Malgré ma plaisanterie (car je ne savais honnêtement pas quoi dire), il n'empêche que j'ai besoin d'un petit moment pour récupérer. La respiration encore rapide, le regard reprenant peu à peu de vivacité, j'esquisse un sourire devant son commentaire. Je me retiens de lui dire que je me fiche des effets de l'âge sur sa peau ou sur lui, mais il le sait très bien. Je crois que je viens de lui donner une preuve plus qu'irréfutable. Amusé, si je ne fais aucun commentaire, je prends tout de même le temps d'enserrer sa taille avec mon bras, relevant distraitement la tête vers le plafond. Il me faut toujours un léger temps de repos après un orgasme, ne serait-ce que mentalement ; alors j'accueille avec plaisir et douceur ses lèvres contre les miennes, prenant le temps de caresser sa joue d'une main pour lui faire signe que j'apprécie ce contact plus chaste. Ce n'est pas désagréable, un peu de tendresse. Je récupère mieux mon énergie ainsi. La chaleur tendre dans ma poitrine est on ne peut plus douce.
J'avais presque oublié, d'ailleurs, que mon partenaire attendait encore son tour. Peu surpris par sa main qu'il vient poser contre son sexe pour que je le soulage un peu, je ne peux toutefois pas m'empêcher une expression désabusée face à ses derniers propos.
« Allons bon, pensais-tu vraiment que tu allais me fatiguer avec si peu ? Il va en falloir un peu plus. »
Je me permets un ricanement narquois pour la forme. Je sais bien qu'il veut tout de même s'assurer que tout va bien de mon côté et que je ne suis pas trop fatigué par mon premier orgasme ; un comportement qui, même si il est parfaitement normal et nécessaire, m'attendrit à chaque fois. Mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas faire le malin ; ce ne serait pas drôle, sinon.
« Et puis... Tu ne vas pas me faire croire que tu pourrais repartir comme ça à ce stade, hm ? »
Alors que mes doigts glissent distraitement contre sa verge, j'utilise ma main libre pour m'appuyer sur son épaule, appuyant mes genoux à plat sur le carrelage pour pouvoir m'asseoir sur les cuisses de mon amant. Un rictus vicieux aux lèvres, je raffermis doucement ma prise avant de porter mes lèvres près d'une de ses oreilles, contre laquelle je murmure d'un ton amusé.
« J'ai très, très envie de te sentir en moi. Sauf si tu ne veux pas... ? »
Je vous ai dit, que j'étais devenu bien meilleur en questions rhétoriques, depuis que je le connaissais... ?