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  • caca médié miroir
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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    Je n'aurais pas cru que c'était si facile. Quand j'étais plus jeune, je pensais que c'était impossible, que c'était bien au-delà de mes capacités, que je ne serais rien d'autre qu'un énième pion parmi tous et que mon règne ne serait qu'une vague farce, au mieux un long amas de rien, bien vite détruit par un.e succeseur.ice peu scrupuleux.se. J'avais abandonné avant même d'avoir commencé, sans désir quelconque d'un trône qui me répugnait déjà. Plusieurs fois, je suis resté songeur en contemplant la fenêtre de la chambre dont je ne pouvais pas sortir, les yeux fixés sur le sol, bien plus bas. Je ne devais pas être bien vieux, la première fois que mon regard s'y est attardé trop longuement. Je ne sais plus vraiment.
    Et puis, maman est morte. Et je crois que c'était l'instant de trop.

    Je n'avais pas encore d'espoir. Je n'avais qu'une colère virulente et aveugle, envenimée par la frustration que j'avais de savoir que je ne pourrais de toute façon rien faire avant des dizaines d'années ; mon géniteur était encore jeune, après tout. Certains pensaient qu'il règnerait encore une trentaine d'années, comme l'avait fait son père. J'attendais ma chance, patientant comme je le pouvais, tentant de trouver le sommeil quand je pouvais encore me rappeler des hurlements que j'avais entendu en provenance de la cour du château le matin-même. Il ne venait jamais, bien sûr. J'avais donc tout le temps qu'il fallait pour réfléchir, penser, imaginer. Imaginer ce que je ferais, si un jour la chance me souriait et capable d'agir.
    Et puis, un jour, quelqu'un m'a fait un cadeau ; je n'ai pas cherché à savoir qui. Quand bien même il s'agissait de l'assassinat aux circonstances les plus douteuses qui soient, j'ai accueilli sa mort comme une délivrance. Et je suis monté sur le trône.

    Oh, pas que ça ait été simple. Évidemment, il a failli avancer à petit pas, précautionneusement, s'entourer et se préparer, lentement, par des petites réformes, des petites provocations, des choses de rien du tout. Détendre les esprits, simuler la sympathie pour tous ces pauvres petits nobles et diplomates corrompus jusqu'à la moelle avec qui rien ne pouvait être construit. Pendant quelques années, j'ai pris mon temps, lentement. Je n'ai pas sauté sur l'occasion comme un chien affamé devant un bout de viande. J'ai attendu, dressé les pièges jusqu'à ce qu'ils soient trop proches pour être évités, et j'ai agi. Petit à petit, mon contrôle sur le pays s'est accru. M'entourant de quelques très rares alliés, j'ai repris le pouvoir, au fur et à mesure, dans tous les institutions qui m'échappaient encore. Se débarrasser de l'absolutisme par l'absolutisme était critiquable, certes, mais... C'est efficace, et c'est tout ce que je demande. Et contre ce que je veux faire disparaître, chaque instant de faiblesse est une potentielle erreur fatale.
    Jusque maintenant, tout s'est passé comme je le voulais. Oh, bien sûr, il y a eu quelques accrochages, mais... Bientôt, j'arriverais à mes objectifs. Il me manque simplement un dernier petit élan avant de pouvoir marquer un nouveau coup, que j'espère le dernier. Si j'ai bien calculé, alors je pourrais bientôt me débarrasser des dernières résistances qui me tiennent encore front. Et puis... Mes plans sont entre de bonnes mains.

    Je sais bien que Winter n'a jamais beaucoup aimé Samaël, mais... Eh bien, avant tout, il m'est loyal. Plus que quiconque. Mais, et ce n'est pas déplaisant, il est aussi très efficace lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre ce que je lui ai demandé de faire, dans la plus grande discrétion. Sur beaucoup de points, il dispose de compétences dont je manque pour mener à bien des missions plus ou moins... Eh bien. Disons peu éthiques. Qu'il s'agisse de faire disparaître des preuves, planter des éléments discréditant sur des adversaires pour ensuite venir l'utiliser afin de les accuser, mener à bien des chantages... Ou, très rarement, de nous débarrasser des gêneurs. La plupart du temps, c'est quelque chose que j'évite. Je n'aime pas mettre à mort, même mes ennemis les plus dangereux et les plus révulsants, alors je me contente souvent d'une condamnation à vie au fond des cachots. Mais de temps à autre, quand il faut faire une exception, je le laisse s'en charger. Il n'y a qu'en lui que j'ai confiance pour ces affaires.
    Bien évidemment, rien de ça n'est public : je ne vais pas afficher à tout le monde que le général de la garde est devenu mon amant, et qu'en plus de ça, que j'ai mis ce dernier à la tête de mes services secrets. Toutefois... Un jour viendra où, je l'espère, je n'aurais plus rien à dissimuler. En attendant, toutefois, j'attends son retour alors que l'heure tourne et que mon bureau s'est fait désert. Je sais que la dernière mission était délicate : il fallait nous assurer qu'un noble ma foi bien gêneur se retrouve pieds et poings liés, si possible à nos bottes, et que ses complices ne nous gênent plus, d'une quelconque manière. Pour cela, toutes les méthodes m'allaient : chantage, menaces, petit coup de peur, voir bien plus. Je n'avais pas été exigeant, pour une fois, sur la façon de procéder : je voulais juste que ces derniers éléments soient réglés. Avec les preuves que j'avais demandé à faire planter, en plus... Eh bien. Disons que si Samaël revenait avec succès, alors j'aurais des raisons d'être impatient.

    Attablé, ma plume terminant de passer sur quelques parchemins vaguement illuminées par les bougies du chandelier au niveau du plafond, je reste au départ concentré, tentant de ne pas perdre du temps dans mon travail. Mon esprit n'y est pas, toutefois. Je suis vaguement agité, impatient sans vraiment accepter de l'être, tentant de forcer mes yeux à se concentrer sur les lignes qui passent devant mes yeux.
    Un bruit de porte, toutefois, me fait esquisser un sourire satisfait sans même que je ne relève la tête. Reposant ma plume dans mon encrier, je me permets de l'éloigner doucement alors que je lève le regard vers le nouvel arrivant que j'attendais avec autant d'impatience.

    « Eh bien, tu es en retard. Une justification... ? »

    Je glousse. Moi-même, je n'y crois pas, à ce petit cinéma. J'avais envie d'être taquin, après tout ça, mais en même temps... Cela fait plusieurs jours que nous ne nous sommes pas vus, alors j'avais hâte de le voir rentrer. Encore plus quand je sais que les nouvelles seront sûrement très bonnes. Paresseusement, je viens passer mon menton sur le dessus de mes doigts croisés, le début d'un rictus au bord des lèvres.

    « J'imagine que tout s'est bien passé... ? »

    Je n'imagine pas une autre possibilité. J'ai bien trop d'estime pour lui pour ça.

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    « Kazuo est un traître à son royaume, mais le dauphin doit à tous prix survivre et lui succéder. Samaël, promets-moi que tu protégeras le prince au péril de ta vie.
    - Je te le promets, papa. »


    Ses mots, je m'en suis souvenu toute ma vie. Quelques mois après, Père trouvait la mort sur le champ de bataille. Il aurait dû être acclamé en héros. Jamais il ne le sera. Le roi Kazuo n'a rendu honneur à aucun des chevaliers qui ont pourtant sacrifié leurs vies pour lui. Papa était peut-être contre son règne, mais il n'a jamais failli à sa mission et sa loyauté envers la famille Shimomura fut intacte jusqu'à la fin. On ne peut pas dire que j'ai marché dans ses traces, pourtant. En même temps, je sais très bien pourquoi il m'a demandé d'assurer protection au souverain à cette époque. Peu importe mon comportement du temps de Kazuo, il fallait que je reste en vie pour servir son héritier. Il fallait tenir ma promesse à mon géniteur. Lorsque nous étions enfants, je le défendais déjà contre de maigres ennemis à notre taille. Par la suite, en grandissant, je me suis perfectionné. La mort de mon père et la dictature de Kazuo firent monter en moi une soif de vengeance qui ne se calmait un temps qu'aux moments où je devenais plus fort et conscient de mes progrès. Je n'avais qu'une idée en tête : devenir le meilleur pour servir le fils Shimomura. Et c'est ce qui arriva. Je n'ai pas la prétention de me dire que j'ai atteint le niveau des plus hauts gradés mais je ne crois pas avoir à rougir de mes capacités. Si je désirais être plus proche de Natsume quand il fut couronné roi pour pouvoir le défendre, je ne pensais pas que nous serions vraiment plus intime qu'une simple soldat et son monarque. Mais il m'a accordé une confiance aveugle que je lui renvoie avec aisance ainsi qu'un lien infaillible qui dépasse celui d'une amitié même proche. Et quelle fierté j'ai, de pouvoir être sous ses ordres et d'avoir le privilège de diriger sa garde secrète... Ce fut un de mes plus grands honneurs. Mais c'est peu dire que je pourrais bien tout lui confier et que je le fais en fait déjà. Mon cœur, mon corps, ma vie... On ne saurait trouver plus docile que moi et je revendique volontiers cette place de fidèle serviteur auprès de lui. Je défie en effet quiconque saurait se dévouer à lui comme je le fais. Mais jamais je ne le permettrais.

    Alors cela ne me dérange pas, de me salir les mains. De partir en mission. D'être un chevalier de l'ombre. C'est devenu presque mécanique. Il me donne un ordre, je l'exécute. C'est loin d'être drôle tous les jours. Mais pour lui, je le fais. Je le ferais même cent fois s'il le fallait. Je ne suis pourtant jamais bien rassuré, quand je m'éloigne, même pour une directive top secrète. Je suis censé le protéger contre toutes tentatives d'assassinat. Alors si j'ai de fiables remplaçants quand je ne suis pas là, c'est avec soulagement que je reviens l'esprit léger de ma mission qui m'aura pris plusieurs jours.
    Arrivant dans la pièce si familière en signalant ma présence, je me retiens de me jeter sur lui dès que mon regard se pose sur ses traits. J'ai dû me contenter de son visage en rêve, mais ce fut bien loin d'être suffisant. Au moins il a l'air d'aller bien. Mes muscles se détendent progressivement à cette pensée et je lui tends un sourire assuré, voire espiègle.

    « Sieur Desmond a été un peu... réticent au départ, mais j'ai fini par le persuader. A ma manière. »

    Et qu'il fut dur de me retenir de littéralement lui tordre le cou, tellement ce noble était prétentieux, insupportable, mais surtout irrespectueux envers le roi. Je lui aurais bien fait ravalé sa fierté et ses mauvaises manières, si la demande n'avait pas été autre. C'est pourtant uniquement grâce à Natsume qu'il peut encore respirer aujourd'hui. Je l'ai épargné simplement parce qu'on me l'a interdit.

    « Un petit oiseau m'a dit qu'il allait appuyer son soutien lors de la prochaine réunion, mais ce n'est peut-être qu'une rumeur... »

    Je glousse très mesquinement, pas peu fier néanmoins de la terreur qui dansait dans les yeux de ma 'victime' lorsque je lui ai bien fait comprendre qu'elle avait plutôt intérêt à se ranger sans faire d'histoire.
    Assuré que nous sommes seuls dans la pièce, je me permets de défaire mon armure pour me rendre plus léger avant de m'allonger sur le canapé non loin du bureau. J'esquisse cette fois-ci une mine renfrognée.

    « Mais n'aurait-il pas pu habiter plus près, cet imbécile ?! Je déteste perdre mon temps avec des énergumènes de son genre qui me tiennent éloignés de mon château ! »

    Un grognement m'a échappé, exprimant mon mécontentement. Je prends toutefois conscience de ce que je viens de dire et je ricane brièvement. Mon château, oui, celui que je dois protéger.

    « Enfin... Votre château... Majesté. »

    Cela me manquait de le provoquer. Le toisant d'un air narquois et faussement hautain, je suis toutefois réellement content d'être rentré au bercail.

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    « Parfait. »

    Je ne peux pas m'empêcher de glousser alors qu'un rictus satisfait ne passe sur mon visage. Je n'ai pas besoin de lui demander des détails pour savoir la manière dont il a procédé ; et ça m'importe peu, de toute façon. Tant que l'enquiquineur est en vie, je ne lui ferai pas rendre de comptes. Son amusement remue dans ma poitrine un agréable sentiment de familiarité, bien content de pouvoir l'entendre à nouveau. Même si, dans les faits, je suis aussi plutôt satisfait de ce que j'entends et ne peut m'empêcher d'imaginer avec impatience la prochaine réunion : oh, que ce sera drôle, de le voir se regarder les pieds, à ce petit étron arrogant... Je suis persuadé qu'avec un petit regard de travers, il pleurnichera comme un enfant. Ils font tous ça, ceux qui ont écrasé tant de personnes sous leurs bottes du temps où mon géniteur était vivant. Maintenant que la donne a changé, toutefois, je ne cache pas que je prends un malin plaisir à les humilier et à les faire vivre dans la peur. La même peur qu'a dû subir ma mère et les quelques rares proches que je pouvais avoir. La vengeance n'a rien de sain, mais cela fait longtemps que j'ai abandonné l'idée de garder des mains propres et une conscience tranquille. Tant pis si je prends feu à mon tour en brûlant tout ce qui doit être détruit : je mettrai les pieds moi-même dans le brasier, si il le faut. Mais... Je dois l'avouer, Samaël est une bonne motivation au fait de rester prudent. Peut-être un peu trop, des fois.
    Je le laisse se mettre à l'aise sur le canapé, levant les yeux au ciel avec un sourire amusé sur mes lèvres alors que je l'entends se plaindre. Il peut bien geindre autant qu'il veut si il le souhaite, vu le service qu'il vient de me rendre, alors je ne fais que pouffer face à sa frustration. Il est vrai que je l'ai envoyé loin, ce pauvre petit, mais je n'avais pas le choix. Je n'aurais pas confié cette mission à quiconque d'autre. Lorsque je l'entends faire un lapsus, toutefois, je n'ai pas de réaction indignée ou quoi que ce soit du genre, je me contente juste de hausser les sourcils en pouffant à moitié. Oh, dans les faits... Si il le voulait, je lui laisserais bien : je n'ai aucun attachement à ces tas de briques qui nous entourent. Au contraire, même, puisque j'ai toujours mis un point d'honneur à faire exactement ce que je ne devrais pas faire le plus souvent possible. Que ce soit héberger les cochons d'un paysan du coin dans la chapelle ou d'autres activités, je met un point d'honneur à ne pas m'attacher à ces bâtiments d'une époque bientôt révolue.

    Sa provocation, toutefois, me fait faire la moue. Je reconnais à son ton, à son air et aux mots qu'il emploie (il sait, après tout, que je n'aime ni le vouvoiement, ni mon titre, surtout de sa bouche) qu'il cherche à me taquiner, ce qui ne m'étonne pas tant que ça. Je le connais, à force, alors je n'hésite pas à la lui renvoyer, une moue faussement innocente au visage.

    « Je suis dé-so-lé de l'entendre. Mais si tu veux un château comme récompense, tu avais juste à demander, tu sais. Bientôt, l'on risque d'en avoir beaucoup de libres, étrangement. »

    Je ricane seul de ma petite plaisanterie qui n'en est pas vraiment une. Avec ce que je projette, je crois que beaucoup de nobles vont trouver des demeures plus... Appropriées, disons, à leurs comportements. Enfin, ça, où ils fuiront comme des pleutres dans les royaumes d'à côté pour venir quémander l'aide des souverains étrangers ; mais je les tiens par le commerce, alors ils n'oseront probablement pas attaquer. Et si ils le font, eh bien... Ce sera toujours l'occasion de consolider le royaume. Bien que pour le moment, ce ne soit pas mes priorités.
    Toujours est-il que je suis à demi sérieux, quand je lui fais ce genre de blague. Il doit savoir, depuis le temps, que je lui accorde le moindre de ses caprices. J'évite de lui faire trop de faveurs en public, mais... Eh bien. Je suis devenu créatif dans l'art de trouver des manières de m'assurer qu'il ne manque de rien. Vu que je considère que tout ce qu'il fait est pour le bien du royaume, j'estime que ce n'est pas un abus quelconque.

    En me relevant de mon bureau, je pose tranquillement ce que je tenais pour venir me rapprocher, restant à côté du canapé alors que je m'accroupis de telle manière à finir à sa hauteur, mon doigt venant tapoter son front pour l'enquiquiner gentiment. Cela m'a manqué, de lui casser les pieds.

    « Mon pauvre petit chevalier, je t'en fais faire, des efforts. Tu ne m'en veux pas, n'est-ce pas ? »

    Je papillonne des yeux pour de faux, arrivant tout juste à retenir mon envie de glousser. Mon ton est légèrement moqueur. Malgré les journées épuisantes qui se suivent, malgré tout ce que je peux voir et faire... Je suis tout de même heureux de le retrouver de temps à autre, dans des moments où j'arrive enfin à avoir la tête tranquille.

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    Son allusion me tire un nouveau gloussement. Aaah... Cela m'a manqué, de rire ! Je l'ai bien fait en découvrant le visage apeuré de ce 'pauvre' noble hautain mais ce n'est pas pareil quand je peux partager et entendre la voix de mon bon roi. Lui aussi, m'a manqué. Plus que je ne pourrais l'admettre à quiconque. Il suffit que je le vois pour que mon cœur se réchauffe et que j'oublie le pénible labeur que je viens de terminer avec succès. Mais je ne compte pas profiter de son offre. Que ferais-je d'un château, après tout, puisque j'ai le sien ? Même si j'ai tout aussi hâte de voir les propriétaires se mettre à s'absenter soudainement, héhé....
    Je ne bouge pas de ma place alors qu'il se rapproche pour venir m'enquiquiner. Face à ça, je ne fais que lever les yeux au ciel. Son contact m'a manqué aussi, mais pas comme ça. Il fait exprès pour me provoquer, de toute façon. Cela marche peut-être un peu trop bien, d'ailleurs, puisque j'en ai vite assez de son manège et que je le prends vivement par le col pour le rapprocher de moi.

    « Ce n'est pas dans mon intérêt. Je compte bien profiter encore un peu de mes privilèges. »

    Mon regard doré se plante dans le sien, un rictus satisfait aux lèvres. Ma loyauté pour lui était sans faille depuis nos naissances. Par devoir et honneur, j'ai tenu cette promesse à mon père de ne jamais abandonner le prince qu'il était et de le servir fidèlement le jour où il monterait sur le trône. Mais je ne pensais pas alors avoir un jour... du plaisir à le faire. Lorsque je suis tombé dans ses filets, il aurait bien pu vouloir brûler tout le royaume que j'aurais été le premier à allumer les torches. Grâce à Naga, j'ai découvert un dirigeant bien plus intéressant que ce que j'aurais pu imaginer. Il a un certain charme auquel je n'ai pas pu résister. Et je sais que je ne suis pas le seul à y succomber.

    « Mais durant le temps de ma mission j'espère bien que tu ne m'as pas fait de petites infidélités, hm ?.. Est-ce que tu as été un bon dragon ?.. »

    Question rhétorique, évidemment. Je le sais aussi dévoué à moi que moi à lui. S'il venait à me tromper un jour... Je crois que j'en aurais sincèrement le cœur brisé, pour tout dire. Alors il n'a pas intérêt à me lâcher. Je sais que les courtisans et courtisanes ne manquent pas. Je veux l'entendre. Entendre qu'il me désire et qu'il ne voit que moi.

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    Je suis de bonne humeur. Beaucoup n'y croiraient pas, si ils me voyaient aussi joueur et jovial que je ne le suis en la présence de l'autre. Il faut dire que ma réputation de roi des glaces fut bien gagné et que j'en joue volontairement, bien conscient que mon air glacial rend mes rares apparitions souriantes plus efficaces. Pour autant... Elles ne sont jamais aussi vraies que lorsque je suis avec Samaël. Généralement, avec lui, je retrouve les mines plus joyeuses et amusées que j'avais cru abandonnées dans mon enfance. Déjà lorsque nous étions plus jeunes, j'avais certaines facilités à être honnête en sa présence, sentant que je pouvais lui faire confiance, un peu comme maman l'était avec son père. Avec le temps, toutefois, notre relation s'est approfondie de telle manière que je n'ai plus eu aucune gêne à être moi-même avec lui, voir même apprenait à me rédécouvrir au fur et à mesure que je me permettais de nouvelles choses. Alors je joue, je glousse bêtement, plus que content de retrouver la personne avec laquelle je peux me permettre de me comporter sans faire en permanence attention à tout ce que je fais.
    Pour le coup, je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il réagisse aussi vivement, alors lorsqu'il me prend par le col pour me rapprocher assez brusquement de lui, j'ai un instant de surprise, les yeux ouverts et la mine curieuse, mais pas choqué. Je ne pensais pas qu'il perdrait patience aussi rapidement, mais je suppose que notre éloignement de ces derniers jours doit jouer. Bien vite, toutefois, ma surprise est remplacée par une moue narquoise et blasée, comme une réponse au rictus satisfait que je vois sur ses lèvres.

    « Oh, tu pourrais bien les perdre, qui sait. »

    Je plaisante, gloussant à haute voix. L'hypothèse est trop ridicule pour que j'y crois moi-même, même pour la plaisanterie. Il a des privilèges que personne n'aura jamais, et je crois qu'il n'y a pas vraiment de limites à ce que je lui refuserais. Je deviens bien moins raisonnable, quand il est là, comme si ça ne m'importait plus ; je ne me retiens plus de rire. Comme lorsqu'il me taquine en sous-entendant de potentielles « infidélités » de ma part, ce qui me fait, sur le moment, pouffer bêtement, tant l'hypothèse est absurde. Il le sait bien, et il veut simplement que je lui dise ce qui lui fait plaisir : je connais le manège, à force, et je sens bien à sa façon de parler qu'il veut simplement que je rentre dans le jeu. Un sourire espiègle passe sur mon visage.

    « Oh, mais bien sûr que si, tu me connais. D'ailleurs, si tu savais comme le petit garde rouquin de l'aile gauche est gentil... »

    Je ricane sans honte. Je plaisante, évidemment, mais c'est un peu trop facile, et son ton m'a donné envie de jouer. Est-ce que ce serait si drôle, si j'allais dans son sens à chaque fois... ? Il sait très bien que personne jusqu'à lui n'a attiré mon regard, et que je lui dédié mon cœur comme mon corps sur un plateau d'argent. Alors ça m'amuse toujours de le voir réclamer d'une manière à peine dissimulée. Oh, bien sûr, je lui donnerai ce qu'il veut, simplement... Eh bien. On m'a souvent comparé à un chat, et c'est bien vrai. Après tout, je ronronne actuellement de la même manière. Il devait se douter que j'allais faire ça, de telle manière que je me gêne pas trop, un sourire narquois aux lèvres.

    « Mais tu sais bien que je ne sais pas me tenir quand tu n'es pas là pour me recadrer. »

    Les doigts de ma main droite passent distraitement de ses épaules à son visage, comme en faisant de petits pas, alors que je ne peux pas m'empêcher de minauder. Pour autant... En dehors de toute plaisanterie salace, je ne mens pas entièrement. Depuis que je me suis rapproché de lui, je me sens hésiter lorsqu'il s'agit de prendre des risques excessifs, bien conscient qu'il ne le supporterait pas. Je réfléchis davantage à d'autres méthodes, je me mets moins dans le feu du danger. Hors de question de lui dire, toutefois : son ego ne s'en remettrait pas.

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    Je ne sais pas pourquoi je m'attendais à une autre réponse, en un sens. Je devais savoir qu'il allait répondre une bêtise de ce genre, ce qui me fait juste lever les yeux au ciel en pouffant. Ce ne sont pas les admirateurs qui manquent, pourtant, et pas vraiment secrets ; mais je sais que jamais Natsume n'a regardé ailleurs quand il était avec moi. L'amour n'est pas quelque chose qui semblait éveiller sa curiosité avant moi et c'est bien loin d'être un bourreau des cœurs comme ses cousins Donovan. Il est sûr, qu'extérieurement, ses regards froids et imperturbables ne donnent peut-être pas envie de l'approcher. Je l'ai connu avec des expressions que peu ont eu la chance d'admirer, certaines m'étant même réservées. Ses sourires lumineux, son toucher, ses paroles d'une tendresse que je sais reconnaître... Tout ça dirigé vers moi.
    Mon roi.
    Je ne le laisserai à personne.

    J'avoue que mon ego aurait été satisfait d'une réponse plus honnête, mais ces petites plaisanteries entre nous font également partie de notre relation, après tout, et... de son charme, oui. Il me cède quasiment tout, alors il doit bien y avoir des moments où il fait mine de me résister. Ça a l'air de l'amuser au moins. Hé... Tant mieux. Savoir qu'il est toujours là pour m'attendre me donne la motivation pour finir mes missions plus tôt. Je ne peux pas précipiter les choses à chaque fois, mais quand je peux me débarrasser vite fait bien fait d'une besogne, je ne m'en prive pas. Je hausse un sourcil devant son sous-entendu que je me permets de comprendre comme je veux, profitant quand même de sa main qui se rapproche de mon visage et qui me fait frémir.

    « Ah oui ?.. Je devrais peut-être faire un petit rappel, alors... »

    Un rictus malicieux et sournois se forme sur mon visage. Assis sur le canapé, je tends mes bras vers lui pour m'emparer de son bassin que je cale sur mes cuisses, de telle sorte à ce qu'il se retrouve à me chevaucher. Mon visage se rapproche, frôlant sa bouche.

    « Tu es à moi. »

    D'une voix plus rauque et décidée, je réaffirme ma possessivité et plonge mon regard dans le sien où danse une féroce lueur de jalousie. Ma main droite remonte jusqu'à sa nuque et je le ramène finalement vers moi pour poser mes lèvres sur les siennes. Mon bras descend ensuite jusqu'à son torse, puis ses jambes que je caresse en le calant un peu plus contre mon corps.

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    Je siffloterais presque, pour le coup, tout content que je suis. Je joue sans trop être sérieux, l'observant avec l'attention et curiosité tout à la fois, observant ses traits comme pour les imprimer dans mon esprit dont ils s'étaient brièvement éloignés. Je fais toutefois légèrement la moue lorsque l'entends parler, manquant presque de lui glisser une autre plaisanterie avant qu'il ne me saisisse par le bassin pour me caler sur lui. Docile, je me laisse faire sans un mot, me contentant d'un pouffement amusé alors que mes joues se réchauffent et que je comprends qu'il fait son cinéma.

    « Que tu es susceptible... »

    Je manquerais presque de rire alors que mes bras se nouent autour de son cou comme les bras d'une araignée, mes lèvres se tordant en un rictus narquois et enjôleur. Son souffle contre ma bouche me fait, instinctivement et inconsciemment, passer ma langue contre mes lèvres. Mon regard, pourtant, ne quitte pas le sien, répondant à la jalousie que je peux y voir par des petites lueurs amusées. Sa possessivité me fait hausser les sourcils de temps à autre, mais je le lui permets, comme je lui permets tout le reste. Si j'allais répondre par une provocation, je n'en ai pas le temps ; lorsque sa main saisit ma nuque et que ses lèvres fondent sur les miennes, je comprends qu'il ne va pas vraiment me laisser faire le plus malin là-dessus. Cela me va très bien. Si j'aime sa tendresse, j'ai découvert avec le temps que j'aimais aussi quand il se montrait plus rude et exigeant, comme maintenant, alors que je peux sentir son bras descendre de mon torse à mes jambes pour me rapprocher. Quelque part, je suppose que cela doit me plaire, de ne pas être traité avec une révérence obséquieuse comme d'ordinaire, mais il m'importe peu de saisir. Surtout pas maintenant que mes lèvres peuvent venir chercher les siennes pour les caresser et les mordiller avec énergie, comme si on leur avait permis quelque chose dont elles avaient manqué pendant de longues journées.
    Les yeux fermés, je prends de grandes inspirations de son odeur pour l'imprégner au fond de mon esprit, ronronnant de satisfaction. Il m'avait manqué. Sa voix, ses mots et ses lèvres contre les miennes m'avaient manquées. J'ignore quand est-ce que je suis dépendant, moi qui m'était promis de ne jamais laisser à quelqu'un les moyens d'avoir un quelconque effet sur moi. Je ne pourrais pas faire croire à ça à quiconque, alors que je me colle autant que possible et que mes doigts se crispent dans son dos. Si je me permets de laisser ma langue venir frôler ses lèvres sans les dépasser, ne serait-ce que pour le taquiner un peu, je ne vais pas plus loin. Au lieu de ça, j'éloigne brièvement ma tête, un rictus narquois au coin des lèvres.

    « Eh bien... L'on dirait que je t'ai manqué. »

    Je me permets un gloussement, amusé par son empressement et sa jalousie maladive qui le rendent si prompt à se rapprocher de moi. Cela me flatte et m'amuse en même temps. Ma main droite passe de son torse à sa joue dans des caresses lentes et mesurées, comme des effleurements vaguement taquins alors que je fixe son regard dans le sien, un sourire narquois au coin des lèvres.

    « À qui d'autre pourrais-je bien être... ? Je ne monte pas sur les genoux de tout le monde, je te signale. »

    Ma main vient saisir son menton pour le relever doucement, dans un geste d'affection qui contraste presque avec ma moquerie apparente. Il le sait, après tout. J'ai eu le temps de lui dire plus d'une fois, que ce soit lors de tendres confessions ou lors d'échanges plus ardents. Mais, même si je joue, quand il réclame quelque chose, je ne peux pas m'empêcher de le lui donner. J'ignore quand exactement est-ce qu'il a pris mon coeur, mais j'apprécie cette chaleur tendre et affectueuse qui bourdonne dans ma poitrine lorsque nous nous rappelons notre lien.

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    Je suis... Très possessif sur mes biens particuliers. Autant je peux être généreux sur certaines choses, autant jamais je ne partagerai mon amant. Je m'amuse quelque part d'avoir cette autorité sur lui dans l'intimité alors qu'il est quand même à la tête du royaume et que peu osent maintenant quand même remettre en question ses ordres et sa place. Autant Kazuo était détesté d'un commun accord quand il ne s'agissait pas de ses nobles fidèles qu'il privilégiait, autant Natsume peut avoir des ennemis mais personne ne pourra lui reprocher d'être un mauvais monarque. Il porte la couronne avec une grâce et une fierté qu'on lui envie sûrement par-delà les frontières. Et j'ai la chance de pouvoir faire partie de sa garde personnelle... Tout en sachant abaisser ses propres défenses quand cela m'arrange, à l'image de cet instant. Mes muscles, qui s'étaient tenus prêts à agir quand nous étions au travail, osent enfin se détendre, laissant à mes lèvres savourer son contact alors que les habitudes reprennent bien vite et que je sens que nos baisers lui manquaient aussi, vue l'énergie qu'il y met (ce qui n'est pas pour me déplaire). Je grogne presque en sentant sa langue effleurer ma boucher, sachant très bien qu'il fait ça pour me taunter. Ce qui ne m'empêche pas de mettre de la vigueur dans notre échange qui diffuse une agréable chaleur dans tout mon corps. Que c'est devenu pénible, de dormir seul... Je me suis trop accoutumé à ce que nous partagions le même lit, alors ce n'est jamais plaisant de savoir que je dois me passer de sa présence certains soirs où je m'éloigne du château. Mais cela me donne la force d'accomplir mon devoir avec efficacité et je n'en suis que plus satisfait quand je rentre au bercail.

    Lorsqu'il s'éloigne, mes yeux manquent de le foudroyer. Comment ose-t-il déjà rompre ce contact ? Je l'aurais bien prolongé encore un peu. Surtout si c'est pour me dire des banalités. Bien sûr qu'il m'a manqué, et il le sait. On a beau parler de mon ego, Sa Majesté n'est pas mieux. Au moins il sait se faire pardonner son audace, quand il veut. Les légères caresses qu'il me prodiguent ont au moins le mérite de me tirer de brefs frissons, désireux d'avoir davantage de son toucher. Je ne peux plus me passer de lui, désormais, c'est un fait. Je me demande s'il va un jour révéler notre relation à tous... Je rêverais de voir la tête des religieux se décomposer en l'apprenant. Mais inutile de prendre ce genre de risque s'il n'y a pas songé pour le moment. Avec le bruit que je lui fais faire certains soirs, de toute évidence... On doit savoir que le roi s'amuse bien. Parlant de s'amuser, je crois que c'est à mon tour. On ne sait jamais, ça peut servir, que je rappelle à tous que notre souverain n'a besoin de personne d'autre pour le satisfaire. Moi je sais, qu'il ne monte pas sur les genoux de tout le monde. Et d'ailleurs...

    « Compte sur moi pour ne pas laisser ça arriver. »

    Elles peuvent bien baver autant qu'elles veulent, ces damoiselles qui l'attendent lors des bals. Il me réserve ses meilleures danses et je prends plaisir à imposer mon rythme. Rapprochant son bassin de moi, je me penche pour mettre mon visage au niveau de son oreille.

    « Est-ce que le dragon a besoin d'une petite leçon ?.. »

    Mon souffle chaud se pose sur le lobe de son oreille que je n'hésite pas ensuite à mordiller doucement, avant de laisser ma langue malmener la peau tendre sous mes dents. Je suis réveillé par une énergie nouvelle qui se diffuse dans mes membres comme un bref courant électrique, concentrant une douce chaleur dans le bas de mon ventre.

    « Je devrais peut-être quand même lui rappeler à qui il appartient. »

    Me calant un peu plus dans le canapé où je m'enfonce avec aise, puisqu'il est diablement confortable, mes mains viennent ensuite caresser ses cuisses avant de les remonter doucement, emportant avec elles les pans de sa robe que je soulève pour toucher la peau en-dessous. Intouchée avant moi, cet épiderme laiteuse et douce hante mes rêves quand je n'y ai pas accès, m'offrant une certaine frustration le lendemain qui m'anime certes pour les combats à venir mais qui tout de même est bien embêtante quand il n'est pas là pour me calmer. Car le fait que je doive le recadrer est réciproque. Je ferais assurément des tas de bêtises, s'il n'était pas sur mon dos pour m'apaiser quand j'en ai besoin.

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    Je sais bien qu'il fume, parfois, lors des bals et des festivités où certain.e.s courtisan.e.s papillonnent des yeux devant moi en espérant obtenir des faveurs. Puisqu'il est le général de ma garde, il doit en plus de ça toujours être présent, au cas où cela tourne en tentative d'assassinat ; et si je le plains de temps à autre de devoir supporter ça... Eh bien, il m'est arrivé de le faire volontairement tourner en bourrique, justement. Que ce soit par curiosité ou par une certaine volonté de voir sa tête, voir de le provoquer. Ce comportement s'étend jusqu'à nos jeux où, même si je me fais docile, je ne peux pas m'empêcher de garder un comportement narquois et une insolence qui, je le sais, lui plaisent malgré ses grognements. Alors quand je le vois manquer de grommeler lorsque je cesse de l'embrasser, je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire narquois. J'aime me rendre compte que je lui fais de l'effet et que le priver de temps à autre des gestes ou des réactions qu'il veut le fait réagir. Puis, ce ne serait pas drôle, tout de même, si je cédais trop vite. Il est bien le seul qui parvient à me faire perdre mes moyens et mon inflexibilité.
    Comme à l'instant, alors que je le sens qui me colle davantage contre lui et qu'il vient mordiller mon oreille et que son souffle chaud y traîne, venant soulever un frisson qui me remue du le long de ma colonne vertébrale. Face à la chaleur de sa langue sous la peau malmenée, j'exhale doucement, sentant des picotements descendre de la zone touchée à ma poitrine, puis à mon ventre, alors que ses mots viennent réveiller des effusions plaisantes dans mon bassin. Instinctivement, je sens mes jambes se serrer contre lui. Je n'ai pas besoin de lui demander ce qu'il entend par là, reconnaissant le ton et l'attitude qu'il prend lorsqu'il souhaite contrôler la situation. Si mes joues se parent d'un léger voile rose, ce n'est pas de la gêne, mais de l'envie qui me fait esquisser un sourire amusé et joueur alors que j'émets de doux ronronnements.

    En sentant ses mains glisser sur mes cuisses et venir remonter mes robe, je me permets de venir mordre sa nuque avec douceur au début, un rictus aux lèvres alors que je viens murmurer contre sa peau, la voix narquoise.

    « Encore faudrait-il que tu saches le dresser. »

    Aussitôt dit, je pose une main sur son torse pour le forcer à s'allonger, collant mon corps contre le sien de telle sorte à ce que nous ne soyons plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. Ma bouche passe de sa joue à son cou, venant mordiller la peau pendant que ma main libre passe distraitement sous son haut pour caresser ses flancs. Lentement, je fais basculer mon corps contre le sien pour me frotter avec alanguissement, ronronnant avec plus de force.

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    Sa provocation a le don de faire dévaler de nouveaux frissons qui me donnent la chair de poule et monter ma température corporelle. Le laissant s'affairer sur ma cou, je me laisse basculer volontiers le long du canapé pendant qu'il se place au-dessus de moi. C'est bien différent que de partager la nuit avec mes soldats, brr... Heureusement que j'ai fini par rentrer. Je ne m'inquiète pas souvent de ne pas revenir un jour puisque je m'efforce de faire mon travail en prenant soin de ma survie, mais les jours me semblent bien longs quand il n'est pas avec moi. Pour dormir sans qu'il ne soit à mes côtés, je ne peux que rêver de ses yeux d'ambre, ses lèvres fines, ses cheveux soyeux, et ses caresses dont le contact me manque quand je n'y ai pas accès. Quand je suis conscient que je reviens d'une aventure périlleuse, cela ne fait qu'amplifier le désir que j'éprouve pour lui quand je suis de retour. J'ai besoin de son toucher, de son affection, de son regard posé sur moi et de son odeur dont je m'enivre avec ferveur. Si je pouvais ronronner comme lui, on m'entendrait dans tout le château... Enfin, ce n'est pas comme si nous étions très discrets en général, tout compte fait.

    « Oh, j'ai mes techniques... »

    Ses ronronnements rauques sont agréables à écouter. On dirait un gros chat. Je l'ai souvent bien plus comparé à un félin qu'un lézard, d'ailleurs, mais le chevaucher quand il est sous sa forme dragon est un plaisir dont je ne me lasserai jamais, et il s'agit d'ailleurs d'un de mes caprices les plus récurrents. J'ai toujours aimé les dragons, après tout. Je les aime plus encore aujourd'hui depuis que j'en ai pris un pour amant. Étant donné qu'ils sont surtout connus pour appartenir à la famille royale, de toute façon, cela en aurait forcément été un membre. Qui aurait cru que j'aurais été exigeant au point d'aller voir le roi en personne jusque dans son lit... S'ils savaient, tous, comme il peut être docile, quand il veut. Ses frottements langoureux provoque de faibles gémissements de ma part, sentant que mon bassin se met à chauffer plus vite que je ne le pensais. Lui qui est doué en magie, je le soupçonnerais presque de m'avoir jeté un sort si je ne savais pas, depuis le temps, à quel point il est aussi très doué pour me mettre dans des états insolites. Débarrassé du poids de mon armure, je n'ai plus que le sien sur moi, dans une position qui me permet de soulever mes mains un peu plus sur ses cuisses jusqu'à atteindre ses fesses. Mes paumes passent sur ces dernières pour les masser, redessinant leurs courbes avec douceur.

    « Pour le dressage, un peu de fermeté, mais surtout de la patience. »

    Mon visage revient chercher le sien, l'embrassant de nouveau plus lentement cette fois. Mon bassin se déplace de telle sorte à se coller contre lui pour s'y frotter, attirant dans mes nerfs des sensations électrisantes qui me donnent envie d'avoir davantage.
    Ma langue se montre plus audacieuse que la sienne tout à l'heure et franchit mes lèvres pour lui demander en silence la permission d'aller plus loin. Mes doigts caressent les rondeurs de son postérieur avant que quelques uns d'entre ne commencent à glisser dans la fente, s'arrêtant juste au niveau du trou.

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    Mes morsures, douces au départ, se font plus vives. Progressivement, je sens que mes frottements se font plus insistants alors que mes mains, curieuses, dessinent les courbes de son corps avec lenteur, prenant leur temps, comme pour chercher de nouvelles traces de blessures que je n'aurais pas encore soigné. Je ne suis pas bien immobile, je le sais, mais... Bah, il ne m'a pas arrêté, alors je considère que je peux me le permettre. Ses faibles gémissements me font hausser les sourcils, surpris qu'il soit aussi sensible et réactif rapidement, mais ne trouvant pas ça déplaisant. Cela me manquait, de l'entendre.

    « On va voir ça. »

    Un rictus mesquin s'étire sur mon visage alors que je sens ses mains venir masser mes fesses, les poussant volontairement dans ses paumes. J'aime sentir la chaleur de ses doigts sur mon postérieur, quand bien même je n'ai pas fini de remarquer son obsession à leur propos. Je trouve ça drôle, à vrai dire. Et flatteur pour mon ego qui n'en est pas des moindres lorsqu'il s'agit de lui, il faut l'avouer.
    Lorsque nos lèvres se rencontrent à nouveau, je prends mon temps, cette fois, sentant que nos gestes se font plus langoureux et lents. Cela me convient très bien, et je me permets de faire remonter mes mains de sa taille au haut de sa poitrine, venant de temps à autre passer sur ses joues comme pour m'assurer qu'il soit bien là.
    Je renâcle, de temps à autre, à l'envoyer loin quand je sais je vais dormir seul durant les jours qui vont suivre. Une pensée bien égoïste, mais je le suis, de toute façon, quand il est là : comme lorsque je devrais m'occuper davantage de mes parchemins à signer que de nos baisers. Mais ses lèvres m'attirent trop, tant leur goût et leur douceur soulage un poids dans ma poitrine tout en le remplaçant par d'agréables vagues de tendresse. Une tendresse chaleureuse et chaude qui alourdit mes gestes, me faisant appuyer tout le poids de mon corps contre le sien alors que des étincelles se mettent à crépiter dans mon bassin tandis que nous continuons de nous frotter avec la même lenteur langoureuse. Je peux sentir la chaleur me tire dans mon bas-ventre et ma respiration s'accélérer doucement alors que sa langue vient rencontrer la mienne, qui l'accueille par de tendres caresses, plus poussives que je ne le voudrais. L'excitation monte, doucement mais sûrement, et je le sens rien qu'à la tension dans mon bassin, titillée un peu plus à chaque fois par nos mouvements accordés. J'ondule avec plus d'insistance alors que ses doigts caressent plus glissent le long de mes fesses pour s'arrêter à mon anus. Je ne retiens pas un gémissement de satisfaction, appréciant sa langue chaude contre la mienne, les étincelles brûlantes au niveau de mon entrejambe et le toucher, même superficiel, de ses doigts près de mon trou. La petite fouine...

    Je n'ai pas besoin de lui demander ce qu'il veut, puisqu'il l'a rendu évident, mais je me contente de hausser les sourcils d'un air mi-amusé, mi-narquois. Il l'aura, bien sûr, mais... Il n'est pas le seul à pouvoir jouer à ça, si c'est ce qu'il cherche. Doucement, alors que je coupe le contact de nos lèvres pour laisser ma bouche descendre le long de sa joue, puis de son cou, avant de s'arrêter à sa nuque, je me permets de murmurer chaudement, le regard plein d'envie et de malice tout à la fois. Mes mains, en attendant, sont déjà passées sous son haut pour venir le toucher à même la peau, ne pouvant retenir un sourire narquois.

    « … Tu as bien rêvé de moi, j'espère... ? »

    Je connais très bien la réponse, mais la question est une provocation à peine dissimulée. Je sais qu'il a eu le temps d'attendre et d'être frustré, et mon ego s'en gausse plutôt bien. Oh, ce n'est pas parce que je lui ai donné la permission pour faire ce qu'il veut de moi que je ne vais pas lui donner un peu fil à retordre. Mes baisers descendent vers sa poitrine où je m'attarde un peu, faisant le tour de quelques cicatrices que j'embrasse comme pour soulager des douleurs depuis longtemps absentes, avant de s'arrêter au niveau de son ventre. Le regard relevé, je ne retiens pas mon sourire sournois.

    « … Parce que moi, j'en ai eu le temps. »

    Mes lèvres descendent sur ses cuisses encore couvertes, alors que mes mains caressent son ventre. Progressivement, ma bouche finit par se rapprocher de l'endroit où se trouve son entrejambe, prenant son temps pour le martyriser ne serait-ce qu'un peu. Finalement, ma langue vient s'aplatir au dessus du tissu, dans des caresses que je sais superficielles et volontairement frustrantes.

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    J'accueille ses brefs gémissements avec plaisir. J'aime me sentir désiré. Je n'ai pas à craindre qu'il aille voir si l'herbe est plus verte ailleurs, mais c'est toujours agréable de savoir qu'il éprouve pour moi la même excitation qui me parcoure quand je pose mes yeux sur lui un peu trop intensément. Ou quand, comme maintenant, nos bassins se frottent l'un contre l'autre avec douceur. Je dois même me retenir de rendre le mouvement plus rapide pour savourer le bref contact que je peux avoir avec son entrejambe tandis que du tissu recouvre toujours le mien. Le pauvre va pourtant commencer à se sentir à l'étroit, là-dedans... Mais j'aime prendre mon temps parfois. Je peux être aussi vif et rude que lent et tendre. Je me doute qu'il doit avoir du travail et des responsabilités (il reste roi) mais je ne vais pas faire l'effort de lui remémorer son devoir alors qu'il n'a pas l'air de vouloir s'y remettre de toute façon. J'apprécie bien trop ses baisers sur mon corps pour le rappeler à l'ordre.

    Sa question me prend au dépourvu et ramène quelques petites rougeurs sur mon visage. Oh il le sait... Il le sait très bien. Il y a toujours un moment, quand je m'absente un peu longtemps, où je me mets à rêver littéralement de lui. De ses lèvres sur ma nuque, ses mains sur ma poitrine, son corps mêlé au mien... Des rêves parfois attendrissants et d'autres qui m'apporte frustration au réveil. Sans trop savoir pourquoi, je trouve ça un peu gênant qu'il arrive à voir ainsi en moi comme un livre ouvert. Ce n'est pourtant guère étonnant de sa part, étant donné que Natsume est un grand observateur, mais je ne m'attendais pas à ça. En somme, je ne réponds pas, trop occupé à... ne pas réfléchir, en fait, surtout quand je sens sa bouche en train de parcourir mon corps pour descendre toujours de plus en plus bas. En sentant que son visage s'approche de mes cuisses, je sens un mouvement au niveau de l'intérieur de mes jambes. Je commence à sentir une érection se former, non arrangée bien sûr par les piques de mon amant ainsi que, surtout, sa langue qui vient caresser le tissu de mon pantalon.

    Je me mords la lèvre en tentant d'étouffer un gémissement plaintif et plaisant, sans succès. Ce n'est pas désagréable en soit mais c'est assez frustrant. D'elles-mêmes, mes jambes s'écartent pour lui faire un peu plus de place et je relève ma tête en arrière, avançant mon bassin vers son visage par instinct. Quelle fourberie... D'ordinaire je ne montre pas autant de patience et ne tarde pas à le prendre sur le moment mais je me retiens ici, désireux de faire quelque chose dont je n'ai pas l'habitude : le laisser me frustrer encore un peu. Je ne saurais dire pourquoi, quelque part, j'aime être titillé ainsi quand je suis d'humeur à m'y prendre lentement. Il y a parfois du bon à se faire languir. Le bouquet final n'en est que plus plaisant, je le sais, mais je n'ai pas souvent la motivation d'attendre. Je veux tout et tout de suite. Aaah... À force d'avoir les privilèges d'un véritable prince, j'en deviendrais presque un. Je m'autorise assurément bien des caprices depuis que j'ai conquis le cœur du Shimomura.

    Une de mes mains s'agrippant au canapé avec force, l'autre vient descendre sur Natsume, sans trop décider d'un endroit où se poser néanmoins. Elle passe sur son dos, y remonte, caresse sa nuque, se perd dans ses cheveux... Et attendant je suis toujours en attente qu'il veuille bien faire avancer les choses. Ce n'est pas moi, le plus sensible d'ordinaire. Mais d'abord j'ai été éloigné de lui plusieurs jours, et ensuite il se révèle de plus en plus doué pour ce genre de chose chaque jour. Ce n'est pas pour me déplaire, toutefois, loin de là ; je suis celui qui en profite.
    L'esprit embrumé par la chaleur montant brutalement au creux de mes reins, je fais mine d'enlever mon haut comme pour me raccrocher à quelque chose.

    « Ah-Ah oui ?.. Dis-moi... A quoi tu rêves, alors ?.. »

    Mes mots commencent à être saccadés. Je reste pourtant réellement curieux de ce à quoi il peut bien songer quand je ne suis pas là et que je lui manque. Ma main qui ne savait pas où se mettre décide finalement de se placer sur celle du monarque pour la guider jusqu'au niveau de l'ouverture de mon pantalon. J'ai tenu quelques secondes alors j'estime que je peux me permettre ça.

    « Aaah... Ta langue... Elle m'a manqué. »

    On a pris l'habitude de me craindre quand on me regarde de loin. Toujours aux côtés du roi dans la vie de tous les jours, j'ai toujours réussi ma mission de le protéger et de ne laisser personne de louche s'approcher de lui. Je suis comme une ombre qui veille. Que suis-je, pourtant, dans une telle position ? Un tel état ? Pas grand chose. Je dois me retenir de serrer un peu mes cuisses en sentant la pression entre mes jambes commencer à se faire de plus en plus forte. Faible face à lui, je fais des mouvements de caresses sur la bosse, qui s'est formée au niveau de mon bas, en posant sa paume dessus. Je suis avare de lui. Très avare.

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    Je manquerais presque de rire. Je ne fais pas grand chose, pour le coup, mais vu la force qu'il est en train de mettre en agrippant le canapé, je crois que c'est suffisant pour largement l'intéresser. Je l'avais bien senti à son bassin qui se rapprochait, déjà, mais ses faibles gémissements de frustration ne font que confirmer ce que je pensais. Pauvre de lui, il a dû attendre... Et c'est justement ça qui est drôle. Pour autant, lorsque je sens l'une de ses mains passer par mon dos, ma nuque puis mes cheveux, je manque presque de le récompenser : j'apprécie de sentir sur attention sur moi quand je m'occupe de lui de cette façon. Je le laisse toutefois enlever son haut tranquillement, non sans esquisser un rictus amusé face à sa curiosité.
    Bingo.
    Je m'attendais à cette question. Quoique je ne m'attendais pas vraiment à sa main qui vient chercher la mienne pour me pousser à ouvrir son pantalon, mais cela me fait esquisser un sourire orgueilleux.

    « On devient impatient... ? »

    Je le sais très bien, et il le raffirme l'instant d'après où je peux l'entendre commencer à geindre et m'indiquer que le contact de ma langue lui manquait. Mes ronronnements reprennent, doucement, progressivement, plus qu'heureux de le voir devenu aussi désireux et me réclamer de cette façon. Ma main caresse sa cuisse avec lenteur alors que je le sens pousser mon autre main contre son érection naissante. Je fais la moue. Je pourrais bien le priver de son caprice, mais... Eh bien, il est relativement patient pour le moment, alors je préfère ne pas trop l'enquiquiner maintenant. Au lieu de ça, ma main qui était occupée à le caresser remonte vers l'ouverture de son pantalon pour le faire doucement descendre.

    « Oh, rien de bien impressionnant... »

    Tranquillement, je continue d'utiliser ma paume pour le caresser avec lenteur, me permettant de tracer le contour de son sexe avec ma langue par dessus le tissu alors que je prends tout le temps du monde pour parler et pour agir en même temps.

    « Juste toi et moi, entièrement seuls... Tu te rappelles, la fois de la salle de bains... ? »

    Je marque volontairement une pause alors que je le débarrasse de son bas. Il saura sans doute de quoi je parle, puisque cela datait de juste avant son départ et que de toute façon, je me fiche des détails. Je veux juste que l'image remonte à son cerveau. Qu'il y repense, se rappelle de nos corps entremêlés et des sensations attachées. Je me permets de poser ma bouche sur son gland par dessus le tissu, suçotant brièvement sans pour autant m'attarder trop longtemps. Ma main, quant à elle, caresse brièvement la zone de ses testicules, sans plus. Ce n'est pas le but. Au lieu de ça, un sourire mesquin passe sur mes lèvres alors que je m'éloigne juste assez, mon souffle ne restant pas bien loin.

    « … Cette fois-ci, en revanche, c'était contre le mur. Tu sais que j'ai failli jouir rien qu'en t'imaginant en moi dans mon rêve... ? »

    Si je ne décris pas en détails mais reste dans l'évocation, ce n'est pas tant par puribonderie que parce que je veux lui laisser imaginer. Je sais bien que c'est bien plus efficace si j'arrive à bien doser. Je ricanerais presque. Naga, cela me donne envie de rire, des fois, quand je pense à la tête de ces vieux culs-bénis si ils m'entendaient parler ainsi. Ils m'ont tellement lavé le cerveau avec leurs sornette puritaines pleines de reproches que je prends maintenant un malin plaisir à faire exactement tout ce qu'on m'a toujours encouragé à ne jamais faire. Comme le fait de le taquiner de cette façon, d'ailleurs, quand bien même c'est cruel. Me sentant d'humeur gentil, d'ailleurs, je finis par terminer de retirer son sous-vêtement. Ma main libre vient se porter vers sa verge pour effectuer de lents gestes de haut en bas répétitif, en veillant bien à ne pas serrer trop fort. J'ai eu le temps d'apprendre de mes erreurs passées. En me redressant un peu pour bien positionner ma tête, je ne peux pas m'empêcher de glousser.

    « Et si c'est ma langue que tu veux, alors... Et toi, qu'est-ce qu'il y avait, dans tes songes... ? »

    Pour lier le geste à la parole, je finis par poser le plat de ma langue sur la chaire durcie, prenant le temps de remonter le plus doucement possible et de redescendre tranquillement, avant de répéter le même manège pour s'attarder sur son gland dont je suçote le bout sans pour autant le prendre en bouche. Pour l'instant, je me limite à des caresses de ma langue et du bout de mes lèvres, attendant son signal.

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    Grrr... Bien sûr, que je suis impatient ! Est-ce que je suis même du genre à être patient en général, moi ?.. Cela à dû m'arriver à de rares occasions pour des missions vraiment importantes où je n'avais pas le choix, mais sinon vous pouvez aller vous brosser pour que je ne perde pas patience. Surtout quand cela le concerne. Je ne supporte pas de devoir attendre qu'il ait fini son travail, de devoir attendre avant de le sauver d'une situation périlleuse, de devoir attendre que Machine soit parti pour pouvoir me blottir dans ses bras, et devoir attendre qu'il daigne bien s'occuper de moi et me laisse m'occuper de lui. Il le sait. Il le sait très bien.
    Et il sait comment me faire frémir, comment réveiller certaines choses en moi. Je sens sa langue qui vient se poser sur la bosse de mon pantalon. Ma respiration se fait chaude et suave, s'accélérant peut-être légère tandis qu'il enlève mon bas et me parle d'un moment intime que nous avons vécu il n'y a pas si longtemps. En même temps, dans une salle de bains où nous ne sommes que tous les deux, ça peut très vite déraper, avec moi. Je me rappelle. Je me rappelle très bien de la chaleur nous entourant, de nos corps nus et humides à moitié trempés dans l'eau des thermes, de ses baisers qui me faisaient frissonner, et des sensations qui m'ont parcouru ce jour-là alors que j'ai pu ne faire qu'un avec lui.

    Un hoquet m'échappe en sentant sa bouche sur mon bas, mon pantalon ayant été défait. Un mince tissu est resté pour cacher ce qu'il y a entre mes jambes mais le contact même superficiel qu'il a avec ma verge fait palpiter cette dernière. J'entends mon cœur battre très fort. Enfin, il retire le dernier vêtement que j'avais pour laisser mon corps complètement à découvert et mon sexe sous l'emprise de ses doigts experts. Par ses mots, je me revois le pénétrer dans cette salle de bains, les vapeurs nous entourant et nos cris de plaisir faisant des échos entre les murs de la pièce ce jour-là. Des souvenirs que je me remémore avec aisance et qui me rendent d'autant plus sensible. D'ailleurs, mon pénis est déjà plutôt dur, j'en suis moi-même presque étonné. Lorsque sa langue vient à en toucher la peau et le bout, je sursaute et pousse un gémissement, me mordillant les lèvres pour ne pas insister à ce qu'il m'en donne plus. Cela me convient de jouer encore un peu avec lui, mais je ne vais pas résister très longtemps, après cette absence loin de mon amant. Me redressant un peu sur mes coudes pour le regarder, un léger ricanement m'échappe.

    « Tu penses que je vais me confesser aussi facilement ?.. Il faudra me faire parler. »

    Je le dévisage malicieusement, même si c'est extrêmement difficile de ne pas lui demander de me prendre tout de suite en bouche. J'en rêve, pourtant, et comme il pourrait l'avoir deviné, j'ai rêvé durant ces nuits sans lui que nous étions ensemble et qu'on passait des moments plus qu'agréables. Autant dire que c'était seulement un peu chiant d'avoir une érection matinale qu'on ne peut pas calmer à moins d'avoir une très bonne imagination. Pas que je n'en possède pas... Mais j'étais quand même peiné d'être sans Natsume. Aujourd'hui... Aujourd'hui je profiterai au maximum de lui. De son affection. De sa présence.
    Ma main vient vient doucement saisir son menton pour qu'il me regarde bien.

    « … Ou me faire gémir. »

    Un rictus prétentieux dessine le contour de mes lèvres. Ma verge, elle, bouge devant son visage comme si elle attendait quelque chose. Ma paume passe ensuite sur son front puis ses cheveux que je caresse comme pour l'encourager.

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    Je suis capricieux. Quand je veux quelque chose, je tends à y mettre les formes, et en plus de ça, à exprimer mon mécontentement quand on ne me donne pas ce que je veux. Je ne sais pas vraiment si c'est mon éducation ou c'est simplement le fait que je suis plus difficile quand il s'agit de lui, mais je me retrouve à froncer les sourcils et à afficher une moue mécontente dès lors que je l'entends ricaner. Je n'aime pas trop quand il reprend du poil de la bête comme ça ; c'est généralement signe que ça va être plus difficile que prévu, et même si j'apprécie les défis... J'aime bien gagner, avec lui. Pour une raison que j'ignore, il arrive à me rendre encore plus têtu que je ne le suis déjà. Et c'est peu dire. Alors lorsqu'il se redresse pour me regarder d'un air malicieux et me provoquer, je lui offre un regard mi-agacé, mi-défiant. J'en grognerais presque, et ce n'est pas l'envie qui m'en manque, d'ailleurs : mais je sais bien qu'il fait exprès. Ce serait lui faire plaisir que de le faire, alors je me contente de laisser mon appendice caudal battre le sol de manière régulière afin de me défouler de mon agacement.

    Lorsqu'il vient saisir mon menton pour que je le regarde et qu'il m'indique assez clairement ce qu'il veut, mes joues rougissent légèrement, mais je ne dévie pas mon regard. Au lieu de cela, je le fixe clairement alors que je laisse l'une de mes dents venir se refermer sans faire mal sur la peau d'un de ses doigts. Je joue. Même si cela prend l'apparence d'un semblant de défi, je n'irais pas le mordre. Pendant une seconde, les rouages tournent dans ma tête. Je pourrais très bien me lever et le laisser comme ça, mais je crois que ça se retournerait contre moi ; et je dois l'avouer, l'option est tentante à l'instant, ne serait-ce qu'en imaginant sa tête frustrée. Pour autant... Je n'ai pas non plus l'envie de m'éloigner maintenant : je ne veux pas qu'il croit qu'il a gagné si je laisse tomber. Et oui, mon ego est bien trop grand.

    « Ça tombe bien, ça n'a jamais été très difficile. »

    En raffermissant un peu ma légère morsure sur son doigt, je lui fais signe d'éloigner sa main qui tenait mon menton jusque là. Je ne chasse toutefois pas sa main dans mes cheveux, car bien malgré moi, j'apprécie de sentir un contact à peu près doux et familier contre moi alors que je suis entre ses cuisses. Sans que je ne sache pourquoi, cela m'encourage et me rend plus docile.
    Distraitement, je relève brièvement le regard pour l'examiner alors que mes doigts remontent doucement pour le caresser avec lenteur, sans détourner les yeux au début. Je suis surpris qu'il ait durci aussi vite, mais vu que nous ne nous sommes pas vu pendant plusieurs jours... Eh bien. Disons que ça ne risque pas d'être difficile. Puis, distraitement, ma langue vient s'aplatir sur les côtés de son sexe, veillant à bien utiliser ma salive pour l'humidifier correctement. Je sais comment m'y prendre, à force, bien que cela ferait sûrement hurler d'indignation quiconque le saurait ; et je m'en fiche un peu. Concentré sur ma tâche, je me contente de temps à autre de légers baisers pour le taquiner, ne pouvant pas empêcher un rictus narquois de se dessiner sur mon visage. Il voulait gémir, c'est ça... ? Oh, il va avoir l'occasion de tester la résonance des murs, croyez-moi. En remontant lentement, m'arrêtant sur son gland dont je fais le tour avec le moins de vitesse possible, des lueurs joueuses passent dans mon regard.

    « Voyons-voir si je vais dépasser mon record, cette fois. »

    Je ricane moi-même de ma plaisanterie de mauvais goût avant d'entrouvrir mes lèvres pour venir lentement le prendre en bouche. Parlant de goût, d'ailleurs, je n'y pense pas alors que j'effectue un très lent mouvement d'aller et retour, sans aller très loin pour le moment. Appuyant mon autre main sur le canapé pour pouvoir anguler ma tête correctement, je prends le temps, entre deux remontées, de me servir de ma langue pour le caresser et ne pas le laisser s'habituer trop longtemps à ma bouche : je suis un expert en terme de frustration, je vous le rappelle, et je sais bien que lorsque l'on procède ainsi, ça n'en est que plus efficace. Lentement, je trouve mon rythme, prenant même la peine d'utiliser ma main libre pour venir caresser ses testicules. La mâchoire détendue, j'humerais presque une mélodie si je n'avais pas conscience que ce serait casser l'ambiance. Mais si je fais l'effort d'aller plus loin et si je m'applique, je ne peux pas m'empêcher, toutefois, de venir glisser un commentaire en ricanant, le tirant temporairement hors de ma bouche.

    « Je crois que l'on avait pas vraiment ça en tête, quand on m'a appris la confession. »

    Ou à me mettre à genoux pour prier, mais c'est du pareil au même. Oh, c'est très douteux, mais cela me fait quand même un peu rire alors que mes lèvres se referment de nouveau contre sa verge pour recommencer mes allées et venues. Je n'ai pas de difficulté, depuis le temps, à respirer par le nez et à me concentrer sur le fait d'éloigner mes dents ; c'est devenu très naturel. Même alors que j'accélère progressivement, ça n'est pas une difficulté, creusant mes joues pour lui offrir davantage de sensations. De temps à autre, mes yeux s'ouvrent pour vaguement l'examiner, curieux de voir si je réussis ce que j'entreprends.

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