'aurait pas été contre quelque chose de plus simple ; mais il était prévisible que ce ne puisse pas être le cas. Tant pis.
    Le regard porté vers quelques bouts de tissus qu'on lui a apporté pour qu'il réfléchisse à ses vêtements et à leur matière, il a toutefois le nez sur des pensées plus vagues, plus générales. L'ombre lui manque un peu, à vrai dire, même si il sait qu'une telle union ne serait pas sans bénéfice politique sur le long-terme ; quand bien même il se questionne, parfois, sur la manière dont les éossiens percevront qu'un élysian épouse finalement le dragon dont il s'était toujours méfié. Il n'a pas particulièrement envie de porter préjudice à Samaël.
    Ce dernier, d'ailleurs, le sort de ses pensées en se rapprochant pour l'interroger plus en détail sur les coutumes des natifs d'Yggdrasil. La question lui fait légèrement relever la tête et il se fait pensif pour tenter de le formuler. Les concepts ont survécu à un millénaire mais ils ont bien changé, entre temps. Les pratiques aussi.

    « Normalement, c'est davantage une demande à la communauté qu'entre les personnes. Ils offrent la cérémonie dès le matin, et si la communauté accepte, alors le mariage est conclu le soir. On l'officie au pied d'Yggdrasil. »

    Il avait toujours trouvé ça très long, surtout. Une journée entière, c'était déjà exténuant pour lui ; alors quand il avait appris qu'il n'était pas rare que certains mariages durent plusieurs jours à Caldissa, par exemple, il avait grimacé de malaise. Fort heureusement, ce ne sera pas le cas : du moins, c'était la seule chose qu'il avait tenu à négocier, quitte à ce que quelques gestes soient fait ici et là pendant plusieurs jours après.

    « On ne s'échangeait pas forcément des alliances. Ça pouvait être n'importe quoi. »

    Il avait remarqué que cette tendance se retrouvait davantage chez les caldissiens et les altissiens, d'ailleurs. Pour quoi, ça, il ne saisissait pas forcément ; mais cela ne l'interrogeait pas plus que ça.

    more_horiz
    Une demande à la communauté... Comme c'est drôle.
    S'il avait demandé aux communautés d'Yggdrasil la main du Shimomura, il ne sait pas s'il l'aurait obtenu. Il est bien content que les Altissiens aient des coutumes différentes de celles de leurs ancêtres, mais comme quoi, la modernité a aussi du bon. Il juge que leur vie conjugale ne devrait pas être l'affaire des autres. Sa place lui laisse heureusement de toute façon bien des libertés et si on est pas content, c'est pareil. Tant que son dragon est heureux, il ne demandera pas grand chose. Lui, en tout cas, nage dans le bonheur depuis et avait bien hâte de s'occuper des préparations, même si le magimorphe semble un peu plus désintéressé.

    « Au pied d'Yggdrasil... Comme c'est romantique. »

    L'air rêveur, il sourit bêtement en posant ses yeux sur la fleur qu'il tient toujours entre ses mains. Il se demande s'ils ne devraient pas faire ça : une cérémonie au pied de cet arbre légendaire. Les Eossiens le verraient-ils comme une hérésie ? La question l'interroge. Si Natsume tient à conserver certaines traditions, l'Enodril ne va pas l'en empêcher. Il aurait bien fait la fête pendant toute une semaine, pour sa part, mais il a promis que ça ne durerait qu'une journée, déjà.

    « Tu veux qu'on s'échange autre chose que des alliances ? »

    Je suppose que la nuit de noces ne doit pas leur parler beaucoup non plus.
    Il glousse intérieurement à cette pensée, bien que ses joues prennent toutefois aussi des couleurs. Cela n'aurait pourtant pas été son genre d'attendre le mariage afin de sauter le pas mais le hasard a fait que. Peu importe, à ses yeux, puisqu'ils ne sont pas obligés non plus que ça arrive le soir même de la cérémonie. Il sera déjà satisfait si tout le monde s'amuse et, surtout, si Natsume se sent bien.

    more_horiz
    Le romantisme est un concept qui le dépasse quelque peu - et il aurait cru, en soi, que cela était le cas également pour Samaël. À sa grande surprise, toutefois, l'altissien était bien plus fleur bleue ; un détail qui le surprenait plus souvent maintenant que leur relation était officialisée. Qu'il s'intéresse à l'idée d'un mariage sous Yggdrasil le rend dubitatif malgré tout, le faisant souffler un peu de vague exaspération. En soi, cela dit, il acceptait déjà plus ou moins la majorité des caprices de Samaël. Exclusion faite, cela dit, de son envie de faire durer les festivités.
    Parlant de festivité, d'ailleurs, l'autre semble prendre ses dires au pied de la lettre. Natsume hausse des sourcils devant sa proposition, relevant brièvement le regard après avoir jeté son dévolu sur un morceau de soie dont la texture lui était agréable.

    « Je ne saurai même pas quoi t'offrir. »

    Que donner à quelqu'un qui a déjà tout, en soi ? Matériellement, en tous cas, rien. Le dragon l'a déjà hissé jusqu'au trône ; alors maintenant, il serait bien embêté.

    « Qu'est-ce que tu pourrais vouloir ? Ma mue ? »

    Il plaisante mais il n'a pas d'idée en soi. Il faut dire qu'il n'a jamais été très doué pour les cadeaux.

    more_horiz
    Les alliances, mine de rien, c'est pratique ; on peut la laisser à son doigt et l'admirer de temps en temps, tout en faisant passer un message spécifique aux autres. Samaël ne sait pas d'où vient cette histoire d'anneaux à la base, mais ça lui a toujours paru une idée amusante. Sans doute voulait-il, au fond, faire comme tout le monde à ce niveau. Une alliance, que ce soit les habitants de Caldissia, Altissia, ou Eos, ils comprennent tous plus ou moins à quoi ça correspond.
    L'Enodril non plus ne saurait pas quoi lui offrir, de toute façon, puisqu'il lui offre déjà tout ce que l'autre peut désirer et que Natsume n'est pas quelqu'un qui exprime souvent des volontés de ce genre. La question était alors peut-être assez dérisoire. Les alliances, c'est mieux que rien. Le rouquin glousse quand même un peu quand la question lui est retournée.

    « Ce que je pourrais vouloir... »

    Non, pas sa mue, clairement. Il oubliait que les dragons muaient, d'ailleurs.
    Une chose que seul Natsume peut me donner et qu'il ne donnerait qu'à moi...
    Un baiser aurait fait l'affaire, mais il lui a déjà offert son premier ; il n'y aurait alors plus rien d'exceptionnel à ça.
    Avec un sourire malicieux, l'empereur fait le tour de son partenaire, jusqu'à se placer dans son dos. Sa rose vient se déposer dans la main du dragon tandis que sa bouche s'approche de l'oreille de ce dernier pour lui glisser un murmure.

    « Ta virginité. »

    Après quelques secondes de silence, il finit par ricaner.

    « En fait, je n'en ai aucune idée. »

    Il dira que c'était une blague : oui, sur le moment, il n'était pas sérieux, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a jamais pensé. C'est, en effet, quelque chose qu'ils pourraient partager uniquement entre eux.

    more_horiz
    La question était rhétorique, à vrai dire, mais Samaël semble vraiment y réfléchir ; ce qui n'était pas étonnant, en somme, puisqu'il n'était jamais satisfait de ce qu'il avait. Un trait qui rend parfois perplexe le dragon mais qui a le mérite de l'éloigner de la médiocrité à ses yeux. Curieux malgré tout, le magimorphe l'observe, fronçant légèrement des sourcils en voyant un sourire malicieux se dessiner sur le visage de son partenaire. Il le connaît assez pour se méfier de ce qu'il va entendre.
    Qu'est-ce qu'il a en tête, encore...
    Ce n'est que rarement spirituel, à vrai dire. Et si la présence dans son dos ne le troublait pas plus que ça en temps normal, elle s'accompagne d'un souffle contre son oreille qui tend à les faire tressauter légèrement. Plus attentif, plus à l'écoute, c'est toutefois une plaisanterie un peu lourdaude qui vient tirer des couleurs à ses joues quand il en comprend le sens. Ou du moins, cela ressemble à une plaisanterie ; et  puisqu'il n'y a que ça qui fait sens, il croirait même à une moquerie. Les joues brûlantes, la rose que lui tend l'autre lui tire un peu de confusion, en outre.
    Qu'est-ce qu'il veut que j'en fasse, de cette fleur ?

    La question ne vient pas, toutefois, car il est encore gêné par les ricanements de l'altissien. Et cela l'agace un peu, à vrai dire. Son ego n'aime pas avoir l'impression qu'on s'amuse de lui, alors il a, soudainement, comme une intense envie de le moucher. Malgré ses joues roses et la nervosité qui lui a pris le ventre, son regard se détourne vers celui de son fiancé pour glisser une provocation qui lui vient presque instinctivement.

    « Si tu te tiens bien, tu l'auras. »

    Le dragon a beau s'être ramolli en présence de l'Enodril, il n'empêche qu'il a sa petite fierté ; et qu'il a toujours ce tempérament hautain, qui ressort de temps à autre lorsqu'il est décidé à s'y appuyer. Pour autant, il n'avait pas beaucoup réfléchi à la question, jusque là. Il n'était pas assez stupide pour ne pas reconnaître l'attirance physique qui existait entre eux, mais la pensée ne lui était pas venue naturellement. Elle ne le dégoûte toutefois pas, en soi. Elle provoque surtout chez lui un sentiment de nervosité, mêlé à un étrange quelque chose qu'il n'arriverait clairement à définir sur le moment.
    Des bruits de porte, toutefois, lui font relever les yeux et détourner son attention. Un regard surpris et vaguement gêné les observe.

    « Mes excuses, je ne voulais pas... »

    La tailleuse se fait discrète, comme embarrassée par quelque chose. Natsume ne comprend pas tout de suite pourquoi, même si ses yeux suivent leurs silhouettes collées contre la table. Perplexe, ce sont plutôt les instruments de mesure qu'elle tient qui lui font penser à autre chose. Ses écailles se hérissent légèrement.

    « Je vous ai déjà dit que je vous enverrai celles de mes vêtements, pas besoin de les reprendre.
    - Mais... Mais ce serait vraiment mieux, pour la coupe, enfin... »


    Ce n'est pas la faute de cette jeune femme, qui, en soi, a en plus beaucoup de mal à les regarder en face pour une raison qu'il ignore, mais il ne peut pas s'empêcher de grommeler un peu. Il faut dire qu'il a mauvais caractère ; ça, ça n'avait pas changé.

    more_horiz
    Il apprendra à réfléchir à deux fois avant de balancer des plaisanteries. S'il voulait juste jouer un peu avec son partenaire à la base, son sourire prétentieux s'efface tout de suite quand le cadet réplique. Il ne s'y attendait pas vraiment, voulant juste surtout le gêner et voir un peu sa réaction. L'idée n'était pas de se moquer méchamment, mais plus de jouer un peu avec l'autre. C'est l'arroseur arrosé puisque les joues de l'empereur se parent d'une teinte chaude qui lui font relever brusquement les yeux vers son fiancé avant de les détourner bien vite. Sa poitrine émet des battements plus réguliers qui s'agitent quand il est nerveux ou excité. Probablement qu'il s'agit des deux à la fois dans ce cas de figure.
    C'est l'ouverture de la porte qui le déconcentre brièvement. La tailleuse royale apparaît mais s'immobilise aussitôt en les apercevant, comme si elle venait de les surprendre en train de se tripoter. Son arrivée a au moins le mérite de faire redescendre le rouquin sur terre, prenant la défense de la malheureuse qui n'a clairement pas l'habitude du mauvais caractère dont peut faire preuve le hérissé. Il essaye de lui expliquer calmement la situation.

    « Pour les vêtements sur-mesure, il n'y a pas le choix. »

    Peu de gens peuvent approcher le dragon. Vraiment peu. L'Enodril est une des rares qui en a le privilège, comme en témoigne les grognements qui s'échappent du magimorphe lorsque la pauvre jeune femme tente de l'approcher avec ses instruments de mesure.

    « Laissez, je vais m'en occuper. »

    L'empereur soupire brièvement, laissant la couturière lui donner ses ustensiles en lui indiquant les mesures à faire. Ce dernier la remplace donc, notant les chiffres nécessaires à celle dont il est devenu l'assistant. Il en profite toutefois pour se rapprocher à nouveau de l'oreille du Shimomura, soudainement intéressé par ce qu'il lui a dit tout à l'heure.

    « C'est vrai ?.. Tu me la donnerais... Comme ça ? »

    Un peu plus sérieux que tout à l'heure, cette fois, il se demande si l'autre l'était également en le provoquant ou s'il cherchait juste à se moquer un peu de lui pour voir comment il allait répondre.

    more_horiz
    En règle général, le toucher et même la proximité sont des menaces qu'il traite avec les crocs, rapidement et prestement. Le dragon reprend vite son tempérament usuel dès lors que qui que ce soit n'étant pas Satoshi ou Samaël ose s'avancer dans son espace personnel. La tailleuse, même si elle ne fait que son travail et ne mérite rien de ce traitement, n'est qu'une énième victime collatérale de ce fait. Et même si l'altissien tente de le convaincre, rien n'y fait : il est comme un animal teigneux lorsqu'il est de cette humeur, à grogner dans le fond, comme si il allait se mettre à feuler d'une seconde à l'autre.
    Bougon, il se laisse toutefois faire lorsque c'est finalement Samaël qui commence à prendre ses mesures, même si sa mine reste pincée par une intense envie d'en finir vite. Il faut dire que si cela ne tenait qu'à lui, tout ça ne serait qu'une formalité et ce serait vite terminé ; mais les préparatifs ont tendance à s'éterniser et sa patience s'amenuise, parfois. Pour autant, il ne s'attendait pas à ce que l'autre rempile à nouveau sur sa réplique de tout à l'heure. Le rouge remonte à ses joues, comme la chaleur qui vient inonder son visage alors qu'il doit garder une expression à peu près neutre puisqu'ils ne sont pas seuls dans la pièce. À vrai dire, lorsqu'il plaisantait tout à l'heure, il n'y avait pas réfléchi plus que ça ; c'était une réponse instinctive, sortie sans filtre, sans contrôle de sa part. Pour autant, était-ce faux ? Plus il y pense, plus la réponse qui commence à se former dans ses pensées vient faire germer dans sa poitrine et dans son ventre une sensation d'engourdissement agréable qui le laisse nerveux et vaguement fébrile. Il se montre moins hautain et fier, maintenant que l'autre l'interroge sérieusement.

    « Si tu la veux... »

    Il marmonne pour être discret, mais également car l'embarras le rend plus timide. Leur proximité ne l'aide pas à avoir les idées plus claires, d'ailleurs ; il lui semble même que son rythme cardiaque s'est fait un peu plus rapide.
    Voulant se reprendre en main, toutefois, il utilise la première excuse qu'il trouve pour reprendre une mine un peu plus sérieuse et calme.

    « … Tu as oublié les bras. »

    Ou du moins, s'en donner l'air et sauver la face. Il balbutie toutefois un peu, malgré ça.

    more_horiz
    Cela reste étonnant pour lui de se voir offrir sur un plateau quelque chose de pourtant très personnel et intime. Il aurait pensé que le dragon ferait davantage de manière pour se dévoiler de la sorte, mais ça a l'air en même temps de l'indifférer. Le rouquin déglutit tout de même, percevant ce que l'autre essaye de faire en le ramenant à la réalité de ses gestes. C'est vrai qu'il est censé le mesurer... En jetant des regards en coin au hérissé, il s'occupe de ses bras et de sa poitrine, non sans revenir brièvement sur le sujet, toujours dans des chuchotements.

    « Je la veux si tu as envie de me la donner. »

    Quel plaisir aurait-il si l'autre n'en avait pas, après tout ?
    Son air assuré n'est pas totalement vrai : ses joues sont en fait aussi rouges que celle de son fiancé, mais il ne garde plus secret le désir qu'il éprouve pour lui et qui commençait à devenir assez évident. Pour autant, c'est un sourire malicieux qui vient prendre place sur ses traits. Il se racle la gorge.

    « Je vais juste mesurer à nouveau les jambes, pour ne pas me tromper. »

    En prenant le mesureur entre ses mains, il descend son corps en s'accroupissant lentement mais sûrement, gardant son visage toutefois près du magimorphe. Il s'arrête pile au moment où il est face à son bassin, s'occupant alors de la taille des jambes tout en relevant les yeux de manière distraite vers son interlocuteur. La couturière détourne elle-même brièvement la tête, le visage écarlate comme si elle assistait à une scène osée. Le rythme cardiaque de l'animorphe s'accélère brièvement, et quand il a fini, il rend les ustensiles à la tailleuse en lui indiquant les numéros.

    « Voilà, ça devrait faire l'affaire. »

    La tailleuse acquiesce vivement, encore un peu gênée, avant de s'incliner et de quitter finalement la pièce, non sans jeter un dernier regard en arrière comme si elle avait espéré rester finalement un peu plus longtemps.

    more_horiz
    C'était une manière, même peu discrète, de faire revenir le sujet sur des thématiques plus terre à terre. Et si il se serait attendu à ce que l'autre y concède, voilà qu'il rempile avec un commentaire qui fait froncer des sourcils au dragon. Son ego est piqué.
    Faut-il vraiment énoncer l'évidence à chaque fois ?
    Dans un grommellement, l'éossien fixe son fiancé avec une expression qui dénote clairement son agacement.
    Arrête de me prendre pour un dragonneau.
    Il a, en tous cas, l'impression que l'autre se moque de lui et cela le rend tout particulièrement susceptible. La mine fermée, il ne comprend pas vraiment pourquoi l'altissien se met à lui parler des mesures de ses jambes, au début. Surtout avec ce sourire-là, d'ailleurs ; un point qui lui fait se dire qu'il y a peut-être quelque chose qu'il a loupé, tout particulièrement avec le temps que Samaël met à s'exécuter. Perplexe, il décide toutefois finalement que ça ne vaut pas nécessairement sa curiosité ; car il est toujours, dans le fond, peut-être un peu vexé. Il jette un bref coup d’œil autour d'eux. Il n'a pas non plus l'intention de trop s'attarder. Il n'en a pas vraiment envie, sur le moment. Il repositionne juste un peu le col de ses robes, l'expression devenue neutre.

    « Maintenant que c'est fait, si tu me cherches, je serai aux archives. »

    Ce qui serait, en soi, un lieu où il serait plus tranquille, pour une fois.

    more_horiz
    « Hééé, c'est pas fini ! Tu crois que c'est tout ce qui reste à faire dans un mariage ? »

    Il veut déjà s'en aller ?
    Déjà prêt pour qu'ils se chargent du reste, Samaël pensait que le Shimomura allait rester encore un peu pour l'aider sur les détails de la cérémonie. Il se place devant la porte de la pièce comme pour l'empêche de passer.

    « Y'a la nourriture, les invités, les discours... »

    Et la liste est encore longue. Toutefois, il a bien senti aussi que Natsume ne semblait pas nécessairement vouloir s'impliquer tant que ça dans ce genre de choses.

    « Mais... Ça t'intéresse pas, tout ça, pas vrai ? »

    Il ne montre pas qu'il est déçu, du moins pas totalement.

    « C'est bon, j'pourrais... m'en occuper. Tout seul... Comme un pauvre petit chien battu... »

    Il préfère jouer la comédie en étant dramatique, mimant même des yeux de chiot perdu. Puis, en poussant un bref soupir, il reprend un peu de son sérieux et sourit doucement au dragon.

    « C'est pas trop ton truc, hein, les mariages. Tu as... »

    Il aurait bien aimé qu'ils fassent ça à deux, mais si ça l'ennuie vraiment... Il suppose qu'il ne peut pas non plus l'obliger à prendre part à des festivités qui ne sont que le fruit de son caprice. Il demandait surtout à ce que le magimorphe accepte sa demande ; il était bien capable de gérer le reste, mais il n'aurait pas été contre rester encore un peu avec le hérissé pour qu'ils en parlent, comme si c'était un projet qu'ils avaient décidé ensemble. Mais ça ne s'est pas vraiment passé comme ça.

    « Tu as accepté juste pour me faire plaisir ou... Ça te rendait heureux aussi de le faire ? »

    Là dessus, il est réellement curieux. Le roux n'est pas sans savoir que l'Eossien était aussi capable de dire oui juste parce que c'est l'Enodril qui le demande. Cela lui fait plaisir, bien sûr, et gonfle son ego qui se sait privilégié. Tout de même, il aimerait bien savoir davantage lire à travers les envies de son futur époux.

    more_horiz
    Il ne s'attendait certainement pas à ce que l'autre se place soudainement devant la porte pour lui bloquer le passage. Les  sourcils froncés, perplexe devant le déballage d'autant d'éléments sur le moment, le dragon observe l'altissien partir dans des laïus sans comprendre nécessairement pourquoi il semble si à cheval, subitement.  Silencieux, il cligne des yeux avec confusion devant le dramatisme exagéré de son fiancé, ne voyant nécessairement pas où il veut en venir, avec ses plaintes et ses questions. Ses sourcils se froncent devant la question qui vient ensuite, tiquant à nouveau un point sensible qui lui fait reprendre la parole avec une mine plus fermée que d'ordinaire.

    « Arrête de croire que je suis incapable de décider par moi-même de ce que je fais. »

    C'est ce qu'il a l'impression de comprendre, en tous cas, et cela l'agace. Cela l'agace assez pour qu'il croise les mains devant sa poitrine, l'expression cachant plus difficilement son exaspération alors qu'il hausse les épaules.

    « Les festivités, ça ne m'intéresse pas plus. Si ça te plaît, ça ne me dérange pas. »

    Même si il a, quelque part, l'impression que ce n'est pas forcément assez aux yeux de l'altissien. Pour autant, il ne se sent pas vraiment de s'excuser là-dessus ; c'est quelque chose qui le dépasse beaucoup trop pour qu'il joue la comédie. Toujours blasé, il ne se retient pas de rouler des yeux, les doigts tapotant son propre avant-bras.

    « Je n'ai pas accepté de t'épouser car tu me l'as demandé, mais car l'idée me plaisait. »

    Il ne voit pas ce que ça a d'extraordinaire. Est-ce que ce n'était pas logique ? Est-ce que ça ne coulait pas de source ? Il ne comprend pas vraiment et ne fait pas des masses d'effort non plus là-dessus, à vrai dire ; mais il veut bien entendre les réclamations concernant l'organisation, qu'il comprend comme étant plus large que ce qu'il aurait imaginé.

    « Si il y a d'autres choses à planifier, je reste. Qu'est-ce qu'il y a sur la liste, ensuite ? »

    Il mentirait si il disait qu'il était enchanté ; car encore une fois, lui se serait largement contenté de ce qu'il y avait de plus simple. Mais bon. Ça ne serait qu'une fois.

    more_horiz
    Le dragon lui offre un ton un peu moins doux que d'habitude. Cela ne dérangerait pas l'Enodril si l'autre avait compris ses véritables intentions.
    Je veux juste m'assurer de son consentement, je ne vois pas le souci. Mais bon, s'il veut que j'arrête de lui demander à chaque fois...
    C'est paradoxal en un sens car le rouquin non plus n'a pas besoin de donner son accord tout le temps ; il aime bien également qu'on comprenne ses intentions, mais il n'est pas médium. Il ne peut pas deviner non plus toutes les pensées qui traversent le magimorphe et il est persuadé qu'il ne pense plus qu'il ne parle. Sa poitrine se réchauffe tout de même quand le Shimomura lui avoue la raison qui l'a poussé à accepter sa demande en mariage. Il n'y avait pas en soi de bonne réponse attendue mais ça lui fait plaisir si l'idée en elle-même était plaisante aux yeux du reptile. De toute évidence, de ce qu'il finit par saisir, c'est que cette histoire de préparatifs ne l'intéresse guère.
    Je suppose qu'on aime peut se marier mais pas s'occuper de la cérémonie...
    Le monarque tente de s'expliquer face à son conjoint.

    « C'est que... Tu exprimes encore peu souvent ce dont toi tu as réellement envie. »

    Ce fut souvent aux initiatives de Samaël que le natif réagissait. Peu de fois, le concerné a exprimé un désir personnel ; et l'une des seules fois où c'est arrivé ce fut quand il demanda à être tué. Mais l'Altissien ne veut pas faire le lien avec ce moment car il est derrière eux. Dans ses yeux dorés, on peut discerner une certaine hésitation.

    « Dans ce cas, je veux plutôt savoir... »

    Une hésitation mais aussi une curiosité qu'il manifeste finalement.

    « Qu'est-ce qui te plaisait exactement, dans cette idée ? »

    Le mariage, c'est vaste. Il y a des éléments qu'on aime et d'autres qu'on déteste, mais chaque individu est différent à ce propos. Le militaire veut savoir ce qui a tant attiré que ça son ami pour qu'il puisse se dire que ce n'était finalement pas une si mauvaise idée.

    more_horiz
    « On se demande pourquoi... »

    Il marmonne avec un mélange de désabus et d'exaspération face au commentaire de Samaël, quand bien même il ne tient pas à s'arrêter sur cette conclusion logique. Ce n'est pas un reproche qu'il fait fondamentalement à son fiancé, en soi, mais plutôt un grommellement agacé car il n'est pas si simple pour lui de vraiment réfléchir à ce dont il pourrait avoir envie. La plupart du temps, rien ne lui vient : ou peut-être des détails, ici et là. Jamais rien d'aussi grandiloquent et capricieux que son vis-à-vis, cela dit. Alors il ressent une certaine frustration face à la remarque, qui le fait maugréer même si il écoute ce que lui dit l'altissien.
    Il cligne finalement des yeux lorsque la question de ce dernier arrive, ne s'étant pas particulièrement attendu à être interrogé là-dessus. La réponse vient quasiment naturellement.

    « Le fait d'être liés. »

    Le concept avant la forme ; c'est comme ça que Natsume voit les choses, sans se rendre compte (ou vouloir assumer, principalement par arrogance) que la forme est parfois tout aussi importante. Comme pour s'aider à réfléchir, il laisse sa queue tapoter le sol. Il a souvent du mal à rester parfaitement immobile, surtout dans les situations où il doit penser et s'exprimer sincèrement. Ses sourcils se froncent quand il y pense.

    « Je préfère être rattaché à toi qu'à ma famille, et... L'idée est agréable. »

    Il ne saurait pas expliquer la chose en détail, cela dit. C'est de l'irrationnel, un mélange d'émotions qu'il a encore du mal à démêler et à saisir. Pour autant, il y avait bien ce sentiment de satisfaction-là qui prédominait et qui lui permettait de tenir le coup face à la liste interminable des préparatifs. Une chaleur agréable dans son ventre quand il y réfléchissait, même si elle était particulièrement... Saugrenue.

    more_horiz
    D'être... liés ?
    C'est une des raisons qui l'avaient poussé à lui demander sa main, il est vrai. Il est sans doute surpris néanmoins que l'autre puisse avoir le même genre de pensées, alors que c'est pourtant très naturel. L'Enodril a toujours l'impression d'être celui qui aime plus qu'il n'est aimé, alors qu'il sait très bien l'affection que lui porte le dragon. L'entendre lui dire avec sincérité ce qu'il ressent, ça lui fait plaisir, ça le rassure, et ça lui réchauffe la poitrine. L'idée est agréable au magimorphe, et il n'y a pas de plus belles paroles aux oreilles du rouquin qui se sent flatté de recevoir autant d'attention, et surtout qu'autant de son temps lui soit consacré.
    Je lui en demande sûrement trop.
    Troublé mais soulagé, il vient prendre les mains du futur prince avec douceur.

    « Dans ce cas-là, en effet, la cérémonie importe peu. »

    Je n'ai pas envie que ça soit une plaie pour lui non plus. A cause de moi, déjà, ça sera fait en grandes pompes.
    Exprimer certaines de ses émotions est difficile, mais il tient quand même à ce qu'il n'y ait pas méprise entre eux.

    « Je pense pas... que tu es incapable de décider par toi-même. A tous moments, si tu le voulais, tu pourrais t'en aller d'ici, et ne plus jamais revenir. »

    Le terme "voler" lui est passé en tête mais il se souvient que le reptile ailé ne possède pas cette capacité. Son regard s'abaisse ; il n'arrive plus à soutenir pour le moment celui de son interlocuteur, quand bien même l'admirer est une de ses activités favorites.

    « Je veux juste... que tu sois heureux, avec moi. »

    Et que tu ne regrettes pas d'être resté en vie.

    more_horiz
    Au moins, il a l'air de comprendre, ne serait-ce qu'un peu, pourquoi la cérémonie et tout ce qui l'accompagne le désintéresse quelque peu. Si il aurait bien continué à râler pour la forme, avec son caractère de cochon, ses traits se détendent un peu quand les mains de l'autre viennent prendre les siennes. Les aveux qui lui sont fait, en outre, achèvent de faire se relâcher progressivement la tension qu'il sentait dans ses muscles. L'idée d'être sous-estimé par son partenaire ou d'être vu comme trop dépendant lui donnait de telles appréhensions qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'y réagir en feulant presque. Mais petit à petit, son expression se détend et il observe plus attentivement les traits de l'autre, remarquant son regard baissé, son air penaud et la quasi timidité qui semble s'être emparé de lui. Natsume garde le silence quelques instants.

    "Est-ce que c'est impensable, que ce que j'ai déjà me suffise ?"

    Il ne comprend pas mais en même temps, leurs tempéraments sont presque opposés là-dessus. La où Samaël a toujours désiré plus, lui, au contraire, ne souhaitait que le minimum. Et le dragon se demande, non ironiquement, si ce trait de personnalité ne déplait pas à l'altissien. Son regard se détourne, marqué d'une légère honte.

    "Rester avec toi me suffit."

    Ce doit être ridicule ou pathétique, à ses yeux. Peut-être les deux. Alors il se rattrape avec un commentaire en plus.

    "Ça, et... Des fraises le matin."

    C'est marmonné avec une certaine mollesse ; c'est que ce n'est pas entièrement faux.

    more_horiz
    Impensable ? Il n'a pas envie de dire oui. Natsume est quelqu'un qui se contente de peu et qui est heureux avec le minimum ; ça, l'Enodril le sait très bien. Son envie de grandeur, il pensait que le dragon la partagerait, à force d'avoir progressivement beaucoup plus de pouvoirs et de libertés. Mais l'Eossien reste ce qu'il a toujours été : simple et humble. En un sens, cela ne fait pas de mal non plus à l'Elysian qui a tendance à ne plus voir la limite de ses ambitions démesurées. Pour autant, alors que le hérissé se détend finalement, c'est quelque chose de chaleureux qui entoure son cœur à l'entente des mots doux qui lui sont adressés. Il sourit timidement, amusé par le dernier commentaire du dragon. Sa tête se secoue légèrement.

    « C'est juste... »

    Ses mots se perdent dans l'air un bref instant. Il ne veut pas que l'autre pense qu'il est infantilisé. Indécis, il finit par se rapprocher plus près pour enlacer doucement son partenaire.

    « Je t'aime. Je t'aime tellement. »

    Il ravale sa salive sous le coup de l'émotion. Cela lui arrive de plus en plus d'être facilement ému en présence de l'autre, alors que jamais il ne dévoile d'ordinaire ses faiblesses au risque que l'on puisse en profiter. Mais le Shimomura est bien l'un des rares en face duquel il ne se cache de rien. Même en face de Faust, l'empereur veut se montrer à la hauteur en dépit de l'honnêteté qu'il garde avec son ancien mentor.

    « Tu mérites plus. Beaucoup plus que ce que tu as subi. »

    Quand il pense à tout ce que lui a raconté son fiancé et tout ce qu'il a pu lui-même observer, sa poitrine se serre. Mais le magimorphe est aussi un adulte qui sait exprimer ce qu'il veut et ce qu'il ressent quand il se sent en confiance pour le faire. Le rouquin lui donne un baiser sur la joue avant de finalement lui sourire plus sincèrement.

    « Va aux archives. Je t'y retrouverai quand j'aurai fini. Et... Et après, je demanderai à ce qu'on nous apporte un gros bol de fraises. »

    Il peut bien gérer seul des préparatifs, après, il a bien assez d'ego et d'idées pour ça.

    more_horiz
    Il ne sait pas vraiment à quoi il s'attendait, avec ces aveux, alors sa posture est maladroite et son hésitation est évidente. Les bras qui viennent l'enlacer, toutefois, sont assez doux et chauds, pleins de tendresse, pour que son expression s'adoucisse davantage. Son visage se cale contre la poitrine de l'altissien et il écoute, en silence, les déclarations qui lui sont faites. Elles viennent faire brûler son ventre et son visage, d'un feu aussi agréable que délicat. C'est encore étrange, pour lui, cela dit, d'entendre des mots pareils. C'est toujours déconcertant, et cela tend à le troubler, même si les ronronnements qu'il essaie d'étouffer trahissent le plaisir qu'il a à les entendre. Dans son dos, sa queue s'agite légèrement, malgré ses tentatives de la nouer autour de sa jambe.
    Je ne demande pas plus, crétin.
    La pensée lui vient mais il ne la vocalise pas, car il comprend, quelque part, qu'elle vient d'un bon fond. Ou du moins, d'une affection profonde, même si elle le trouble. En silence, il se contente d'inspirer et d'expirer contre la poitrine devant lui, les doigts légèrement serrés contre le haut de l'altissien. Le baiser déposé contre sa joue lui tire une moue née de son désir de retenir le sourire qui veut se montrer sur ses traits, car il est quasiment instinctif. Et si la proposition de Samaël est tentante en soi, le dragon a une autre idée en tête.

    « Hmm... Non. »

    C'est un refus qu'il fait avec une moue faussement désintéressée et boudeuse, comme si il avait une autre possibilité plus tentante. En s'éloignant, le magimorphe reprend sa forme draconique et s'étire paresseusement dans un premier temps, dépliant ses ailes comme pour mettre ses membres à l'aise. Puis, tranquillement, il jette son dévolu sur un groupe de coussins à l'air bien confortables, qu'il prend dans sa gueule pour former un simili de nid. Finalement, il s'y écrase tranquillement, comme si il avait trouvé une place idéale.

    « Je serai mieux là, pour l'instant. Il fait frais, là-bas. »

    Une justification bien boiteuse, car son corps le préserve des températures chaudes et froides ; mais c'était toujours moins embarrassant à admettre que la vérité.
    Je veux rester avec toi.

    more_horiz
    A sa grande surprise, le magimorphe semble avoir changé d'avis. Au lieu d'aller vers la salle des archives comme il semblait vouloir le faire, il préfère s'éloigner brièvement pour prendre sa forme de dragon. Sous les yeux curieux du rouquin, le reptile ailé se fait un petit nid avec les coussins de la pièce comme ce qu'il faisait quand il habitait chez Samaël. Ce dernier lui lance un regard attendri, comprenant sans le dire les véritables intentions cachées derrière l'excuse du gros lézard.

    « Vrai que je pourrais faire une petite pause, moi aussi. »

    C'est que le voir roulé en boule ainsi lui donne juste envie de se blottir contre lui. Et c'est ce qu'il fait. L'empereur abandonne temporairement les préparatifs qui lui tenaient pourtant tellement à cœur pour prendre lui-même des coussins et les déposer autour du dragon contre lequel il se blottit donc, profitant de ses écailles d'où s'échappent à la fois des ronronnements familiers et une chaleur qui le détend. Pour la décoration, il verra ça plus tard.




    « Je sais qu'il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées, mais... Tu tiens le coup ? »

    La cérémonie était finalement arrivée. Dans des décors somptueux et des tenues qui le furent tout autant par les étoffes de grande qualité qui les composaient, le mariage eu lieu. Pour ne pas trop perturber toutefois le dragon, l'empereur a tenu à ce que la salle de la cérémonie soit la plus intime possible, et que quelques rares élus seulement puissent y assister. Par la suite, ils durent quand même se présenter à toute la population au balcon une fois que l'Enodril eut posé sur la tête de son époux la fameuse couronne qui était dépourvu de propriétaire jusqu'à aujourd'hui. Partout dans Yggdrasil, des banquets avaient été dressés sur lesquels de la nourriture à foison était servi pour ravir les papilles de tous, qu'importe leurs origines. Danses, jeux et musiques dans l'entièreté de la cité mais également une sécurité renforcée aux murailles pour être sûrs qu'ils ne soient pas interrompus.
    Prince Natsume Enodril, c'est le nom que porte désormais officiellement celui qui fut durant presque trente ans un Shimomura. Mais ce n'est pas pour déplaire au souverain qui fera ainsi taire toutes rumeurs pouvant encore les concerner à propos de leur relation ambigüe.
    Une fois que l'ambiance retombe et qu'on leur adressa les félicitations, l'Altissien a tenu a éloigner un peu le hérissé pour le laisser respirer loin des yeux indiscrets, sur un balcon isolé où l'air sera plus frais.

    more_horiz
    Sans surprise, la cérémonie fut bien plus longue que ne le furent les jours la précédant. Natsume s'y était attendu, en un sens, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne fut pas heureux de pouvoir justement s'échapper dès lors que Samaël lui en donna l'occasion. Inspirant profondément maintenant qu'ils étaient dehors et que l'air frais de la soirée commençait à lui remonter aux narines, il prit le temps d'expirer pendant que la voix de l'autre arrivait distraitement à ses oreilles. Elles bourdonnaient encore, d'ailleurs. Il fallait dire que dissocier pendant quelques heures, cela avait ses conséquences : ce n'était que maintenant que son odorat et son ouïe semblaient lui revenir complètement.
    S'approchant jusqu'à la rampe du balcon, il prit une nouvelle bouffée d'air frais avant de laisser son regard vaguer sur la ville de nuit, tout aussi agitée que l'intérieur du centre de commandement. Il n'attendit toutefois pas longuement pour rassurer son partenaire.

    « Je vais bien. Mais si je dois encore saluer un riche abruti, je vais mordre quelqu'un. »

    Et l'envie était tentante ; il n'était retenu que par son désir de ne pas embarrasser Samaël, et encore. En silence, il s'étira un peu, jouant distraitement avec le tissu blanc et rouge de sa robe de cérémonie pour se distraire et continuer de se calmer. Une texture froide et dure sur l'un de ses doigts le fait s'arrêter. Son regard se pose brièvement sur son annulaire et l’alliance qui s'y trouve maintenant. Puis, finalement, les traits adoucis, il porte vers l'altissien une moue mêlant affection et amusement.

    « Tu es content ? »

    Il l'espère, en tous cas, car ce ne serait pas tous les jours. Mais qu'il soit satisfait, quelque part, lui fait assez plaisir pour supporter tout ce fatras.

    more_horiz
    privacy_tip Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum