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  • First knight II
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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    C'est comme se regarder dans un miroir. Tout est semblable. C'est la même taille, la même carrure, le même visage, la même voix... Le reflet devient vivant. Devient entité à part entière. Je ne sais pas s'il a réellement ses propres pensées ou sentiments, car ils sont semblables aux miens. Si tel est le cas, cela me fait une raison supplémentaire pour ne pas m'inquiéter de son retour. Je suis l'un des meilleurs chevaliers du royaume, après tout, alors un double de moi faisait très bien l'affaire pour me remplacer; il n'y avait même pas mieux pour cela.
    J'ai trouvé ça étrange, au départ. Quoi de plus normal, puisque je ne l'avais jamais expérimenté. Par accident, un sort a créé un double, un clone. Nullement surpris de ce que la magie peut offrir, j'ai quand même été choqué de cette apparition pour le moins surprenante. Avant de me rendre compte que c'était en fait tout ce qui me manquait, et qu'il pouvait se révéler bien pratique. Alors avec Natsume, nous l'avons envoyé sur une mission qui était censée me revenir, afin de le tester sur le terrain. Si ça devait être ma préoccupation, on peut dire que cela revient donc au même. L'assassinat d'une personne problématique dans un royaume voisin. Il ne devrait plus tarder à revenir, mais l'attente est pesante. J'ai foi en mes capacités mais j'ignore s'il se conduit exactement comme moi même dans ces moments importants. J'ai presque peur qu'il ne revienne pas du tout. Est-ce que je suis inquiet ? Probablement.

    « Je me demande si c'était une bonne idée de l'envoyer là-bas, en fin de compte. »

    Au milieu de la salle du conseil où nous nous sommes donnés rendez-vous pour son retour, je fais les cent pas en regardant de temps à autre par la fenêtre si je ne distingue pas son cheval au loin. Je me sentirais coupable s'il ne réussissait pas sa mission, car sa discrétion était importante. En outre, j'ignore s'il agit vraiment comme je le ferais. Parlerait-il sous la torture, par exemple ? Ce genre de questions que je ressasse de temps à autre, avant de tenter de me rassurer.

    « Mais... J'ai préféré que ça soit moi qui reste pour vous protéger. »

    S'il est vraiment mon double, alors il rentrera sain et sauf. Et à ce moment... Nous verrons bien ce que nous faisons de lui. Quelque part, l'idée qu'il demeure avec Natsume pendant plusieurs jours pendant que moi je ne suis pas là pour le surveiller... Cela ne me soulageait pas trop. Car s'il est comme moi, je sais très bien comment il en aurait profité.

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    Calmement, j'appose mon sceau sur quelques parchemins, écoutant d'une seule oreille ce qui m'est dit. Il faut dire que je suis tranquille. Son inquiétude déborde, mais de mon côté, je ne ressens pas de malaise particulier.

    « Je ne m'inquiète pas. Il ne s'agissait que d'une formalité. »

    Une formalité qui n'a comme ambition que de le rassurer, en réalité, même si j'ai pu faire penser qu'il s'agissait d'une commune angoisse. J'ai beau être aussi méfiant et dubitatif qu'il ne peut l'être, il ne reste que dans ce cas de figure, je ne partage pas ses craintes. Ou du moins pas autant.
    La magie est fort bien pratique, des fois. Quand bien même cette petite découverte s'est faite par accident, il faut dire que cela m'arrange bien ; quelle meilleure façon de faire des coups dans le dos qu'avec des doubles... ? Alors même si j'ai pu sentir que mon compagnon était déconcerté, j'ai bien vite vu l'avantage que cela pouvait nous procurer. Qui diable oserait l'accuser si jamais ce dernier avait été bien vu en public à mes côtés en même temps ? L'occasion était trop belle. Alors je n'ai pas rechigné longtemps lorsque mon partenaire a désiré s'assurer qu'il pourrait être utile.
    Enfin, je n'ai pas tout de suite compris, surtout. Je n'ai pas tout de suite compris la raison de son comportement, mais c'est bien différent maintenant.

    « Auriez-vous des doutes... ? Je vous sens tracassé par quelque chose. »

    Je feins l'ignorance en regardant un parchemin du coin de l'oeil, avant de l'enrouler comme si de rien n'était. Je le trouve bien agité, depuis ce petit tour de magie accidentel. Et si la raison ne m'est pas apparue tout de suite, elle est devenue bien plus évidente par la suite, rien qu'en réfléchissant comme lui.

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    Le roi a l'air plus tranquille que moi. Une formalité... Oui, sans doute. Cela ne m'empêche pas d'être un peu inquiet. Parce que je me connais, et que je suis la personne à qui je ferais le moins confiance. J'aimerais bien avoir la même sérénité que Natsume mais tout ce qui touche à la magie, moi, de toute façon... J'ai appris à m'y faire un peu plus au contact de l'autre mais ça ne veut pas dire que je m'y fis à cent pour cent, surtout quand cela me concerne.

    « S'il est vraiment comme moi sur tous les plans... Il n'y a rien à craindre. »

    J'essaye plus ou moins de me rassurer moi-même, en dépit du fait que je peine toutefois à être parfaitement calme. Il est en effet bien pratique que je puisse être à deux endroits à la fois. Et si ça se passe bien aujourd'hui, il ne serait pas idiot de recommencer. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir faire plusieurs choses en même temps ? Si les missions ont quelque chose d'excitant qui me plait, je regrette pourtant de devoir quitter le hérissé à chaque fois. Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais dans ses bras en continuant de lui témoigner mon affection plutôt que de regarder l'heure pour savoir le temps qu'il me reste avant mon départ.

    « Mais imaginez qu'il ait ses propres pensées. Ses propres façons de faire. Que nous ne partagions finalement que le physique et pas le caractère... Je crains qu'il nous trahisse d'une façon ou d'une autre. »

    Pas que je le ferais, évidemment. C'est pour ça que je laisse quand même le bénéfice du doute. Un doute qui pourrait s'envoler, puisque j'aperçois finalement au loin une silhouette qui s'approche de plus en plus du château, et qui ressemble à s'y méprendre au clone qui nous a quitté l'autre jour.

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    Mon partenaire est particulièrement... Tatillon, quand il s'agit de magie. Si j'étais un peu taquin, je dirais même qu'il a tendance à s'inquiéter pour bien peu ; et c'est assez amusant, je dois l'avouer, de voir le brave et fier chevalier qu'il peut être se mettre à marmonner dès que l'on quitte les terres du rationnel. Et en un sens, son inquiétude pourrait se comprendre. Mais je suis suffisamment à l'aise avec ma magie pour ne pas la partager.

    « Hm... Tout d'abord, je ne pense pas que ce soit le cas. Je n'ai pas le pouvoir de créer de nouvelle vie. Mais au delà de ça... »

    Je range ma plume après avoir inscrit une dernière signature, me redressant finalement pour m'approcher avec lenteur de mon vis-à-vis. Je passe ma main sur la sienne pour tenter de jouer un peu de mon minois et l'adoucir ne serait-ce qu'un peu. En outre, je suis loin de ne pas y avoir penser.

    « Si vraiment il s'avérait qu'il pourrait être un danger, nous n'aurions qu'à le faire retourner en vous. »

    En un claquement de doigts, ce serait réglé. Ou à peu près. Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails, mais ça ne serait pas compliqué : il faudrait que je vérifie, d'ailleurs, à l'avenir, si il récupérerait ses souvenirs de cette manière... Oui, je dois avouer que cela me fascine quelque peu, quant à moi. Tout ce qui m'est inconnu m'intéresse, comme tout ce qui est magique. Alors les deux... Forcément, je suis un peu plus prompt à faire des essais ici et là. Toujours est-il que puisque j'estime avoir bien le contrôle, je suis à l'aise. Mais je crois aussi que sa méfiance vient d'ailleurs.

    « Et puis... Vous ne feriez pas de telle manière, s'il s'agissait de mon double. »

    Je le fixe avec une moue désabusée. Il faudrait que je fasse quelques essais pour voir son expression, un jour, je suis persuadé que ce serait très amusant.

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    Si je ne fais pas beaucoup confiance à la magie... Je peux en revanche dire que je confierais ma vie à Natsume sans hésiter, au-delà de mon rôle de serviteur. Lui qui est bien plus intelligent et sage que moi, je suppose que je peux me détendre un peu si lui-même n'a pas peur des conséquences qu'un double à moi peut engendrer. Je le crois également lorsqu'il me fait comprendre que ce sera facile de faire revenir mon clone là d'où il vient. C'est-à-dire 'en moi', même si le terme est... particulier. Je me relaxe en sentant sa main venir prendre la mienne, toujours heureux de l'attention qu'il me donne même lorsque la situation est sérieuse. Je ne cracherais jamais sur un geste tendre à mon encontre de sa part.
    Il a aussi toutefois le don de me prendre au dépourvu. Je détourne un peu le regard en me raclant la gorge tandis que mes joues prennent quelques légères couleurs.

    « M-Mais je ne vois pas de quoi vous parlez... »

    Un double de Natsume... Deux Natsume... L'idée, je dois l'avouer, est plus que tentante, et mon imagination se retrouve bientôt à faire fleurir des fantasmes que je n'aurais pas cru possibles auparavant. Je devrais sans doute avoir un peu honte de toute de suite penser à ce genre de choses le concernant. Bien sûr, je ne le vois clairement pas que comme ça, en plus. Un double de Natsume pourra être utile afin de le relayer pour les tâches royales épuisantes. Mais ce serait sûrement juste... intéressant aussi d'avoir deux Natsume juste pour moi...
    Mes yeux se posent finalement sur lui. Ma main libre remonte jusqu'à son visage pour caresser sa joue et passer mon pouce sur sa bouche.

    « Et puis d'abord, il faudrait une preuve, pour affirmer de telles paroles. »

    Un défi ? Allez savoir... Je serais juste très curieux du résultat. Je veux dire... Ce serait sûrement plus intéressant que d'avoir un double de moi.
    Parlant de double, on toque à la porte. Je devine sans mal qui c'est. J'ai comme l'impression, même, de pouvoir ressentir sa présence par moment. Une fois que l'autorisation lui est donnée, il pénètre dans la pièce, l'air solennel. Il nous observe tour à tour avant de s'incliner et de poser son regard sur Natsume.

    « Majesté, la mission a été un succès. Dans peu de temps, officiellement, vous entendrez que le duc est mort d'une intoxication alimentaire. »

    Je hausse les sourcils, impressionné malgré tout par son sérieux. Il ne ment pas, en plus. J'arrive à le sentir.

    « Eh bien... Bravo. J'ai eu tort d'avoir douté de toi. »

    Il faut bien que je l'avoue, il est vrai. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde, toutefois. J'ai parfois l'impression qu'il m'ignore.

    « Je vous retourne le compliment. Le roi a l'air sain et sauf. »

    Ses prunelles aussi dorées que les miennes se baissent vers nos mains jointes. J'ai du mal à déchiffrer son expression. Il ne veut rien montrer, mais... Je mentirais si je disais ne pas ressentir dans l'air quelque chose qui se rapproche de la jalousie.

    « Naturellement, puisque j'étais resté exprès pour m'en assurer. »

    C'est une drôle de sensation, mais je reste sérieux, laissant de côté les sentiments de mon clone qui semble tout à coup envieux.

    « Peut-être que la prochaine fois nous pourrons inverser les rôles, alors. »

    J'écarquille un peu les yeux, surpris de son audace. Quelque chose dans cette proposition me gêne, mais je ne désire pas pour le moment dire ce que j'en pense. Je n'ai pas envie de me montrer trop possessif non plus.

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    Je ricane de son expression sans grande honte. Pas besoin d'être observateur pour comprendre que j'ai touché juste, mais vu sa manière de rougir et de se perdre dans ses pensées, je n'ai pas besoin non plus de lui demander sur quoi elles divaguent. Je me permets d'ailleurs une moue à moitié désabusée et à moitié amusée face à ses propos. Allons bon. Il devrait savoir que me défier est une mauvaise idée, puisque j'ai tendance à systématiquement les relever.

    « Eh bien... »

    Si j'allais parler, je suis arrêté par l'arrivée de notre invité. Curieux, je le regarde s'incliner sans un mot, l'expression neutre. Je reste toutefois pensif. Il m'est étrange de voir Samaël se montrer si solennel et si sérieux quand je n'ai plus l'habitude de ce comportement lorsque nous sommes ensemble. J'imagine, toutefois, qu'il s'agit d'une posture.
    Mais peu importe. Sans surprise, la mission a été menée à bien. J'admets lui avoir en plus de ça confié une tâche que je ne donne pas souvent ; j'essaie de minimiser les meurtres, la plupart du temps. Une vie gâchée, c'est souvent suffisant. Dans ce cas présent, toutefois... Cela m'arrange bien. J'esquisse un discret rictus satisfait. Parfait. Ce duc commençait à m'agacer sérieusement ; c'est un problème en moins. Tout de même, c'est bien pratique. Avec la réception de hier soir, nous aurons de très bonnes preuves de notre innocence : même nos ennemis seront bien forcés de témoigner en notre faveur.

    Et si je m'apprêtais à dire quelque chose, je suis étonné de voir les deux échanger de cette façon. Je manque de soupirer, ne serait-ce que pour rappeler que j'aurais bien été capable de me débrouiller seul ne serait-ce quelques jours, mais je sais d'avance que c'est peine perdue. Tout au plus, je suis leurs regards et leurs tons.
    Je ne suis pas idiot. Je sais reconnaître de la jalousie quand je le vois, surtout quand il s'agit de la sienne. Et qu'elle est aussi évidente, à vrai dire. Si je garde une expression neutre, j'admets avoir du mal. J'en rirais bien un peu, pour la forme, mais il est plus amusant de feindre l'ignorance. Et je me serais attendu à voir mon compagnon s'étrangler dans sa salive face à sa proposition, je suis presque admiratif des progrès qu'il a pu faire. Hm.. Et si...

    « Dans tous les cas, mes félicitations. Vous pouvez être fier de vous. C'est une épine en moins dans nos pieds. »

    Mon expression se pare d'une mine bienveillante et fière. Sur ce point, je suis sincère. Je savais que je n'avais pas à m'en faire, mais il n'est que plus satisfaisant de voir que j'avais raison. Ce petit tour de passe-passe va être d'une utilité redoutable. Enfin, ça, et...

    « Il est vrai qu'il faudra alterner. Au delà de l'équité, il ne faudra pas que vous perdiez vos habitudes, l'un comme l'autre.  »

    Ce que je dis n'est pas faux. Du moins, je le pense. En revanche, l'énoncer volontairement ainsi est toute autre chose. J'ai bien le droit de m'amuser un peu, non ? C'est inoffensif, en plus de ça, mais déjà que j'apprécie de le faire tourner en bourrique, l'idée de le faire tourner deux fois plus en bourrique en devient très drôle.

    « En plus de ça, cela nous permettrait d'éviter que cette petite... Astuce ne soit découverte. Cela ne me paraît pas être une mauvaise idée. »

    Encore une fois, je crois ce que je dis. Mais bon. Je suis également en train de mettre mon pied dans la fourmilière en ricanant intérieurement.

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    Ça ne me plaît pas. Pas du tout, même. Mais je n'arrive pas à savoir pourquoi j'arrive être contrarié d'un double de moi. Comme si c'était une autre personne. Enfin... Techniquement, c'en est une ; c'est un clone. Un clone semblable en tous points à ma personne. Je vois bien le regard qu'il pose sur Natsume. Je suppose que ça me fait surtout encore très bizarre pour le moment de voir mon reflet prendre vie de manière indépendante, avec sa conscience propre. Pour ne rien arranger, Natsume complimente chaudement mon double, ce qui n'est pas pour déplaire à ce dernier. Un sourire sincère et flatté se dessine sur son visage calme alors que ses yeux se mettent à briller d'une lueur satisfaite et fière. Je ne dis rien quand le roi se range de son côté, peu convaincu par ses arguments. Naga seule saura s'il s'agit toutefois d'un avis objectif ou juste de mon orgueil.

    « Hmm... Si vous le dites. »

    Je ne crois pas vraiment en cette équité dont il parle. Après tout, nous sommes pareils, non ? Il n'y a pas vraiment d'équité qui tienne, alors, pas vrai ? Mais dans ce cas cela ne devrait pas me déranger que nous échangions nos rôles... Raaah ça m'énerve, j'aimerais bien ne pas être agacé par cette situation mais sa façon de se courber pour faire un baise-main à mon amant n'est pas une vision très agréable.

    « Moi, je trouve que c'est une très bonne idée, Majesté. »

    Il esquisse un sourire pour le charmer, avant de jeter sur moi un bref regard pour observer ma réaction. Je ne lui lance qu'une œillade méfiante.

    « Je t'ai à l'œil. 
    - On est jaloux ?
    - De moi-même ? Certainement pas. Mais ne t'habitues pas trop vite. On ne sait pas jusqu'à quand on va te laisser... "vivre". »

    J'ai dit ça sans trop réfléchir, mais quand j'y pense, la question se pose réellement. En plus, j'ai menti et il le sait pertinemment. Même si je le nie, je ne peux pas ne pas reconnaître le sentiment de jalousie qui commence à m'étreindre, lentement mais sûrement. L'autre Samaël glousse un peu avant de se tourner vers le roi. Aussitôt qu'il porte son attention sur lui, son expression change pour s'adoucir.

    « Eh bien... Cela dépend de vous, n'est-ce pas ? »

    Il le sait très bien. Je n'ai pas vraiment mon mot à dire, au risque de frustrer Natsume s'il désire vraiment garder auprès de lui un double de moi afin d'exécuter des missions secrètes qui, jusque là, m'étaient réservées. Et si je n'ai pas détesté le fait de pouvoir demeurer auprès du roi pendant que l'autre faisait les sales besognes, je commence à regretter peu à peu le temps où je pouvais tout faire moi-même mais être assuré que Natsume n'aurait pas quelqu'un d'autre dans son lit.

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    Il m'apparaît comme évident qu'il est perplexe par le seul fait de sa jalousie. Une jalousie qui est bien entretenue par les avances évidentes de son double auprès de moi, mais qui dont plus familières qu'autre chose ; et j'esquisse une moue à la fois amusée et un peu blasée en le laissant embrasser ma main tandis qu'une petite boule de chaleur se noue dans mon ventre. Je connais ses méthodes, à force, et si cela me flatte quelque peu, mon regard passe brièvement vers le visage méfiant de mon compagnon.
    Eh bien... Un peu plus, et cela tourne au bain de sang.

    Devant leur altercation, je ne peux pas m'empêcher de hausser les sourcils, avant de pouffer discrètement dans ma main. Eh bien. J'ai vraiment l'impression d'avoir un combat de poules devant moi, ce qui est assez drôle, dans la mesure où pour la métaphore... La poule se pique elle-même. En un sens, je ne ferai sûrement pas le malin à sa place, mais je nierais si mon ego ne s'amusait pas face à tout ça. Et face à la question qui m'est posée, je ne peux pas m'empêcher de rire un peu.

    « C'est tout de même bien pratique, il faut le dire. Mais peut-être pas tous les jours, ne serait-ce que pour le cacher... »

    Car si il y a de la place dans mes quartiers, un accident est vite arrivé et nous aurions quelques ennuis : mais j'imagine que... Il doit y avoir moyen de le faire revenir à sa source et inversement. Il faudra juste que je fasse quelques essais.
    Enfin... Une fois que mon compagnon se sera un peu détendu, même si je mets de l'huile sur le feu pour m'amuser. Me rapprochant de lui, je passe une main sur son visage pour qu'il me regarde.

    « Allons... Il ne s'agit que de vous. Inutile de faire le paon. Vous me paraissez bien tendu. »

    En même temps, c'est très ironique, je dois le dire.

    « Au fond, si vous n'étiez pas si fou de moi... Nous n'en serions pas là. »

    Je viens déposer un bref baiser sur sa joue avant de glousser mesquinement. Dans le fond, la seule raison qui fait que son double me fait les yeux doux est l'attirance que Samaël ressent envers moi : alors de mon côté, j'ai bien du mal à voir en quoi ce serait un problème.


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    Face à la faveur du roi en ce qui concerne le fait de garder la présence de l'autre, même s'il est évident qu'il ne faudrait pas être découverts, mon double est rassuré, caressant l'espoir de ne pas avoir à partir tout de suite même s'il y est résolu depuis le début. Natsume, pour sa part, n'a pas l'air de voir le problème à ce qu'il y ait un clone de moi. Ou alors il le fait exprès; et à sa manière de parler et de sourire, j'ai comme l'impression qu'il sait plus ou moins ce qu'il fait. Il a raison, j'ai du mal à me détendre. Je me permets toutefois de le faire lorsqu'il s'approche, trop faible à son contact en dépit des airs sévères que je peux renvoyer, surtout à l'encontre du deuxième chevalier dans la pièce. Ce dernier détourne d'ailleurs brièvement le regard lorsque Natsume embrasse ma joue, comme si la vision le dérangeait. Non... Il aimerait bien avoir les mêmes faveurs, en vérité. Il crève de son attention et de l'affection qu'il me porte principalement. Je dois avouer commencer trouver cela drôle, comme situation. Je suppose que je peux tenter d'être magnanime, dans ce cas. Ma propre attention se porte sur mon amant à qui j'envoie un regard intense et un sourire malicieux.

    « Allez donc vous plaindre. Il est bien difficile de vous résister, en même temps. »

    Fou de lui... Oui, c'est bien le mot pour désigner les sentiments puissants que je lui réserve. Pour qui d'autre aurais-je commis des assassinats et d'autres plans fourbes ? Il pourrait me demander ce qu'il veut que je m'exécuterais sans discuter.

    « C'est juste... Même avec moi-même, je suis difficile sur le partage. »

    Mes yeux se posent cette fois sur mon double, l'expression plus critique.

    « Et surtout, je me connais. N'en profiterais-tu pas en mon absence, peut-être ? »

    L'autre Sam hausse les sourcils, comme surpris qu'on puisse l'accuser de la sorte. Mais il n'en démord pas, car ce n'est pas l'envie qui lui manque, en effet, et qu'il ne peut le nier. Au lieu réfuter, il en joue et renvoie son sourire narquois.

    « Mais comme Sa Majesté l'a si bien dit, ce ne serait pas de ma faute. C'est vous qui en êtes trop fou. »

    Je lève les yeux au ciel.

    « Pfft... À d'autres, ton excuse. »

    Mais l'autre détourne bien vite à nouveau son visage pour s'approcher légèrement du hérissé. Chaque fois qu'il se concentre sur lui, ses traits se font plus sérieux, preuves de la haute estime qu'il lui porte, qui reflète, au fond, la mienne.

    « Majesté, avec votre permission, j'aimerais dans tous les cas rester ici encore un peu, si vous n'avez pas une autre mission à me donner tout de suite. Je souhaiterais profiter de votre compagnie, tant que je suis là. »

    Tss, quel toupet. Il ne manque pas d'air, celui-là.

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    J'ai bien conscience que c'est un peu de ma faute, oui. Il faut dire que j'en joue pour l'amadouer et le faire tourner en bourrique la plupart du temps ; à la fois car c'est ma foi bien pratique, mais aussi car il s'agit d'une très amusante distraction la plupart du temps. Je hausse toutefois les sourcils de surprise quand ils se mettent à s'accuser mutuellement. Pour peu, je me vexerai presque.

    « Eh bien. Quelle confiance en moi... »

    Je ne suis pas vraiment brusqué, mais une moue désabusée passe sur mon visage. Tss. J'ai beau aimer jouer avec leurs nerfs, cela ne veut pas dire pour autant que je souhaite créer un malaise pour mon simple amusement. Mais dans tous les cas, quand je reporte mon attention vers le double pour répondre à sa demande, c'est avec une certaine exaspération dans la voix.

    « Je vous ai déjà mille fois de cesser de m'appeler par mon titre. Si vous recommencez, là, je vais me fâcher. Mon prénom, ou rien. »

    Non mais... Tout de même. C'est loin d'être un inconnu. C'est littéralement mon amant, avec sa personnalité et ses souvenirs. Tous ses souvenirs, avec ce que cela implique. C'est simplement comme si on l'avait divisé en deux. Ou quelque chose du genre ; et dans tous les cas, je déteste entendre mon titre dans sa voix.

    « Au delà de ça... Je n'ai pas d'objection à ce que vous restiez avec nous dans mes quartiers, cela permettra de vous dissimuler. »

    Pour le coup, je veux être pragmatique avant tout. Enfin... Pragmatique, mais quand j'y pense un peu et que je regarde la mine de mon amant, je ne peux pas m'empêcher de glousser d'un air narquois et moqueur.

    « Même si je suppose que celui-ci n'est pas décidé à vous laisser un oreiller. Dommage, ça m'aurait fait deux couvertures. »

    Je ricane ma foi bien stupidement, plutôt fier de moi-même. Eh bien quoi, il faut bien voir les aspects pratiques, dans la vie.

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    Pour la première fois, le double se rétracte légèrement, conscient de son erreur quand il insiste à appeler le roi par son titre honorifique quand ils savent pourtant que Natsume préfère qu'on l'appelle Natsume. De manière générale, mais surtout avec ses proches. Le double ne savait sûrement pas sur quel pied danser avec lui, ce qu'il pouvait s'autoriser ou non. Le double se considère comme il est : comme juste un double, alors il se croit avoir moins de droits, moins de permissions. Pourtant, mon amant ne le voit pas autrement, semblerait-il. Il le voit juste comme... moi. Tout simplement. J'ai un peu de mal à m'y faire, mais je ne peux pas faire comme s'il en était autrement. On a bien voulu un clone et pas autre chose. Devant la petite plaisanterie de Natsume, toutefois, je roule brièvement les yeux au ciel en considérant l'entité me ressemblant.

    « Je suppoooose que je peux bien faire quelques concessions. Ce ne sont pas mes quartiers après tout, je ne fais que m'y incruster. »

    Je dois bien l'avouer, ça aussi, même si nous avons eu l'honneur de baptiser cette chambre plusieurs fois, si je puis dire. J'ai toujours demeuré plus ou moins au château de part ma faction. S'il veut jouer à ça, néanmoins, je peux être joueur.

    « De toute façon, le meilleur oreiller, c'est moi. »

    Mon double me scrute avec un haussement de sourcil et un sourire narquois.

    « Ça, ça reste à voir.
    - On parie ?
    - Je prends. Mais de toute façon, ce ne sera pas à nous de juger. »

    Le clone prend de plus en plus ses aises. Il s'approche en prenant cette fois la main de Natsume.

    « Je suis vous, n'est-ce pas ? Si c'est Sa Maj-... Natsume qui me le demande, je ne puis refuser, j'espère que vous comprendrez. »

    Il fait le malin. Il a oublié à qui il avait affaire, toutefois. Eh bien on verra bien s'il rit autant, quand il comprendra qu'il ne peut pas me battre.

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    Tiens donc. Je ne l'aurais pas cru capable de faire des concessions, alors je me retrouve à hausser les sourcils d'un air impressionné. Hm. Ma foi, tant mieux, cela me facilitera la vie pour les prochains jours. Enfin, en théorie. Car dans les faits...
    Ils sont réellement en train de faire un combat de coqs. Naga...

    Pour ainsi dire, c'est très distrayant ; mais en même temps, j'ai du mal à comprendre. Ce sont les mêmes, non ? Il n'y a donc aucune différence entre eux, si ce n'est qu'un m'a l'air un peu plus... On va dire plus délicat dans ses tentatives de me faire les yeux doux. J'imagine car c'est parce qu'il ne sait pas sur quel pied danser face à moi. Mais toujours est-il que lorsqu'il s'agit de se faire la compétition, ils sont tous aussi bêtes l'un que l'autre. Ceci dit... Cela pourrait bien m'arranger. D'une part car je pourrais les faire (encore) tourner en bourrique, mais aussi car cela me permet d'être davantage gâté. Et lorsque le double de mon amant vient saisir ma main pour laisser tout cela à mon jugement, je ne peux pas m'empêcher de pouffer.

    Me sentant d'humeur joueuse, d'ailleurs, je me permets de faire la moue avant de pencher ma tête contre l'épaule du double, de telle manière à finir appuyé contre ce dernier. Sur le moment, je suis légèrement surpris par le fait de ne ressentir aucune différence. Tant mieux, cela dit. Distraitement, je relève la main du double contre la mienne pour venir jouer avec ses doigts. Une moue narquoise sur les lèvres, je relève mon regard vers mon partenaire.

    « Hm... Je ne sais pas, je crois que vous avez de la compétition. Il faudra que j'y réfléchisse. »

    Je pouffe mesquinement, bien fier de ma bêtise, mais je sais admettre quand quelque chose (ou quelqu'un en l'occurence) est confortable. Et aussi, j'ai ce désir de l'enquiquiner, comme d'ordinaire.

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    Je voudrais comprendre ce qui me frustre. Pourquoi j'ai autant de mal avec pourtant une personne qui vient de moi. Qui partage les mêmes caractéristiques et le même lien avec Natsume. Sans doute que j'ai trop de mal à nous voir à trois plutôt qu'à deux. Que mon ego prend trop de place. Je ne peux pas refuser à mon compagnon de vouloir s'amuser avec un de mes doubles, cependant. Je sais qu'il prend un malin plaisir à nous rendre fous. L'attention que mon clone reçoit semble toutefois bien lui plaire, et c'est normal.

    Il essaye de s'en rapprocher. De pouvoir saisir cette lumière qui l'aveugle. Ce roi dont il veut soutenir les épaules. Sa couronne lui va à merveille mais se révèle bien lourdes parfois. Un seul ne suffit peut-être pas. Deux était sûrement un bon nombre, mais la cohabitation est difficile. Le double veut sa part ; et pas seulement toucher avec les yeux. Il veut pouvoir sentir. Être contre lui. Le toucher. L'embrasser. Mais toujours il y a cet autre, le vrai, qui vient perturber l'échange.
    Cette fois, il veut être tranquille. Du moins, être tranquille avec lui.
    Ses quartiers feront bien l'affaire. Le premier Sam est normalement dans les jardins. Natsume, lui, est à son bureau en train de travailler. Le clone, silencieusement, se glisse derrière le monarque dont le regard est rivé sur des parchemins quelconques. D'un geste lent, le double effleure les mèches hérissées de ses doigts avant de caresser le haut de sa tête. Ses mains se posent sur les épaules du cadet, et lui-même se courbe afin de poser son visage à côté du sien.

    « Natsume... »

    Il murmure. Sa bouche dépose un baiser sur sa joue avec douceur.

    « Vous travaillez beaucoup ces temps-ci. »

    Ses mains glissent sur sa poitrine, avant qu'il n'embrasse à son tour son cou. Il n'en dit pas plus sur le moment, désireux de voir si l'autre l'arrêtait dans sa démarche. Un moment de tendresse qu'il comptait prolonger.


    « Bah alors, on ne m'attend pas ? »

    Ma voix le stoppe aussi avant que Natsume ait pu le faire s'il en avait eu l'envie. Le double se redresse avant de me scruter comme si j'étais un parent qui grondait son enfant après qu'il ait fait une bêtise.

    « Je peux bien vous seconder quand vous êtes fatigué. »

    Mensonge et je le sais. Mais il n'a pas l'air très désolé, en dépit du doute et d'un fond de culpabilité qui ressurgit toutefois, comme s'il n'avait pas eu le droit. Pourtant, Nous avons déjà partagé des lits et des bains ensemble, alors on pourrait croire qu'il n'y a pas de gêne qui tienne entre nous. La situation demeure toutefois compliquée, puisque le reflet qui bouge devant moi me perturbe encore.

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    Les derniers jours ont été... Compliqués.
    Je m'étais dit qu'il y aurait un temps d'adaptation – nécessaire, peut-être pénible, mais qui finirait bien par passer.
    Ceci était la théorie. La pratique était tout autre chose.

    Il faut dire que je n'y avais pas pensé, au début. Naïvement, je ne m'étais pas rendu compte que la présence d'un troisième protagoniste, fut-il un double de mon amant, allait rendre notre intimité bien plus rare, si ce n'est inexistante.
    Difficile de partager ne serait-ce qu'un baiser lorsque sa présence faisait se crisper mon partenaire ; et en même temps, à chaque fois que nous arrivions à trouver quelques instants, une arrivée soudaine nous coupait aussi vite dans notre élan. J'aurais pu croire à un hasard si je ne connaissais suffisamment pas mon partenaire pour douter de cette théorie ; et ce dernier n'était pas mieux, d'ailleurs, puisque bien vite, les deux eurent vite fait d'adopter la même stratégie. Quand ce n'était pas l'un, c'était l'autre. L'un puis l'autre puis l'un puis l'autre puis l'un puis l'autre.
    Ce n'était pas comme si le toucher et le contact de mon amant ne me manquait pas, d'ailleurs ; c'était même bien pire. Dormir et prendre des bains à ses côtés n'avait jamais été aussi difficile, quand la simple sensation d'un souffle contre mon cou faisait dévaler de vifs frissons le long de mon dos. Et puis il y avait les rêves, qui devenaient plus insistants au fur et à mesure. Je finissais toujours par rester là, avec cette sensation d'inachevé et cet agacement, entremêlés dans une frustration que je ne pouvais apaiser qu'en leur faisant des oeillades ici et là. J'osais imaginer, que comme d'habitude, cela suffirait à échauffer suffisamment mon amant pour que nous trouvions le temps de régler le problème, même temporairement. Mais non.

    Comme aujourd'hui, d'ailleurs. Car même en travaillant, je savais qu'il y avait des chances pour que cela se passe ainsi – cela se passe toujours ainsi, ces derniers jours. En me voyant seul de cette manière et en sentant le chevalier derrière moi se glisser dans mon dos, je sais déjà ce qui va se passer. Je sais que je vais l'entendre chuchoter mon nom, que ses mains vont se glisser contre mon torse, que ses lèvres vont se poser sur ma joue, puis descendre sur mon cou qu'il sait sensible. Je sais que je vais frissonner, que mes joues vont prendre des couleurs devant son audace et ma propre frustration, que je vais, durant quelques secondes et ne serait-ce qu'inconsciemment, me pousser contre ses mains.

    Et je sais que peu importe qui se trouve dans mon dos, car l'autre entrera alors avec fracas dans la pièce. Pour la je ne sais combientième fois depuis la semaine dernière. Et ensuite, ils se chamailleront entre deux. Et cela recommencera demain. Et demain, et encore demain-

    « Ça suffit. »

    Il sort de ma poitrine, cette fois. Et de mon ventre. Ou plus bas, je n'en sais rien, mais peu importe. Le regard que je leur envoie est électrique.

    « Vous allez vous mettre d'accord, oui ?! Je n'en peux plus, de vos caprices. »

    Je grogne. Je retenais tout cela depuis un moment, mais il faut croire qu'il s'agissait de la goutte d'eau.

    « Naga, que faut-il faire pour être ne serait-ce qu'embrassé convenablement, dans ce château ?! Vous êtes tellement occupés à vous regarder dans le blanc des yeux que je vais finir par en être jaloux ! »

    Je me pince l'arrête du nez. Ce n'est pourtant pas faute de les avoir titillé pour tenter de leur donner une once de courage – mais il faut croire que leur possessivité respective les a surtout rendu méfiant du comportement de l'autre. Et cela m'agace.


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    Nous pouvons grogner autant que nous voulons (surtout moi) mais aucun de nous deux n'aura le dernier mot. C'est le principal concerné qui se lève finalement de sa chaise pour exprimer son mécontentement face à la situation et exprimer son agacement. Sous le choc, mon double et moi-même esquissons cette fois un même mouvement de sursaut, surpris de ce soudain changement de comportement. Nous scrutons notre roi en écarquillant les yeux, muets. Je ne me rendais pas compte qu'il conservait cette frustration en lui. Et je peux comprendre. Moi aussi, ça me manque, de ne plus avoir d'intimité avec lui. De ne plus pouvoir l'embrasser et lui faire des câlins sans que l'autre ait son regard posé sur nous.

    « Mais... Mais... »

    Si mon double, pour une fois, ne sait pas quoi répondre à cela, c'est moi qui prends la parole, non sans hésiter.

    « Ce n'est pas ça. Je partage votre frustration et je n'ai rien contre... Contre... »

    D'un signe de tête, je désigne mon clone. Comment dire... Est-ce que Natsume peut même comprendre ?

    « Mais il faut avouer que c'est... un peu perturbant. Mettez vous à ma place. Cela ne vous gênerait pas, vous ? »

    Il est bien rare que je tremble face à quelqu'un. Cela n'arrive même jamais, alors que je n'ai pas hésité à tremper mes mains dans le sang afin de mener à bien des missions que l'on m'a confié. Mais face à Natsume, je demeure impuissant, ne voulant absolument pas le contrarier.

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    D’ordinaire, je les aurai laissé se débrouiller entre eux. Un peu comme avec des chats ou des chiens en train de se battre, il valait parfois mieux les laisser se partager le territoire et agir après ; mais si cela continuait ainsi, j’allais finir par les étrangler tous les deux.

    Face à la question de mon amant, que je fixe avec un mélange d’une expression hautaine et désabusée, je ne peux pas m’empêcher de rouler des yeux en haussant légèrement les épaules.

    « Eh bien quoi, c’est lui que vous souhaitez regarder quand vous m’embrassez ? »

    Je ne cache pas le sarcasme dans ma voix. Mais au-delà…

    « Non. Pourquoi cela ? Il aurait vécu tout ce que j’ai vécu et récupérerait tous mes souvenirs d’une façon ou d’une autre. »

    Je ne comprends pas vraiment ce qui le gêne tant que ça. Mais au-delà, à sa place, cela m’importerait bien peu, puisque toute mon attention serait surtout portée vers mon partenaire. Vraiment, je serais presque à deux doigts de faire venir un double de moi-même pour appuyer mon point. Ou de saisir le double par le col pour l’embrasser sous les yeux de mon amant ; mais je pense que je signerais alors sa mort par arrêt cardiaque.
    Ah, ça, en revanche, je crois que je viens de le faire. Oups.

    Je m’éloigne bien vite, le regard un peu dur, avant de faire quelques pas pour saisir l’autre par le col et plaquer mes lèvres contre les siennes avec la même fougue et la même quasi hargne. Ce n’est pas bien long, et je me défoule plus qu’autre chose : mais quand je finis par m’éloigner, c’est pour m’asseoir sur ma chaise avec une mine sévère.

    « Débrouillez-vous. Soit vous vous arrangez, soit j’en prends un au hasard et tant pis. Ou ni l'un ni l'autre, je n'ai pas encore décidé. »

    Je grommelle. C’est à vous rendre fou, cette histoire. Et je crois que je le deviens un peu, oui.

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    Je reste interdit face à sa question rhétorique. Bien sûr que non, mon attention est toute focalisée sur lui, quand je l'embrasse. C'est une évidence. Mais il sait ce que je veux dire, non ? Je ne sais pas... Même s'il s'agit de mon double, c'est comme s'il y avait une autre personne dans la pièce, non ? Est-ce que lui ça ne le dérangerait quand même pas, si c'était une personne lambda ? Même si dans cette situation il considère sûrement que ce n'est pas comparable avec un parfait inconnu. Et en soit ce n'est pas faux, mais... Je ne peux empêcher certaines réserves, j'aurais bien aimé qu'il se mette un peu à ma place. Je ne sais pas s'il se rend compte ou si c'est moi qui suis trop timide. Je sens que pour mon double, la question ne se pose pas vraiment. Cela ne le gênerait pas, que Natsume m'embrasse devant lui. Il sait sa place de clone, même s'il revendique une certaine légitimité. Je devrais être content, au contraire, d'avoir un double de moi-même pour faire ce que je ne peux pas exécuter seul. Peut-être que je suis davantage dubitatif à cause de mon rapport plus complexe à la magie en général...
    Lorsque Natsume s'approche réellement de l'autre, ce dernier esquisse un mouvement de recul en croyant qu'il va s'énerver après lui. Il le fait d'une certaine façon, mais pas de celle à laquelle nous nous attendions. Sous mon regard ébahi, et celui de mon jumeau, il l'embrasse avec une certaine ardeur qui me laisse bouche bée. C'est bref, mais cela suffit pour me clouer sur la place, ne sachant pas si la vision me déplaît ou non. Elle m'est étrange et crée une boule au ventre que je n'arrive pas à identifier. Mon clone, lui, est encore plus stupéfait mais voit ses joues prendre des couleurs, non mécontent de ce geste soudain mais plus qu'appréciable. Je me mords la lèvre face à la menace du monarque, ignorant sur quel pied danser. Je trouve cette histoire ridicule, et sa colère également. Mais je ne crois pas avoir beaucoup le choix et j'en suis conscient. Mal à l'aise, l'esprit embrouillé, mes yeux se posent tour à tour sur mon double et sur mon amant qui s'est remis à sa place, attendant sans doute une décision de notre part.

    « Je... Je dois y réfléchir. »

    Je ne sais pas quelle réponse il attend. Quelle action il attend. Mais pour l'heure, je suis plus confus qu'autre chose. Est-ce que cela me briserait le cœur, qu'il se passe quelque chose entre eux ? Ou devrais-je considérer ça comme juste... des bras et des jambes supplémentaires pour m'aider ?.. Ces questions n'ont pas leur place ici. Je préfère ne pas savoir ce qui va se passer actuellement.
    Je finis alors par tourner les talons sans un regard en arrière avant de fermer la porte derrière moi.

    Le deuxième observe l'original s'en aller de la pièce. Encore troublé par le geste de celui qu'il aime, il cligne des yeux sans oser l'arrêter. Il juge que c'est à lui de partir, regrettant ce qu'il a provoqué. Mais cela ne ferait sans doute qu'énerver encore plus le Shimomura, et s'il y a bien une chose sur laquelle ils sont d'accord, c'est qu'ils veulent éviter ça à tout prix. Ses yeux se détournent de la porte pour se poser sur le roi.

    « Veuillez m'excusez. J'ai à lui parler. »

    Ses pas suivent ceux de son homologue, non sans s'arrêter un instant en jetant un regard vers le cadet. Il lui volerait un autre baiser s'il le pouvait, mais ce n'est peut-être pas le bon moment. Il se contente de laisser son visage le chauffer avant de prendre la porte à son tour.
    Leur lien magique fait qu'ils peuvent parfois sentir la présence de l'autre, savoir où il se trouve. C'est naturellement que le double suit les traces de l'autre, comme s'il savait déjà où il était. Et il finit par l'apercevoir dans le jardin, adossé contre le mur et les jambes repliées sur lui. Des yeux identiques aux siens se lèvent sur lui. Mais pour une fois, il ne dit rien. Et l'autre non plus. Le nouveau venu s'accroupit devant Sam, avant de l'entourer de ses bras pour l'enlacer. Il sent que l'Enodril hésite. Puis, l'original se sent comme apaisé. Comme s'il avait retrouvé une partie de lui. Empli d'une vague chaleureuse et accueillante, il finit par se laisser faire et rendre son étreinte à l'autre.







    J'avais sans doute besoin de comprendre. Comprendre comme cette magie marchait. Je n'ai pas toutes les clés mais je me rends compte que mon clone est plus proche de moi que ce que je pensais. Nous avons échanger, sommes tombés à un accord. Car j'ai parfois l'impression de pouvoir voir à travers ses yeux, et lui à travers les miens. Je ne sais pas si c'est réellement possible, mais après tout, il est une partie de moi. Cela ne change pas que j'ai encore un peu de mal, mais... J'ai compris que nous n'avions plus le choix. Je me suis fait à l'idée. J'avais besoin de me rapprocher de lui pour le connaître un peu plus, et pas seulement le voir comme un pion à envoyer pour faire les sales besognes. Il aime Natsume d'un amour sincère : le mien. On peut dire d'une certaine manière que c'est de ma faute. Que je dois réparer ça. Je n'ai pas envie de perdre Natsume pour des 'broutilles'. Ce serait dommage. Notre relation ne ferait que se dégrader, si je ne faisais pas quelques concessions. Faisons un essai, me suis-je dit.
    Le soir, quand je reviens dans la chambre, je suis seul avec mon amant. En silence, je m'approche de lui pour caresser sa joue comme j'ai eu l'habitude de le faire. J'attends de voir s'il me repousse, avant d'incliner ma tête pour l'embrasser avec beaucoup de douceur. Mes mains s'abaissent pour prendre les siennes. Un bref soupir d'aise m'échappe. Ce contact m'avait cruellement manqué.
    Discrètement, mon double se glisse dans son dos pour s'y coller et caresser ses hanches, avant de déposer à son tour des baisers sur sa nuque.

    « Restez. »

    Je ne parle à mon double, cette fois. C'est une demande faite à mon compagnon. Un peu pour m'excuser de l'avoir énervé. D'avoir été énervant.

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    Je regrette d’en arriver là. Je me doutais bien que j’allais le brusquer. Je ne suis pas stupide au point de ne pas m’en rendre compte : simplement, je voulais mettre un terme à cette zone grise, d’une façon ou d’une autre. Peu importe au final à quelle décision ils arrivaient tant qu’ils finissaient par se mettre d’accord d’une façon ou d’une autre, et qu’ils cessent de me tourner autour avant de se battre comme des chiffonniers à chaque fois. Car vraiment, j’allais en devenir chèvre. Au-delà de la frustration, c’était même franchement vexant. Cela ne m’aurait même pas dérangé du tout que nous décidions que mon amant ne m’approcherait plus du tout jusqu’à ce que nous soyons revenus à une situation « normale » : mais l’entre-deux ne m’était plus supportable.

    Et même si la solution brusque n’était pas forcément la plus agréable, je savais qu’elle aurait au moins le mérite de les faire réfléchir. Je mentirais si je disais que voir mon compagnon quitter les lieux avec un air si piteux ne me tiraillait pas la poitrine, mais… Même pour lui, le statu quo n’était pas une bonne chose. D’un hochement de la tête, je fais signe à son double qu’il peut partir lui aussi, bien conscient qu’ils ont des choses à se dire. Il y a des choses sur lesquelles il ne peut littéralement s’aider que lui-même.



    Je n’ai pas eu tant de mal que ça à me remettre au travail, ironiquement. Mon explosion m’a tranquillisé. J’avais dit ce que j’avais à dire, et pour une fois, je n’étais pas dérangé par des mains baladeuses et des embrouillades la seconde d’après. Je n’étais pas foncièrement à l’aise avec l’idée de laisser mon compagnon seul dans ses pensées, mais je savais, ou du moins j’avais l’intuition qu’au moins, j’aurais une conclusion ce soir.

    Alors lorsque je le vois arriver dans ma chambre et s’approcher, je ne dis rien sur l’instant. Mon regard vient chercher le sien comme pour le jauger, sans un mot, le laissant caresser ma joue sans le rejeter ni ne le rapprocher pour le moment. S’ils recommencent, je le ferai. Mais j’attends. Je crois ne pas avoir à m’en faire.

    Je le laisse même m’embrasser sans l’éloigner immédiatement, car je sens dans son calme qu’il est plus à l’aise avec lui-même. Je sais, maintenant, qu’il va mieux. Ma poitrine se réchauffe, tant de soulagement que d’affection. Les yeux fermés, je me détends au moins un peu. Tant de douceur me fait du bien, après ce qui a pu se passer, alors mes doigts se nouent contre les siens.

    Mais je sursaute, toutefois, en sentant un corps, en tous points semblable à celui que j’ai en face de moi, se coller dans mon dos. Mes yeux s’ouvrent de surprise et d’incertitude, puisque je ne m’y attendais pas ; mes épaules se haussent d’un coup, et je retourne brièvement ma tête pour remarquer le double de mon amant en train d’embrasser mon cou. Sur l’instant, je ne sais pas comment réagir. Je ne m’attendais pas vraiment à ça, et face à la demande de mon partenaire, je relève vers lui un regard hésitant. Je crois comprendre, mais une petite partie de moi délibère intérieurement. Et au bout d’un silence religieux, c’est finalement dans un soupir que je décide de m’exprimer.

    « Idiots. »

    Désabusé malgré tout, ma voix trahit une affectation certaine. Je suis soulagé de voir qu’il va mieux. Qu’ils vont mieux, d’ailleurs. J’expire un peu, plus tranquille, laissant mon front se reposer contre celui de mon amant, à qui j’adresse une moue affectueuse mais vaguement lassée.

    « Idiots têtus. »

    Je libère une de mes mains pour qu’elle vienne se glisser dans mon dos et remonte jusqu’aux cheveux de son double. Ils sont tout aussi doux.

    « La prochaine fois, je vous envoie aux écuries. Vraiment, quelles sont ces manières…»

    Je plaisante, évidemment. Enfin… Peut-être. Mais toujours est-il que je suis plus tranquille. Plus doux, malgré ma plaisanterie. Plus tendre aussi. Ma main libre se noue autour de la taille du chevalier en face de moi pour l’enlacer.

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    Si c'était lui qui avait invoqué un double, un double de lui, je sais. Je sais que je n'aurais eu aucun mal à l'accepter comme si c'était juste Natsume, et que j'aurais sans doute été curieux d'en profiter un peu aussi. C'est très hypocrite donc de ma part d'être aussi difficile avec pourtant une entité qui a été faite à partir de moi. Je n'ai pas pensé sur le coup au désir de Natsume de saisir cette chance pour faire des choses que je suis incapable de faire tout seul. Je n'ai pas pensé non plus comme nos querelles incessantes devaient être pesantes pour lui. Je me sens idiot. Et il a bien raison de nous le dire. Derrière lui, mon double sourit doucement de manière plus timide, mais il est rassuré tout comme moi de voir que Natsume nous pardonne. Je le serre dans mes bras lorsqu'il vient m'enlacer, échangeant une œillade, cette fois complice, avec mon clone. Une chaleur entoure doucement ma poitrine. Je suis soulagé de voir que ça va mieux. Que je ne dormirais pas dans les box des cheveux ce soir. Passer de chevalier à palefrenier n'a jamais été un changement de vocation envisagé. Et au bout du compte, la présence de mon jumeau ne me dérange plus. Je n'y faisais même plus attention. Je profite simplement de ce moment d'intimité qui nous manquait depuis des jours. J'ai accumulé en moi une frustration à force de ne pas pouvoir m'approcher de lui. Je me sens mieux, à présent.

    « Laissez-nous nous racheter, alors. »

    L'autre Sam lève son regard sur moi. Sans un mot, il me demande une permission, que je lui accorde d'un signe de tête. Il me fait un peu de peine, à présent que je tente de me mettre à sa place. Lentement, alors que le monarque est toujours dans mes bras, je me décolle de quelques centimètres de lui pour laisser à mon double le soin de tourner la tête du roi dans sa direction. Plus timoré, il vient cependant se pencher à son tour pour poser ses lèvres sur celles de Natsume. Et étrangement, si la vision m'est encore peu familière, elle ne me gêne plus. Mais cela provoque le désir en moi d'avoir la même chose.
    Quand il se détache, c'est donc à mon tour de tourner son visage vers moi, sans forcer, pour lui voler un autre baiser, un peu plus avare. Mais mon clone demeure tranquille, comme si ça ne l'atteignait pas. Au lieu de ça, il se remet à caresser les hanches du souverain et à déposer des baisers dans son cou. Ses doigts glissent sur le drapé de sa robe de mage, cherchant les parcelles de peau qu'il peut y trouver. Maintenant que je peux retrouver la chaleur de mon amant, j'ai du mal à y résister, je me détache pourtant brièvement, effleurer ses lèvres.

    « Vous n'aviez pas encore décidé, tout à l'heure. Vous pouvez peut-être prendre les deux. »

    Mon double s'arrête un instant. Il semble réfléchir. Ses mains glissent sur le torse de mon compagnon avant qu'il ne prenne calmement la parole.

    « Mais d'abord... Il faut dormir. »

    Légèrement surpris, je dévisage le clone. Ce dernier me lance un regard sous-entendu, m'intimant probablement de lui faire confiance. Je ne vais pas dire que je suis très fatigué. Au contraire, les émotions de cette journée me tiennent éveillé, et j'ai encore envie de l'embrasser. Mais je crois comprendre ce que l'autre veut. Avec un sourire doux, je tire doucement mon amant vers le lit à quelques mètres de nous. Toutefois, je ne m'y allonge pas. Je laisse Natsume se mettre au milieu du matelas, entre nous deux, comme il a pris l'habitude de le faire. Puis, à ce moment-là, je me rapproche à nouveau pour l'embrasser, un peu plus passionnément cette fois. Mon clone, lui, a passé ses mains sous la robe de mon partenaire pour caresser sa peau. Je veux me faire pardonner convenablement.

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    Plus tranquille, je me détends contre les deux corps collés contre moi. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais j'étais plutôt tendu : et l'effacement progressive de cette tension me rend plus quémandeur d'attention. Et si je suis surpris de sentir la main du double tourner mon visage, je le suis encore plus lorsqu'il vient m'embrasser.
    Durant une seconde, j'ai un instant d'arrêt. C'est bien différent de lorsque j'avais saisi les siennes  pour prouver, somme toute de manière très puérile, mon argument. Mais après de lentes secondes, à force de reconnaître la douceur et la chaleur des lèvres qui sont collées contre les miennes, ces dernières finissent par se mouvoir pour rendre les caresses qui leur sont faites avec douceur. Une chaleur agréable se répand dans ma poitrine. J'aurais bien recommencé si mon amant n'avait pas saisi à son tour mon visage pour imiter son double ; et je suis un instant surpris par l'énergie qu'il semble y mettre. Mes joues s'échauffent. Mes yeux se ferment. Il faut croire qu'à force d'avoir été frustré pendant des jours, je n'en suis devenu que plus sensible ; j'aurais presque honte de l'inspiration chevrotante que je prends lorsque je sens des mains chaudes glisser sur ma peau.

    Je n'ai pas besoin qu'il n'énonce pour comprendre le sens de sa proposition, mais je ne ne me retiens pas de lui jeter un regard à moitié exaspéré, à moitié embarrassé. Hmpf. Depuis quand utilise-t-il mes propres sarcasmes contre moi ? … Et non, cela ne me plait pas plus que ça. Pas du tout. Je n'ai pas frissonné, mon regard ne s'est pas dévié, et je n'ai pas rosi davantage. Quiconque le dirait mentirait de toute pièce.
    Je ne comprends, en revanche, pas du tout ce que l'autre veut dire quand il parle de dormir. Perplexe, mon expression se fait sincèrement confuse, même lorsqu'ils me tirent vers le matelas pour que je me retrouve entre eux deux.
    … Mais quel rappport ?

    Je n'ai pas vraiment l'occasion de poser ma question, puisque mon amant vient m'embrasser avec plus de vigueur encore que tout à l'heure. Un contact que je lui rends avec aisance maintenant, passant mes mains jusqu'à ses épaules, mordillant ses lèvres contre les miennes ; et les mains qui passent sous ma robe pour venir toucher ma peau directement ne me surprennent plus. Elles me font simplement frissonner et me pousser contre elles comme pour chasser davantage leur approche. Une chair de poule se dresse sur mes bras. J'ai bien du mal à me concentrer :  je m'éloigne juste un peu, le regard plus fiévreux et les joues plus roses.

    « E-eh bien... Faire du deux contre un, ce n'est pas très loyal. »

    La moue sur mon visage se veut taquine et quelque peu provocatrice, de petites lueurs de défi dans les yeux. Ce n'est pas, en un sens, comme si j'étais du genre à me défiler ; au contraire, puisque mes propres mains se glissent sous la chemise de mon partenaire afin de venir se coller contre sa peau. Entre deux baisers, je me permets même de venir glisser ma langue contre ses lèvres. Mais alors que ma tête se fait chaude, je sens qu'une question continue de me tauder. Je m'éloigne brièvement, curieux et vaguement frustré de ne pas avoir saisi.

    « … Et nous ne sommes pas en train de dormir. De quoi... Parlez-vous ? »

    Ma voix se fait plus lente au fur et à mesure que les caresses du double me procurent des frissons agréables. Ai-je conscience d'avoir l'air très stupide, sur l'instant ? Aucunement.

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